27/04/2012
LE VICE ET L’ECRITURE
LE VICE ET L’ECRITURE
Manifestement, écrire est un vice
Et les mots un matériau mystérieux
Et difficile à travailler.
Oser s’y confronter est tout à fait déraisonnable,
Mais je m’y applique cependant
Avec une gaieté sereine
Et un peu désinvolte.
Rayons d’un soleil incandescent
Qui illumine une vie
Bien trop basse de plafond.
Gésine apaisante comme un chant subtil
Dont chaque murmure serait un souffle de vie.
A voir le monde si laid,
Seul le merveilleux à droit d’existence.
Il est alors impératif de se comporter
En éveilleur de rêves,
De se nourrir des bonnes vibrations des autres
Et de semer des graines de poésie
Pour atteindre à l’oasis tant espérée.
Nous savons bien que le bonheur souvent
Ne tient qu’à de frêles branches d’illusions.
Pour autant, la réalité ne sera toujours
Que ce qu’on aura su faire d’elle!
Et même si le fleuve de la vie
N’est que tumultes redoutables,
Il ne faudra surtout pas oublier d’être
Par simple inquiétude du peut-être.
Surtout pas!
P. MILIQUE
06:17 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, le vice et la vertu, écritue, écrire est un vice, les mots, matériau, mystérieux, difficile, travailler, oser, se confronter, déraisonnable, s'appliquer, gaieté, sérénité, désinvolture, rayon de soleil, luminescence, illuminer la vie, bassesse, plafonner, gésine, apaisement, chant, subtilité, murmure, souffle de vie, voir le monde si lais, merveilleux, le droit d'existence, impératif, se comporter, éveiller, rêve, se nourrir, bonnes vibrations, semer des graines, graine de poésie, atteindre, oasis, espérance, bonheur, frêle, branche, illusion, réalité, fleuve de la vie, tumultes, redoutable, oublier d'être
23/04/2012
LA MORT PORTE UN JOLI NOM, ET C'EST DEGUEULASSE!
(En hommage à Allain LEPREST)
LA MORT PORTE UN JOLI NOM, ET C'EST DEGUEULASSE!
Ce soir je fais la gueule à la vie:
Elle se trompe trop souvent de mort.
Comment écrire le chagrin des choses qui se fendent?
L'ombre noire de son absence éteint mon soleil
Et traverse de nuit mon cerveau saccagé.
Il fait vide dans ce réel aux instant de quartz
Et le froid plante ses banderilles
En un ciel exténué qui dévore le cœur.
L'âme du poète en a fini de son habit de peau!
Depuis le temps qu'elle vacillait à flanc d'abime
En des chants solitaires qui excédaient le cri,
Et qu'elle crachait ses mots en constellations
Violées d’inopportuns, de vomissures et de bruits,
La voilà qui rejoint, sereine, les atomes du vide.
Allain, tu as bien fait, tu le devais...
Pas de jour férié pour la camarde, tu l'as voulu.
L'espoir faisait le mur sonnant le glas du rêve.
Écoute comme pour toi même les oiseaux se taisent,
Les arbres se courbent pour te saluer
Et ma plume s'interrompt pour allumer l'arc-en-ciel.
On valsera pour toi mon vieux...
P. MILIQUE
05:35 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, la mort, porter un joli nom, c'est dégueulasse, faire la gueule à la vie, se tromper souvent, écrire le chagrin, choses fendre le coeur, ombre noire, absence, éteindre mon soleil, traverser la nuit, cerveau saccagé, vider de réel, instant, quartz, froid, planter des banderilles, ciel, exténuer, dévorer le coeur, l'âme du poète, en finir, habit de peau, depuis le temps, vaciller, a flanc d'abîme, chant solitaire, excéder, le cri, cracher ses mots, constellation, violer, inopportun, vomissure, bruit, rejoindre, sérénité, atomes du vide, espoir, faire le mur, sonner le glas, rêve, écouter, les oiseaux, se taire, arbres, se courber pour saluer, plume, s'interrompre
11/04/2012
REVE MINERAL
REVE MINERAL
Ce rêve est d'abord minéral, et absolument réaliste,
Qui balaie d'ombres géantes l'ampleur des paysages.
