24/02/2016
FÉLIN POUR ELLE 21
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
FÉLIN POUR ELLE
21
Cela me rassure Eliott de constater à quel point tu occupes une place rare: celle qui a pignon sur son cœur et fenêtre sur le soleil de son âme.
Tu sais, je n'ai guère à m'enorgueillir de cet état de fait. A part celui de posséder en moi un atout décisif: je ne suis qu'un chat! Il lui est donc plus aisé de s'affranchir auprès de moi des œillères, rigides et parfois obtuses, qui déforment la vision déjà embryonnaire de la perception. Les mêmes, à l'exact, dont semblent dotés certains de ses congénères humains.
Ton analyse est de fait habile et judicieuse. Tu es bien placé pour savoir que moi-même je suis ours. Alors forcément...
Il n'empêche, cela se confirme, qu'elle a enfin accepté l'évidence.
Et elle a bien du mérite à cela ta maîtresse. Elle naviguait à vue, troublée, décontenancée, ne comprenant plus rien à cet amour de vivre qui peu à peu s'estompait. Pendant longtemps, elle a perçu ses vibrations au plus profond de ses palpitations viscérales. Cela remettait violemment en cause les fondements même d'une existence bâtie au coup par coup.
Il faut dire qu'en amour, les conséquences d'une perfidie, méprisable toujours, ne s'affichent souvent qu'au regard de l'irréversible.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
09:21 Publié dans GOUTTES d'ÂME, NOUVELLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, constatation, occupation, place rare, pignon sur rue, coeur, fenêtre, soleil, âme, guère, enorgueillir, état de fait, posséder, atout décisif, chatière, s'affranchir, oeillères, rigidité, obtuse, déformation, vision, embryonnaire, percepteur, exact, sablier, dotation, congénère, humain, analyse, habile, judicieux, bien placé, savoir, forcer, empêcheur, confirmer, acceptation, évitement, méritoire, maîtresse, navigation, vue, trouble, décontenancé, comprendre, amour de vivre, s'estomper, percevoir, vibration, palpitation
16/08/2015
A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL
A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL
L'intention du suicide est la conséquence d'une histoire personnelle.
D'un état de grand délabrement psychique. Ou physique. Ou les deux.
Pour n'avoir jamais été doué pour le bonheur et,
Parce que les jours implacables se font noirs autour de moi,
Je m'enfonce dans l'évidence du tourment.
Dans le désordre spectaculaire.
Le chaos soudain devient la règle.
Je me retrouve projeté, protagoniste majeur, dans un étrange cauchemar
Troué d'images rouges et noires.
En vieillissant je le sais bien,
On aspire quelquefois à extraire l'essence de soi-même.
Et à s'approcher d'une flamme en une volonté libératrice.
Pour être certain de disparaître dans l'embrasement final
De ce qu'on n'a jamais su être.
Acte ultime et définitif d'une non-existence.
La question maladivement obsédante de certains est de savoir
S'il existe une vie après la mort.
Mais, sommes-nous simplement sûrs qu'il y en ait une avant ?
Moi-même, si je me sens à l'instant tragiquement dépourvu,
Sais que son univers n'est pas vide.
Je connais les sources les plus secrètement dissimulées
De ses vagabondages toujours recommencés.
Parce que je crois que j écris !
C'est ma souffrance secrète, présente, inaudible, indéchiffrable.
Je suis un montreur de mots qui brouille les images.
Au quotidien, je fréquente ce lieu de forte lumière intérieure.
Un espace de création personnelle, terre sublime et misérable,
Où se racontent le désespoir et le désarroi d'un homme
Qui se heurte à l'ancestrale brûlure du mystère.
Tous mes écrits sont dans la noirceur absolue,
Sans chaleur aucune, sans aucun avenir.
Ils sont la douleur d'une écriture qui se dégrade dans la solitude.
Jusqu'à la brisure.
Je possède en moi l'art l'art morbide de faire saigner le bleu du ciel,
Un ciel saturé de cris et de fureurs
Que rien ne sauvera jamais de l'oubli ni de l’indifférence.
Une écriture tendue, abrupte, torrentielle,
Arrachée aux entrailles d'une lucidité impitoyable.
Comme j'aimerais, dans une effervescence de tous les instants,
Savoir dire le charme énigmatique de certains mots transparents, cristallins et fugaces !
