23/07/2013
LA BOÎTE A LETTRES: VOLTAIRE
LA BOÎTE A LETTRES
VOLTAIRE
(© copyright Musée des Lettres et Manuscrits)
Non seulement je suis un transfuge, Cher Catilina, ... mais j'ai encore tout l'air d'être un paresseux... Je m’en excuserai d’abord sur ma paresse en vous disant que j’ai travaillé à Rome sauvée que je me suis avisé de faire un opéra Italien de la tragédie de Sémiramis, que j’ai corrigé presque tous mes ouvrages, et tout cela sans compter les temps perdus à apprendre le peu d’allemand qu’il faut pour n’être pas acquis en voyage chose assez difficile à mon âge. Vous trouverez fort ridicule et moi aussi qu’à cinquante ans l’auteur de la Henriade s'avise de vouloir parler allemand à des servantes de cabaret mais vous me faites des reproches un peu plus vifs que je ne mérite assurément pas. Ma transmigration a coûté beaucoup à mon cœur mais elle a des motifs si raisonnables, si légitimes et j’ose le dire si respectables qu’en me plaignant de n’être plus en France personne en peut m’en blâmer. J’espère avoir le bonheur de vous embrasser vers la fin de novembre. Catilina et les ducs d’Alençon les recommanderont à vos bonnes grâces dans mon grenier et les nouveaux rôles des Rome sauvée arriveront à ma nièce dans peu de temps. Je n’attends qu’une bonne occasion pour les lui faire parvenir. Comment puis-je mieux mériter ma grâce auprès de vous que par deux tragédies et un théâtre ? Nous étions faits pour courir les champs ensemble, comme les anciens troubadours. Je bâtis un théâtre, je fais jouer la comédie partout où je me trouve... A Berlin, à Postdam, c'est une chose plaisante d'avoir trouvé un prince et une princesse de Prusse tous deux de la taille de mademoiselle Gossin, déclamant sans aucun accent et avec beaucoup de grâce. Mademoiselle Gossin est à la vérité supérieure à la princesse. Mais celle-ci a des grands yeux bleus qui ne laissent pas d’avoir leur mérite. Je me trouverai en France on ne parle que notre langue. L’allemand est pour les soldats et pour les chevaux. Il n’est nécessaire que pour leur route.
En qualité de bon patriote, je suis un peu flatté de ce petit hommage qu’on rend à notre patrie, à trois cents lieues de Paris. Je trouve des gens élevés à Koenigsberg qui savent mes vers par cœur, qui ne font pas de jaloux, qui ne cherchent point à me faire des niches. A l’égard de la vie que je mène auprès du Roy, je ne vous en ferai point le détail.
C'est le paradis des philosophes. Cela est au-dessus de toute expression. C'est César, c'est Marc Aurèle, c'est Julien, c’est parfois l’abbé Dechaulieu avec qui on soupe, c'est le charme de la retraite, c'est la liberté de la campagne avec tous les petits agréments de la vie qu'un seigneur de château qui est roi peut procurer à ses très humbles convives. Pardonnez-moi donc mon cher Catilina et croyez que quand je vous aurai parlé vous me pardonnerez bien davantage. Dites à César les choses les plus tendres, gardez avec cela une force inviolable. Cela est de conséquence
Bonsoir je vous embrasse tendrement
23:24 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'éciture, voltaire, jacques kérouac, occasionner, visiteur, siècle, rejoindre, esprit, perfidie, versailles, chambelland, courtoiserie, considération, loger, crédier, dignitaire, paradis, affairé, juif, porter plainte, furieux, départ définitif, brouiller, motif, raisonnable, légitimer, oser dir, respectabilité, se plaindre, blâmer, éspérer, bonheur, embrasser, novembre, catilina, agrémenter, plaisantin, pardonner, césar, inviolable, conséquence, duc d'alençon, recommander, bonne grâce, grenier, enrôler, rome, sauver, arriver, niaiserie
14/07/2013
MARCELINE DESBORDES VALMORE: "LA COURONNE EFFEUILLEE"
MARCELINE DESBORDES VALMORE
"LA COURONNE EFFEUILLEE"
LU PAR
AUGUSTE VERTU
J'irai, j'irai porter ma couronne effeuillée
Au jardin de mon père où revit toute fleur ;
J'y répandrai longtemps mon âme agenouillée :
Mon père a des secrets pour vaincre la douleur.
