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14/03/2017

ÎLE INCONNUE

au magma présent de l'écriture,

 

ÎLE INCONNUE



C'est une île inconnue cependant connue de tous,
Mais peu tombent d'accord sur sa géographie réelle,
Tant là où résonne l'amour n'est peut-être qu'utopie.

Mon imaginaire ne disposant que d'un horizon restreint,
Sa seule localisation évoquée, aussi peu crédible soit-elle,
Ne peut être que maritime, abyssale ou encore céleste,
Selon les croyances intimes conférées au jaillissement.

Est-il vraiment un endroit aussi peu approprié à une île?
Certains affirment sans ambages l'avoir déjà déterminée.
Qu'ils sachent, ces imprudents, que je les plaindrais presque.

Se rendent-ils compte à quel point leur vie va se compliquer
A force de ne jamais parvenir à joindre la chimère proposée?

Un probable traumatisme est à venir sur un mode durable
Si on veut bien considérer que le plus éprouvant avec l'éternité,
Est qu'elle n'envisage jamais de durer autrement que toujours!


P. MILIQUE

08/02/2017

ENCHAÎNEMENT LEXICAL ET TENDANCIEUX.... IDYLLE

Cet Enchaînement Lexical a été composé en révérencieuse référence à cet inégalable Poète qu'est Eric Ducelier. Un maitre!

dictionnaire.jpg

(Comme il s'agit – cela ne vous aura pas échappé – d'un enchaînement lexical, il conviendra de remonter le fil des archives pour consulter les précédentes lettres de l'alphabet nous ayant conduits, non sans une ostentatoire désinvolture, jusque là...)

 

IDYLLE

 

Histoire tout à fait captivante qui, malgré son contenu le plus souvent considéré comme anodin, n'en semble pas moins exacerbée aux vagues d'un charme fou.

Qu'elle soit affection tendre et naïve, qu'elle soit intense autant que déconcertante, ou bien encore relation ineffable d'imprévisible, elle s'affirme quand même tel un véritable petit poème pastoral au doux intitulé: idylle.

C’est d'autant plus frappant quand celle-ci en est à chanter l'aurore de l'amour dans la découverte exquise de l'être unique, voluptueux et sensuel.
C'est ainsi que dans l'apaisé d'une douce accalmie, ou dans le silence d'une tempête traduisant le visible, l'idylle se voile en général d'un romantisme pudique doublé d'une rêverie urgente et spontanée qui la rend tout à fait enchanteresse aux cœurs innocents et notablement réceptifs proposés par de tendres  jouvenceaux.

(A suivre)

 

JOUVENCEAU

 

P. MILIQUE

 

29/11/2016

MACHINE A FANTASMER

au magma présent de l'écriture,

 

MACHINE A FANTASMER



Ce sont des hommes vulgaires qui, depuis toujours,
Paraissent n'être plus considérés par ces dames
Que comme de primitives machines à fantasmer.

Cependant, il est pour le moins rassurant de constater
Qu'en certaines occasions qui viennent à se multiplier,
La gente féminine ne se prive d'aucunes circonstances
Pour arpenter fébrilement ce même terrain si vilipendé.

Il est magnifique et nécessaire le singulier certificat
Qui démontre combien, malgré la réticence latente,
L'entité humaine et sa substance ont réussi leur fusion.

Éprouvons le bon et l'indicible de ce moment rare où,
Souligné de l'âme pulpeuse qui en rehausse l'ensemble,
Est distincte l'onde d'un passé qui pourtant reste à venir.


P. MILIQUE

22/11/2016

FIÈVRES PERNICIEUSES

au magma présent de l'écriture,

 

FIÈVRES PERNICIEUSES



Espace radicalement saturé d'ondes immobiles
Dans la stupeur croissante d'images brouillées,

Dans les ruines inévitables du désastre annoncé
Fermente le souffle fugitif de fièvres pernicieuses
Qui, dans l'inéluctable d'une dérive maussade,
Désignée à l'initial pour la détresse mercenaire,
Considère l'enveloppe subtile et perverse offrant,
Dans l'indifférence terrible née d'une excoriation,
L'absolue souveraineté arborée par la souffrance.

P. MILIQUE

26/06/2016

NIETZSCHÉEN

au magma présent de l'écriture,

 

NIETZSCHÉEN


Parfois nos mots ratent le cœur de leur cible
D'autres fois ils vont trop loin et cela peine,
Mais il faut bien exprimer le ressenti, non?

Ces mots sont mis à disposition
Afin que chacun se les approprie
Et les charge de leur propre vécu.
Il n'est toujours question que de vécu.

Il n'est possible d'être sûr que d'une seule chose:
Nous ne sommes faits que de ce que nous avons été,
Considérant qu'il est déjà bien difficile d’être déjà
Ce qu'il ne nous a jamais été concédé d'être encore.

P. MILIQUE

10/06/2016

CANTILÈNE MISTIGRI 1

au magma présent de l'écriture,

 

CANTILÈNE MISTIGRI

1

(Considérations subjectives sur le chat, huitième merveille du monde comme chacun sait.)

