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31/03/2013

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 20.03.2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

20.03.2013

LE CADRAN SOLAIRE

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Précepte d'une sagesse absolue.

 

 

 

LE CADRAN SOLAIRE

 

Sur un vieux cadran solaire, cette devise :

Il est plus tard que vous ne croyez !

 

Et pourtant, il est déjà bien tard semble-t-il !

Malgré la vie qui se consomme,

Qui se consume de toutes ses passions.

Sans aucune modération.

Mais..

 

Il y a l'enchaînement fatal,

L'effritement tragique,

La réalité rigoureuse et imposante

De proximité d'un vieillissement inquiétant.

 

Au moins n'aura-t-il jamais existé l'angoisse de ne pas savoir !

 

Il a toujours cru pour sa part

A la malveillance acharnée du destin.

A cause de cela, arrive fatalement le moment,

Où il devient vital de mettre un terme à cette mascarade.

De s'arracher violemment de l'histoire pour,

Si possible, investir l'imaginaire.

En épouser les possibles en se dotant de certitudes...

 

Des yeux indéchiffrables posent sur le monde

Un regard dépourvu d'avenir.

Avec pour seul lien, mais il est intime,

Un soleil noir qui brûle l'enfer.

Un enfer à la beauté parfaitement dépouillée

Qui rend le périple indolore,

Et soulage la désespérance en réveillant les ombres.

 

Les apparences sont irréfutables.

Il est déjà bien tard, mais :

Il est tellement plus tard que vous ne croyez !

 

 

P. MILIQUE

 

30/03/2013

PRINTEMPS DES POETES 2013 : Hélène SANGUINETTI, "Le danseur"

 

PRINTEMPS DES POETES 2013 

Hélène SANGUINETTI

"Le danseur"


Lu par Maylis RICORDEAU


Poème inédit écrit pour le Printemps des poètes 2013. "Les voix du poème" est le thème choisi pour cette 15ème édition.

 

Hélène Sanguinetti adore la mer, nager, regarder le ciel, marcher à l’air libre, siffler sur son vélo, dire ses textes. Parmi ses compagnons de travail, les œuvres et les paroles des peintres etdes poètes, les récits des aventuriers, les écrits des philosophes, mais aussi le journal "L'Equipe".


Elle est née à Marseille. Elle vit actuellement en Arles.

Parution récente : Et voici la chanson, Éd. L'Amandier (2012)

 

Maëlys Ricordeau Richeux © RF

 

A l'occasion du Printemps des Poètes, les Poèmes du jour sont lus toute la semaine par la comédienne Maëlys Ricordeau, membre du collectif Das Plateau.

 

***

Mer, c’est moi le danseur, Les-pieds-légers-de-la-falaise

l’amour de toutes sur la falaise

me voici ­——

mer ! mer ! mer !

ouvre-lui, c’est l’homme mort,

le danseur, le, Noir, le, danseur,

l’amour parmi toutes les femmes,

ouvre-lui,

Ou dents cruelles

tailleront le père Remontera sur la

falaise

Morceaux de lui seront là-haut

des cailloux danseront

là-haut

crécelles grinceront crécelles crèvent

les, tympans, du, peuple, toute, la, nuit, agglutinée

mange Lune flétrit pâlit tombe malade

à ses pieds

 

 

mer, mer, ouvre-lui

 

Ou aigle prendra son cœur, En fera poudre le Puant

 

pastel, pour, la, famille, des, rochers, Couchant recouvre ­——

 

Homme mort une torche tremble un sexe

 

soulevé plonge Où a plongé mère la terre avec sa jupe retournée

 

a pris son fils l’a bercé loin l’a consolé c’est le silence

 

tout autour

 

qui respire  

 

Hélène SANGUINETTI

Le danseur

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 19.03.2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

19.03.2013

LE PRÉSENT ÉPHÉMÈRE

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LE PRÉSENT  ÉPHÉMÈRE

 

Toute cette absence,

Depuis tout ce temps …

 

Je me sens pauvre et vide.

