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10/06/2016

CANTILÈNE MISTIGRI 1

au magma présent de l'écriture,

 

CANTILÈNE MISTIGRI

1

(Considérations subjectives sur le chat, huitième merveille du monde comme chacun sait.)

Qu'est-ce donc qu'un chat ?
C'est d'évidence, et essentiellement, une énigme, une consultation permanente.
Pour s'en convaincre, il suffit de dessiner un point d'interrogation en position horizontale. N'obtenez-vous pas, alors, l'esquisse stylisée d'un chat sommeillant?


Tel un paradoxe vivant, il apprécie la présence humaine, tout en gardant un maximum de distance avec l'objet de son attachement.
C'est un espion-né!
Il observe par la fente de ses yeux et enregistre tout objet mobile, y compris ceux, nombreux, dont, à la réflexion, il ne tirera aucun profit.


Gourmand plus que de raison, le chat peut faire preuve d'une patience dépassant de loin ce qui est à portée d'homme, dès l'instant où il aura assimilé que le temps travaille pour lui.


Inépuisable joueur, il saura tour à tour, au fil des circonstances, être indifféremment le sujet ou l'objet du jeu auquel il se livre.


Mégalomane non encore repenti, il n'aura aucun mal à réduire à la servitude tout personne commettant l'erreur de lui vouer un intérêt inconsidéré.


Coquet, il saura prendre à l'occasion les pauses les plus improbables, les plus inattendues afin de mettre en valeur son incomparable plastique.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

08/03/2016

GLACIATION

au magma présent de l'écriture,

 

GLACIATION


Une térébrante période de glaciation s'installe.
Le sang de l'amour, froid, coagule dans les veines.

Un bruit de cœur brisé craque sous les semelles,
Les lèvres de ce qui étaient se serrent, bleuies,
Gercées par la chaleur piquante d'un sentiment
Qui ne filtre plus que contrainte au travers d'elles.

La chair de la tempête intérieure se fait diaphane
Dans la blancheur neigeuse d'un silence dénudé
Qui, démesurément obstiné, se fixe au désarroi.

Ce silence à rendre sourd, se tourne vers le ciel
Comme pour, d'une muette parole, l'invectiver.
Et le vent polaire le fige dans ce qui ne sera pas.

Dans ce théâtre du rien, entends-tu les balalaïkas
Alors qu'un renard de glace décompose le destin
Tandis qu'au plus profond des grottes oublieuses
Les stalagmites de cristal se jalousent, stupéfaits.

Une térébrante période de glaciation s'installe.
Le sang de l'amour, froid, coagule dans les veines
Que tout diffracte au sclérosé d'un présent minéral.

P. MILIQUE

24/12/2015

DANS L'ESCARCELLE DU TEMPS

au magma présent de l'écriture,

 

DANS L'ESCARCELLE DU TEMPS

Cesser d'essayer de devenir ce qu'on ne sera jamais
Et se donner le droit d'être celui qu'on a toujours été!

Il est bien là le privilège obtenu des années ajoutées
A la fois tragiques et légères, essentielles et futiles,
Qui incitent à se faire frondeur, révolté et indocile,
Apte dans la fragile rencontre de certaines perceptions
A déceler l'intrus que chacun se révèle être à soi-même.

Ainsi, au cœur embrasé d'un calme atteint qui exulte,
Se prend du plaisir à tester le goût des choses simples
Dans la beauté fragile d'incertains recommencements.

Il s'agit d'une année additionnée dans l'escarcelle du temps
Qui offre l'occasion de repousser les frontières de la durée.
Est-il bonheur plus pur que d'à chaque fois les transgresser?

