06/01/2016
HAINE, JE TE HAIS! 2
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
HAINE, JE TE HAIS!
2
Tous les actes, y compris les plus barbares,
Leurs sont donc désormais concevables?
Plus rien ne les arrêtera donc ces misérables
Extrémistes, ces résidus fous de totalitarisme,
Ces fanatiques de quoi, le savent-ils vraiment?
On croirait pouvoir les ignorer mais ils sont là
Puants l'immonde de tout ce qu'ils transpirent,
Et nul ne pourra plus jamais s'en soustraire
Car ils ont pour stratégie un plan méthodique
Un mépris infaillible auquel il ne manque rien.
Vous qui écoutez ces mots faites très attention,
Restez sur vos gardes. Soyez méfiants surtout
Car ces gens-là sont faits comme vous et moi.
Peut-être même en croisez-vous chaque jour,
Sans le savoir, anonymes mélangés à la foule.
Mais observez-la cette foule. Regardez-la bien,
Fixez-la au fond des yeux, vous les reconnaîtrez
Sans mal car vous n'y verrez que ce qu'il y a:
L'insignifiance! L'immonde et abyssal néant.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
11:04 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : au magma présent de l'écriture, actif, barbare, concevoir, arrêt;misérabilisme, fanatique, ignorance, puant, immonde, transpiration, soustraire, marabout, stratégie, plan, méthodique, mépris, infaillible, rester sur ses gardes, méfiance, croiser, anonymat, foule, fixette, fond d'oeil, reconnaissance, insignifiance, abyssal, néant
28/06/2014
DE DÉCALAGES EN RENONCEMENTS 1
DE DÉCALAGES EN RENONCEMENTS
1
Il ne supporte plus la fulgurance fiévreuse de sa descente aux enfers
Pas plus que le lourd abrutissement chimique auquel il est assujetti.
Il en a marre de tout ce minuscule qui se pense immense,
De toute cette immensité fatiguée qui peu à peu ne l’est plus.
Marre de sa peur de l’affrontement, du présent détérioré
Et de l’obstination acharnée des perspectives résurgentes.
Marre de bâtir des pyramides de sable au mépris de l’instable.
Marre de cette récurrente solitude qui s’accentue à n’en plus finir
De cette résignation forcée, de cette pitoyable résistance passive,
Qui laisse la moindre erreur, la moindre possibilité de négligence,
La moindre hésitation, profiter du flottement pour décider du futur.
C’est tout cela qui l’a convaincu de la nécessité à s’infliger l’ultime.
Il a failli en terminer avec la vie le dernier vendredi du millénaire.
Il se souvient que ce n’étais pas si catastrophique. Il était serein.
Cette fois encore la camarde s’est refusée à lui, mais il a gardé contact.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
10:01 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, décalage, renoncement, supporter, fulgurance, fiévreux, descente aux enfrs, lourdeur, abrutissement, chimique, assujettir, en avoir marre, minuscule, pensoir, immensité, fatigue, peur, affrontement, présentoir, détérioration, obstination, acharnement, perspective, resurgence, bâtir, pyramide, sable, mépris, instable, récurrent, solitude, accentuation, finir, résignation, force, pitoyable, résistance, passif, moindre, erreur, possibilité, négligence, hésitation, profiter, flottement, décider, futur, convainqure, nécessité, infliger
24/03/2014
IMPOSTURE
IMPOSTURE
Complicité étroite et magnifique
A l'esthétique froide très calculée.
Dans l'amplitude vacillante des certitudes
Et le mépris ostensible des impondérables,
Il a fait ce choix délibéré
De l'impossible a venir, et de l'émoi,
Exposant ainsi l'irrémédiable obscénité
D'un corps incertain que rien ne réchauffe.
Vous qui lisez, faites semblant de pleurer,
Il ne fait que semblant de mourir!
P. MILIQUE
05:47 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : imposture, complicité, magnificence, esthétique, calcul, amplitude, vacillante, certitudes, mépris, ostensible, impondérable, choix, délibéré, impossible, émoi, irrémédiable, obscénité, corps, réchauffer, pleurer, mourir
24/11/2013
DANS LE SEL DE L'INSTANT
DANS LE SEL DE L'INSTANT
Pourquoi perdre son temps à vivre dans l'angoisse,
S'obstiner à se priver de joie avant de mourir?
