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04/08/2013

LE RÊVE

VOLUTES AURORE.jpg

 

LE RÊVE

 

Au murmure de la nuit, j’ai fait un rêve singulier.


Il semblait provenir d’une splendeur à venir,

D’un fol engouement pour une étrange lumière

Dérivant en volutes, poussée par les ailes du vent.

Ainsi transporté, l’instant mobile prenait identité

Dans la capiteuse fragrance de sa destination,

Ronde imperturbable me menant jusqu’à Elle.

Cela provenait-il de la chanson de ton souffle,

De la mélodie subtile offerte l’aurore de ta voix,

Caresse étoilée dans l’aujourd’hui en mouvement ?

 

Cette voix-là rêvée m a porté ton attente

Et ton irrépressible envie d’offrir encore

Tout ce que tu n’espérais plus savoir donner :

La force  inconnue d’un amour en découverte.

 

J’entends cette voix qui vient d’un ailleurs mêlé de sourires,

Telle une fleur semée depuis toujours dans un désert aride

Réanimant l’éternité à la flamme irisée de l’impossible rêve.

 

P. MILIQUE

LA BOÎTE A LETTRES: SIGNAC A THEO VAN RYSSELBERGHE

 

LA BOÎTE A LETTRES

SIGNAC A THEO VAN RYSSELBERGHE

© Musée des Lettres et Manuscrits)

 

J’ai reçu les tuyaux sur l’arc-en-ciel, mon bon ami et je te remercie. Luce avait eu simultanément la même gentille idée et du haut de l’omnibus il nota le même que tu croquas du bateau de Sheffer. Grâce à ce double dévouement je suis paré. Mais tu as nom de Dieu bien fait de faire changer de mouillage. Le capitaine : où diable vas-tu dénicher que cela puisse me contrarier en quoi que ce soit. Je suis content de ce que tu me dis, au sujet de ce que nous avons à apprendre. D’autant plus que je ne suis pas de ton avis. C’est bon de s’échanger des idées et n’y manquons jamais. Pour moi nous en savons assez, ce qui nous manque c'est d'oser et d'être logiques. Quand bien même nous dessinerions aussi bien que le Pissaro, Van Eyck, Degas, Ingres, les Japonais -enfin tout ce que, avec raison, nous admirons. Cela ne nous servirait à rien. Apprendre quoi ? A dessiner comme ces maîtres, c'est la plus mauvaise leçon que nous pourrions prendre. Il ne faut pas plus désirer dessiner de cette façon, qu'il ne faut leur demander de peindre comme nous. Ce qui nous manque ce n'est pas d'apprendre (d'après ce qui a été fait) mais de trouver (d'après la logique). Ce qu'il nous faut c'est instaurer un dessin conforme à notre peinture, dessin non d'imitation, d'exécution, de trait, de ligne, de mouvement etc, mais un dessin de rythmes, de contraste et de dégradé. Je crois bien qu'Angrand est sur la piste, comme on pourrait peindre facilement d'après ses blancs et noirs ! Le dessin de tous ces maîtres vient à l'aide de leur peinture, le dessin tel que nous le pratiquons vient à l'encontre de la nôtre. Je t'affirme que ma façon de dessiner un paysage ne me semble pas en rapport avec la façon de le peindre, et toi-même, nous en avons causé-tu as senti que tu n'étais pas satisfait du dessin de ta grande toile. Dans la plupart de nos tableaux, le dessin me semble aussi en désaccord avec la peinture qu'un Van Eyck qui serait "divisé" en un dessin d'Ingres couvert de couleurs par Delacroix ou réciproquement etc.

Vois Cross, comme il se débat et pourtant il sait beaucoup dans le sens que tu indiques. Mais je crois que c’est un contre temps. On n’attache pas un cheval à une automobile. Il faut être logique. Pourquoi concevoir son art autrement devant une feuille de papier que devant une toile à peindre, la cervelle et l'œil  du peintre sont-ils autres dedans un portrait à longues séances que devant une aquarelle instantanée Tous les efforts d’un même artiste doivent tendre ;à un but unique, synthétique de ses recherches. Le moindre croquis de Delacroix tend vers le même but que la plus grande de ses toiles. Une eau-forte de Rembrandt est un de ses tableaux. Seurat était aussi un admirable exemple de la logique qui doit guider l'artiste : dans ses dessins, ses panneaux, ses études, ses toiles, il poursuit la même idée (...) Nous manquons d'audace.