Posséder, même un peu seulement, la magie impérieuse de quelques mots mystérieux.
Refuser de céder aux tentations pourtant bien séduisantes de la facilité,
Et rester définitivement exigeant, intransigeant sur le choix des mots.
Connaître enfin le scintillant tourbillon de pensées que je saurait mettre en forme.
Comme des traits vivants, traits de plume, traits d'esprit.
Composer un véritable opéra des soupirs et de la solitude,
Avec la mélancolie peut-être, d'un désaccord avec moi,
Et savoir dire toute la tristesse du monde. Tous les soleils aussi.
Tout cela sans hâte, sans dissonance.
Par simple plaisir de la lenteur. Et de la précipitation.
Mais je sais aussi que les drames les plus crépusculaires
S'accordent de fait aux fastes les plus incongrus.
Et que tout est tout à fait perdu
Lorsque les perspectives quelles qu'elles soient, n'existent plus.
Alors, il me faut bien finir par m'affranchir de mes fantômes.
Aussi je cherche, avec une ferveur désespérée, la flamme libératrice.
Celle qui, au cœur vif de la terrifiante spirale,
Acceptera de m'embraser sans me poser de questions.
Dorénavant, je ne la cherche plus.
Je sait depuis peu que je l'ai trouvée.
Dehors est le soleil d'hiver, rond et pâle.
Et je m'y vois déjà !
P. MILIQUE
16:02 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sang, saigner, suicide, conséquence, délabrement psychique, doué pour le bonheur, implaquable, tourment, désordre, spectaculaire, chaos, protagoniste majeur, étrange cauchemar, rouge et noir, vieillir, aspiration, extraction, l'essence de soi-même, flamme, volonté libératrice, disparition, embrasement final, acte ultime, définitif, non-existence, drame, crépusculaire, fastes, incongru, perspectives, s'affranchir, fantôme, ferveur désespérée, flamme libératrice, coeur à vif, terrifiante spirale, s'embraser, soleil
11/06/2015
AMOUR FILIAL 2
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
AMOUR FILIAL
2
Il y a ces mots d'avant l'évocation de la détestation du Père
Qui précisent à cœur tout l'amour que tu éprouves pour lui.
Parce que c'est bien d'amour dont évidemment il s'agit,
Celui-là même qu'il ressent forcément à ton encontre.
Mais c'est difficile les relations filiales affectives que les dire...
Car elles naissent souvent d'un égoïsme superbe et exacerbé.
Alors le Père pour le bien de son fils, il en est plus que persuadé,
S'affranchit de toute velléité de sentimentalité excessive.
Il exige de toi du travail parce qu'il t'imagine tout dévorer.
Pour lui, c'est l'indispensable pour toute progression de vie.
Conçoit-il le mal que ses désirs t'infligent? L'ignore-il tant?
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
09:28 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, filiation, maxillaire, avanture, évocateur, détestation, père, pérenne, préciser, à coeur, turlute, épouvantail, luire, partir, ergonomique, agitateur, creuser, ressentir, forément, magnitude, encontre, tonte, difficulté, relation, affectivité, direct, naître, souteneur, égoïsme, superbe, extraire, corps, bien, fils, plutarque, persuader, s'affranchir, tondeuse, velléité, sentimentalité, excessif, exiger, soir, travail, imaginatif, dévorer, luisance, indispensable, progression, vie
16/10/2014
TROUBLE ENFIÉVRÉ 4
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
TROUBLE ENFIÉVRÉ
4
Sans nul doute, de sombres états d'âmes et des questions existentielles
Secoueront longtemps ton quotidien de leurs frémissements multiples.
A peine auras-tu trouvé une manière d'apaiser quelques-un d'entre eux
Que déjà tu percevras leurs orgueilleux successeurs, tout aussi puissants.
Il en est ainsi, et tout porte à croire que la vie se présente comme un fil
Que l'on déroule avec plus ou moins de régularité, plus au moins d'adresse,
Avec une dextérité accentuée jusqu'à l'extrême, ou au-delà de ses limites.
Selon moi, il n'en est rien. La vie, je la vois plutôt circulaire, tandis que nous,
Pantins désarticulés en état d'apesanteur, il nous arrive parfois d'être stabilisés
Dans le bonheur ou, ballottés comme de fétus de paille.
Et le tourment est sans fin.
Chaque vie n'est que bulle dans une sphère gazeuse dont nul ne sait s'affranchir.
