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24/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 21

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

21

Cela me rassure Eliott de constater à quel point tu occupes une place rare: celle qui a pignon sur son cœur et fenêtre sur le soleil de son âme.

Tu sais, je n'ai guère à m'enorgueillir de cet état de fait. A part celui de posséder en moi un atout décisif: je ne suis qu'un chat! Il lui est donc plus aisé de s'affranchir auprès de moi des œillères, rigides et parfois obtuses, qui déforment la vision déjà embryonnaire de la perception. Les mêmes, à l'exact, dont semblent dotés certains de ses congénères humains.


Ton analyse est de fait habile et judicieuse. Tu es bien placé pour savoir que moi-même je suis ours. Alors forcément...
Il n'empêche, cela se confirme, qu'elle a enfin accepté l'évidence.

Et elle a bien du mérite à cela ta maîtresse. Elle naviguait à vue, troublée, décontenancée, ne comprenant plus rien à cet amour de vivre qui peu à peu s'estompait. Pendant longtemps, elle a perçu ses vibrations au plus profond de ses palpitations viscérales. Cela remettait violemment en cause les fondements même d'une existence bâtie au coup par coup.
Il faut dire qu'en amour, les conséquences d'une perfidie, méprisable toujours, ne s'affichent souvent qu'au regard de l'irréversible.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

16/08/2015

A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL

SOLEIL PÄLE.jpg

 

 

A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL

 

L'intention du suicide est la conséquence d'une histoire personnelle.

D'un état de grand délabrement psychique. Ou physique. Ou les deux.

Pour n'avoir jamais été doué pour le bonheur et,

Parce que les jours implacables se font noirs autour de moi,

Je m'enfonce dans l'évidence du tourment.

Dans le désordre spectaculaire.

Le chaos soudain devient la règle.

Je me retrouve projeté, protagoniste majeur, dans un étrange cauchemar

Troué d'images rouges et noires.

En vieillissant je le sais bien,

On aspire quelquefois à extraire l'essence de soi-même.

Et à s'approcher d'une flamme en une volonté libératrice.

Pour être certain de disparaître dans l'embrasement final

De ce qu'on n'a jamais su être.

Acte ultime et définitif d'une non-existence.

 

La question maladivement obsédante de certains est de savoir

S'il existe une vie après la mort.

Mais, sommes-nous simplement sûrs qu'il y en ait une avant ?

 

Moi-même, si je me sens à l'instant tragiquement dépourvu,

Sais que son univers n'est pas vide.

Je connais les sources les plus secrètement dissimulées

De ses vagabondages toujours recommencés.

Parce que je crois que j écris !

C'est ma souffrance secrète, présente, inaudible, indéchiffrable.

Je suis un montreur de mots qui brouille les images.

Au quotidien, je fréquente ce lieu de forte lumière intérieure.

Un espace de création personnelle, terre sublime et misérable,

Où se racontent le désespoir et le désarroi d'un homme

Qui se heurte à l'ancestrale brûlure du mystère.

Tous mes écrits sont dans la noirceur absolue,

Sans chaleur aucune, sans aucun avenir.

Ils sont la douleur d'une écriture qui se dégrade dans la solitude.

Jusqu'à la brisure.

Je possède en moi l'art l'art morbide de faire saigner le bleu du ciel,

Un ciel saturé de cris et de fureurs

Que rien ne sauvera jamais de l'oubli ni de l’indifférence.

Une écriture tendue, abrupte, torrentielle,

Arrachée aux entrailles d'une lucidité impitoyable.

 

Comme j'aimerais, dans une effervescence de tous les instants,

Savoir dire le charme énigmatique de certains mots transparents, cristallins et fugaces !

Posséder, même un peu seulement, la magie impérieuse de quelques mots mystérieux.

Refuser de céder aux tentations pourtant bien séduisantes de la facilité,

Et rester définitivement exigeant, intransigeant sur le choix des mots.

Connaître enfin le scintillant tourbillon de pensées que je saurait mettre en forme.

Comme des traits vivants, traits de plume, traits d'esprit.

Composer un véritable opéra des soupirs et de la solitude,

Avec la mélancolie peut-être, d'un désaccord avec moi,

Et savoir dire toute la tristesse du monde. Tous les soleils aussi.