L'homme est ce drôle d'animal inquiet
Qui regarde ailleurs quand le bonheur est là!
Pourquoi mépriser le temps au nom de l'éternité
Plutôt que d'habiter chaque fragment comme s'il était le dernier?
Il faut être fou pour ne pas être ce sage qui éprouve
La présence évidente et instinctive des choses.
Aimer muser et musarder dans l'émotion
De clairs de lune inspirés de nuits d'été rayonnantes,
Dans ce miracle de la banalité qu'est le réel de l'instant.
Il habite maintenant dans l'évocation d'une beauté hésitante
Dont il aimerait tans se revendiquer l'aquarelliste insufflé.
P. MILIQUE
12:41 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vie, angoisse, obstination, privation, joie, mort, homme, animal, inquiétude, bonheur, mépris, éternité, fragment, fou, sage, présence, aimer, émotion, lune, inspirationnuit, rayonnements, miracle, banalité, réalité, le sel de la vie, perdre son temps, oeil de biche, rime riche, vivre dans l'angoisse, blanche neige, s'obstiner, se priver, joyeux, mourir, drôle, a, imalier, inquiet, s'arrimer, regarder ailleurs, temps, au nom de la rose, habiter, dernier, antépénultième, être fou
23/11/2013
UN DÉCHIRANT SOLEIL NOIR
UN DÉCHIRANT SOLEIL NOIR
Lorsqu’il ne reste plus rien pour colmater
Les brèches de l’existence et compenser le désert de jours,
S’impose alors comme unique alternative
La fréquentation ambiguë des couches épaisses de la nuit.
Dans ces nuits de désespérance
La mélancolie est là, insidieuse,
Prompte à ouvrir en grand les bras
De ses larges zones dépressives,
A l’intérieur desquelles existe le sentiment diffus
D’une terrible méprise qui,
Au cœur de cauchemars mouvants,
Nous laisse vacillants au bord du gouffre.
C’est une situation extrême
Qui nous rend incapable d’ordonner notre pensée,
De retrouver l’improbable sérénité.
Avec l’affreuse sensation d’un cœur qui rétrécit,
Et s’assèche d’une vie qui crève en silence
Dans l’oubli d’un perpétuel naufrage.
Emmurés dans la solitude et le chagrin,
On se perd dans des brumes de détresse
Jusqu’à souhaiter être suffisamment lâche
Pour plonger de manière délibérée dans le néant,
Afin de nous immerger dans les affres du vide
Et y rencontrer le calme mérité d’un apaisement sensoriel.
Enfin !
L’abîme, dans certaines conditions,
Est peut-être un réel moment d’hypnose.
C’est en tout cas un déchirant soleil noir,
Un pur fragment d’angoisse.
De tels abysses de tristesse peuvent-ils vraiment exister ?
Oui !
Mais c’est inacceptable…
P. MILIQUE
12:25 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : existence, ambigu, désespoir, mélancolie, dépressif, mépris, cauchemar, vaciller, gouffre, extrême, crever, naufrage, solitude, chagrin, détresse, néant, abîme, hypnose, fragment, angoisse, abysses, colmatage, brèche, comenser, compensation, désertique, désertifier, s'imposer, alternative, fréquentation, fréquenter, ambiguïté, coucherie, épaissir, désespérence, insidieux, promptitude, ouverture, bras, largesse, zone, à l'intérieur, sentiment, diffus, diffuser, terrible, méprisable
30/08/2013
LA BOÎTE A LETTRES: GUY DE MAUPASSANT A ROBERT PINCHON
LA BOÎTE A LETTRES
GUY DE MAUPASSANT A ROBERT PINCHON
BIBLIOTHÉCAIRE, JOURNALISTE, CRITIQUE DRAMATIQUE,
ET
AMI INTIME DE MAUPASSANT.