J'irai, j'irai lui dire au moins avec mes larmes :
" Regardez, j'ai souffert... " Il me regardera,
Et sous mes jours changés, sous mes pâleurs sans charmes,
Parce qu'il est mon père, il me reconnaîtra.
Il dira: " C'est donc vous, chère âme désolée ;
La terre manque-t-elle à vos pas égarés ?
Chère âme, je suis Dieu : ne soyez plus troublée ;
Voici votre maison, voici mon coeur, entrez ! "
Ô clémence! Ô douceur! Ô saint refuge ! Ô Père !
Votre enfant qui pleurait, vous l'avez entendu !
Je vous obtiens déjà, puisque je vous espère
Et que vous possédez tout ce que j'ai perdu.
Vous ne rejetez pas la fleur qui n'est plus belle ;
Ce crime de la terre au ciel est pardonné.
Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle,
Non d'avoir rien vendu, mais d'avoir tout donné.
13:57 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, marceline desbordes valmore, la couronne effeuillée, auguste vertu, porter, jardin, père, revivre, fleur, répandre, âme, agenouiller, secret, vaincre la douleur, larme, regarder, jour, changer, pâleur, charme, reconnaître, désolation, terre, pas égarés, cher, dieu, troubler, maison, coeur, entrée, clémence, douceur, saint, sein, refuge, enfant, pleurer, entendre, obtenir, espérance, posséder, perdre, rejeter, beauté, crime, ciel, pardonner, maudire, infidèle
02/06/2013
AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER ? 3
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER
3
C'est probable faiblesse que de répandre ainsi ses souffrances...
Pardonnez le désarroi maladroit du fragmenté que je suis devenu
Faute de savoir si je parviendrai un jour à me reconstituer.
Ta silhouette longiligne, maigre presque, aux épaules étriquées,
Tes yeux éteints et ce quelque chose de traqué dans le regard.
Tu semblais arborer déjà le crépuscule d'un homme aux abois,
Telle est la dernière image qui se soit exprimée de toi.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
09:34 Publié dans GOUTTES d'ÂME, NOUVELLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, à la claire fontaine, bernard adamus, patrick milique, le bijou, probable, faiblesse, répandre, souffrance, pardonner, désarroi, maladroit, fragmenter, être à part, devenir, fautif, savoir, parvenir un jour reconstituer, silhouette, longiligne, maigre, épaules, étriqué, yeux éteintsquelque chose, traquer, regard, sembler, arborer, crépuscule, homme aux abois, dernier, image, exprimer
20/05/2013
CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 20.05.2013
CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER
20.05.2013
18:41 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, philippe meyer, patrick milique, disparaître, effacer, entre les lignes, emphase, charlélie couture, retarder, brouillard, pâleur, hagard, conscience, regard, silence, chronicité, haine, amour, amitié, devenir, pas à pas, mots d'amour, en folie, saccager, grimace, fou du roi, reine, pardonner, chercher trop loin, au fond de la mine, accepter, oubli, à moitié nu, monde inconnu, jeter, habiter, solidaire, exclus, pleuvoir, plussoyer
31/03/2013
CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 20.03.2013
CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER
20.03.2013
18:28 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, patrick milique, philippe meyer, barbarasida, maladie d'amour, mourir d'aimer, abandonner, assassiner, damner, vouloir s'aimer, rapetisser, rapenailler, finir, mourir, sourire, chagrin, ouvrir la porte, souvenir, vouloir mourir, sécher sa peine, faire table rase, ancien, survenir, promesse, tendresse, fleur d'amour, ensorceler, porter la voix, pardonner
