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08/11/2012

UTOPIE ORDINAIRE

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UTOPIE ORDINAIRE

 

La route ordinairement empruntée par la vie buissonnière

Ne se prive pas d'offrir une multitude d'aspects différents.

 

Elle peut tout autant se précipiter dans le cauchemar et la misère

Par ce qui n'est parfois que la dure réalité d'un amour déçu,

Ou bien être animée par la pure logique d'un noir désespoir

Saturé plus qu'il n'est raisonnable de sombre mélancolie.

 

D'autres fois, elle semble être empruntée par les êtres et par les mots

Ceux-là qui, nourris au lait nostalgique d'un monde de pureté

Réservent à chacun une multitude de folles aventures à venir.

 

Elle peut aussi traverser des paysages splendides

Qui, au centre exigeant de théâtres contemporains,

Autorisent en exclusivité l'exploitation de machines à rire.

 

Enfin, elle peut parler des hommes en évoquant certaines fleurs,

Incroyable bouquet d'images riche de visages magnifiques,

Installant les fragrances des lavandes et le chant des cigales

Dans l'inaltérable félicité des enfances d'utopies ordinaires.

 

P. MILIQUE

14/10/2012

CHARLY 5

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


 

CHARLY

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J'ai compris! Message reçu!

Je le prends délicatement entre mes mains pour l'aider à prendre position sur la table parce que ça, tout seul, il ne sait pas faire.

Une fois là il entreprend, comme à son habitude, une rapide visite des lieux. Coutume mise à contribution uniquement pour faire ce qu'il adore faire: le cabot!

Tu penses bien que l'endroit il le connait fort bien pour l'arpenter quasiment chaque soir dès que la maison s'est endormie et que nous restons, seuls tous les deux encore éveillés dans l'appartement. Il fait son petit tour donc puis revient, comme prévu, se poster la crête fière face à moi.

Et là, qu'est-ce que je vois? Non, je le crois pas ça! Je vois son regard s'arrêter sur ma page encore désespérément blanche et, le museau éclairé d'un sourire déloyalement ironique, qui m'interpelle:

(CHARLY)

  • Ah! Parce que tu as déjà écrit tout ça?

(MOI)

  • Ah non, pas ça! Pas toi! Ne me dis pas que je t'ai une nouvelle fois fait l'insigne honneur de te hisser à mes côtés juste pour que tu viennes m'agonir de tes propos inutilement méprisants?

  • Holà! Holà! Doucement mon beau! Ne monte pas sur tes grands chevaux! Pense à ton petit cœur un peu. Je voulais juste savoir si tu comptais, un jour, parvenir à, ô éventualité bénie, donner de la vie à tes mots. Rien de plus...

  • J'aimerais bien figure-toi! Parce que si tu crois que ça m'amuse.... Mais je souhaiterais aussi, si ce n'est évidemment pas trop te demander, que tu mettes une fois pour toutes un terme à tes plaisanteries  rien moins que vaniteuses. Elles sont insupportable!

  • (A suivre...)

 

07/10/2012

LA VIE

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LA VIE

 

La vie:

C'est un ciel de malheur habité de rêves fracassés

De certitudes ébréchées et de confiances trahies,

C'est une succession folle et ininterrompue

De mouvements désordonnés et incohérents,

C'est une douteuse abstraction que l'on ne fait

Qu'effleurer jusqu'au vertige, jusqu'au silence,

C'est un échantillon intensément capiteux

Qui offre l'amère saveur d'un décalage constant,

C'est une outrance peu recommandable

Qui porte l'évidence du conflit à venir,

C'est une indifférence née de lé sérénité....

 

Dès lors et parce que je refuse cela,

Je m'invente un itinéraire singulier.

 

Je me veux esprit enragé, hanté, lunaire,

Débordant sans retenue d'une colère nécessaire, vitale,

Qui saura me détourner des forces obscures

Inévitablement générées par cette cohérence-là.

 

Je rejette avec violence les normes établies

Parce qu'elles l'ont été par la contrainte.

Je m'oblige à débusquer en moi la part d'intolérance

Générée par la vision contradictoire du monde.

 

Et je le fais dans l'infime de chaque instant

Pour mieux me situer sur l'acéré du paradoxe,

Pour ne jamais être suspecté d'une complaisance

Qui n'existe jamais que dans le grave et le mortifère.

 

C'est ainsi qu'à force de coups je boite de l'intérieur

Et que je perçois dans l'éclat mat d'évidences

Jusque-là obscures cette vie qui s'organise

Dans la lenteur sèche tendus sur le vide

Juste troublée par les coïncidences bienvenues.

 

Il est des désespoirs qui restent à jamais secrets

Sauf à forcer la banquise de la douleur exacerbée.


Il y a cet inaccomplissement tangent et lourd

Qui fait de la vie un long chemin solitaire.

 

Et je m'esquive, piteusement éteint et modeste

Dans la brillance si belle de ce Soleil Absolu

Qui a su amarré sa rassurante présence

A l'affligeant revendiqué de mon désordre.

 

P. MILIQUE

07/07/2012

L'HOMME ECARTELE

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L'HOMME ECARTELE

 

Présente au vif de ses pensées, de ses hésitations,

De ses renoncements peut-être,

S'exprime la solitude douloureuse

D'un combat acharné contre la maladie

Qui renvoie brutalement l'homme,

A nouveau écartelé,

A son refus viscéral de la mort.

A son désespoir aussi...

 

Il déplace le regard pour tracé les contours

Des ombres portées par une image absente,

Et s'éprouve à l'extrême inconfort

D'être confronté à la violence du réel.

 

Alors s'impose cette évidence enfin révélée:

Il convient de fuir la compréhension laxiste

De la bêtise ordinaire et de la lâcheté!

