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24/10/2013

LE JOURNAL DE PERSONNE: "SOUFFRANCE"

 

LE JOURNAL DE PERSONNE

"SOUFFRANCE"

 

Il se prenait pour un poète… pour un prophète…je ne sais plus !
Il m’a enlevé, enfermé et m’a ordonné de me déshabiller.
Comme j’étais indisposée, j’avais mes règles, il s’est jeté sur moi…
Il a arraché mon pantalon, déchiré ma chemise.
Avec un couteau il a coupé en deux mon soutien gorge, m’a entaillé les seins et barbouillé mon visage avec le sang qui coulait.
Puis il a déchiqueté ma petite culotte avec ses dents, l’a mâchée puis avalée.
Il ne cherchait qu’à m’humilier, à me faire cracher une vérité
que j’étais incapable de lui révéler. L’obscène !
Probablement la sienne…
Il voulait me dissoudre dans le souffre de sa souffrance,
m’infliger la pire des peines qu’on puisse infliger à une personne humaine :
lui donner la mort parce qu’elle n’est pas foutue d’être immortelle.
Puis il a pris un pieu, me l’a enfoncé dans le bas ventre
et s’est mis à donner de petits coups avec un marteau comme pour me sculpter de l’intérieur…
Et de plus en plus fort. Et de plus en plus vite…
La douleur était si forte que j’ai fini par perdre connaissance…
Lorsque je me suis réveillée à l’hôpital le médecin m’a dit que mon bourreau n’était autre que moi-même.

21/10/2013

L'HORREUR PHOTOGRAPHIQUE ÉRIC BOUVET N'A RIEN VU EN SOMALIE "J'AI ÉTÉ INCAPABLE DE FAIRE DES IMAGES"

 

L'HORREUR PHOTOGRAPHIQUE
ÉRIC BOUVET N'A RIEN VU EN SOMALIE
"J'AI ÉTÉ INCAPABLE DE FAIRE DES IMAGES"

(2'15")

Éric Bouvet est photographe indépendant, publié dans les plus grands journaux comme Newsweek, VSD, Paris Match, Time, Stern, New York Times... A ses débuts il est en Somalie lors de la guerre civile et de la famine. Rien à voir : douze photographes racontent la photo qu'ils n'ont pas prise.

Enregistrements : avril 13
Mise en ondes & mix : Samuel Hirsch
Réalisation : Aude Laporte

29/09/2013

VIEILLIR

au magma present de l'ecriture,

 

VIEILLIR

 

Vieillir, cette inévitable ode à la déchéance physique !

Pourquoi tolérer à longueur de vie cet insurmontable,

Cet insondable infini dessiné aux flancs de l’inexorable ?

Combat douteux jusqu’à l’obscène puisque perdu d’avance.

 

Vieillir, étrange affaire qui enlaidit le regard d’ombres fanées.

Glissement qui fige en un attentisme aussi désabusé qu’inutile.

Soleil disloqué qui hurla à l’imposture d’un masque grimaçant

Au cœur d’un univers de gris sale seulement zébré de noirceurs

Dans lequel tout porte à l’incapacité d’offrir du bonheur encore.

 

Vieillir, et tous ces mots suspendus qui, déjà, interrogent le silence,

Alors qu’il ne reste plus rien à dire et tant à raconter pourtant !

 

P. MILIQUE

10/08/2013

L’ATTENTE DU MOT

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L’ATTENTE  DU  MOT

 

Je sais avoir plein de mots blottis au fond du cœur,

Mais je sais aussi que personne, jamais,

Ne se perdra à venir les chercher là où ils sont

 

Mais je ne peux imaginer les garder pour moi.

Je redoute trop le redoutable asphyxie,

Là est peut-être mon orgueilleuse singularité,

Mon anormalité, ma piteuse obscénité.

 

Comme je me révèle incapable

De m’exprimer verbalement,

J’utilise le vecteur qui m’est le plus accessible :

L’écriture. Une qui se cherche en mots hésitants.

Et si ça débouche souvent sur un monologue pathétique

-- Au moins ne me répond-on pas –

J’accoste parfois au plaisir rare d’un dialogue privilégié.

Grâce à cela, s’installe avec une joie jubilatoire

La possibilité d’atteindre à un riche échange.

 

Se dessine alors un espace d’émotions à travers les lignes,

Et s’installe peu à peu une relation essentielle

Guidée par l'inique mémoire du mot écrit.

L’éternité au secours de l’éphémère en quelque sorte !

 

Mais le plus somptueux de tout cela

Reste tout de même la souriante perspective

De lire les mots des autres.

C’est ça ! Je suis avant tout lecteur des autres.

Je suis très gourmet de leurs mots.

Et cette savoureuse attention me nourrit.

N’hésitez donc plus, jamais,

A m’offrir la vitale becquée !

 

P.  MILIQUE

01/07/2013

PASSAGE A VIDE

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PASSAGE  A  VIDE

 

L’écriture est une magie puissante,

Capable parfois d’atténuer certaines douleurs.

ne rien perdre,

Elle sait n'avoir rien perdu de cette magie là,

Sauf que rien encore n’a été accompli,

Tant à l'imaginé du monde tout reste à faire.

 

Dans la répression grave de l’instant présent,

Il n’y a plus que des mots désespérés vides de contenu,

Grands inhibiteurs des promesses de délivrance à venir.

 

Et il se retrouve éreinté, ébouriffé de nuit

Désormais incapable de formuler une pensée.

 

Est-ce là banal passage à vide ou réalité du déclin ?

