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16/05/2013

UNE SI BELLE INCONNUE 15

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



UNE SI BELLE INCONNUE

15


J'en ai tant entendu de ces phrases sidérantes de beauté qui s'épanchaient en interminables confessions dépourvues de toutes réserves. Et ces mots m'ont si souvent jetée dans les griffes accueillantes d'un amour qui déjà s'échappait. Pour l'unique raison que ces mots-là, toujours, ne sont que miroitements illusoires et contiennent l'intégrale de nos vies. On se retrouve alors assujettis à la dérive lascive de songes palpitants d'émotion. C'est précisément de cette douleur-là que je veux désormais me préserver. Vous comprenez ? La vie m'a appris ça : il faut toujours se méfier des évidences parce que la vérité, à un moment où à un autre, finit invariablement à pointer à travers le voile des mensonges.

Une vérité vraie, une qui ne masque ni ne travestit rien, en voici une : vos paroles m'ont procurée un bien fou. Même votre geste ébauché, en une sorte d'esquisse légère qui aurait caressé mes cheveux qu'il ne vous est pas venue à l'idée d'effectuer, m'eut été un réel plaisir. Cela tient à ce que j'ai, à vous entendre, ressenti à l'immédiat une grande affinité de cœur et d'esprit avec vous. Je me suis à un moment sentie très proche, c'est vrai. Vous êtes même parvenu à faire souffler sur moi une brève mais intense brise de bonheur. De ce bonheur vital arraché à la mélancolie ordinaire. En d'autres temps, cela aurait suffi à vous aimer voyez-vous. Mais je m'interdit cela désormais, vous saisissez ? Je me l'autoriserai plus jamais ! Aussi resterai-je à jamais celle qui ne s'est pas autorisé à vous aimer. Laissez-moi maintenant, car je sens déjà en mon tréfonds la fouine prédatrice de l'amour aiguiser de son malentendu la lame du souvenir. »

(A SUIVRE)


P. MILIQUE

04/03/2013

ARGUMENTATIONS DÉFECTUEUSES

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ARGUMENTATIONS DÉFECTUEUSES

 

 

Ce qui se joue alors en lui, pleutre péremptoire,

Épouse les moindres sinuosités du souvenir

Lestés d'argumentations fondamentales et défectueuses.

 

Assujetti à cette influence toujours prégnante

D'un parcours qui mène de la lumière à l'ombre,

Il emprunte un trajet précis, plutôt sinueux,

Qui l'expose, telle une feuille morte ballotée par le vent,

A glisser par accident au plein d'une traînée boueuse.

 

A ce stade congru de la vie, ébloui par un strie de lumière,

Il sonde la faillite de son corps, archiviste de sensations,

Attentif dès lors à sa fragilité dans sa course aux illusions,

Et promène un regard désabusé sur le monde qui l'entoure

Comme pour éclairer l'accessible d'un jour nouveau

Dans la remise en question de l'ombre, prédatrice de beautés.

 

P. MILIQUE

04/09/2012

AU TREMBLEMENT DE L’INCERTAIN

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AU TREMBLEMENT DE L’INCERTAIN

 

Face aux tremblements de l’incertaine lumière

Le regard invente la vision d’un espace idéal,

Détournement de vérité qui donne à l’ensemble un goût amer.

 

Il flotte toujours un trouble instant

Au cœur de la netteté d’un monde

Devenu parfois lieu de voyage immobile.

 

Entraîné jusqu’à la source du désactivé,

Il conserve son intime part au mystère

Des choses assujetties au définitif du révolu,

Avec une sorte de nostalgie qui est singulière

A ce devenir murmuré en tons de confidences inattendues.

 

P.MILIQUE

08/04/2012

FULGURANCE LUMINEUSE

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FULGURANCE LUMINEUSE



A force de nourrir ses névroses de sommets inaccessibles,
Il s'est condamné tout seul à la douleur de l'impossible.

Marqué par la malédiction d'une insuffisance d'être,
Il chute dans de fréquentes crises neurasthéniques
Qui le ramènent invariablement à sa condition de misérable
Et lui font redouter à l'extrême l'extinction progressive
D'un idéal avéré trop utopiste au seuil du réel.