(FIN)
P. MILIQUE
09:44 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, nul, doute, ombrageux, état d'âme, questionner, existentiel, secouer, allonger, quotient, frémissement, multiple, à peine, trouver, manière, apaiser, percevoir, orgueilleux, successeur, puissant, porter à croire, présentation, tenir à un fil, dérouler, régularité, adresse, dextérité, accentuation, extrémisme, au-delà, limite, salon, plussoier, circulaire, pantalonnade, pantin, désarticulé, en état d'apesanteur, stabilisateur, bonheur, balloter, fétu de paille, tourmenter, finir, bulle, sphère, gazeux, s'affranchir
03/05/2014
ÊTRE AU PLUS PRES DE SOI 2
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
ÊTRE AU PLUS PRES DE SOI
2
Épures discrètes et nourries d'improbables chimères
Qui supposent l'illusoire anticipation d'instants aléatoires
Enfin débarrassés de ce calamiteux mélange de facilités et de subtilités,
Générateur inattentif d'une vie toute d'effervescence et d'imprévus douteux.
Porté par une cohérence interne ouvertement contradictoire,
Il s'agit d'entrer au plus vite en résonance avec l'univers alternatif
En s'affranchissant pour de bon des craintes parasitaires
Imposées par l'incorrigible suspicion née de l'incompréhensible.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
09:09 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, épure, discret, nourrir, improbable, chimère, supposer, illusoire, anticipation, instant, aléatoire, débarasser, calamiteux, mélange, facilité, subtilité, générateur, inattentif, vie, effervescence, imprévu, douteux, portage, conhérence, interne, ouvertement, contradictoire, agir, entrer, vitesse, résonance, univers, alternatif, s'affranchir, bon, crainte, parasitaire, imposer, incorrigible, suspicion, naître, incompréhensible
03/04/2014
L’ÉGOÏSME 5
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
L’ÉGOÏSME
5
A force de s'employer à mettre sur le même plan soi et le reste du monde, et à force de cantonner ce même monde à son petit univers, l'égoïste finit toujours par imaginer sa propre fin que comme un immense et astral cataclysme. C'est une erreur fatale, inconsciente encore de ce qu'elle est.
Alors, l'âme close et le cœur à l'agonie, l'iconolâtre n'a plus aucune possibilité d'émanciper le présent. Et la certitude établie de son trépas futur ne fera qu'amplifier cette pénible sensation. Lui qui, jusque-là confit dans sa suffisance, se croyait à l'abri de ça comprend enfin - dérisoire sursaut - que l'homme sur cette terre ne peut s'affranchir qu'en apparence du cosmos inaugural qui nous constitue tous.
(FIN)
P. MILIQUE
09:01 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, à force, s'employer, mettre, même plan, rete du monde, cantonner, tetit, univers, finir, imaginer, propre, fin, immense, astral, cataclysme, apocalyptique, erreur, fatal, inconscient, âme, enclos, coeur, agonie, icone, idolâtrer, possibilité, émanciper, présenter, certifier, établir, trépas, futur, amplifier, pénibilité, sensation, confit, substance, suffisance, se croire, à l'abri, comprendre, dérisoire, sursaut, sur la terre, homo érectus, s'affranchir, en apparence, cosmos, inaugural
20/06/2013
FRONDE ACÉRÉE
FRONDE ACÉRÉE
Il prend la plume pour évacuer ses fétus de colères,
Pour, sans jamais s'attarder à les prendre en compte,
S'affranchir des voix multiples qui tentent de le dissuader d'accuser
Les minables turpitudes d'un pouvoir notoirement corrompu.
Cette fronde acérée, dépourvue de complaisance, présente sans conteste
Un risque majeur à courir qu'il assume en ces temps énervés et incertains....