 

P.  MILIQUE

14/05/2013

UNE SI BELLE INCONNUE 14

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


UNE SI BELLE INCONNUE

14



Arrêtez! Arrêtez s'il vous plaît! Arrêtez tout. Ça fait suffisamment de temps que je vous écoute vous immerger de façon lamentable dans votre pathétique faconde. Je ne suis pas coutumière du fait, mais j'ai même réussi à garder mon calme jusque-là. Mais maintenant, ça suffit ! Pour qui vous prenez-vous donc mon pauvre vieux ? Qu'est-ce que vous croyez ? Que je suis une enclume incapable de m'épanouir dans les échanges avec les autres ! C'est ça ? Que je ne sais non plus m'exprimer de manière sensée dans le tendu d'une conversation riche et animée ? Peut-être me trouvez-vous trop blonde pour seulement même l'envisager ? Mon pauvre vieux, si tu savais! Bien sûr que je sais faire ça moi aussi. Vous ne détenez-là aucun monopole relationnel savez-vous ! Simplement, figurez-vous que c'est beaucoup plus compliqué que cela : je m'éveille et je vous trouve là, face à moi, telle une apparition diffuse. Votre regard posé sur moi est tel que je ressens à l'immédiat comme un léger sentiment de malaise. De danger peut-être. Parce qu'à ce jeu là j'ai déjà trop donné, je veux dire, j'ai beaucoup trop reçu. Et j'y ai laissé mes ailes.

(A SUIVRE...)


P.  MILIQUE

12/03/2013

OMBRES MENAÇANTES

OMBRES MENACANTES.jpeg

 

OMBRES MENAÇANTES

 

 

Elle semble si impossible, si sectaire,

Tellement familière et cependant étrange

Cette incapacité saturée d’effort et de volonté

A reprendre quelques nobles valeurs à son compte,

A investir cet espace peuplé d’ombres menaçantes

Qu’il se résigne à laisser couler, lourdes, les larmes

En voltige d'ailes plombées par le tragique de la vie.

 

 

P. MILIQUE

26/02/2013

QUELQUES MOTS DANS UN SOUFFLE 2

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



QUELQUES MOTS DANS UN SOUFFLE

2


 

Dès lors il ne fait plus que partir sans jamais arriver,

Espérer sans obtenir et rêver sans jamais atteindre.

Il postule à la revanche sur la désespérance

Tellement grande est sa médiocre solitude

En sa totalité de douceur et de fielleuse amertume.

Et puis, il la connait tant son impossibilité

A être aimé et son incapacité à être heureux,

Qu'il ne consent à exister en de rares instants

Qu'à l'abri d'une usuelle et rageuse auto-dépréciation.

 

Dans l'espace torturé d'un temps saturé de vide,

L'émotion à fleur de cœur l'accable sans limite.

C'est le moment où se pose sur son chemin de larmes

Un regard silencieux aussi pesant qu'un remord

Dans l'espoir d'atteindre à un équilibre d'outre-folie.


A SUIVRE...

15/10/2012

CHARLY 6

PHOTO CHARLY.jpeg

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


 

CHARLY

6


 

Ça y est, je crois que je l'ai vexé le punk. Le voilà qu'il s'éloigne en Koïkoïant furieusement jusqu'à l'extrémité de la table comme s'il souhaitait en redescendre au plus vite. Il en rajoute en plus, et pousse même l'ostensible dérisoire jusqu'à me tourner le dos. Incontestablement, il boude.

 

Mais qu'est-ce qu'il me fait aussi? C'est bien lui qui a commencé, non? J'ai pas faux là tout de même!

 

D'abord, il n'avait qu'à pas se croire obligé de me tenir des propos aussi injustement condescendants! Au demeurant, je ne suis pas plus inquiet que cela: il est bien incapable de faire la tête plus d'une minute. D'ailleurs le voilà déjà qu'il revient arborant, comme il aime tant à le faire, un air d'infinie contrariété auquel je ne prête bien sûr, privilège de l'habitude, aucune attention.

 

Finalement, c'est là une situation plutôt cocasse et rémanente que nous partageons volontiers.


(A suivre...)

 

01/09/2012

JE ME REPROCHE 23

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Je me reproche

D'être trop incapable

De me contenter de souvenirs

Merveilleusement simples et humains,

Et de ne vivre que d'aspirations

Objectivement antagonistes

Et pourtant indissolublement liées.

31/05/2012

PASSAGE A VIDE

PASSAGE A VIDE.jpg

 

 

PASSAGE A VIDE

 

L’écriture est une magie puissante,

Capable parfois d’atténuer certaines douleurs.

Elle n’a rien perdu de sa magie,

Mais comme rien n’a été accompli,

Tout reste encore à faire.

 

Dans la répression d'un instant pétrifié,

Ne restent plus que des mots désespérants

Vidés de leur contenu qu'il prévoit autre,

Qu'une simple promesse de délivrance à venir.

 

Et il se retrouve éreinté à l'intime,

Incapable de formuler la moindre pensée.

 

Simple passage à vide ou réalité du déclin?

 

P. MILIQUE

21/05/2012

FLAMMES DEFINITIVES

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FLAMMES DEFINITIVES

 

 

Subir l’épreuve d’une extinction suffocante et lumineuse

 

Parce qu’incapable d’enrayer le mystère

 

Ou de saisir les multiples instantanés de l’étrange.

 

 

 

Finir par constituer un paysage fragmentaire

 

Qui saura désamorcer la fascination

 

Sans laminer l’identité des individus.

 

 

 

Au varié des jeux de lumières qui hante chaque jour,

 

Il est là pour vivre et amplifier son expérience personnelle

 

Et, d’un regard brûlant, fixer l’impalpable,

 

Avant que d’autres flammes ne le réduisent en cendres.

 

 

 

P. MILIQUE