Un grand vide trop noir s'est creusé en lui,
Explorant sans cesse la tentation d'une mort libératrice
Comme seule issue objectivement capable
D'apaiser l'aridité harcelante de l'inachevé.

L'espoir du radieux se trouve vite anéanti,
Mais la fulgurance crépusculaire des émotions
Grossit le flot torrentueux traçant l'effective frontière
Entre l'assujetti à un passé trop cruellement mordant
Et l'inépuisable attention d'un avenir moins lourd.

P.  MILIQUE

07/04/2012

MALADIE SANS NOM

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MALADIE  SANS  NOM


Cela pourrait être la chronique d'une déchéance,
Une course effrénée à l'abime et à ses conséquences
Traumatisantes, entre déréliction et autodestruction.

Il arbore un parcours douloureusement chaotique
Et, balayer par les tourments de son histoire,
Il n'est guère désireux de s’immiscer dans le troublant
De cet ailleurs défait de pitoyable errance.

De fait, il reste totalement assujetti à l'absurdité
De sa glauque destinée avérée inhumaine,
Et il est, sans possibilité d'oubli, marqué à vie
Par cette terrible humiliation dont il fut victime.

Le voilà atteint d'une maladie sans nom
Dont il sait déjà qu'il ne se relèvera pas.

Alors, il décide de brader ce qui lui reste de vie
Pareils à d'autres qui n'ont pas hésiter à se jeter dans le vide,
Tant son impatience désabusée lui ordonne de laisser aller...

P.  MILIQUE

06/04/2012

LE JAILLISSEMENT DU DOUTE

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LE JAILLISSEMENT DU DOUTE


 

Il faut être attentif à cette tenue de la phrase

 

Qui forme l'étonnement dans l'avancée du texte.

 

Il se façonne- là toute la raison d'être du désir

 

Dans la confiance-méfiance qui affleure le silence au ras des mots.

 

 

Quand l'écrit se déploie, il est bon d'avoir cet orgueil

 

De pouvoir y insuffler l'émergence d'autre chose

 

Et, lorsque il s'agit d'évoquer quelques fragments trop intimes,

 

De s'autoriser à le faire aussi naturellement apaisé

 

A l'ignoré de la maladresse, que dans le savoir dire...

 

 

Habiter le délire d'être entier dans les mots qui arrivent

 

Cependant dans, l'approche minutieuse d'un orgueil imminent,

 

Jusqu'a prétendre, vêtu du seul sourire traceur d'humilité,

 

A être le premier à s'assujettir au jaillissement du doute.

 

P. MILIQUE

02/04/2012

DANSE IMMOBILE

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DANSE IMMOBILE

 

 

De quel poids pèse la solitude ?

 

 

On use d'artifices qui donnent l'illusion,

 

Prompts à nous répandre

 

Dans la basse célébration des apparences.

 

 

Cependant, quelques difficultés dans la réflexion

 

Génèrent aussitôt un léger changement de perception.

 

Apparaît alors une lente dissolution des énergies

 

Qui soumet une volonté à l'ordinaire

 

Peu assujettie aux faiblesses .

 

 

Et nous habitons désormais une étonnante zone d'ambiguïté

 

Où nos gesticulations résolument grotesques

 

S'évanouissent progressivement dans une étouffante danse immobile.

 

Un espace hasardeux où l'on doute des vérités les mieux établies,

 

Simplement parce que, rebelles encore,

 

Les voilà échappées de leur terreau d'origine.

 

 

Voilà que nous inventons, acharnés,

 

De longues nuits troubles qui traquent l'aléatoire,

 

Ouvrent des fissures qui dévoilent, obscènes,

 

Un néant peut-être primordial,

 

Un endroit mal déterminé

 

Et pourtant séduisant d'une autre vie

 

Somptueuse de richesse.



La solitude est grand isolement certes,

 

Mais tellement préférable à l'intolérable compromis !

 

 

P. MILIQUE