Tout cela sans hâte, sans dissonance.

Par simple plaisir de la lenteur. Et de la précipitation.

 

Mais je sais aussi que les drames les plus crépusculaires

S'accordent de fait aux fastes les plus incongrus.

Et que tout est tout à fait perdu

Lorsque les perspectives quelles qu'elles soient, n'existent plus.

 

Alors, il me faut bien finir par m'affranchir de mes fantômes.

Aussi je cherche, avec une ferveur désespérée, la flamme libératrice.

Celle qui, au cœur vif de la terrifiante spirale,

Acceptera de m'embraser sans me poser de questions.

Dorénavant, je ne la cherche plus.

Je sait depuis peu que je l'ai trouvée.

 

Dehors est le soleil d'hiver, rond et pâle.

Et je m'y vois déjà !

 

P. MILIQUE

11/06/2015

AMOUR FILIAL 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

AMOUR FILIAL

2

Il y a ces mots d'avant l'évocation de la détestation du Père
Qui précisent à cœur tout l'amour que tu éprouves pour lui.
Parce que c'est bien d'amour dont évidemment il s'agit,
Celui-là même qu'il ressent forcément à ton encontre.
Mais c'est difficile les relations filiales affectives que les dire...
Car elles naissent souvent d'un égoïsme superbe et exacerbé.
Alors le Père pour le bien de son fils, il en est plus que persuadé,
S'affranchit de toute velléité de sentimentalité excessive.
Il exige de toi du travail parce qu'il t'imagine tout dévorer.
Pour lui, c'est l'indispensable pour toute progression de vie.
Conçoit-il le mal que ses désirs t'infligent? L'ignore-il tant?

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

16/10/2014

TROUBLE ENFIÉVRÉ 4

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

TROUBLE ENFIÉVRÉ

4

Sans nul doute, de sombres états d'âmes et des questions existentielles
Secoueront longtemps ton quotidien de leurs frémissements multiples.
A peine auras-tu trouvé une manière d'apaiser quelques-un d'entre eux
Que déjà tu percevras leurs orgueilleux successeurs, tout aussi puissants.
Il en est ainsi, et tout porte à croire que la vie se présente comme un fil
Que l'on déroule avec plus ou moins de régularité, plus au moins d'adresse,
Avec une dextérité accentuée jusqu'à l'extrême, ou au-delà de ses limites.

Selon moi, il n'en est rien. La vie, je la vois plutôt circulaire, tandis que nous,
Pantins désarticulés en état d'apesanteur, il nous arrive parfois d'être stabilisés
Dans le bonheur ou, ballottés comme de fétus de paille.
Et le tourment est sans fin.


Chaque vie n'est que bulle dans une sphère gazeuse dont nul ne sait s'affranchir.

(FIN)

P. MILIQUE

03/05/2014

ÊTRE AU PLUS PRES DE SOI 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

ÊTRE AU PLUS PRES DE SOI

2

 

Épures discrètes et nourries d'improbables chimères

Qui supposent l'illusoire anticipation d'instants aléatoires

Enfin débarrassés de ce calamiteux mélange de facilités et de subtilités,

Générateur inattentif d'une vie toute d'effervescence et d'imprévus douteux.

 

Porté par une cohérence interne ouvertement contradictoire,

Il s'agit d'entrer au plus vite en résonance avec l'univers alternatif

En s'affranchissant pour de bon des craintes parasitaires

Imposées par l'incorrigible suspicion née de l'incompréhensible.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

03/04/2014

L’ÉGOÏSME 5

BONSAÏ 1.jpg

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

L’ÉGOÏSME

5

 

A force de s'employer à mettre sur le même plan soi et le reste du monde, et à force de cantonner ce même monde à son petit univers, l'égoïste finit toujours par imaginer sa propre fin que comme un immense et astral cataclysme. C'est une erreur fatale, inconsciente encore de ce qu'elle est.