P. MILIQUE

16/09/2015

EN MÈCHES DE SOUVENIRS 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

EN MÈCHES DE SOUVENIRS

2


Je me souviens de ces enivrantes senteurs de l'été,
Les teintes changeantes à l'horizon sans fin de la plaine,
Les frondaisons des arbres ployés au souffle du vent léger
Et les bains dans le fleuve ponctués de nos rires démesurés.
Tout, avec une belle complicité, exaltait un même idéal.
Nous nous prélassions avec langueur dans l'incandescence
Obtenue de manière aussi coruscante que vertigineuse,
Sa beauté fragile irriguait tout de sensualité paradisiaque.
Visage rayonnant, jolie moue lascive et formes désirables.
Puis, perte d'innocence dans un passage à l'acte fantasmé.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

03/08/2015

DISSIDENCE VERTE 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

DISSIDENCE VERTE

2

Ce serait malhonnête posture pour moi que de faire semblant d'être outré par l'évident manque de conscience collective et planétaire. Conscience collective à laquelle, de fait, j'appartiens passivement. Je ne serais pas crédible en majorée effarée auprès de ceux qui me connaissent. Je serais bien vite suspect à leurs yeux. Et ce serait mérité.
Il faut dire que je m'affirme et me revendique fervent dissident de l'intégrisme écologique ambiant. Je fait partie, oui, de cette majorité agissante de la population qui n'entend pas être dérangée, pas même à minima, dans son petit confort égoïste. Surtout qu'à observer le dérisoire décourageant des résultats obtenus...

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

17/04/2015

PROJECTION

au magma présent de l'écriture,

 

PROJECTION



A chercher ainsi l'essentiel des choses,
Se provoque l'irruption d'un éphémère
Qui rejette la rigidité du rythme obtenu.

Changement majeur dans le principe d'éternité,
Grande prospectrice transmetteuse de frissons
A la souffrance embrasée de notre intermittence.

P. MILIQUE

10/09/2014

EN MÈCHES DE SOUVENIRS 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

EN MÈCHES DE SOUVENIRS

2

Je me souviens de ces enivrantes senteurs de l'été,
Les teintes changeantes à l'horizon sans fin de la plaine,
Les frondaisons des arbres ployés au souffle du vent léger
Et les bains dans le fleuve ponctués de nos rires démesurés.


Tout, avec une belle complicité, exaltait un même idéal.
Nous nous prélassions avec langueur dans l'incandescence
Obtenue de manière aussi coruscante que vertigineuse,
Sa beauté fragile irriguait tout de sensualité paradisiaque.
Visage rayonnant, jolie moue lascive et formes désirables.
Puis, perte d'innocence dans un passage à l'acte fantasmé.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

23/02/2014

MARIANNE MOORE: "Le passé est le présent"

 

MARIANNE MOORE

"LE PASSE EST LE PRÉSENT"

SUIVI DE

"UNE BOUTEILLE ÉGYPTIENNE EN VERRE SOUFFLE EN FORME DE POISSON"
LECTURE PAR

JENNIFER DECKER


RÉFÉRENCES:

MARIANNE MOORE, POÉSIE COMPLÈTE, LICORNES ET SABLIERS
édité et traduit par

Thierry GILLYBOEUF

© éditions José CORTI, 2004.  

 

Marianne Moore (1887-1972) professeur puis bibliothécaire, contemporaine et amie de William Carlos William et Wallace Stevens, elle participa au prestigieux journal The Dial dont elle assura même la responsabilité éditoriale entre 1925 et 1929.  Elle a obtenu pour son œuvre les prix les plus importants (National Book Award, Pulitzer Prize, etc).

 

Prise de son Amandine Grévoz
Réalisation Gilles Davidas

16/11/2013

TIMIDE EXUBÉRANCE

exuberance-vegetal.jpg

 

TIMIDE EXUBÉRANCE

 

On penserait de lui que c'est un homme timide,

Aux gestes feutrés, au ton mesuré,

Dont l'évidence est que, dans le registre intime,

Il apparaît illusoire d'espérer obtenir de quelconques confidences,

Tant il sait faire preuve d'une imperturbable discrétion.

Parce qu'il habite toujours au plus près de sa grande timidité

Aux turbulences de grands éclats réticents à se livrer.