01:15 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, stendhal, sophie d'uvaucel, lettre, plaisir, revenir, saint-pierr, fête, paraesse, acte manqué, trouver, pavé, marbre, église, joncher, fleur, feuille, laurier, meurtrir, répandre, odeur, suave, fort, convenir, nerfs, jolie, femme, ^m, doux, dstinée, frapper, délicatesse, patriotisme, ardent, indigné, mépris, sincère, haine, estimer, se mêler, affaire, publique, expérienc, expérimenter, préfet, haile, rappeler, net, clair, budget
29/08/2013
LA BOÎTE A LETTRES: JEAN-MARIE SOTIN DE LA CONDIERE AUX CITOYENS DE LA LOIRE INTERIEURE
LA BOÎTE A LETTRES
JEAN-MARIE SOTIN DE LA CONDIERE
AUX
CITOYENS DE LA LOIRE INTÉRIEURE
01:17 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, stendhal, sophie d'uvaucel, lettre, plaisir, revenir, saint-pierr, fête, paraesse, acte manqué, trouver, pavé, marbre, église, joncher, fleur, feuille, laurier, meurtrir, répandre, odeur, suave, fort, convenir, nerfs, jolie, femme, ^m, doux, dstinée, frapper, délicatesse, patriotisme, ardent, indigné, mépris, sincère, haine, estimer, se mêler, affaire, publique, expérienc, expérimenter, préfet, haile, rappeler, net, clair, budget
28/08/2013
LA BOÎTE A LETTRES: STENDHAL A MADEMOISELLE SOPHIE D'UVAUCEL
LA BOÎTE A LETTRES
STENDHAL A MADEMOISELLE SOPHIE D'UVAUCEL
(© Musée des Lettres et Manuscrits)
Mademoiselle Sophie d'Uvaucel, chez
M. le Baron Cuvier, an Jardin du Roy, à Paris.
Rome, 28 Avril [1831].
Mademoiselle,
Votre lettre me fait le plus grand plaisir. Je reviens de Saint-Pierre où il y avait une fête. Ma paresse me l'a fait manquer. J'ai trouvé le pavé de marbre de l'église jonché de fleurs et de feuilles de laurier. Ces feuilles un peu meurtries répandaient l'odeur la plus suave, point trop forte, ce qui convient à mes nerfs de jolie femme. Mon âme était bien disposée. Votre lettre a paru comme un jour doux destiné à frapper des yeux délicats. Dans mes jours de patriotisme ardent, elle m'eût indigné. Je méprise sincèrement, et sans haine, la plupart des gens que vous estimez. Pour se mêler d'affaires publiques, il faut de l'expérience. Peut-être M. Dejean, ou tout autre jeune homme nommé préfet par M. Guizot, sera-t-il un homme habile en 1840. Mais rappelez-vous que l'œil du public voit nettement et clairement au bout de six mois ce qui se passe dans le cœur de tout homme qui reçoit plus de 20.000 francs du budget et le rôle de Pénélope est dangereux. Mais parlons de fadaises. Vous avez vu quelques très jeunes gens faire de grandes fortunes. Soyez convaincue que quelles que soient les phrases et les apparences, pendant deux ou trois mois de leur vie, ils ont été comme Julien. De 1806 à 1813, j'ai été à peu près aide de camp de M. le comte Daru. Il était très puissant à Berlin en 1806, 7, 8, à Vienne en 1809. J'étais dans une sorte de faveur à Saint-Cloud en 1811. Je vous assure que personne n'a fait une grande fortune sans être Julien. La forme de notre civilisation exclut les grands mouvements, tout ce qui ressemble à la passion.
De là, le rôle pitoyable des femmes. La société actuelle ne les emploie que comme intrigantes. Voyez MMmes Récamier, Pastoret, Rumfort. Il faut pour avancer être doux, humble, faire vingt visites en bas de soie par semaine. Un jour que le protecteur s'ennuiera, un jour de pluie à Saint-Cloud, au mois d'octobre, un trait de bassesse bien placé vous vaudra une préfecture. Je méprise les charges. Julien n'est pas si futé qu'il vous le paraît.