P. MILIQUE
09:56 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, patrick milique, fronde, frondeur, thierry la fronde, acéré, prendre la plume, évacuer s colère, fêtu, s'attarder, prendre en compte, s'affranchir, voix, multiplier, tentative, dissuader, accuser, minable, turpitude, pouvoir, notoire, corrompu, corrompre, dépourvuncomplaisance, présenter, sans conteste, risque majeur, courir, assumer, temps, é, erver, incertain;
23/04/2013
LUDOVIC JANVIER: "RESPIRER MIS A PART... RESPIRER MIS A PART", "SUR QUEL MOI DANSER"
LUDOVIC JANVIER
"RESPIRER MIS A PART... RESPIRER MIS A PART"
"SUR QUEL MOI DANSER"
Respirer mis à part… respirer mis à part
Poème de Ludovic JANVIER
Lu par Antoine FORMICA
Extrait de Une poignée de monde, Gallimard, 2006
Suivi de
Sur quel moi danser, extrait
Poème de Ludovic JANVIER
Lu par Grégory GADEBOIS
Extrait de La mer à boire, Gallimard, 1987
Ludovic Janvier, d’ascendance haïtienne et française, est né à Paris en 1934. Il y vit depuis le plus clair de son temps. L’envie d’écrire est chez lui très ancienne, remontant à l’adolescence. Le parcours public commence par une réflexion sur le Nouveau Roman (Une parole exigeante, 1964) et surtout deux essais consacrés à l’œuvre de Samuel Beckett (Pour Samuel Beckett, 1966, et Beckett par lui-même, 1969) avec lequel il traduit de l’anglais D’un ouvrage abandonné (1967) et Watt (1968). En somme, une lente préface à la vie d’écrivain.
C’est avec La Baigneuse, roman (1968), qu’il s’engage tout à fait dans l’écriture de la parole. S’ensuivront deux fictions cruciales : Naissance et Monstre, va. Puis son goût pour l’écart et sa passion de l’instantané le conduisent vers le poème (La mer à boire, Doucement avec l’ange, Une poignée de monde) et la nouvelle (Brèves d’amour), deux formes plus fidèles à la vitesse de l’émotion.
À partir de là, conscient d’écrire pour la voix et de situer son travail hors les genres, il continue son va-et-vient entre prose et poésie. Avec pour mot d’ordre cette poignée de vers :
Respirer mis à part
le plus clair de ta vie
passe à chercher les mots
qui diront comme ils peuvent
le plus clair de ta vie
respirer mis à part
Poèmes choisis par Sophie NAULEAU
Prise de son, montage: Serge RISTIC, Manon HOUSSIN
Assistant à la réalisation: Guy PEYRAMANCE
Réalisation: Marguerite GATEAU
23:26 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, au magma present de l'ecriture, ludovic janvier, tentative, samuel beckett, clément hervieu(léger, gallimard, la mer à boir, ascendance, haïtien, envie d'écrire, ancien, remonter, adolescence, parcours, public, nouveau roman, parole exigeante, traduction, watt, préface, écrivain, baigneuse, monstre, conduite accompagnée, hervé pierre, nationalisr, emprunter, protectionnisme, sévérité, aire son choix, réformer, militer, nostalgique, s'affranchir, contrainte, socialisme, frapper, relancer, dévaluer, rigueur, mythe, gouverner, administrer, prélèvement obligatoire, collectivité territoriale, augmenter, sarkozy, abattre, abaisser
22/04/2013
LUDOVIC JANVIER: "NEGRO SPIRITUEL"
LUDOVIC JANVIER
"NEGRO SPIRITUEL"
Lu par Hervé PIERRE
Extrait de La mer à boire, Gallimard, 1987.
Lu par Clément HERVIEU-LEGER
Extrait de La mer à boire, Gallimard, 1987
Ludovic Janvier, d’ascendance haïtienne et française, est né à Paris en 1934. Il y vit depuis le plus clair de son temps. L’envie d’écrire est chez lui très ancienne, remontant à l’adolescence. Le parcours public commence par une réflexion sur le Nouveau Roman (Une parole exigeante, 1964) et surtout deux essais consacrés à l’œuvre de Samuel Beckett (Pour Samuel Beckett, 1966, et Beckett par lui-même, 1969) avec lequel il traduit de l’anglais D’un ouvrage abandonné (1967) et Watt (1968). En somme, une lente préface à la vie d’écrivain.
C’est avec La Baigneuse, roman (1968), qu’il s’engage tout à fait dans l’écriture de la parole. S’ensuivront deux fictions cruciales : Naissance et Monstre, va. Puis son goût pour l’écart et sa passion de l’instantané le conduisent vers le poème (La mer à boire, Doucement avec l’ange, Une poignée de monde) et la nouvelle (Brèves d’amour), deux formes plus fidèles à la vitesse de l’émotion.
