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05/07/2013

SOURCE ARCHAÏQUE

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SOURCE  ARCHAÏQUE

 

Il y a comme l'imperceptible frémissement

Inscrit dans le cours secret des choses.

 

Une sorte de nécessité providentielle fomente une

Ardente obligation aux actes lourds de sens

Qui, dans l'exacerbation d'une confusion généralisée,

Impose de parler le langage de l'intelligence.

 

Il est impératif dès lors de s'extraire de cette autre nuit,

Archaïque source  de profondes souffrances

Génératrice d'un éternel retour à un pire arrogant,

Cristallisé d'un mauvais arrière-goût d'amertume.

 

P.  MILIQUE

06/05/2013

UNE SI BELLE INCONNUE 7

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



UNE SI BELLE INCONNUE

7


Je n'ai pas détourné mon regard pourtant fixé sur elle. Pourquoi l'aurais-je fait ? D'autant plus que, après tout ce temps d'attente, j'allais enfin pouvoir contempler son visage devenu accessible. Et faire sa connaissance.

Celui-ci était d'une grande beauté, encadré de longs cheveux blonds qui tombaient, épars et nonchalants, en cascade de douceur sur ses épaules. A l'immédiat, il apparaissait comme ensoleillé de deux étonnantes pépites d'un bleu soutenu. D'un bleu marine intense et rieur. Des lèvres bien ourlées, et un peu humides, égayaient de belle manière d'engageantes fossettes. Pour mon plus grand plaisir, pas de maquillage, ou alors d'une discrétion rare désormais. Seule une infime et presque imperceptible cicatrice au coin de l’œil gauche, zébrait délicatement le grain lisse et juvénile de la peau. Un visage d'ange de cathédrale sans nul doute.

(A SUIVRE...)


P.  MILIQUE

13/01/2013

SE RENCONTRER ENCORE 4

RETROUVAILLES.jpeg

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


SE RENCONTRER ENCORE

4


Chacun tend l'oreille pour mieux percevoir la teneur ses propos, et il en fait de même. L'homme poursuit son monologue comme pour lui-même d'une voix soudain assourdie, imperceptible presque. Comme tétanisé par la peur d'aviver plus encore la douleur qui le vrille au présent en un épouvantable cauchemar.

 

 

 

«Vous savez, je l'avais tout de suite remarquée. Grande fille blonde, silhouette élancée, juvénile presque, qui dissimulait son regard derrière l'abri de ses lunettes aux verres fumés. Elle se tenait à l'extrémité du quai, seule, comme dans une attitude volontaire à se mettre à l'écart, à s'isoler. Plusieurs rames se sont succédées sans qu'elle semble ne leur accorder la moindre attention, et comme je n'étais moi-même pas plus pressé que ça, je me suis dit qu'elle ne verrait peut-être pas d'un si mauvais œil que je lui adresse la parole. En tout bien tout honneur, bien sûr. Mon ressenti était qu'elle avait, si ça se trouve, juste besoin de ça. Un mot. Une banale délicatesse verbale, rien de plus. D'un peu de chaleur humaine quoi!

 

Mademoiselle?...

(A SUIVRE...)

 

12/05/2012

INDICIBLE NERVOSITE

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INDICIBLE NERVOSITE

 

Le problème n'aurait pu être qu'à peine perceptible,

Mais sa tête devient à nouveau lourde

Et il s'éprouve en proie à un état étrange,

Une profonde gêne, une nervosité indicible, accablante.

 

Il est sec d'une d'une contraignante et inextinguible soif

De ce rare lieu du cœur où se pavane l'esprit

Et, condamné à jeter beaucoup de temps au rien,

Il crie par la fenêtre à des voisins invisibles.

 

P. MILIQUE

15/03/2012

A L'INFINITIF

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A L'INFINITIF

 

 

Rester une fois encore à l'écoute de la nuit qui tombe,

Flâner, en marche pour l'insaisissable,

Tenter de se soustraire à la brutalité du monde.

 

Se révolter avec la délicatesse d'un espoir insensé,

Irradier de tout son éclat les noires interrogations,

Arpenter des territoires à la fois charnels et invisibles.