Le jeune homme de dix-huit ans est niais à Paris. Il songe toujours au modèle à imiter. Et quelques-fois il y a quatre règles contradictoires sur la façon dont il faut tirer son mouchoir de sa poche chez une duchesse. Cette perplexité au moment où il s'agit de choisir entre des règles contradictoires, aidée par les trois changements de tenue par 24 heures, qui ont lieu à Paris est cause de la niaiserie. Nos jeunes paysans du Dauphiné savent très bien suivre leur intérêt. J'aime à discuter sur le cœur humain, chose difficile avec les Françaises, qui presque toujours mentent pour se conformer à la règle 1451 qui régit leur conduite ou à la règle 8.600. Votre lettre est infiniment plus sincère qu'aucune que vous m'ayez écrite. Elle ne blâme pas assez le roman en question. Vous avez adouci. Il fallait m'écrire le premier jour. II y avait à Venise un homme qui, pour aimer sa femme, avait besoin qu'elle lui donnât des soumets. Je suis cet homme. Rien ne m'ennuie comme le compliment. Si j'en avais 10.000 comme cela, pense-je, on me ferait baron et académicien. Mais que faire d'un fagot ou deux? Cela ne suffit pas pour chauffer le four. Soyez donc, je vous en supplie, Mademoiselle, ultra-sincère avec moi plus le soufflet sera fort, plus je sentirai la vie.
Mme Az[ur] me croit l'original de Julien parce que pour être nommé Inspecteur du Mobilier, le général Duroc qui m'aimait (par parenthèse à cause de ma sincérité) voyant fils de noble chevalier Beyle dans mon extrait de baptême, me donna le De Beyle dans le projet de décret qui fut signé le 11 août 1810. Alors commença pour moi l'époque du plus grand bonheur. Pour en revenir, la lettre de Mme Az[ur] qui m'accable des plus grands mépris, a fait toute ma joie pendant un voyage que j'ai fait à Capo d'Istria et j'y songe encore après un mois. Si j'avais voulu faire le Julien dans le salon de M. Aubernon, chez M. Pastoret que je ne suis jamais allé voir au Luxembourg,' chez M. de Lafayette, etc., etc., je serais tout au moins préfet de Guéret. Mais je serais destitué, car certainement j'aurais administré comme M. Pons de l'Hérault, préfet du Jura. Gardez cette ligne pour vous. Elle me porterait dommage dans ma retraite. De 15.000 je suis tombé à 10.000.
Si je tombais plus bas, il n'y aurait pas moyen de vivre avec la dignité nécessaire. Ici, je veux dire au midi des Apennins, le public n'est dupe d'aucune affectation. Vous avez beau vous étaler avec une noble négligence sur quatre chaises à la promenade, la canaille ne vous estime qu'au prorata de la dépense que vous faites. Nous avons pour ennemis les libéraux depuis Bologne1, les ultras depuis 1789. Le rôle d'un agent français est difficile, très difficile. Il faudrait en avoir moins et les mieux payer. Autrement je me renfermerai dans une nullité complète comme mon prédécesseur, qui s'est mis cependant à danser dans l'unique café de ma ville en apprenant la nouvelle des ordonnances du 25 juillet 2. J'ai passé cinq jours à Florence sans trouver le temps de monter à la Galerie ou d'aller au Palais Pitti. J'ai cherché la vérité, j'ai écrit quatre dépêches à mon ministre. Celle qui décrit ce qui a failli se passer à Florence vous amuserait.
Comme vous êtres Française, il faut ici placer une petite batterie contre le ridicule, donc. vous amuserait, non certes à cause du talent du narrateur, mais par le caractère plaisant des acteurs. Ma dépêche étant sincère aura déplu. Je me le disais en l'écrivant.
Mais par le plus grand des hasards, il peut se trouver un homme de mérite, un Mérimée, dans les bureaux, et je serais bien aise qu'il se dise « Celui-là n'est pas si niais que les autres. » A seize ans, mon père m'a donné 150 fr. par mois pour venir me faire recevoir à l'École Polytechnique. Or cela se passait en 1799. Les nigauds à demi-hypocrites que vous estimez vous mènent tout droit à la Grande Colère du Père Duchêne. Le tigre se réveillera pour repousser l'étranger qui nous méprise et nous donnera tant de soufflets qu'il faudra finir par où il fallait commencer. L'opération n'eût pas duré plus de six mois. Dans l'état actuel du malade, elle durera trois ans. Je vous offre refuge dans une forêt à trois lieues de mon endroit. Ceci est sérieux. Faute de bonne foi, vous êtes flambés. Comprenez-vous l'admirable finesse de mon langage ? Rien de mieux établi que notre correspondance. Rien ne se perd. Daignez donc m'écrire plus souvent. Mes respects à M. et à Mme C[uvier] et à Mme Martial. Dites à tous les niais que je suis devenu très grave, très profond, très digne du docto corpore où je suis. Au fond quelques phrases plus ou moins piquantes me coûtent 5.000 fr. C'était tout le superflu, chose si nécessaire. Ce malheur doit m'ôter la colère et l'envie des sots. Au reste j'ai pitié d'eux ils vont avoir une belle venette d'ici à quelques mois. Voulez-vous le remède ?