Dans l'espace d'un autre temps aux rives de l'impénétrable,
Se structure un chaos d'incohérences bordé d'austère,
Offrant aux yeux étonnés l'étrangeté sourde
D'une vision modulée, fraîche et remarquable esthétique,
Aux apparences criantes de l'instantané.
Au cœur de ce rêve d'abord minéral, et absolument réaliste
S'amplifie l'écho infini d'interrogations métaphysiques
Qu'il faut d'emblée écarter d'un rire provocateur
Pour ne pas avoir à hurler sa peur de l'abandon !
P. MILIQUE
05:46 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, rêve, minéral, absolu, réaliste, balyer, ombres géantes, ampleur, paysage, espace, d'un autre temps, rives impénétrable, structure, chaos, incohérence, border, austérité, offrir, yaux étonnés, étrangeté, sourd, vivion, modulation, fraîcheur, remarquable, esthétisme, apparence, criard, instantané, coeur, amplifier, echo infini, interrogation, métaphysique, d'emblée, écarter, rire, provocateur, hurler sa peur, peur de l'abandon
15/03/2012
A L'INFINITIF
A L'INFINITIF
Rester une fois encore à l'écoute de la nuit qui tombe,
Flâner, en marche pour l'insaisissable,
Tenter de se soustraire à la brutalité du monde.
Se révolter avec la délicatesse d'un espoir insensé,
Irradier de tout son éclat les noires interrogations,
Arpenter des territoires à la fois charnels et invisibles.
Se dresser face à l'absurdité dominante,
Changer le cours vertigineux de la passion,
Déchiffrer les ténèbres jusqu'à la démesure.
Explorer pour cela d'imperceptibles intérieurs,
Fragmenter les rêves trop souvent réducteurs
Et regretter encore les espérances déchues.
Perturber avec sérénité la trop parfaite harmonie,
Saigner à l'intérieur pour ne pas être vu,
Se reconnaître au loin malgré l'obscurité.
S'abolir dans la conscience d'une chape d'amertume,
Avoir le sentiment poignant d'une présence illusoire,
Dériver prostré sur un lac d'étranges impressions.
Obéir aux tourbillons sensoriels,
Partager le malaise des forces obscures,
Neutraliser les contraires d'un monde disparate.
Détester la beauté, surtout si elle est silencieuse,
Estomper les lieux aux apparences fuyantes,
Traverser la démesure ravageuse du sublime.
Aimer les tourments, les envolées émotionnelles,
Disperser les lignes de rupture des zones déjà lointaines,
Mettre en évidence la présence supposée des possibles.
Se désespérer au quotidien de la solitude tendu à l'extrême,
Être aux prises ardues avec ses propres déchirements,
Avoir, soudain illuminé, des fulgurances surréalistes.
Se faire voler la vie par inadvertance,
Proférer avec sérénité de misérables mensonges,
Respirer rien que pour soi, tout en pudeur.
Faire une troublante rencontre à l'aube d'horizons magiques,
Chercher instinctivement la douceur dans le souvenir d'une tendresse,
Se sentir aspiré par l'impétueux tourbillon des eaux troubles.
Avoir des exigences démesurées
Faire passer la vie dans les mots
Relier la totalité de tous les fils, même ténus.
Se préserver des effets pervers
D'une mémoire seulement désireuse d’oubli,
Maintenir la lumière vive de l'absent
Dans l'ombre incongrue de l'absence,
Observer avec une certain soulagement
Que les morts aimés ne meurent jamais.
Comment échapper à la pesanteur des mots?
A leur rugosité dérangeante?
Avec une ostensible inconscience,
J'ai ouvert l'armoire où je les savais entreposés
Pour les coucher, ici, drapés d'humilité.
Et maintenant, les voilà jetés....
Ils s'abiment déjà et crissent
Sous les pieds agressifs d'un temps
Qui passe au plus près d’une trace défaillante:
Celle, obsédante, du miracle précaire de l'écriture.