Qu'est-ce donc qu'un chat ?
C'est d'évidence, et essentiellement, une énigme, une consultation permanente.
Pour s'en convaincre, il suffit de dessiner un point d'interrogation en position horizontale. N'obtenez-vous pas, alors, l'esquisse stylisée d'un chat sommeillant?


Tel un paradoxe vivant, il apprécie la présence humaine, tout en gardant un maximum de distance avec l'objet de son attachement.
C'est un espion-né!
Il observe par la fente de ses yeux et enregistre tout objet mobile, y compris ceux, nombreux, dont, à la réflexion, il ne tirera aucun profit.


Gourmand plus que de raison, le chat peut faire preuve d'une patience dépassant de loin ce qui est à portée d'homme, dès l'instant où il aura assimilé que le temps travaille pour lui.


Inépuisable joueur, il saura tour à tour, au fil des circonstances, être indifféremment le sujet ou l'objet du jeu auquel il se livre.


Mégalomane non encore repenti, il n'aura aucun mal à réduire à la servitude tout personne commettant l'erreur de lui vouer un intérêt inconsidéré.


Coquet, il saura prendre à l'occasion les pauses les plus improbables, les plus inattendues afin de mettre en valeur son incomparable plastique.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

09/03/2016

HARMONIE

au magma présent de l'écriture,

 

HARMONIE


Refuse les étiquettes trop vites collées
Refuse les cruautés occultes de la vie
Refuse la lourde viscosité du réel
Refuse l'incontournable nécessité
Refuse l'apocalypse intrinsèque
Refuse les songes hallucinatoires
Refuse tout ce qui porte l'abject
Refuse la dictature brute du savoir
Refuse le joug frelaté de la croyance.

Sollicite la toute puissance du rêve
Sollicite la flegmatique euphorie
Sollicite l'intrusion de l'extraordinaire
Sollicite l'aléatoire le plus insaisissable
Sollicite la communion avec l'irrationnel
Sollicite l'audace facétieuse et imprévisible
Sollicite l'énergie ironique du singulier
Sollicite les considérations multicolores
Sollicite les viscérales affinités essentielles.

Adapte tes errements éprouvés devant les imbroglios
Adapte tes frustrations ressenties face aux paradoxes.

Une fois parvenu au terme de ce long cheminement,
L’âme embrasée sous l'effet d'une subtile alchimie,
Synthétise-toi les fondations d'une intense harmonie.

P. MILIQUE

14/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 11

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

11

Eliott rit souvent. Mais à ce dernier propos qui lui était précisément adressé, ses yeux se sont étirés, mis-clos, et, dans la retenue d'un sourire plus franc à venir, est passée comme une rapide évanescence d'énigme.

Je disais donc: elle a mis le temps sous surveillance et à projeté a dense légitimité de son orgueil à l'assaut la forteresse désignée qu'elle considérait jusque-là comme imprenable.

La soudaine prise de conscience d'un état d'allégresse venu d'on ne sait où, peut-être d'un mystérieux souffle cosmique et spirituel, lui a confirmé que, non, aucun contour fixe n'est à jamais immuable. Que oui, tout labyrinthe, même le plus savamment alambiqué, possède son issue propre.


Très vite, le changement considérable initié lui fut des plus salutaire. Certes elle a pu s'étonner de l'apparition d'un bonheur improbable en constatant à quel point le flux de vie parcourait ses veines. Il se trouve cependant que ce rail directif lui a ouvert en grand l'éventail infini dont elle avait oublié jusqu'à la possibilité: celui d'un optimisme transcendant parcouru de plaisir. De fait, elle a opté pour le chemin inconnu qui conduit jusqu'à soi.

Et il est peu de dire qu'une si extraordinaire obstination dans le suivi de la décision prise ne peut que susciter une respectueuse admiration.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

09/10/2015

MISE EN VEILLE 3

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MISE EN VEILLE

3

La sensation du changement opéré est palpable, et il n'y a plus qu'à s'en imprégner. La rêverie, une fois entrée dans le vif du sujet, ouvre à une acuité inattendue. Les schémas habituels s'évanouissent, offrant à côtoyer ce qui, au fil de la vie, demeurait tapi dans l'ombre d'une mémoire en jachère. C'est un considérable privilège que de pouvoir se laisser imprégner ainsi de la signature des choses que l'on vient à peine de parvenir à déchiffrer soi-même! Les émotions étaient là, enfouies dans la stricte légitimité de ce que l'on croit être. Dans l'impossibilité, aussi, d'entretenir l'embrasement vertigineux du bonheur de vivre.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

23/09/2015

CRÉPUSCULE FINAL

CREPUSCULE.jpg

 

CRÉPUSCULE FINAL

 

Le vieil homme semble accablé.

Il se dirige d’un pas lourd et traînant jusqu’au banc le plus proche, là où il pourra se reposer et donner, l’espace de quelques précieux instants, congé à son corps.

