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25/09/2017

SÉMAPHORE NOCTURNE 2

 magma present de l'ecriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

SÉMAPHORE NOCTURNE

2

 

Sur le bureau, presque entièrement investi par un désordre savamment organisé, apparaissent d'abord toute une gamme d'accessoires permettant, au spectateur-voyeur que je suis à l'instant présent, d'identifier avec précision la totalité de l'attirail confusionnel réservé, et attribué de fait, ordinairement, à celui qui écrit. Avec, comme spectaculaire point d'orgue, la bouteille de vin, si possible rouge, – ce breuvage réputé posséder des vertus désinhibitrices réelles ou supposées – déjà trop largement entamée. A son côté, un verre culotté et vide. Forcément vide. Car un verre qui resterait trop longtemps sans être bu, sans aucune modération donc, ralentirait exagérément, lui semble-t-il, la puissance de réflexion.

Au milieu de ce désordre voulu sommeille, impérial et nonchalant, un majestueux spécimen de la race féline. A son comportement, on l'imagine aisément être une sorte de copropriétaire des lieux.

De temps à autres, l'homme transcrit quelques lignes, puis reprend le cours convulsif de ses pensées. A quoi songe-t-il? Qu'écrit-il? Quelle peuvent bien être les bribes de vie qui parviennent à s'extraire des profondeurs de sa conscience pour prendre, de manière aussi impérative et péremptoire, possession de la page blanche?

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

 

26/06/2015

FATALE TANGENTE

au magma présent de l'écriture,

 

FATALE TANGENTE


Alors que je repartais vers mon pays,
Je le vis sur le pas de sa porte me criant:
«N'oublie pas, on s'écrit hein? Bonne route!
On se reverra sûrement à l'automne, chez toi!»

Bonne route l'ami. On est là. On est tous là.
Sûr qu'on n'est pas assez fort pour te faire
Ressusciter assez comme tu n'as pas manqué
De nous le dire peu de temps avant ta mort.
Mais on est plus nombreux que tu l'imagines
Pour ouvrir les portes et réveiller les cœurs.
Pour continuer ton chemin du mieux possible,
Toi qui a pris en un jour gris la fatale tangente...
On écrira, on criera, on pensera beaucoup à toi.

La poésie est une errance passionnelle, et tu l'as en toi.
On ne te laissera pas tombé l'Ami, fait nous confiance.
Certain. Même que la joie sera de mise. Comme avant.

P. MILIQUE

03/11/2014

CRÉPUSCULE FINAL 1

 

 

CRÉPUSCULE FINAL

1

 

 

 

Le vieil homme semble accablé.

 

Il se dirige d’un pas lourd et traînant jusqu’au banc le plus proche, là où il pourra se reposer et donner, l’espace de quelques précieux instants, congé à son corps.

 

Une fois installé, la sensation d’apaisement est tellement réelle et libératrice, que déjà les considérations d’ordre physique s’estompent et laissent une place progressivement totale à d’autres, plus cérébrales.

 

Le vieil homme maintenant installé, le menton posé sur ses deux mains réunies tenant avec fermeté le pommeau mal ouvragé de sa canne, le regard parcimonieux, presque éteint, parait véritablement absorbé. Il l’est en effet. Parce qu’il pense.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

 

29/09/2014

BRICOLEUR DE MOTS 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

BRICOLEUR DE MOTS

2

Mes humbles mots personnels n'ont certes pas
La même puissance brûlante. Brasier indigne.
Pourtant, ils aimeraient tant savoir en dire plus
Et même davantage. Alors, frappé d'incertitude j'écris
La première phrase qui mène à la deuxième, puis encore...
Impudeur totale. Impudence fatale. Chimère scripturale...
Bricolage laborieux de mots au long d'une errance vraie.

L'acte vital d'écrire n'est décidément pas une évidence.

«On lit ce qu'on aime et on écrit ce qu'on peut»
(Jorge Luis BORGES)

(FIN)

P. MILIQUE

12/08/2014

LES MOTS MANQUANTS

au magma présent de l'écriture

 

LES MOTS MANQUANTS

 

Il arrive parfois aux mots de n’en dire que le manque.

Il en est ainsi de mon actuel, aussi vide qu’asséché.

 

Je voudrais dessiner des phrases aux contours précieux,

Mais je m’éprouve comme frappé d’une soudaine inertie,

En proie au doute, à la sourde certitude de mon incapacité.

Sans cesse je me brise l’âme contre des phrases récalcitrantes,

Insatisfait à l’avance de ce que je ne saurai que si mal dire.

 

Je crois que j’attends trop de moi, et je ploie sous la déception.

Cela m’est douloureux, forcément douloureux, au-delà du trop.

Parce que des mots, même s’il s’avère souvent être les mêmes,

J’en ai plein le cœur. Mais lorsque la sève s’évapore, le mot meurt.

 

J’en suis à espérer que nul ne s’irrite jamais de mon médiocre silence.

 

P. MILIQUE

 

 

24/07/2014

ERREUR CONFUSIONNELLE 3

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

ERREUR CONFUSIONNELLE

3

 

Cette femme s'est révélée toute de duplicité, manichéenne.

La voilà retournée dans cet autre espace d'où elle venait.

Elle est redevenue ce quelle n'aurait jamais du cesser d'être.

Son beau visage a disparu comme s'il n'avait jamais été.

Le voilà fermé au cœur d'un silence qui ne répond plus qu'au vent.

Et le langage du silence est muet, nul besoin de mots pour le dire.

Cette femme s'est révélée toute de duplicité, manichéenne.

 

La Sagesse n'a aucune vocation à prendre racine dans le superficiel.
N'est pas Amour ce qui se laisse abusé par le premier sentiment venu.

(FIN)

 

P. MILIQUE

 

29/05/2014

PERCEPTION DÉVASTATRICE

au magma présent de l'écriture,

 

PERCEPTION DÉVASTATRICE

 

Elles sont émouvantes ces lignes parvenues jusqu’à moi,

Parce qu’elles disent tant de choses, sans complaisance.

 

Elles disent les difficultés d’adaptation à un milieu différent,

Elles disent l’histoire confuse, douloureuse car si tourmentée,

Ainsi que l’enchevêtrement épais où les espoirs s‘engluent.

Elles disent les forces antagonistes qui génèrent à tout coup

La crainte d’ignorer d’où on vient sans trop savoir où on va.

Elles disent la dérangeante sensation d’un changement inabouti.

 

L’alternative cruciale vibre en griffure dans le silence cristallisé.

Un éclair de lucidité amère traverse, dans la concordance du temps,

La perception dévastatrice d’un horizon que nul ne saurait atteindre

Se refuse à faire coïncider la vie avec tant d’émotions exacerbées.

 

Tous ces mots enregistrés à l’incertain d’une lumière tremblée

Sont de singuliers révélateurs, indispensable à identifier les maux.

 

P. MILIQUE