Je m'exténue dans un cache-cache

Épuisant et dérisoire

Avec en moi la sensation

De manque et de l'abandon,

Avec celle, douloureuse,

De ton éloignement aussi.

 

Mais je m'éclaire à te penser.

Je te sais ailleurs en ce même instant,

Époustouflante de verve,

De truculence et de singularité.

 

Source de jouvence ambulante,

Tout ton toi m'appelle à t'aimer

Et mon cœur affirme ta prophétie :

Je t'aime !

 

Se dessine enfin l'issue

De cette agaçante traversée.

Je vais pouvoir me réfugier

Dans le tendre crépuscule

Qui saura adoucir les brûlures

Du jour et s'offrir en refuge

Intime aux couleurs poétiques.

 

Ma pensée flotte, légère,

D'un nouveau bonheur à goûter

Dans la célébration rare

De l'éphémère présent.

 

P.  MILIQUE

29/03/2013

PRINTEMPS DES POETES : Zéno BIANU " PASSION "

 

PRINTEMPS DES POETES

Zéno BIANU

" PASSION "

 

Lu par Maëlys RICORDEAU

 

Poème inédit écrit pour le Printemps des poètes 2013. "Les voix du poème" est le thème choisi pour cette 15ème édition.

 

Né à Paris en 1950, signataire du Manifeste électrique dans les années 1970, Zéno Bianu est l’auteur d’une œuvre multiforme, interrogeant à la fois la poésie, le théâtre et l’Orient. Il a reçu le prix international de poésie francophone Ivan Goll en 2003.

Parution récente : John Coltrane (méditation), Éd. Le Castor Astral (2012)

 

Maëlys Ricordeau Richeux © RF

 

A l'occasion du Printemps des Poètes, les Poèmes du jour sont lus toute la semaine par la comédienne Maëlys Ricordeau, membre du collectif Das Plateau.

***

 

PASSION

 

C'était on ne sait quoi de submergé c'était

c’était je ne sais quoi comme un frisson d’éclipse

un grand éclat de vide au coeur des densités

un précipice ouvert in the touch of your lips

 

Le coeur qui va le cœur qui voit à coups de sonde

c’était je ne sais guère une étoile transie

c’était je ne sais plus avant les premiers mondes

avant de te connaître et d’oublier la nuit

 

C’était un abandon aux langues inconnues

une infinie passion pour la parole vive

c’était c’était jusqu’au diamant du leitmotiv

 

C’était le bel amour vous l’avez reconnu

celui qui n’attend pas le pur l’incontesté

c'était on ne sait quoi de submergé c'était

 

Zéno BIANU

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 18.03.2013

 

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER

18.03.2013

INSIDIEUSE ENNEMIE

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INSIDIEUSE ENNEMIE

 

Se résigner à l'aventure pour se rapprocher de soi-même

Peut amener au vertige de l'identité qui trouble les esprit.

 

Dans un jeu de miroirs qui ne cède pourtant jamais

A l'illusion obstinée de la transparence à soi,

Se perçoit comme une zone inconnue et abandonnée

Dans les dédales insoupçonnés de sa propre intériorité.

 

S'élève alors le hasard de la conscience de ce qui est

Une folie dont chacun peut être amené à faire l'expérience.

Ennemie insidieuse d'une justesse souvent fulgurante

A éprouver. Irrépressible envol des sens sollicités

Au présage d'une répugnance morbide à mourir,

Dans l'impossible attente juste célébrée

De ce qu'il faut supposer de jours meilleurs.

 

P. MILIQUE

28/03/2013

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 15.03.2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

15.03.2013

PRINTEMPS DES POETES 2013 : Anne-Marie BERNARD " Pour la voix du poème "

 

PRINTEMPS DES POETES 2013 

Anne-Marie BERNARD

" Pour la voix du poème "

 

Lu par Maëlys Ricordeau

 

Poème inédit écrit pour le Printemps des poètes 2013. "Les voix du poème" est le thème choisi pour cette 15ème édition.

