Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/02/2014

GEORGES SCHAEHADE: "C'EST PAR LES JARDINS..."

 

 

GEORGES SCHAEHADE

"C'EST PAR LES JARDINS..."

(il s'agit des premiers mots de ce poème sans titre)

Lecture par CÉLINE SAMIE

Références:

in Les Poésies 

© Gallimard 2001

 

Georges Schehadé (1905 Alexandrie-Paris 1989) est un poète et auteur dramatique libanais de langue française.

Issu d’une famille libanaise aristocrate, Schehadé est l’auteur d’une importante œuvre théâtrale proche des conceptions du nouveau théâtre, dont il est l’un des chefs de file avec, entre autres, Beckett, Ionesco ou Arthur Adamov. La plupart de ses pièces ont été créées par Jean-Louis Barrault et la plus célèbre d’entre elles, Histoire de Vasco (1956), a été traduite en 25 langues, jouée un peu partout dans le monde pendant les années 1950 et 1960.

Schehadé est également l’auteur de plusieurs recueils poétiques (Rodogune Sinne, L’Écolier Sultan, Poésies I à VI, Poésies VII (posthume). Tôt reconnue, son œuvre a été saluée et défendue par les plus grands (Paul Éluard, André Breton, Saint-John Perse, René Char, Jean-Louis Barrault, Octavio Paz, Philippe Jaccottet, Salah Stétié...).

En 1986, il se voit décerner par l’Académie française le Grand Prix de la Francophonie, créé l’année même.

Fuyant la guerre civile (1975-1990) qui menace le Liban, Georges Schehadé quitte Beyrouth en 1978 et s'installe à Paris où il meurt en 1989.

 

Poèmes choisis par Lorette Nobécourt

Prise de son Djaisan Taouss

Montage Anne-Laure Chanel

19/01/2014

INTERROGATION ÉCRITE 1

au magma présent de l'écriture,

 

INTERROGATION ÉCRITE

1

 

Pourquoi j’écris?…

 

Parce que c’est un besoin primaire.

Parce que je ne peux m’en empêcher.

Parce que je ne peux faire autrement.

Parce que cela m’est aussi nécessaire que de respirer.

Parce que je me délecte du plaisir évident de manipuler les mots.

Parce que je suis d’une grande naïveté.

Parce que je ne sais pas parler.

Pour tomber le masque.

Parce que la feuille blanche constitue l’interlocuteur, le confident, le psychanalyste idéal.

 

A la fois moyen d’expression et de réflexion,

L’écriture est une béquille parfaite au désespéré chronique que je suis,

C'est un moyen unique de supporter le mal de vivre, de traduire une jubilation, de partager.

 

J’écris pour faire que ceux qui me ressemblent déjà un peu me ressemblent un peu plus.

J’écris pour moi

Pour tous

Pour personne

Pour le plaisir

Pour être conquis.

Pour me réconcilier.

Pour être, par ceux qui me comprendraient, aimé autant que j’aime.

(A SUIVRE...)


P. MILIQUE

28/12/2013

LE MASQUE OBSCUR 1

au magma présent de l'écriture,

 

LE MASQUE OBSCUR

1

 

Je n’aime guère t’assujettir ainsi à mes moments de douleurs

Mais, puisque tu me dis que tu n’entends que ça dans ma voix.

Il serait donc inutile et vain de tenter de dissimuler cette réalité.

 

Lorsque j’affirme mon extrême lassitude de cette rude souffrance,

Ça n’est pas qu’une image instable traduisant une vue de mon esprit.

Et encore ces pics paroxystiques ne sont que dispersés dans le temps !

Comment font donc ceux qui endurent cela à l’infime de chaque jour ?

 

Si la vie a déjà prouvé ma probable incompatibilité avec le bonheur,

(Mais j’ai confiance, ton apprentissage fait de moi un élève prometteur)

Je ne possède pas davantage de folles prédispositions pour la douleur.

A cause de cela je suis honteux car l’irréductible présence des tiennes

Devrait suffire à relativiser comme il le faudrait mes bobos dérisoires.

Mais je me sais tellement désarmé, tellement peu fait pour affronter ça !

 

Rien ne m’insupporte plus que d’avoir à affronter toute cette férocité,

Tout ce tourment de masque obscur qui, dans son ampleur prodigieuse,

Me fait souffrir bien au-delà de mes mots qui me livrent, l’esprit hébété,

A un monde de pulsations anarchiques fragmenté en vifs éclats de logique.

(A SUIVRE)


P. MILIQUE

02/10/2013

ÉTONNANTE DÉFLAGRATION

au magma present de l'ecriture,

 

ÉTONNANTE DÉFLAGRATION

 

Il arrive que certains propos tenus en solitaire

Soient marqués au sceau d’un solide bon sens.

 

Comment traduire autrement l’immersion dans l’obscur

De cet hôte projeté avec la violence sourde du soudain

Dans ce que l’habitude contraint à vivre d’indicible ?