Avec ce que nous savons -et de la logique- nous pourrons aller plus loin. Il n' y a pas de raison pour que tu ne t'attaques pas à un Jugement dernier et que je ne tente pas de peindre la Destruction de l'Escadre Espagnole, en feu au soleil couchant (... Nous n'oserons pas dessiner aussi mal (tu comprends ce que j'entends par mal) des figures que celles de la Barque de Dom Juan et que celles des lithos d'Hamlet qui sont grotesques -à certains points de vue- Et pourtant ce sont des merveilles, parce que Delacroix a réalisé ce qu'il voulait sans s'arrêter devant la crainte de rater.

Soyons logiques et osons donc. Qu’en dis-tu ?

On vous embrasse

P . Signac

03/08/2013

LEO FERRE - ARAGON: "EST-AINSI QUE LES HOMMES VIVENT?"

 

LEO FERRE

ARAGON

"EST-AINSI QUE LES HOMMES VIVENT?"

 

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.

YVES BOMMENEL: "TENSUI"

 

YVES BOMMENEL

"TENSUI"

 

Telle la pluie frappant le carreau, ton souvenir me hante et mon coeur saigne tendrement.

JE M'ACCUSE 31

JE M'ACCUSE.jpg

 

Je m'accuse d'avoir gâché

Chaque seconde de ma vie

A atendre l'ultime instant

Qui me verrait basculer

De la mort à la mort.

ARNO EN CONCERT "ET MOI JE VEUX NAGER"

(Captation Personnelle)

ARNO

 

EN CONCERT

"ET MOI JE VEUX NAGER"

 


 

"LE BIKINI"

 

TOULOUSE

 

le 17 Novembre 2010

APOLLINAIRE: A LA CONTESSE LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON

 

 

APOLLINAIRE

A LA CONTESSE LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON
© Musée des Lettres et Manuscrits)

 

Le 21 avril 1915 

Mon Lou, mon Lou chéri,  adoré,  je suis content, content. Des tas de lettres de Nîmes qui sont de toi et une lettre où tu dis être chez moi. Hier et avant-hier à cheval pas pu t’écrire de lettre ai pas rencontré de boite aux lettres ni de poilu pour me renseigner, et étais pressé, pressé.  […] Ta lettre du vendredi Saint est un amour, ta lettre du 3 avril approuve l’idée du bouquin je le continuerai donc et beaucoup de ce qui est et sera dans mes lettres quotidiennes en fera partie. N’ai pas peur aucune indiscrétion gênante ne fera jamais partie d’aucun bouquin de moi. J’aime trop ton cher vice pour en parler et quant aux deux douzaines en question, dans le livre on réduira ça à 2 ou 3 ou même 4 unités ? Mais rien qui puisse être une indiscrétion sur notre cher roman à nous ma chérie. Ce serait un sacrilège épouvantable et je t’adore. Tu es ma muse mais bien plus que cela encore. Je t’embrasse partout et te serre à te briser et suis chérie excité à l’instar de la tour Eiffel !  Ta lettre du 5, mon Lou, est extraordinaire et l’ayant lue , ayant lu 20 fois les mots si singulièrement spécieux qui la composent, cher petit Lou, mon âme depuis ce temps tremble et s’étonne […] Je te prends…  comme tu le veux et je t’aime tout plein, raide comme un 75 mon amour ; c’est une situation adorablement épouvantable. […]  Dans le bois ai relu tes lettres.  Le 75 aurait bien épousé menotte mais ai résisté quoi que bien envie. […] Demain jeudi je retourne aux tranchées. Parmi les impressions oubliées l’autre jour il y a celle des betteraves. J’en ai goûté une. Ca a exactement le goût d’un morceau de sucre avec la consistance du radis noir. T’ai-je dit la nudité des tranchées? C'est extraordinaire. La nudité est toujours peu excitante et c'est un de tes charmes les plus exquis que même à poil tu restes excitante, mais la nudité des tranchées à quelque chose de chinois, d'un grand désert asiatique, c'est propre et désolé très silencieusement.  […] Mon Lou très chéri je te prends de toutes mes forces et je t’embrasse longtemps, longtemps. Ta langue dure comme un poisson de mer parcourt ma bouche et m’affole. Tes yeux chavirent comme deux grands Dreadnought touchés par un sous-marin.