 

Edito de Jean-Pierre SIMEON, directeur artistique: "Dès sa naissance, au début des temps humains, la poésie est une parole levée. Qu'il soit murmure, cri ou chant, le poème garde toujours quelque chose de son oralité native. Il est donc peu ou prou une affaire de voix, la voix intérieure du poète répondant aux voix du monde.
Le partage des poèmes dans la cité, qui est depuis quinze ans l'ambition du Printemps des Poètes, passe nécessairement par la voix haute.
Le Printemps des Poètes 2013 fera entendre plus que jamais cette polyphonie vivante."

 

Maëlys Ricordeau Richeux © RF

 
 

 

A l'occasion du Printemps des Poètes, les Poèmes du jour sont lus toute la semaine par la comédienne Maëlys Ricordeau, membre du collectif Das Plateau.

 

***

POUR LA VOIX DU POEME

 

Ecoute

le silence est fait de paroles

à l’intérieur de soi

comme une aube venue des profondeurs

entoure d’esprit

la lumière

 

Les mots de novembre annoncent l’espace

hauteur achevée des parfums vécus

l’odeur émaillée d’une vie qui avance

avec dans la bouche matinale

le goût d’une voix

 

Ecoute

le chuchotement du premier mot

se tait à la source

pour se désaltérer dans l’ombre

et combler le vide

 

Dans ce grenier inépuisable

enfin le cri

pétrifie l’essentiel

 

Anne-Marie BERNARD
inédit novembre 2012

EXPLIQUEZ-MOI !

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EXPLIQUEZ-MOI !

 

Les mots sont insignifiants dites-vous?

 

Dans ce cas expliquez-moi pourquoi

A l'ère venue de l'extrême absolu

A l'heure de l'alpha et de l'oméga

Il me faudrait pouvoir disloquer les mots

En provoquant ce faisant le recherché

Et salutaire remue-ménage de l'esprit.

 

J'entends déjà ce que vous me traduirez:

Pourquoi ai-je au final une vie si minuscule?

Ce sera là l'exacte arrière-pensée perturbatrice

Exprimée en une harcelante interrogation.

 

P. MILIQUE

27/03/2013

Printemps des poètes 2013 : Ernest PEPIN, "Song pour Edouard GLISSANT"

 

Poème de Ernest PEPIN

Lu par Maëlys RICORDEAU

 

Poème inédit écrit pour le Printemps des poètes 2013. "Les voix du poème" est le thème choisi pour cette 15ème édition.

 

Edito de Jean-Pierre Siméon, directeur artistique: "Dès sa naissance, au début des temps humains, la poésie est une parole levée. Qu'il soit murmure, cri ou chant, le poème garde toujours quelque chose de son oralité native. Il est donc peu ou prou une affaire de voix, la voix intérieure du poète répondant aux voix du monde.
Le partage des poèmes dans la cité, qui est depuis quinze ans l'ambition du Printemps des Poètes, passe nécessairement par la voix haute.
Le Printemps des Poètes 2013 fera entendre plus que jamais cette polyphonie vivante."

 

Maëlys Ricordeau Richeux © RF

 

A l'occasion du Printemps des Poètes, les Poèmes du jour sont lus toute la semaine par la comédienne Maëlys Ricordeau, membre du collectif Das Plateau.

 

 

***

 

Song pour Edouard GLISSANT

 

Nous qui avons l’haleine des grands malheurs

Nous qui sommes venus de si loin

Nous qui ouvrons les bras du monde

Nous sommes les étincelles du monde

En peau de lune

En peau de tambour

En fine poudre de pluie

Nous allons dans l’empreinte des songes

Nous qui avons traversé les gouffres mémorables

Nous qui sommes les pétales d’une fleur de mer

Nous dont le pas intime est une danse bleue

Nous sommes les étincelles du monde

En peau de lune

En peau de tambour

En tendresse de poussières

Nous allons dans la danse du Chaos

Nous qui portons la couronne des marées

Nous qui connaissons le secret des bains démarrés

Nous qui guettons l’écho des libertés

Nous sommes les étincelles du monde

Les bouts de terre

Les boutures

Les rhizomes

Nous sommes les gardiens des couleurs du monde

Et nous portons au doigt l’arc-en-ciel du Tout-Monde

 

Ernest PEPIN