P. MILIQUE
06:43 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'éciture, à l'infinitif, la nuit tombe, reste à l'écoute, flâner, en marche pour, insaisissable, tenter de se soustraire, la brutalité du monde, se révolter, avec délicatesse, espoir insensé, irradier, éclat, noirceur, interrogation, armenter le territoire, charnel, invisible, se dresser face, absurdité dominante, changer le cours, vertigineux, la passion, déchiffrer les ténèbres, jusqu'à la démesure, explorer, imperceptible, intérieur, fragmenter, rêve, réducteur, regretter, espérance, déchu, perturbateur, sérénité, parfaite harmonie, saigner à l'intérieur, se reconnaître, obscurité, abolition, conscience, chape d'amertume, sentiment poignant, présence illusoire, dériver, prostré, étrangeté, impression
11/03/2012
L'AVEU DANS SA FËLURE
L'AVEU DANS SA FËLURE
Il est dans le malheur de l'écriture.
Cela vient chez lui, toujours, d'un absolu mal à dire.
Mais au bout de la dérive,
Il est une victime consentante
De la difficulté de la mise en mots.
Il faudrait qu'il sache se contenter d'un langage silencieux,
Seulement verbalisé au contact imperceptible de l'ordinaire.
Au lieu de cela,
Il s'anéantit dans de désespérantes circonvolutions cérébrales.
Sous le fallacieux prétexte qu'il a beaucoup de néant à combler,
Tout semble épouser la trajectoire
D'une fuite éperdue, désespérée.
Une fuite qui l'aide à ne pas perdre pied dans la masse croupissante et fétide de ce qui est.
Donc, inlassable, il livre un duel à la tranquille indifférence des mots.
Il s'arrête un instant -- ou davantage --
Auprès de chacun d'eux,
Les soupesant comme pour une expertise.
Entre eux et lui, c'est comme un intense corps à cœur.
Il est un artisan qui œuvre avec une obstination et une impertinence brûlantes de tenter l'impossible.
Rêves ouverts sur un insondable de feu et de lumière.
Et que reste-t-il au final de la seule réalité qu'il ait vraiment vécu ?
Seulement l'aveu qui cache ses belles larmes de sang gracieux,
D'une fêlure hagarde qui se fige et se sèche.
Amen !
Âme--Haine...
P. MILIQUE
06:32 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'éciture, aveu, fêlure, malheur, écriture, absolu, dérive, victime consentante, difficulté, mise ne mots, savoir se contenter, langage silencieux, verbaliser, imperceptible, ordinaire, s'anéantir, désespérant, circonvolution céré brale, prétexte fallacieux, un néant à combler, épouser la trajectoire, fuite éperdue, ne pas perdre pied, masse croupissante, fétide, tranquille indifférence, s'arrêter un instant, soupeser, expertise, intensité, corps à coeur, artisan, oeuvrer, obstination, impertinence, brûlure, tenter l'impossible, rêve, ouverture, insondable, feu, lumière, réalité, vivre, larme de sang, gracieux, hagard, se figer
29/02/2012
Emile NELLIGAN: "Mon Âme"
Photo d'Emile NELLIGAN au début de l'année 1899.
Ambiance musicale :
Verdi, La Forza del Destino, extrait de 'La Vergine degli Angeli',
avec Maria Callas ; l'orchestre et le chœur de la Scala de Milan sous la direction de Tullio Serafin,
(domaine public - enregistrement de 1954).
C'est à ce moment qu'il a "sombré dans l'abîme du rêve".
Il sera interné en unité psychiatrique
Jusqu'à sa mort
Le 18 Novembre 1941
Au bout de toutes ces années passées
A étouffer de mélancolie dans cet espace incertain
Entre l'âme d'un enfant et le mystère noir de l'adulte.
Ange incompris du Québec,
Poète fascinant aux goûts marginanx,
Il a toute sa vie souffert
De son incommensurable besoin d'être aimé.
10:08 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : au magma present de l'ecriture, émile nelligan, mon âme, ambiance musicale, verdi, la forza del destino, maria callas, le choeur de la scala de milan, tullio serafin, domaine public, abîme, rêve, unité psychiatrique, étouffer de mélancolie, espace incertain, québec, ange noir, âme d'enfant, souffrance d'adulte
07/12/2011
JE M'ACCUSE 11
Je m'accuse
De transporter avec moi
Ma coquille faite d'obsessions et d'ennuis,
Toutes choses qui m'empêchent
D'être disponibles aux sensations rêvées.
17:14 Publié dans JE M'ACCUSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : s'accuser, transporter avec soi, entrer dans sa coquille, obsession, ennui, empêchement, disponible, indisponible, sensations, rêve