 

L’expérience implique de prendre un recul salvateur

Afin de pouvoir écrire le possible de ce que l’on est

Avec l’incontrôlable férocité de ce qui déferle en soi.

 

Étonnante déflagration qui exalte le souffle du sensible…

 

P. MILIQUE

27/08/2013

BRUME D'ÉMOTION

CIEL ENSOLEILLE.png

 

BRUME  D'ÉMOTION

 

 

 

C’est presque inéluctable en la mémoire de chacun :

 

Enfoui avec soin dans la friche de sa jungle invisible

 

S’affiche la réalité douceâtre d’une souterraine nostalgie.

 

 

 

Souvenirs émus de ce qu’étaient le lieu, la durée, l’espace.

 

Perception d’un ébranlement murmuré. Brume d’émotion.

 

Certitude d’un passé gravé pour traduire l’écoute de l’avenir.

 

 

 

Voilà qu'apparaît, feutré dans l’aveuglant halo de lumière,

 

Le constat revigorant d’une vie qui, intense plaisir rétroactif,

 

Se révèle exhaler un goûteux fruit muri à l’ensoleillé du ciel.

 

 

 

P. MILIQUE

 

20/07/2013

AVANT LE NAUFRAGE

BOUTEILLE A LA MER.jpg

 

AVANT LE NAUFRAGE

 

 

Lorsque une bouteille est ainsi jetée à la mer,

L'imaginaire maritime la traduit dernier recours,

Ultime manifeste d'un au-secours possible.

 

Cette bouteille confiée juste avant le naufrage

Sera-elle récupérée à temps, nul ne le sait!

 

Et quand bien même ce serait le cas,

Le serait-elle par l'unique personne

A laquelle le message était adressé?

 

Ce n'est pas souvent le cas, nous le savons.

Ou alors, l'heureux avis de sa réception

Signifierait que les ravages supposés

N'étaient n'étaient pas assujettis au définitif.

 

Il est utile parfois d'exacerber la situation

A l'excès pour l'inciter à prendre forme.

Il n'empêche, nombreux sont ceux qui,

Au cours de leur vie, arpentent les plages

D'un regard attentif et embrasé de fièvre,

A la recherche du cœur aimé en hémorragie

Qu'il convient de panser dans l'urgence du vital.

 

P. MILIQUE

14/07/2013

SILVIA PLATH "LES MOTS" SUIVI DE "EXTREMITE"

 

SILVIA PLATH 

"LES MOTS"

SUIVI DE

"EXTREMITE"

Lu par Claude MATHIEU

 

Poème extrait du recueil Ariel (Gallimard 2009)

Traduction de l'anglais par Valérie Rouzeau

13/07/2013

SILVIA PLATH: "MEDUSE"

 

SILVIA PLATH

"MEDUSE"

Lu par Claude MATHIEU

 

Poème extrait du recueil Ariel (Gallimard 2009)

Traduction de l'anglais par Valérie Rouzeau

12/07/2013

SILVIA PLATH "A LA BOUGIE"

 

SILVIA PLATH

"A LA BOUGIE"

Lu par Claude MATHIEU

 

Poème extrait du recueil ARBRES D'HIVER (Gallimard, 2009)

Traduction de l'anglais par FRANCOISE MORVAN

10/07/2013

SILVIA PLATH: "LA LUNE ET LE CYPRES"

 

SILVIA PLATH

"LA LUNE ET LE CYPRES"

Lu par Claude MATHIEU

 

Poème extrait du recueil ARIEL (Gallimard, 2009)

Traduction de l'anglais par Valérie ROUZEAU

SILVIA PLATH: "MYSTIQUE"

 

SILVIA PLATH

"MYSTIQUE"

Lu par Claude MATHIEU

 

Poème extrait du recueil Arbres d'hiver (Gallimard, 1999)

Traduction de l'anglais par Françoise MORVAN

22/06/2013

LENTEURS PASTEL

FLOU LUMINEUX.jpg

 

LENTEURS PASTEL 

 

Les mots ne portent plus rien que la haine des autres,

Entremêlant les crises stridentes de la vie intérieure

En un glissement vers l'introversion, puis l'aphasie.


Cela traduit de lui l'inflexible témoin partiel

D'une douleur entretenue au brasier sans cesse alimenté

Par le lourd secret du présent pour l'heure inconciliable.

 

Face à cet absolu qu'est l'abomination,

Il se retrouve piégé par l'écrasement de l'esprit.

 

Au regard de l'extrême, aucune échappatoire possible,

L'inquiétude dessinée en creux d'une ultime situation

Conjugue l'expérience métaphysique et la splendeur du terrible

Dans le judicieux et le flou radieux d'un lumineux en devenir,

Riche enfin d'épures fertiles aux fines lenteurs pastel.

 

P.  MILIQUE