Puis ma chérie je te console et je te courbe et vergette l'adorable cul de mon petit garçon pas sage. Tu le hausses et l'abaisses ma Lou exquise en t’écartant comme un bel ange qui respire au paradis. Alors, c’est dit ma grande gosse, tu es à moi pour toujours et t’auras plus de secrets pour moi. " […] A demain petit Lou adoré, je t’embrasse tout plein et te prends toute, toute de toutes les façons. C’est le moment des morilles, on va en chercher le matin et on en mange deux fois par jour, ça a la saveur chérie de ta bouche. […] Je t'aime, je t'aime et je veux toujours t'aimer. Le front ne fait plus mal. On fume du tabac américain qu’on a distribué en surplus […]  le campement a l'air d'un campement de chercheurs d'or en Californie. […]

Je t’aime ma chérie et te caresse doucement bouche dans ma bouche

Ton Gui

02/08/2013

LEO FERRE: "JE SUIS UN CASSEUR D'UN GENRE SPECIAL"

 

LEO FERRE

"JE SUIS UN CASSEUR D'UN GENRE SPECIAL"

(AGENDA, 1978)


"...Le seul projet que je puisse faire c'est de mourir le plus tard possible..."

J'AI LA CRISE LES BANQUES ATTAQUENT LA GRAISSE

 

J'AI LA CRISE
LES BANQUES ATTAQUENT LA GRAISSE
« JE SUIS DE PLUS EN PLUS CLAIRE »

(5' 47")


La fille des Trente Glorieuses s'est bien gavé, maintenant elle va devoir payer. La crise économique est désormais dans notre chair. Le politique touche à notre histoire intime. Ce texte a été écrit le 29 avril 2013 pour une lecture publique "Work in Progress" au restaurant africain le Pitch Me, Paris XI.

Enregistrement : 16 mai 13
Texte : Silvain Gire
Voix : Eric Elmosnino
Réalisation : Arnaud Forest

NICO WAYNE TOUSSAINT (avec Michel FOISON et MR TCHANG) SALLE NOUGARO TOULOUSE

(Captation Personnelle)

NICO WAYNE TOUSSAINT

(avec Michel FOISON et MR TCHANG)

SALLE NOUGARO

TOULOUSE

  LE 28 Mars 2010

 

A priori impossible de participer à une nuit Toulousaine enflammée par des réminiscences de James COTTON, Rod PIAZZA, William CLARKE ou encore Kim WILSON...
Grâce à NICO WAYNE TOUSSAINT, ça le devient!

LA DÉMARCHE ARAIGNÉE

CHEVAUCHEE.jpg

 

LA DÉMARCHE ARAIGNÉE

 

Tant dans la vérité qu’au mensonge d’une démarche araignée

Se met en place la frénésie d'une chevauchée éperdue,

Qui chuchote l’incertaine tentative de reconquête de soi.

 

Toucher au grain de la trouble chorégraphie du silence,

Et à celui des mathématiques intérieures de la sensation

Qui accostent, irrémédiables, aux marges nauséeuses de l’insoutenable.

 

Tout est bon au quotidien pour faire perdre la tête

A ceux qui ont pour habitude de maintenir le regard fixé

Sur ce monde discordant qui réfute les sanglots de la réalité.

 

P.MILIQUE

01/08/2013

FAITES VOUS-MÊME VOTRE MALHEUR: "RUSSES ET AMERICAINS"

 

FAITES VOUS-MÊME VOTRE MALHEUR  

  "RUSSES ET AMERICAINS"

 

Chaque jour, Jackie Berroyer lit un petit bout de "Faites vous-même votre malheur", et "Comment réussir à échouer", deux textes parodiques de Paul Watzlawick .

 

© Seuil

© Seuil

"Apprivoiser son malheur est le premier pas vers la joie : le célèbre psychologue Paul Watzlawick, fondateur de l’École de Palo Alto, nous apprend pas à pas à nous réconcilier avec nos névroses les plus banales. Cette étude à l’humour railleur, sous forme de manuel parodique, s’appuie sur des exemples littéraires, philosophiques et historiques. Et révèle au lecteur qu’il tient le bonheur entre ses mains."

- Présentation de l'éditeur -