Alors, l'âme close et le cœur à l'agonie, l'iconolâtre n'a plus aucune possibilité d'émanciper le présent. Et la certitude établie de son trépas futur ne fera qu'amplifier cette pénible sensation. Lui qui, jusque-là confit dans sa suffisance, se croyait à l'abri de ça comprend enfin - dérisoire sursaut - que l'homme sur cette terre ne peut s'affranchir qu'en apparence du cosmos inaugural qui nous constitue tous.

(FIN)

 

P.  MILIQUE

20/06/2013

FRONDE ACÉRÉE

FRONDE.jpg

 

FRONDE ACÉRÉE
Il prend la plume pour évacuer ses fétus de colères,
Pour, sans jamais s'attarder à les prendre en compte,
S'affranchir des voix multiples qui tentent de le dissuader d'accuser
Les minables turpitudes d'un pouvoir notoirement corrompu.

Cette fronde acérée, dépourvue de complaisance, présente sans conteste
Un risque majeur à courir qu'il assume en ces temps énervés et incertains....

P. MILIQUE

23/04/2013

LUDOVIC JANVIER: "RESPIRER MIS A PART... RESPIRER MIS A PART", "SUR QUEL MOI DANSER"

 

LUDOVIC JANVIER

"RESPIRER MIS A PART... RESPIRER MIS A PART"

"SUR QUEL MOI DANSER"

 

Respirer mis à part… respirer mis à part

Poème de Ludovic JANVIER

Lu par Antoine FORMICA

Extrait de Une poignée de monde, Gallimard, 2006

 

Suivi de

 

Sur quel moi danser, extrait

Poème de Ludovic JANVIER

Lu par Grégory GADEBOIS
Extrait de La mer à boire, Gallimard, 1987

 

Ludovic Janvier, d’ascendance haïtienne et française, est né à Paris en 1934. Il y vit depuis le plus clair de son temps. L’envie d’écrire est chez lui très ancienne, remontant à l’adolescence. Le parcours public commence par une réflexion sur le Nouveau Roman (Une parole exigeante, 1964) et surtout deux essais consacrés à l’œuvre de Samuel Beckett (Pour Samuel Beckett, 1966, et Beckett par lui-même, 1969) avec lequel il traduit de l’anglais D’un ouvrage abandonné (1967) et Watt (1968). En somme, une lente préface à la vie d’écrivain.

 

C’est avec La Baigneuse, roman (1968), qu’il s’engage tout à fait dans l’écriture de la parole. S’ensuivront deux fictions cruciales : Naissance et Monstre, va. Puis son goût pour l’écart et sa passion de l’instantané le conduisent vers le poème (La mer à boire, Doucement avec l’ange, Une poignée de monde) et la nouvelle (Brèves d’amour), deux formes plus fidèles à la vitesse de l’émotion.

 

À partir de là, conscient d’écrire pour la voix et de situer son travail hors les genres, il continue son va-et-vient entre prose et poésie. Avec pour mot d’ordre cette poignée de vers :

 

 

Respirer mis à part

le plus clair de ta vie

passe à chercher les mots

qui diront comme ils peuvent

le plus clair de ta vie

respirer mis à part

 

 

Poèmes choisis par Sophie NAULEAU

Prise de son, montage: Serge RISTIC, Manon HOUSSIN

Assistant à la réalisation: Guy PEYRAMANCE

Réalisation: Marguerite GATEAU

22/04/2013

LUDOVIC JANVIER: "NEGRO SPIRITUEL"

 

LUDOVIC JANVIER

"NEGRO SPIRITUEL"

 

Lu par Hervé PIERRE

Extrait de La mer à boire, Gallimard, 1987.

 

Lu par Clément HERVIEU-LEGER

Extrait de La mer à boire, Gallimard, 1987

 

Ludovic Janvier, d’ascendance haïtienne et française, est né à Paris en 1934. Il y vit depuis le plus clair de son temps. L’envie d’écrire est chez lui très ancienne, remontant à l’adolescence. Le parcours public commence par une réflexion sur le Nouveau Roman (Une parole exigeante, 1964) et surtout deux essais consacrés à l’œuvre de Samuel Beckett (Pour Samuel Beckett, 1966, et Beckett par lui-même, 1969) avec lequel il traduit de l’anglais D’un ouvrage abandonné (1967) et Watt (1968). En somme, une lente préface à la vie d’écrivain.

