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28/01/2016

BECQUÉE LEXICALE

au magma présent de l'écriture,

 

BECQUÉE LEXICALE



Je sais avoir un trop plein de mot tapie au fond de l’âme,
Mais je sais aussi que nul ne viendra jamais les chercher là.

Cependant, je ne puis imaginer les garder en moi à m’asphyxier.
Là réside peut-être mon anormale singularité, mon obscénité presque!
Mais comme je suis incapable de m’expliquer sur le mode verbal,
J’utilise le support qui me paraît le mieux me correspondre: l’écriture.

Mais, si cela débouche le plus souvent sur un monologue pathétique,
Il m’arrive parfois de parvenir à l’exact plaisir d’un dialogue privilégié.
Se dessine alors un vaste espace d’émotion vive qui traverse les lignes
Tandis que s’installe un rapport essentiel dans la mémoire du mot écrit.
En quelque sorte la puissance de l’éternel au secours de l’éphémère…

Le plus somptueux de tout cela est mon plaisir à lire les mots des autres.
Je suis attentif, très attentionné même à ce qui coule de leurs plumes,
Et cette attention–là nourrit généreusement mes besoins quotidiens.
Aussi, que personne n’hésite jamais à me dispenser ma becquée lexicale!



P. MILIQUE

18/10/2014

LE TEMPS DE LA SIDÉRATION 1

au magma présent de l'écriture,

 

LE TEMPS DE LA SIDÉRATION

1

L'écriture offre le moyen de capter l'éclat dispensé
Et l'occasion de l'exprimer au plus de ce qui en émane.
C'est une opportunité unique existant
Dans l'appréhension de ce qui circule entre deux-êtres.

L'explorateur de cette sensation forte ainsi générée
Se caractérise par une grande régularité de pensée
Qui, à l'imperceptible même des glissements opérés,
Suggère au murmure enrichissant du monologue intime.

Écrire, c'est rendre les mots à qui ne les ont plus,
A ceux qui peut-être ne les ont jamais eu,
Et c'est donner une autre chance d’exister
En s'approchant au plus près de l'âme des choses.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

22/09/2014

BECQUÉE LEXICALE

au magma présent de l'écriture,

 

BECQUÉE LEXICALE



Il sait avoir un trop plein de mot tapi au fond de l’âme,
Tout comme il sait que nul ne viendra jamais les chercher là.

Cependant, il ne peut imaginer les garder en lui à s’asphyxier.
Là réside peut-être son anormale singularité, son obscénité presque!
Mais comme il est incapable de s’expliquer sur le mode verbal,
Il utilise le support qui lui paraît le mieux lui correspondre: l’écriture.

Mais, si cela débouche le plus souvent sur un monologue pathétique,
Il lui arrive parfois de parvenir à l’exact plaisir d’un dialogue privilégié.
Se dessine alors un vaste espace d’émotion vive qui traverse les lignes
Tandis que s’installe un rapport essentiel dans la mémoire du mot écrit.
En quelque sorte la puissance de l’éternel au secours de l’éphémère…

Le plus somptueux de tout cela est son plaisir à lire les mots des autres.
Il est  attentif, très attentionné même à ce qui coule de leurs plumes,
Et cette attention-là nourrit généreusement ses besoins quotidiens.

Que personne n’hésite jamais à lui dispenser sa becquée lexicale!

P. MILIQUE

19/03/2014

DERNIÈRES PAGES AVANT LA NUIT: MURIEL MAYETTE

 

DERNIÈRES PAGES AVANT LA NUIT

MURIEL MAYETTE

 

Administratrice générale de la Comédie Française. Sur sa table de chevet ce soir, "La maladie de la mort", de Marguerite Duras.

 

Muriel Mayette © Radio France

 

La lecture est souvent studieuse pour Muriel Mayette. Elle se penche en ce moment sur "La maladie de la mort" de Marguerite Duras qu'elle va mettre en scène : un monologue, une histoire de cœur, de sexualité, mais aussi une muriel mayette, apologie du corps de la femme. 

Muriel Mayette confie son amour pour Racine, mais cette grande fan de Fred Vargas s'autorise aussi des lectures plus contemporaines pendant les vacances. 

Avant de s'endormir, la comédienne aime prendre quelques minutes pour apprendre un poème, "parce que le sommeil muscle la mémoire".

