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02/11/2015

A EN PERDRE LE SOUFFLE 1

au magma présent de l'écriture,

 

A EN PERDRE LE SOUFFLE

1

Son corps, son organisme, son métabolisme
Tous se sont ligués en lassitude aujourd'hui
Pour l'affaiblir, pour l'anéantir. Pour l'annuler.

Il se sent vide d'ardeur, de dynamisme, de force.
Tout cela lui impose la réalité d'un défi démesuré,
Le confronte à l'abrupt consistance du présent,
Et jette une lumière indécente sur un itinéraire
Qui derrière les brumes se profile, long et accablant.

Il se doit de rassurer son aimée, il n'ait rien d'alarmant.
Il ne s'agit que des truismes triviaux au jour de chacun.

Car c'est bien ce qui lui fait monter la honte au front.
Comme il est indigné par son comportement ridicule!
Et pourtant il ose, enfantin, communiquer sur ce si peu.
Oser se lamenter auprès d'elle, elle qui est tant investit
De ce qu'elle est, qui met tout à profit pour l'ensoleiller,
Pour créer cette ample bulle d'amour où elle le tient serré.
Comme il se sent petit près d'elle, terne face à sa lumière!

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

29/01/2015

ULTIME DÉPART 1

au magma présent de l'écriture,

 

ULTIME DÉPART

1

Rien de plus essentiel dans son aujourd'hui
Que la disparition de son Père. Départ ultime.

«Il faut bien mourir un jour»
Admet l'Homme face au destin.
Affligeante platitude. Banalité proférée.
Et puis aussi, lourde obscénité déplacée.
Angoisse sourde. Mort par arrêt de la vie.
Torrent de larmes anesthésiant la perte.
Mensonge répété depuis toujours consistant
A faire croire que l'on sait formuler la mort.

Nous avons beau faire comme si elle n'existait pas
Et laisser s'installer cette illusion en continuant,
Lorsque la mort nous saute ainsi à la figure,
A mener une vie couverte d'épais artifices,
Que ce soit sous la forme d'une maladie grave
Invalidant un proche ou annulant l'être aimé,
Les coups de boutoir de l'existence nous obligent,
Un jour, à laisser de côté notre pâle insouciance,
Nos petites lâchetés et nos esquives continuelles.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

15/01/2015

CONCISION FRAGMENTAIRE 38

concision fragmentaire.jpg

 

CONCISION FRAGMENTAIRE

38

 
Pourquoi certains destins existent-ils?

Le souffle du temps pare l’exact malheur
De drogues indociles qui n’apaisent plus.

Le luxe ultime, c’est cette solitude,
Ataraxie où me rencontrera la mort.


P. MILIQUE

29/12/2014

IL COMMENCE A SE FAIRE TARD 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

IL COMMENCE A SE FAIRE TARD

2

Un pénible sentiment de frustration éclot les fleurs du regret,
Des nouvelles portées par le vent attisent l’obscur du vivre
Et incitent le merveilleux à trouver refuge au cœur des rêves.

Nous avons le cœur assez têtu pour tenir tête aux maux,
Pour briser la fatalité qui nous pille le corps jusqu’à l’assujettir.

Dans la nuit qui peu à peu déchire le jour s’exalte l’instant nu
Lorsqu’aux lumières de l’aube scintillent des larmes de rosée
Et que le soleil donne consistance à un écrin de perles de jade
Excluant d’une rigueur tenace l’absurde phrase inachevée.

(FIN)

P. MILIQUE

10/11/2014

ELLIPSES INCONGRUES 1

au magma présent de l'écriture,

ELLIPSES INCONGRUES
1


L'exercice qui consiste à se souvenir
A voix la plus haute expose au périlleux.

On sombre vite dans le mielleux pathétique,
Dans l'ennuyeux narcissisme de la quête de soi.

Énumération obsédante qui sédimente l'émotion,
Authentique désordre perturbant d'évidences
A l'étouffante saillie de flammes infernales,
D'ellipses élégamment incongrues

De lourdes descriptions superfétatoires.

Dans la distorsion attestée de l'inévitable
Pénètre le réel vécu et ce qui en découle.
Dès lors, mieux vaut passer les souvenirs
Au travers du tamis tendancieux de l'écriture.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

06/09/2013

FAIRE OU NE PAS FAIRE Thomas BOIVIN « CES MECS-LA, TU VAS LEUR PARLER »

 

FAIRE OU NE PAS FAIRE
Thomas BOIVIN

A LA RUE
« CES MECS-LA, TU VAS LEUR PARLER »

(2mn 03)


Thomas BOIVIN est photographe salarié dans un cabaret parisien. Son travail consiste à faire le portrait des spectateurs au cours de la soirée. La journée, il se promène et photographie dans la rue. Petite leçon d'éthique du reportage. Rien à voir : douze photographes racontent la photo qu'ils n'ont pas prise.

Enregistrements : avril 13
Mise en ondes & mix : Samuel Hirsch
Réalisation : Aude Laporte

01/07/2013

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 12/02/2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

12/02/2013

17/07/2012

ELLIPSES INCONGRUES

espoir4iv1.png

 

 

ELLIPSES INCONGRUES

 

L'exercice qui consiste à se souvenir

A haute voix, expose au périlleux.

On sombre vite dans le mielleux pathétique,

Dans l'insupportable narcissisme de la quête de soi.

 

Énumération obsessionnelle qui sédimente l'émotion,

Authentique désordre obsédant d'évidences

A l'étouffante saillie de flammes infernales,

D'ellipses incongrues en descriptions superfétatoires.

 

Dans la distorsion attestée de l'inévitable

Pénètre le réel vécu et ce qui en découle;

Dès lors, mieux vaut passer les souvenirs

Au travers du fin tamis de l'écriture.

 

La métaphore acérée ne s’embarrasse pas de détours

Et va s'attacher à redessiner de l'intérieur

Ce que l'on entend comme une révélation

Et qui se tait soudain aux mots de l'éperdu

Parce qu'il s'égrène parfois en gouttes mortelles.

 

Dans un inventaire désespéré, au final morbide,

Quelque chose de l'être se sauve en forces rythmées

Dans l'intonation sincère et sublimée d'une voix

Qui compose dans l'espoir un paysage de phrases vivantes.

 

P. MILIQUE