À partir de là, conscient d’écrire pour la voix et de situer son travail hors les genres, il continue son va-et-vient entre prose et poésie. Avec pour mot d’ordre cette poignée de vers :
Respirer mis à part
le plus clair de ta vie
passe à chercher les mots
qui diront comme ils peuvent
le plus clair de ta vie
respirer mis à part
Poèmes choisis par Sophie NAULEAU
Prise de son, montage: Serge RISTIC, Manon HOUSSIN
Assistant à la réalisation: Guy PEYRAMANCE
Réalisation: Marguerite GATEAU
23:13 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, ludovic janvier, tentative, samuel beckett, clément hervieu(léger, gallimard, la mer à boir, ascendance, haïtien, envie d'écrire, ancien, remonter, adolescence, parcours, public, nouveau roman, parole exigeante, traduction, watt, préface, écrivain, baigneuse, monstre, conduite accompagnée, hervé pierre, nationalisr, emprunter, protectionnisme, sévérité, aire son choix, réformer, militer, nostalgique, s'affranchir, contrainte, socialisme, frapper, relancer, dévaluer, rigueur, mythe, gouverner, administrer, prélèvement obligatoire, collectivité territoriale, augmenter
12/07/2012
UN BONHEUR FASCINANT
A MA JOSS QUI SAIT....
UN BONHEUR FASCINANT
La vie est remplie de choses redoutables...
Je sollicite donc tous les pouvoirs des mots
Poussé par l'obsédant souci de me connaître....
Me reconnaître,
En m'imposant la règle d'une authenticité absolue
Pour m'affranchir des mes démêlés intimes avec le réel.
Mais quel bonheur fascinant, quand un
Jour moyen éclot.
Avec toujours cette conscience en désordre
Qui cherche à en découdre d'abord avec elle-même.
Atermoiement dérisoires de la pensée
Me dépossédant avec obstination des fils obscurs de la vie.
Sentiment d'étrangeté. Malsaine nostalgie.
Mais quel bonheur fascinant, quand un
Jour moyen éclot.
Dans mon cœur ruissellent des angoisses plus que secrètes.
Mais je les sais travaillées, ciselées
Jusqu'à atteindre la précision ultime d'une hallucination.
Le cauchemar surgit à la marge de chaque instant,
Le temps vacille, devient diaphane, puis s'efface.
Mais quel bonheur fascinant, quand un
Jour moyen éclot.
Hanté par le souvenir d'êtres aimés désormais improbables,
Je tente de découvrir l'unique point de surie
Tapi en ces tanières où je souffre sans recours,
M'abîmant dans ce désespoir accueillant
Le seul qui s'offre à moi sans l'aide de personne.
Mais quel bonheur fascinant, quand un
Jour moyen éclot.
Dans cet espace envoûtant, l'impasse est totale
Qui me pousse aux horreurs pour braver l'épouvante.
Je dois expulser de moi les faux sentiments,
Les souvenirs initiés au vitriol
D'une impudique désinvolture teintée de mépris.
Paroles bizarre et furieuse d'un fou vomi de son enfer.
Mais quel bonheur fascinant, quand un
Jour moyen éclot.
Il y a pourtant la radieuse quête
De joie, d'amour et de sagesse.
Il y a la confusion des mots chuchotés de velours,
Craquants de malice et de tendresse assumée.
Il y a l'étonnant regard qui accentue le mystère
Des lueurs embrumées par la mélancolie des vies étouffées.
L'amour parfois s'autorise des éclipses.
On l'éprouve alors vide, froid... glacial.
Mais lorsque l'on sait à quelle majesté l'offrir
Il se fait chaleur, flamboyance... incandescence.
Alors,
Mais quel bonheur fascinant, quand un
Jour moyen éclot.
P. MILIQUE
05:39 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, joss, vie pleine, chose redoutable, solliciter le pouvoir, le pouvoir des mots, pousser, obsédant, souci de se connaître, se reconnaître, imposer la règle, authenticité, absolu, s'affranchir, démêlés intimes, réel, la conscience en désordre, chercher à en découdre, en découdre d'abord avec soi-même, atermoiement dérisoire, pensée, déposséder, obstination, les fils obscurs de la vie, sentiment d'étrangeté, malsaine nostalgie, le coeur ruisselant, angoisse secrète, travaillées, ciselées, atteindre la précision ultime, hallucination, cauchemar, surgir de l'instant, ultimatum, à la marge de chaque instant, le temps vacille, devenir diaphane, s'effacer
19/06/2012
A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL
A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL
L'intention du suicide est la conséquence d'une histoire personnelle.
