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25/09/2016

FICTION 1

au magma présent de l'écriture,

 

FICTION 

1



Constatons-le, nos villes sont devenues des déserts sur-urbanisés, où chaque homme fait cavalier seul et saisit les commandes branlantes de son existence.

Les cieux se sont révoltés, il y a longtemps déjà, et le soleil s'est éclipsé pour l'éternité, ne laissant s'installer au firmament que l'alternative proposée par les ténèbres les plus profondes, elles-mêmes cinglées de tubes phosphorescents.

Désormais, des robots hyperactifs et puissants travaillent sans relâche. Ils transforment la matière première avec autant d'efficacité qu'ils raisonnent maintenant, de fait, un ordre politique impitoyable pour ceux dont l'utilité au profit tarde à se manifester.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

13/10/2013

LE VIEIL HOMME

 

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LE VIEIL HOMME

 

Le vieil homme semble accablé.

Il se dirige d'un pas traînant jusqu'au banc le plus proche, là où il pourra se reposer et donner, l'espace de quelques précieux instants, congé à son corps.

Une fois installé, la sensation d'apaisement est tellement réelle et libératrice que déjà les considérations d'ordre physiques s'estompent et laissent une place, progressivement totale, au cérébral.

Le vieil homme maintenant établi, le menton posé sur ses deux mains réunies tenant fermement le pommeau mal ouvragé de sa canne, le regard parcimonieux, presque éteint, paraît véritablement absorbé.

Il l'est en effet. Parce qu'il est dans ses pensées !

Il songe à l'opiniâtre éprouvé de malaise, désormais quasi permanent qui est le sien, inspiré par la fusion forcenée d'hallucinations cauchemardesques et aussi par la conscience suraiguë d'implacables lendemains. Il subit, en une sorte de chaos originel, le coup de fouet cinglant des blessures qui se ravivent, déchirantes. Au crépuscule de sa vie, il sait qu'il demande trop. Car c'est un impératif besoin. Alors, il exige. Juste l'absolu.

Il le veut sublime. Jusqu'à l'incandescence. Jusqu'à, s'il le faut, l'apothéose morbide et libératrice qu'il saura provoqué.

Mais le verdict de la vie lui reste obstinément hostile et défavorable. Aussi il demeure, malgré l'étonnante vitalité de ses révoltes rageuses, et en dépit de l'exorbitant privilège que lui octroie sa grande expérience de l'humanité, un éternel errant qui trace avec acharnement les frontières évidemment invisibles de son cœur maltraité.

Il s'épuise ainsi, au quotidien, dans la quête effrénée du plus infime de l'instant, à tenter de démêler la pelote tellement enchevêtrée de ses incohérences.

Et toute la souffrance de l'existence reste là. Parce que chez lui, c'est chez elle. Tel est le vrai.

Le pépiement des oiseaux maintenant rassemblés sur le sol autour de lui, comme s'ils voulaient participer à ses réflexions, le comprendre, l'aider, l'apaiser peut-être, l'arrache soudain au souterrain de ses méditations. Un sourire incertain, un rictus plutôt, se dessine sur ses lèvres. Il pense que jamais, même animé de regards multiples et bienveillants, le souci de l'autre ne saura pénétrer l'épaisseur de l'intime. Jamais !...

Il se lève lentement, avec difficultés. Il doit rentrer.

Reporter ailleurs le spectacle obscène de ses déchirements. L'enfermer derrière les barreaux protecteurs de sa pensée. Pour replonger, une fois encore, dans les images persistantes d'un passé lancinant pas si lointain, et s'abriter dans la nébuleuse pénombre des habituels et naïfs artifices de l'apparence.

Retrouver, telle une parenthèse de calme et de quiétude, le réconfort probable du silence. Ce silence qu'il sait exprimer la crainte des mots trop destructeurs.