Recipe: Sincérité et bonne foi.
01:43 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, stendhal, sophie d'uvaucel, lettre, plaisir, revenir, saint-pierr, fête, paraesse, acte manqué, trouver, pavé, marbre, église, joncher, fleur, feuille, laurier, meurtrir, répandre, odeur, suave, fort, convenir, nerfs, jolie, femme, ^m, doux, dstinée, frapper, délicatesse, patriotisme, ardent, indigné, mépris, sincère, haine, estimer, se mêler, affaire, publique, expérienc, expérimenter, préfet, haile, rappeler, net, clair, budget
23/08/2013
LA BOÎTE A LETTRES: DIDEROT A MARIE-MADELEINE JODIN
LA BOÎTE A LETTRES
DIDEROT A MARIE-MADELEINE JODIN
(© Musée des Lettres et Manuscrits)
Lettre à Marie-Madeleine JODIN, Chez M. Jambellant, Marchand Sellier, Rue Porte-Basse, à Bordeaux.
21 novembre 1768.
Je vais, mademoiselle, répondre à vos deux dernières lettres. Je suis charmé que vos dernières petites commissions aient été faites à votre gré. Je n’ai point traité votre oncle trop durement. Tout homme qui s’établira chez une femme, qui y boira, mangera, qui en sera bien accueilli, et qui, au moment où cette femme ne se trouvera plus en état de lui rendre les mêmes bons offices, la calomniera, la brouillera avec sa fille, et l’exposera à tomber dans l’indigence, est un indigne qui ne mérite aucun ménagement. Ajoutez à cela le mépris qu’il a dû m’inspirer par ses mensonges accumulés. Quand on est assez méchant pour faire une noirceur, il ne faut pas avoir la lâcheté de la nier. Votre mère ne voit point, n’a point vu la dame Traas; elle n’a reçu de compagnie que celle que votre oncle lui a donnée, et il est faux qu’elle soit raccommodée avec lui.
M. Roger, qui vous est attaché, qui vous sert, qui ne demande pas mieux que d’être utile à votre mère, également maltraité dans le libelle de votre oncle, n’a eu que le ressentiment qu’il devait avoir, et, à son âge, ressentir et se venger, c’est presque la même chose. Bref, mademoiselle, je ne saurais souffrir les gens à ton mielleux et à procédés perfides. Si vous eussiez donné un peu plus d’attention à la lettre qu’il vous a écrite, vous y eussiez reconnu le tour platement ironique, qui blesse plus encore que l’injure. On a fait toutes les démarches nécessaires pour préparer à sa fille un avenir moins malheureux; il s’y est opiniâtrement refusé. Il a mieux aimé la garder et la sacrifier à ses prétendus besoins domestiques. Vous voilà quitte de ce côté, envers vous-même et envers votre nièce. Vous avez un autre pauvre parent qui s’appelle Massô, qu’on dit honnête homme, et qui se recommande à votre commisération. Le secours le plus léger lui servirait infiniment. Voyez si vous voulez faire quelque chose pour lui; ce sera une bonne action une fois faite. J’ai fait passer à votre oncle la dernière lettre que vous lui avez écrite, mais il me reste entre les mains un gros paquet à son adresse, que j’ai retenu jusqu’à ce que vous fussiez instruite de ses procédés, et que vous m’apprissiez l’usage que j’en devais faire. Vous ne m’avez rien répondu sur ce point, et le paquet tout cacheté est encore sur ma table, tout prêt ou à vous retourner ou à aller à votre oncle, comme vous le jugerez à propos. Ne m’oubliez jamais auprès de M. le comte. Le meilleur moyen que j’aie de reconnaître ses marques d’estime, c’est de vous prêcher son bonheur. Faites tout, mademoiselle, pour un galant homme qui fait tout pour vous.