Ne plus aménager le quelconque des uns et des autres,

De ceux qui ne sont que cruauté

Ou indifférence, ou les deux à la fois.

 

Faire contrepoint systématique

Au cynisme méprisant des uns

Et à l'irresponsabilité honteuse des autres!

 

Enfin, dans la frénésie aux multiples facettes

D'un rêve initialement truqué,

En appeler au fou-rire intérieur

De l'adulte face au grotesque affiché,

Ainsi qu'au rire clair et simple

D'un enfant porteur d'insolence salvatrice...

 

 

P. MILIQUE

27/05/2012

FISSURES SOURNOISES

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FISSURES SOURNOISES


 

Pourquoi écrit-on ce qu'on ne dit pas ?

 

 

Il faut être attentif à toutes les dissonances,

 

A toutes les cassures potentielles.

 

Ce sont elles qui constituent, inépuisables,

 

Les sources du désenchantement

 

Et contribuent à emmêler un peu plus encore

 

L'écheveau tumultueux de ce grand naufrage qu'est la vie.

 

Il serait inconsidéré,

 

Même par immense lassitude,

 

De banaliser le cheminement qui nous mène

 

Jusqu'au désastre final,

 

Jusqu'à l'inéluctable.

 

 

Qu'il est donc douloureux d'éprouver à ce point

 

Le sentiment trop présent de ce qui fuit,

 

De ce qui passe, de ce qui meurt !

 

Et vaine la tentative de calfatage

 

Des fissures sournoises de la vie.

 

 

Il faut pourtant bien s'attacher à sauvegarder l'essentiel.

 

Et crever un jour l'abcès obsédant du désespoir.

 

Celui de nos existences démontées.

 

 

Certes nos échecs sont criants, nos réussites sont invisibles,

 

Aussi invisibles que les ténèbres durant l'éclat du jour.

 

Alors, il s'agit d'entrer en dissidence,

 

Ne plus être du nombre des égarés.

 

Et s'obstiner à creuser un autre sillon

 

Pour aller encore d'étonnements en éblouissements.

 

Pour que la couleur de l'inquiétude

 

Se soumette enfin à celle de l'espoir.

 

 

Et l'on se mure dans un silence qui ne sert

 

Qu'à masquer nos angoisses.

 

Cela nous sert aussi à oublier le temps qui enterre nos rêves.

 

Car il y a tant d'autres choses derrière nos illusions

 

Que l'on ne dit pas !

 

Alors, on l'écrit...

 

 

P. MILIQUE

12/04/2012

SONGE CARESSANT

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SONGE CARESSANT

Sur l'étroit sentier du jamais encore foulé
Surgit parfois l'inattendu et le déroutant.

Les forces de l'ordre et du désordre
Qui trament l'imaginaire amoureux
Installent un rapport inédit au monde.

S'il est un chemin sur lequel il est aisé de se perdre,
C'est bien celui, quêteur, qui se cache
Sous l'envoûtante flambée d'amour.

Victime de ses propres égarements,
Il perçoit le retour d'une lumière dans le désert
Qui devient rayonnement d'extrême douceur.

Petit miracle de sensibilité et de délicatesse
Débordant d'une toute puissance sublime et dérisoire
Qui ouvre grand l'horizon d'un probable
Et transforme la vie en songe caressant
Ne serait-ce que pour en brûler le désespoir.

P.  MILIQUE

29/03/2012

LA VIE EST UN TORRENT QUI CHARRIE DE LA BOUE

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LA VIE EST UN TORRENT QUI CHARRIE DE LA BOUE


La vie est un torrent
Qui charrie de la boue.
Un univers où chacun dans sa misère
est seul à cristalliser ses souffrances.
Où ne s'exprime plus que le langage du désenchantement.
Et c'est la lente descente dans un puits signifié en toile de fond de nos errances,
vieilles complices taciturnes,
Jusqu'à l'embrasement inévitable au magma fusionnel
de nos haines et de nos rancœurs.

Voilà où nous mène, dans le cauchemardesque suppôt de nuits
parfaitement glaçantes,
L'outrance souveraine d'autres néants qui nous attendent,
Royaumes racoleurs d'une déraison optimiste.
L'aile de la folie passe, attirante, dans une espèce de flirt aguicheur,
Nous entraînant dans un élan infini vers des passions indéfinies.

Puis vient le temps de la sagesse, de la distance et de la lucidité envers la vie.
Il y a comme un rejet du noir et même parfois rejet de l'azur qui peut encore être du noir.
Le rire qui n'était que celui du désespoir, peu à peu s'éclipse.
Pour laisser place à un sourire timide.

Entre Les ténèbres du noir et le premier frisson de lumière,
entre l'absence et la promesse d'une présence définitive cependant déjà évaporée,
apparaît la vérité d'une émotion.
Une émotion sublimée au contact d'amitiés éternellement fugitives
et d'enthousiasmes durablement éphémères.
Tout cela d'une richesse et d'une complexité exceptionnelles.

La vie est un torrent
Qui charrie de la boue.
Mais à savoir en capter les fragrances et les couleurs,
elle sait être d'une beauté confondante, nous invitant,
ultime privilège, dans les harmonies chatoyantes de son chant d'éblouissement.

Dès lors, dans la boue du torrent, seules les pépites respirent encore.

 

P. MILIQUE

10/02/2012

LA PTITE FRANCETTE : "MA MAMAN M'A DIT "

 

"pulsion
j'ai faim
j'ai rien dans mon frigo
mais j'ai 5 euros
devant moi"

(La Ptite Francette)

01/11/2011

CIORAN 12

CIORAN.jpg

"Flairer

Les limites vacillantes

Des choses."