28/02/2014

LAURENT POITRENAUX, LA VOIX INTERIEURE...

 

LAURENT POITRENAUX,

LA VOIX INTERIEURE
  Éloge du comédien traversé par le texte

(3’20’’)
« C'EST LES AUTEURS, TES VOIX, C'EST DU PAPIER»

 

Rencontré au festival d'Avignon, Laurent Poitrenaux a beaucoup travaillé avec Ludovic Lagarde et Olivier Cadiot. Grand maître du monologue intense, il cite de mémoire et d'une traite un texte magnifique d'Olivier Cadiot sur les voix intérieures qui nous hantent. En 2014, il jouera dans "la Chambre bleue", adaptation du roman de Simenon par Mathieu Amalric. Sur ARTE Radio il faisait un excellent Alain Duhamel dans "le Grand Soir" d'Alexandre Gamelin.

 

Enregistrement: juillet 11
Mise en ondes & mix : Samuel Hirsch
Réalisation : Delphine Saltel

HONTE DE MES FAIBLESSES 2

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

HONTE DE MES FAIBLESSES

2

 

Aimée, je m’en veux tant de t’asséner sans cesse la litanie de mes bobos !

Pourquoi suis-je à ce point incapable de rester discret, à tout le moins évasif,

Sur ce que véhicule ma tête de négatif, de mesquin, à l’infime de l’instant ?

Est-ce l’amour qui me laisse ainsi croire qu’il m’est possible d’impunément

Lester l’âme de la Femme Aimée d’un fardeau dont il faudrait la préserver ?

J’ai honte de mes faiblesses dispensatrices de mes monologues narcissiques,

Et je te demanderais pardon si de le faire ne relevait pas d’une lâche facilité.

 

Je sais cependant qu’il m’est déjà accordé puisque tu m’as déjà persuadé

De l’immense réalité l’amour que tu me portes tel un beau soleil défroissé.

Je sais aussi que ces lignes jetées, engorgées d’émotions, ne te plaisent pas,

Au point de te faire dire que tu ne les lis pas !

Comment donc ne pas t’aimer ?

(FIN)

 

P. MILIQUE

10/08/2013

L’ATTENTE DU MOT

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L’ATTENTE  DU  MOT

 

Je sais avoir plein de mots blottis au fond du cœur,

Mais je sais aussi que personne, jamais,

Ne se perdra à venir les chercher là où ils sont

 

Mais je ne peux imaginer les garder pour moi.

Je redoute trop le redoutable asphyxie,

Là est peut-être mon orgueilleuse singularité,

Mon anormalité, ma piteuse obscénité.

 

Comme je me révèle incapable

De m’exprimer verbalement,

J’utilise le vecteur qui m’est le plus accessible :

L’écriture. Une qui se cherche en mots hésitants.

Et si ça débouche souvent sur un monologue pathétique

-- Au moins ne me répond-on pas –

J’accoste parfois au plaisir rare d’un dialogue privilégié.

Grâce à cela, s’installe avec une joie jubilatoire

La possibilité d’atteindre à un riche échange.

 

Se dessine alors un espace d’émotions à travers les lignes,

Et s’installe peu à peu une relation essentielle

Guidée par l'inique mémoire du mot écrit.

L’éternité au secours de l’éphémère en quelque sorte !

 

Mais le plus somptueux de tout cela

Reste tout de même la souriante perspective

De lire les mots des autres.

C’est ça ! Je suis avant tout lecteur des autres.

Je suis très gourmet de leurs mots.

Et cette savoureuse attention me nourrit.

N’hésitez donc plus, jamais,

A m’offrir la vitale becquée !

 

P.  MILIQUE

11/05/2013

UNE SI BELLE INCONNUE 11

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


 

UNE SI BELLE INCONNUE

11



Il faut un brin d'audace pour ça, doublé d'une bonne dose d'inconscience. Et puis briser ma timidité chronique et paralysante aussi. En faire fi avec orgueil. Me blinder de conviction, quoi ! Et c'est non sans une fébrilité manifeste engendrée par l'urgence, que je me suis donc jeté dans ce qui allait se révéler, dans les minutes qui suivirent, qu'un long monologue.

(A SUIVRE...)