Songez que vous êtes moins maîtresse de vous-même que jamais, et que la vivacité la plus légère et la moins déplacée serait ou prendrait le caractère de l’ingratitude. Il sent trop délicatement pour déparer ses bienfaits; vous avez de votre côté un tact trop fin pour ne pas sentir combien votre position actuelle exige de ménagement. Une femme commune se croirait affranchie, et vous serez cette femme-là si vous ne concevez pas que c’est de cet instant tout juste que commence votre esclavage.
Il peut y avoir des peines pour vous, il ne doit plus y en avoir pour lui. Il a acquis le droit de se plaindre, même sans en avoir de motif, vous avez perdu celui de lui répondre, même quand il a tort, parce qu’il vaut mieux souffrir que de soupçonner son coeur. Je n’oserais approuver vos tentatives au théâtre, je ne vois pas un grand avantage à réussir, et je vois un inconvénient bien réel à manquer de succès. Ce que vous perdrez dans l’esprit de M. le comte par le défaut de succès est bien au-dessus de ce que vous y gagnerez par des applaudissements. Mademoiselle, ne vous y trompez pas; malgré qu’il en ait, un refus du public ou du tripot fera effet sur lui. C’est ainsi que l’homme est bâti. Je ne suis point surpris de son ennui dans une ville où il y a si peu de convenances avec son cœur, son caractère et ses qualités personnelles. S’il m’offre l’occasion de lui être utile, vous ne doutez pas que je ne sois très-heureux de la saisir. Tout ce que vous prévoyez de son sort me paraît bien pensé, et je ne le lui dissimulerai pas. Au reste, je garderai le silence sur tout ceci avec madame votre mère.
01:05 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, diderot, marie-madeleine jodin, jambellant, guy de maupassant, marchand sellier, bordeaux, mademoiselle, répondre, charmer, commission, de gré à gré, poindre, traiter, oncle, s'établir, femme fatale, boire, manger, accueillir, rouver, en état, rendre, officier, calmni, brouiler, exposer, indigence, indigne, mériter, ménager, ajouter, mépris, inspirer, mensonge, accumuler, accumulation, méchanceté, lâcheté, nier, recevoir, compagnie, raccomoder, utilitaire, maltraité, libellé, ressentiment, ressentir, se venger, souffrir
30/07/2013
L’INDIFFÉRENCE
L’INDIFFÉRENCE
C'est une erreur de la nature,
En équilibre instable et dérisoire
Sur le fil tendu de l'obscur désastre.
De là-haut, il observe
Avec un mépris dédaigneux et ostentatoire,
Le point fixe et douloureux
De plaisirs malfaisants et mortellement tristes,
Jusqu'à se complaire avec effronterie
Dans l'évocation confuse et probable
D'une rupture de communication
Qui lui procurera, délicieuse,
L'euphorie démesurée de l'indifférence.
L'indifférence, concentré orgasmique d'insolence!