 

Certains observateurs plus espiègles feront remarquer

Que sa vraie nature s'exprime dans l'exubérance débridée,

Dans la fumeuse truculence du caractère méditerranéen.

 

Aussi impertinent que taquin, il affiche

Son besoin sensoriel d'affranchissement

Dans la pratique systématique de la transgression.

Incommensurable besoin de liberté

Qu'il exhibe dans sa curiosité étonnée de tout...

 

Dans cette marge où il se refuse à devenir invisible,

Il est dans l'attente d'amis intellectuels

Qui lui permettront de briller dans des joutes verbales

A l'atmosphère complice d'une époque enfiévrée,

Gardienne de souvenirs d'incontrôlables effervescences.

 

P. MILIQUE

15/10/2013

DÉSORDRE GÉNÉREUX

utopia.jpg 

 

DÉSORDRE GÉNÉREUX

 

Hanté par la menaçante minéralisation d'une existence

Parcourue d'élans de vie trop éloignés

De ses aspirations initiales

Qui composent la toile de fond génératrice

D'une bouleversante quête d'identité,

Il se glisse sous la peau de masques grimaçants

Pour obtenir d'archaïques changements de visage.

 

Se met alors en place un petit univers

Comme suspendu hors du temps et de l'espace

Qui s'avère un des seuls recours acceptable

Aux appâts provocateurs d'une attitude passée

Dans l'abandon sereine et taciturne de la nuit.

 

C'est une utopie magnifique comme un hurlement d'amour

Que cette fuite du monde platement organisé

Pour un désordre final, généreux et passionné.

 

P. MILIQUE

14/07/2013

MARCELINE DESBORDES VALMORE: "LA COURONNE EFFEUILLEE"

 

 MARCELINE DESBORDES VALMORE

"LA COURONNE EFFEUILLEE"

LU PAR

AUGUSTE VERTU

 

J'irai, j'irai porter ma couronne effeuillée
Au jardin de mon père où revit toute fleur ;
J'y répandrai longtemps mon âme agenouillée :
Mon père a des secrets pour vaincre la douleur.

J'irai, j'irai lui dire au moins avec mes larmes :
" Regardez, j'ai souffert... " Il me regardera,
Et sous mes jours changés, sous mes pâleurs sans charmes,
Parce qu'il est mon père, il me reconnaîtra.

Il dira: " C'est donc vous, chère âme désolée ;
La terre manque-t-elle à vos pas égarés ?
Chère âme, je suis Dieu : ne soyez plus troublée ;
Voici votre maison, voici mon coeur, entrez ! "

Ô clémence! Ô douceur! Ô saint refuge ! Ô Père !
Votre enfant qui pleurait, vous l'avez entendu !
Je vous obtiens déjà, puisque je vous espère
Et que vous possédez tout ce que j'ai perdu.

Vous ne rejetez pas la fleur qui n'est plus belle ;
Ce crime de la terre au ciel est pardonné.
Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle,
Non d'avoir rien vendu, mais d'avoir tout donné.

03/04/2013

PLEURER AU DEDANS 3

PLEURER.jpeg

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



PLEURER AU DEDANS

3



Comment parvenir à formaliser ce qui de fait échappe à mon langage?

Je survis avec tant de peine à un passé démesurément meurtri, contraint à faire semblant d'ignorer des blessures qui sans cesse s'ouvrent à chaque pas de vie. Et c'est hanté de souvenirs lestés de désespérances impossibles à maîtriser que j'implore le maintenant afin qu'il m'accorde l'inexistant oubli.

C'est ainsi que par protection je me suis peu à peu créé un monde en trompe-l’œil et une identité fictive.

Quelle mise en abîme perverse que celle obtenue par le spectacle corrompu de cette danse macabre qui n'est rien d'autre que celle chorégraphiée par la mort aux aguets.

Alors, silencieux je pleure au dedans tandis que l'irréductible vie continue, stochastique.

FIN

P. MILIQUE