 

Se dresser face à l'absurdité dominante,

Changer le cours vertigineux de la passion,

Déchiffrer les ténèbres jusqu'à la démesure.

 

Explorer pour cela d'imperceptibles intérieurs,

Fragmenter les rêves trop souvent réducteurs

Et regretter encore les espérances déchues.

 

Perturber avec sérénité la trop parfaite harmonie,

Saigner à l'intérieur pour ne pas être vu,

Se reconnaître au loin malgré l'obscurité.

 

S'abolir dans la conscience d'une chape d'amertume,

Avoir le sentiment poignant d'une présence illusoire,

Dériver prostré sur un lac d'étranges impressions.

 

Obéir aux tourbillons sensoriels,

Partager le malaise des forces obscures,

Neutraliser les contraires d'un monde disparate.

 

Détester la beauté, surtout si elle est silencieuse,

Estomper les lieux aux apparences fuyantes,

Traverser la démesure ravageuse du sublime.

 

Aimer les tourments, les envolées émotionnelles,

Disperser les lignes de rupture des zones déjà lointaines,

Mettre en évidence la présence supposée des possibles.

 

Se désespérer au quotidien de la solitude tendu à l'extrême,

Être aux prises ardues avec ses propres déchirements,

Avoir, soudain illuminé, des fulgurances surréalistes.

 

Se faire voler la vie par inadvertance,

Proférer avec sérénité de misérables mensonges,

Respirer rien que pour soi, tout en pudeur.

 

Faire une troublante rencontre à l'aube d'horizons magiques,

Chercher instinctivement la douceur dans le souvenir d'une tendresse,

Se sentir aspiré par l'impétueux tourbillon des eaux troubles.

 

Avoir des exigences démesurées

Faire passer la vie dans les mots

Relier la totalité de tous les fils, même ténus.

 

Se préserver des effets pervers

D'une mémoire seulement désireuse d’oubli,

Maintenir la lumière vive de l'absent

Dans l'ombre incongrue de l'absence,

Observer avec une certain soulagement

Que les morts aimés ne meurent jamais.

 

Comment échapper à la pesanteur des mots?

A leur rugosité dérangeante?

 

Avec une ostensible inconscience,

J'ai ouvert l'armoire où je les savais entreposés

Pour les coucher, ici, drapés d'humilité.

Et maintenant, les voilà jetés....

 

Ils s'abiment déjà et crissent

Sous les pieds agressifs d'un temps

Qui passe au plus près d’une trace défaillante:

Celle, obsédante, du miracle précaire de l'écriture.

 

 

P. MILIQUE

 

11/03/2012

L'AVEU DANS SA FËLURE

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L'AVEU DANS SA FËLURE


Il est dans le malheur de l'écriture.
Cela vient chez lui, toujours, d'un absolu mal à dire.
Mais au bout de la dérive,
Il est une victime consentante
De la difficulté de la mise en mots.

Il faudrait qu'il sache se contenter d'un langage silencieux,
Seulement verbalisé au contact imperceptible de l'ordinaire.
Au lieu de cela,
Il s'anéantit dans de désespérantes circonvolutions cérébrales.

Sous le fallacieux prétexte qu'il a beaucoup de néant à combler,
Tout semble épouser la trajectoire
D'une fuite éperdue, désespérée.
Une fuite qui l'aide à ne pas perdre pied dans la masse croupissante et fétide de ce qui est.

Donc, inlassable, il livre un duel à la tranquille indifférence des mots.
Il s'arrête un instant -- ou davantage --
Auprès de chacun d'eux,
Les soupesant comme pour une expertise.
Entre eux et lui, c'est comme un intense corps à cœur.
Il est un artisan qui œuvre avec une obstination et une impertinence brûlantes de tenter l'impossible.
Rêves ouverts sur un insondable de feu et de lumière.

Et que reste-t-il au final de la seule réalité qu'il ait vraiment vécu ?
Seulement l'aveu qui cache ses belles larmes de sang gracieux,
D'une fêlure hagarde qui se fige et se sèche.

Amen !
Âme--Haine...

P. MILIQUE