27/03/2013
Chronique de Philippe Meyer : 14.03.2013
Chronique de Philippe Meyer
14.03.2013
18:31 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, philippe meyer, robert castel, fly and the tox, nicolas cassagneau, baby, subtiliser, faire fort, pardonner, marc de chaumont, michel lorenso, france culture, répétition, redevenir, critiquer, aimer, stupid girl, concertation, autruche, rappel, rocker creusois, culture et communication en creuse, fabulateur, affubler, dénégation
19/03/2013
PABLO NERUDA : Les Vers du capitaine, « La morte »
PABLO NERUDA
Les Vers du capitaine
« La morte »
23:27 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les vers du capitaine, les vies, au magma present de l'ecriture, pablo neruda, quitter, édith piaf, chilien, prix nobel, santiago du chili, en revanche, cesser, exister, oser, mourir, s'élever, s'abattre, mettre en prison, victoire, aveugler, pardonner, ma chérie, mon amour, poitrine, pleuvoir, neiger, pieds, dormir, écheveau, indomptable
25/02/2013
VA TE FAIRE INTEGRER : LE CONTRAT POUR ÊTRE FRANCAIS
VA TE FAIRE INTEGRER
LE CONTRAT POUR ÊTRE FRANCAIS
« La France, ça a une gueule, un grand nez »
(10’26’’)
Il existe désormais un "contrat d'intégration" et des "stages d'intégration" pour les immigrés qui aspirent à vivre en France. L'intégration est en effet le concept central de la politique d'immigration depuis les années 80. Collage médiatique et politique, reportage et commentaires de Braka, Samira et Rachid.
Enregistrement : mars 12
Mise en ondes & mix : Samuel Hirsch
Réalisation : Jézabel Berdoulat
03:28 Publié dans SONARTE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, aller se faire foutre, intégrer, intégration, contrat, contractuel, être français, avoir une grande gueule, nasillard, grand nez, cléopâtre, jézabel berdoulat, existe, existence, désordonner, contrat d'intégration, stage d'intégration, immigré, aspirer à vivre ensemble, effectif, concept central, politique d'immigration, collage, médiatique, reportage, commencer, braka, samira, rachid, samuel hirsch, grandir, accorder, casablanca, maroc, divorcer, séparer, administratif, problématique, vie de famille, prétentieux, prétention, adopter, pardonner, venir du mali, bidonville, métropole
21/01/2013
BRAQUAGE A LA POSTE: Au service (public) de la finance
BRAQUAGE A LA POSTE
Au service (public) de la finance
« Un petit peu d'argent à la famille »
13'03"
Un bureau de Poste au Landrel, dans la banlieue populaire de Rennes. Ici on retire 3 euros sur un compte à 3,27 euros. Un cadre syndiqué à SUD éclaire la nouvelle politique de La Poste - pardon : La Banque Postale - dont le nouveau patron vient de la Bank of Scotland en faillite. Une stratégie de rendement tourné vers les produits financiers et les marchés, au risque du krach et au détriment du service public.
Enregistrements : décembre 12
Mise en ondes & mix : Arnaud Forest
Réalisation : Nicolas Ruffault
04:24 Publié dans SONARTE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, braquage à la poste, service public, au service de la finance, argent, argenterie, famille, familier, nicolas ruffault, bureau de pose, au landrel, banlieus populaire de rennes, retirer 3 euros, compte banquaire, cades syndiqué, syndicat sud, éclairer, éclairage, nouvelle politique commerciale, pardon, pardonner, la banque postale, nouveau patron, advenir, bank of scotland, en faillite, stratéfie de rendement, se trouner vers, produits financiers, se tourner vers les marchés, risquer le krach, au détriment du service public, enregistrer, mettre en ondes, arnanud forest, réalisation, vincent baguian