Une fois installé, la sensation d’apaisement est tellement réelle et libératrice, que déjà les considérations d’ordre physique s’estompent et laissent une place progressivement totale à d’autres, plus cérébrales.

Le vieil homme maintenant installé, le menton posé sur ses deux mains réunies tenant avec fermeté le pommeau mal ouvragé de sa canne, le regard parcimonieux, presque éteint, parait véritablement absorbé. Il l’est en effet. Parce qu’il pense.

Il songe à l’opiniâtre sensation de malaise désormais quasi permanente qui est la sienne, inspirée par la fusion forcenée d’hallucinations cauchemardesques, aussi par la conscience évidente d’implacables lendemains. Il subit, en une sorte de chaos originel, le coup de fouet vif et cinglants des blessures qui se ravivent, déchirantes.

Au crépuscule de sa vie, il sait qu’il demande trop. Mais c’est un besoin. Alors, il exige.

Il exige l’absolu. Il le veut sublime. Jusqu’à, s’il le faut, l’apothéose mortelle et libératrice.

Mais le verdict de la vie lui reste obstinément hostile et défavorable et, il demeure un éternel errant malgré l’étonnante vitalité de ses cris de révolte et ce, en dépit de l’exorbitant privilège que lui octroie sa grande expérience de l’humanité, et trace avec obstination les frontières évidemment invisibles de son cœur maltraité.

Il s’épuise ainsi, au quotidien, dans la quête du plus infime de chaque instant à tenter de démêler la pelote très enchevêtrée de ses incohérences. Et toute la souffrance de l’existence reste là. Parce que chez lui, elle est chez elle. C’est ainsi.

Le pépiement des oiseaux maintenant rassemblés autour de lui comme s’ils voulaient participer à ses réflexions, le comprendre, l’aider, l’apaiser peut-être, l’arrache soudain à ses méditations. Un sourire incertain, un rictus plutôt, se dessine alors à l’embrasure de ses lèvres. Parce qu’il pense que jamais, même animé de regards multiples, le souci de l’autre ne saura pénétrer suffisamment l’épaisseur de l’intime. Jamais.

Il se lève avec difficulté. Il doit rentrer. Transporter à l’abri des regards le spectacle obscène de ses déchirements. S’enfermer derrière les barreaux protecteurs de sa pensée. Pour replonger une fois encore dans les images persistantes d’un passé lancinant, et se réfugier dans la pénombre nébuleuse des habituels et naïfs artifices de l’apparence. Retrouver, telle une parenthèse de calme et de quiétude le réconfort du silence. Ce silence qu’il sait exprimer la crainte des mots trop destructeurs. Et plus tard, sur la page complaisante, griffonner quelques mots pour, ultime tentative, exorciser enfin le désespoir ordinaire et poignant engendré par la vie. Des mots pour alléger l’insoutenable. Pour, esclave d’un anéantissement programmé, noircir la page d’une écriture humide et brûlante comme les larmes du cœur.

Les oiseaux se sont, avec une rare dignité, égaillés sur son passage. Ils sont devenus discrets. Muets.

Ils se comportent désormais en témoins fascinés par l’absolue vulnérabilité de l’Homme.

 

P. MILIQUE

01/09/2015

PASSAGER CLANDESTIN 1

au magma présent de l'écriture,

PASSAGER CLANDESTIN

1

Il est important de bien vivre avec son âge,
Il l'est tout autant de ne pas se méprendre.

Même si on met en avant un point d'honneur
A en faire considérer la majorité des rouages,
La vie semble ne transiter qu'en contrebande.

Par la faute de limites pour le moins fluctuantes,
On se retrouve contraints à éparpiller une à une
Quelques racines dans le monde habité du réel.
On est dans un temps imprécis où on continue
D'envoyer des signaux en acceptant d'en recevoir.

Dans ce temps, on prend l'imprécise mesure de ses confins,
Mais pas celle de ses capacités d'épanouissement freinées
Comme telles par de nombreuses erreurs parfois grossières.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

18/08/2015

EN ROUTE POUR L'INEXORABLE 1

au magma présent de l'écriture,

 

EN ROUTE POUR L'INEXORABLE

1

 

Inconcevable de dimension, le temps passe en nous, nous traverse à petits pas aussi feutrés qu'inexorables.

 

Contrairement à ce qu'il semble afficher d'emblée, le temps n'offre aucune alternative d'ordre temporel. Dès lors, il fait de nous des êtres changeants, et ne manque pas de faire naître des considérations nouvelles. Ce qui fait que d'insoupçonnées intuitions se substituent généralement à la communauté de sensations que l'on pensait, jusque-là, éternelles. C'est peut-être à ce moment-là que s'ouvre la conscience à la multiplicité du temps: il y a celui qui passe, celui qui semble cristalliser le quotidien en son sein et aussi, celui que l'on perd. Une crainte prosaïque suinte souvent de ce dernier, figeant les souvenirs en rictus d'aliénation prochaine.

(A SUIVRE..)

 

P. MILIQUE