Et plus tard, sur la feuille blanche, griffonner quelques mots pour, ultime tentative, exorciser le désespoir ordinaire et poignant engendré par les brutalités banales de la vie. Des mots pour alléger l'insoutenable. Pour, désormais esclave d'un anéantissement programmé, noircir la page d'une écriture brûlante et humide comme des larmes.

Les oiseaux se sont respectueusement écartés, égaillés à son passage. Ils sont devenus étonnamment muets. Discrets. Et se comportent en témoins fascinés par l'absolu vulnérabilité de l'Homme...

 

P. MILIQUE

 

20/09/2013

TOMBENT LES MASQUES 1

u magma present de l'ecriture,

 

TOMBENT LES MASQUES

1

 

Cela claque tel un coup de tonnerre dans un ciel bleu.

Soudain s’affiche, aveuglant, la prise de conscience

D’un désamour cinglant rejeté aux berges acérées,

Assujettie à la stridence d’un cri trop longtemps refoulé.

 

L’amour n’est plus, il le sait, seulement son reflet trouble.
Maintenant que l’inespéré bonheur s’affiche désintégré,

Quelle relation entretenir encore dans l’ourlet noir du cœur ?

 

Avoir mis tout ce temps pour parvenir à pareille conclusion

Relève sans nul doute d’une incommensurable naïveté,

D’une cécité cérébrale au plus proche de l’exacerbé,

D’un parti pris trop tôt résigné face aux choses de la vie,

D’une inconséquence grave doublée d’atterrante candeur.

(A SUIVRE)


P. MILIQUE

15/09/2013

A L'HEURE BRÛLANTE

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A  L'HEURE  BRÛLANTE

 

Dans le resserrement temporel et presque spatial

Auquel s'accroche l'essentiel de toute une vie

Qui, aux abords d'une parole arrachée à l'initial

Des limites de la prégnante déchéance du souvenir,

Se grave parfois de l'incontrôlable bouillonnement

Qui jaillit du ténu entre le différent et la folie singulière.

 

La perception en alerte rend compte de ce lieu

D'où s'émet l'imprévu cinglant d'un éclat d'épure

Aux gestes esquissés d'une vérité de cristal,

Flagrance ensoleillée à l'heure brûlante qui grésille

Comme un lézard vaincu au cœur de pierre,

Silhouette figée dans une éternité qui n'en finit pas.

 

P.  MILIQUE

06/04/2013

LE RESCAPÉ PRÉCAIRE 1

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LE RESCAPÉ  PRÉCAIRE

1

 

Le vide est immense dans lequel peu à peu il s'enfonce...

 

Au sortir d'éprouvants voyages au centre de sa tête,

Il s'englue dans la désespérance d'aubes marécageuses,

Installé qu'il est depuis longtemps dans une routine chagrine

Qui le conduit, sans jamais dévié d'une once sa trajectoire

Aux ténèbres errantes d'un douteux avilissement de soi,

A la recherches d'impossibles repères où ancrer ses certitudes.

 

Lorsque la moindre vétille prend des proportions considérables

Et qu'une lassitude envahissante lui renvoie le cinglant de sa médiocrité,

Tout devient trop et se conjugue pour l'éloigner de la paix intérieure.


(A SUIVRE....)

12/02/2013

L’ÉBLOUISSEMENT FORMEL

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L’ÉBLOUISSEMENT FORMEL

 

Même perçu comme trop contraignant,

Seul le fruit d'un travail long et méthodique

Accentue les défauts et les vertus

Habituellement créateurs de résonances et d'échos infinis.

 

Certes l'existence s'affirme souvent couleur sombre,

Mais il est juste à se convaincre qu'elle peut toujours changer.

 

Rien ne sert donc de rester-là, pitoyable immobile

En proie à de violentes et cinglantes souffrances!

 

Mieux vaut aller au-devant de découvertes merveilleuses,

Là où, dans la saisie passionnée du monde sensoriel,

L'éblouissement formel de vivre l'emporte.

 

P. MILIQUE