D'un état de grand délabrement psychique. Ou physique. Ou les deux.
Pour n'avoir jamais été doué pour le bonheur et,
Parce que les jours implacables se font noirs autour de moi,
Je m'enfonce dans l'évidence du tourment.
Dans le désordre spectaculaire.
Le chaos soudain devient la règle.
Je me retrouve projeté, protagoniste majeur, dans un étrange cauchemar
Troué d'images rouges et noires.
En vieillissant je le sais bien,
On aspire quelquefois à extraire l'essence de soi-même.
Et à s'approcher d'une flamme en une volonté libératrice
Pour être certain de disparaître dans l'embrasement final
De ce qu'on n'a jamais su être.
Acte ultime et définitif d'une non-existence.
La question maladivement obsédante de certains est de savoir
S'il existe une vie après la mort.
Mais, sommes-nous simplement sûrs qu'il y en ait une avant ?
Moi-même qui me sens à l'instant tragiquement dépourvu,
Sais que son univers n'est pas vide.
Je connais les sources les plus secrètement dissimulées
De ses vagabondages toujours recommencés.
Parce que je crois que j écris !
C'est ma souffrance secrète, présente, inaudible, indéchiffrable.
Je suis un montreur de mots qui brouille les images.
Au quotidien, je fréquente ce lieu de forte lumière intérieure.
Un espace de création personnelle, terre sublime et misérable,
Où se racontent le désespoir et le désarroi d'un homme
Qui se heurte à l'ancestrale brûlure du mystère.
Tous mes écrits sont dans la noirceur absolue,
Sans chaleur aucune, sans aucun avenir.
Ils sont la douleur d'une écriture qui se dégrade dans la solitude.
Jusqu'à la brisure.
Je possède en moi l'art l'art morbide de faire saigner le bleu du ciel,
Un ciel saturé de cris et de fureurs
Que rien ne sauvera jamais de l'oubli ni de l’indifférence.
Une écriture tendue, abrupte, torrentielle,
Arrachée aux entrailles d'une lucidité impitoyable.
Comme j'aimerais, dans une effervescence de tous les instants,
Savoir dire le charme énigmatique de certains mots transparents, cristallins et fugaces !
Posséder, même un peu seulement, la magie impérieuse de quelques mots mystérieux.
Refuser de céder aux tentations pourtant bien séduisantes de la facilité,
Et rester définitivement exigeant, intransigeant sur le choix des mots.
Connaître enfin le scintillant tourbillon de pensées que je saurait mettre en forme.
Comme des traits vivants, traits de plume, traits d'esprit.
Composer un véritable opéra des soupirs et de la solitude,
Avec la mélancolie peut-être, d'un désaccord avec moi,
Et savoir dire toute la tristesse du monde. Tous les soleils aussi.
Tout cela sans hâte, sans dissonance.
Par simple plaisir de la lenteur. Et de la précipitation.
Mais je sais aussi que les drames les plus crépusculaires
S'accordent de fait aux fastes les plus incongrus.
Et que tout est tout à fait perdu
Lorsque les perspectives quelles qu'elles soient, n'existent plus.
Alors, il me faut bien finir par m'affranchir de mes fantômes.
Aussi je cherche, avec une ferveur désespérée, la flamme libératrice.
Celle qui, au cœur vif de la terrifiante spirale,
Acceptera de m'embraser sans me poser de questions.
Dorénavant, je ne la cherche plus.
Je sais depuis peu que je l'ai trouvée.
Dehors est le soleil d'hiver, rond et pâle.
Et je m'y vois déjà !
P. MILIQUE
06:07 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, soleil d'hiver, libérateur, coeur vif, terrifiante spirale, accepter, embraser, sans se poser de questions, perspectives, existence, s'affranchir, fantôme, ferveur, désespéré, flammêche, sans hâte, dissonance, simple plaisir, éloge de la lenteur, précipitation, drame crépusculaire, s'accorder, fastes, incongruité, scintillement, tourbillon, pensées, mettre en forme, trait, vivant, trait de plume, trait d'esprit, opéra, soupir, solitude, mélancolie, désaccord, toute la tristesse du monde, soleil, mystérieux, tentation, intransigence