P. MILIQUE

20/01/2013

SE RENCONTRER ENCORE 9

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


SE RENCONTRER ENCORE

9


Sa voix avait peu à peu forci dans l'embrasé du monologue. Elle s'était amplifiée, soumise et violentée par les assauts répétés d'une trop violente émotion, pour à nouveau faiblir et s'évanouir dans un souffle frêle proche du chuchotement....

 

--«Vous y allez fort je trouve! J'admets que les occasions de nous lamenter sur nos espérances perdues ne manquent pas, certes, mais de là à tirer un bilan aussi sombre et négatif sur la totalité d'une aussi jeune vie que la vôtre, il y a comme qui dirait une sacrée marge me semble-t-il.

Et si vous voulez mon avis, je trouve même cela très excessif. Outrancier même. Je sais bien qu'une fois passées les bornes il n'y a plus de limites mais tout de même...

C'est bien beau de se soumettre à une crise de lucidité, mais encore faut-il que cette lucidité soit suffisamment étayée et ne débouche pas sur une remise en cause aussi radicale d'une existence que, si je peux me permettre, vous n'avez encore eu que fort peu de temps à connaître. Tout ne peut pas être aussi définitivement laid quand même! Vous ne croyez pas?»

(A SUIVRE...)

13/01/2013

SE RENCONTRER ENCORE 4

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


SE RENCONTRER ENCORE

4


Chacun tend l'oreille pour mieux percevoir la teneur ses propos, et il en fait de même. L'homme poursuit son monologue comme pour lui-même d'une voix soudain assourdie, imperceptible presque. Comme tétanisé par la peur d'aviver plus encore la douleur qui le vrille au présent en un épouvantable cauchemar.

 

 

 

«Vous savez, je l'avais tout de suite remarquée. Grande fille blonde, silhouette élancée, juvénile presque, qui dissimulait son regard derrière l'abri de ses lunettes aux verres fumés. Elle se tenait à l'extrémité du quai, seule, comme dans une attitude volontaire à se mettre à l'écart, à s'isoler. Plusieurs rames se sont succédées sans qu'elle semble ne leur accorder la moindre attention, et comme je n'étais moi-même pas plus pressé que ça, je me suis dit qu'elle ne verrait peut-être pas d'un si mauvais œil que je lui adresse la parole. En tout bien tout honneur, bien sûr. Mon ressenti était qu'elle avait, si ça se trouve, juste besoin de ça. Un mot. Une banale délicatesse verbale, rien de plus. D'un peu de chaleur humaine quoi!

 

Mademoiselle?...

(A SUIVRE...)

 

27/03/2012

NARCISSE

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NARCISSE

 

Observer, même sommairement, la fragilité de nos discours,

Revient à exacerber la désagréable

Confusion qu'inspire sans discontinuer

La somme inépuisable de nos propos contradictoires.

 

En effet, ce ne sont très souvent

Qu'un mélange incohérent d'idées confuses.

 

Ramassis caricatural de différentes synthèses

A l'action dissolvante qui utilise un substitut de réalité

Pour aider à la déformation de l'universel.

Sans oublier quelques tentatives paradoxales

Pour énoncer avec une maladresse confondante

Un certain nombre de vérités absolues, éternelles,

Et en même temps terriblement superficielles.

 

On a beau savoir qu'il s'agit le plus souvent

D'arguties factices à la signification supposée secrète,

Il n'empêche que cela frôle parfois le délire!

 

Et puis, il y a au cœur de ces monologues surréalistes,

Un décalage permanent entre l'étroitesse de vue

Accompagnée de son alter égo de toujours le sectarisme,

Et la chaleur conviviale des comportements traditionnels.

 

Tout cela n'en doutons pas, fabrique de la discordance

Et implique l'indispensable renaissance de l'espoir.

D'ailleurs, tout ces lignes sont-elles autre chose

Qu'un bien dérisoire exercice d'auto-justification?

 

Jamais aucune situation n'est vraiment irréversible!

Nous en avons pour preuve que toutes ces pensées,

Parfaitement lisses et insipides, ne le sont

Que parce qu'elles sont définitivement

Aussi mal entendues qu'écoutées.

 

N'est-il pas lumineux alors, narcisse

Dans son bel habit de lumière?

 

P. MILIQUE