P. MILIQUE
09:36 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, indifférence, erreur de la nature, équilibre, instable, dérisoire, fil tendu, obscur, désastre, observer, mépris, mépriser, dédaigneux, ostentatoire, point fixe, douloureux, plaisir malfaisant, mortel, triste, se complaire, insolence, évocation, confus, probable, rupture, communication, procurer, délicieux, euphorie, démesure, concentré, orgasmique, effronterie
24/05/2013
LA PARISIENNE LIBEREE : "LE SPECTRE DU REMANIEMENT"
LA PARISIENNE LIBEREE
"LE SPECTRE DU REMANIEMENT"
Paroles et musique : la Parisienne Libérée
Il règne dans le Palais une étrange atmosphère
Quand vient l’obscurité, il y a comme un courant d’air
Un souffle inexpliqué, un vent extraordinaire
Une présence singulière
On raconte au Château qu’à certaines saisons
On voit sur les photos une drôle d’apparition
Une forme insolite, une créature sans nom
Qui flotte au-dessus du perron
Il paraît qu’il est là, errant dans les couloirs
Fuyant dans l’escalier, revenant dans un miroir
Il paraît qu’il est là, fidèle et obsédant
Le spectre du remaniement (bis)
Les soirs de grande lune personne n’est à l’abri
Une bougie s’allume puis s’éteint dans la nuit
Les soirs de forte brume on en voit qui supplient
La clémence des tapisseries
Les ministres prudents sur la pointe des pieds
Près du monstre dormant, passent sans respirer
Mais on entend pourtant, à la nuit tombée
Grincer les lattes du parquet
Il paraît qu’il est là, errant dans les couloirs
Fuyant dans l’escalier, revenant dans un miroir
Il paraît qu’il est là, fidèle et obsédant
Le spectre du remaniement (bis)
Ce soir la lune est pleine, ce sera bientôt l’heure
Il y a comme un bruit de chaînes et tout le monde a peur…
Un mystérieux phénomène au salon des portraits :
Une peinture s’est animée
Les lustres sans raison se sont mis à trembler
Comme saisis d’un frisson, une porte a claqué
Tout là-haut sous les toits, sans doute à la lingerie
Quelqu’un a entendu des cris
Les tables bizarrement ont tendance à tourner
Dès que le président parle de remanier
Un ministre sortant devenu feu follet
Revient pour hanter l’Élysée (bis)
Il paraît qu’il est là, errant dans les couloirs
Fuyant dans l’escalier, revenant dans un miroir
Il paraît qu’il est là, fidèle et obsédant
Le spectre du remaniement
Il paraît qu’il est là…
Planqué dans le Baccarat !
Il paraît qu’il attend…
Caché sous un drap blanc !
14:15 Publié dans GOUTTES d'ÂME, MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, la parisienne libérée, ami, amitié, amour, peur, audacieux, subtil, philosophie, chaleureux, dévaler, putain, con, s'effacer, perdre ses repères, marcher main dans la main, songe, soucieux, fragile, mélancolie, se noyer, imerger, pénétrer, pleurer, féérie, avertir, planquer, feu follet, élyséeremanier, ministre, insoumis, vomir, arrogance, mépris, frère, majestueux, fidèlité, obscénité, escalier, spectre, châteu, caresser, fougère, imprudence, chimère, aimer, chérir
07/07/2012
L'HOMME ECARTELE
L'HOMME ECARTELE
Présente au vif de ses pensées, de ses hésitations,
De ses renoncements peut-être,
S'exprime la solitude douloureuse
D'un combat acharné contre la maladie
Qui renvoie brutalement l'homme,
A nouveau écartelé,
A son refus viscéral de la mort.
A son désespoir aussi...
Il déplace le regard pour tracé les contours
Des ombres portées par une image absente,
Et s'éprouve à l'extrême inconfort
D'être confronté à la violence du réel.
Alors s'impose cette évidence enfin révélée:
Il convient de fuir la compréhension laxiste
De la bêtise ordinaire et de la lâcheté!
Ne plus aménager le quelconque des uns et des autres,
De ceux qui ne sont que cruauté
Ou indifférence, ou les deux à la fois.
Faire contrepoint systématique
Au cynisme méprisant des uns
Et à l'irresponsabilité honteuse des autres!
Enfin, dans la frénésie aux multiples facettes
D'un rêve initialement truqué,
En appeler au fou-rire intérieur
De l'adulte face au grotesque affiché,
Ainsi qu'au rire clair et simple
D'un enfant porteur d'insolence salvatrice...
P. MILIQUE
05:56 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, homme écartelé, présenter, vif, pensée, hésitation, renoncement, exprimer, solitude, douleur, combat acharné contre la maladie, renvoyer, brutalité, humanité, écarteler, refus viscéral, mort, désespoir, déplacer, regard, tracer les contours, ombre portée, imagerie, absence, éprouver, extrême, inconfort, confrontation, la violence du réel, imposition, évidence, révélation, convenance, fuite, compréhension, laxisme, bêtise ordinaire, lâcheté, aménagement, quelconque, cruauté, indifférence, contrepoint, systématique, cynisme, mépris, irresponsable, honteux, frénésie, multiplicité