 

C’est avec La Baigneuse, roman (1968), qu’il s’engage tout à fait dans l’écriture de la parole. S’ensuivront deux fictions cruciales : Naissance et Monstre, va. Puis son goût pour l’écart et sa passion de l’instantané le conduisent vers le poème (La mer à boire, Doucement avec l’ange, Une poignée de monde) et la nouvelle (Brèves d’amour), deux formes plus fidèles à la vitesse de l’émotion.

 

À partir de là, conscient d’écrire pour la voix et de situer son travail hors les genres, il continue son va-et-vient entre prose et poésie. Avec pour mot d’ordre cette poignée de vers :

 

 

Respirer mis à part

le plus clair de ta vie

passe à chercher les mots

qui diront comme ils peuvent

le plus clair de ta vie

respirer mis à part

 

 

Poèmes choisis par Sophie NAULEAU

Prise de son, montage: Serge RISTIC, Manon HOUSSIN

Assistant à la réalisation: Guy PEYRAMANCE

Réalisation: Marguerite GATEAU

12/07/2012

UN BONHEUR FASCINANT

INCANDESCENCE.jpeg 

 

A MA JOSS QUI SAIT....

 

 

UN BONHEUR FASCINANT

 

La vie est remplie de choses redoutables...

 

Je sollicite donc tous les pouvoirs des mots

Poussé par l'obsédant souci de me connaître....

Me reconnaître,

En m'imposant la règle d'une authenticité absolue

Pour m'affranchir des mes démêlés intimes avec le réel.

 

Mais quel bonheur fascinant, quand un

Jour moyen éclot.

 

Avec toujours cette conscience en désordre

Qui cherche à en découdre d'abord avec elle-même.

Atermoiement dérisoires de la pensée

Me dépossédant avec obstination des fils obscurs de la vie.

Sentiment d'étrangeté. Malsaine nostalgie.

 

Mais quel bonheur fascinant, quand un

Jour moyen éclot.

 

Dans mon cœur ruissellent des angoisses plus que secrètes.

Mais je les sais travaillées, ciselées

Jusqu'à atteindre la précision ultime d'une hallucination.

Le cauchemar surgit à la marge de chaque instant,

Le temps vacille, devient diaphane, puis s'efface.

 

Mais quel bonheur fascinant, quand un

Jour moyen éclot.

 

Hanté par le souvenir d'êtres aimés désormais improbables,

Je tente de découvrir l'unique point de surie

Tapi en ces tanières où je souffre sans recours,

M'abîmant dans ce désespoir accueillant

Le seul qui s'offre à moi sans l'aide de personne.

 

Mais quel bonheur fascinant, quand un

Jour moyen éclot.

 

Dans cet espace envoûtant, l'impasse est totale

Qui me pousse aux horreurs pour braver l'épouvante.

Je dois expulser de moi les faux sentiments,

Les souvenirs initiés au vitriol

D'une impudique désinvolture teintée de mépris.

Paroles bizarre et furieuse d'un fou vomi de son enfer.

 

Mais quel bonheur fascinant, quand un

Jour moyen éclot.

 

Il y a pourtant la radieuse quête

De joie, d'amour et de sagesse.

Il y a la confusion des mots chuchotés de velours,

Craquants de malice et de tendresse assumée.

Il y a l'étonnant regard qui accentue le mystère

Des lueurs embrumées par la mélancolie des vies étouffées.

 

 

L'amour parfois s'autorise des éclipses.

On l'éprouve alors vide, froid... glacial.
Mais lorsque l'on sait à quelle majesté l'offrir

Il se fait chaleur, flamboyance... incandescence.

 

Alors,

Mais quel bonheur fascinant, quand un

Jour moyen éclot.

 

P. MILIQUE

 

19/06/2012

A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL

mélancolie vacance.jpg

 

A FAIRE SAIGNER LE BLEU DU CIEL

 

 

 

 

 

 

 

L'intention du suicide est la conséquence d'une histoire personnelle.

 

D'un état de grand délabrement psychique. Ou physique. Ou les deux.

 

Pour n'avoir jamais été doué pour le bonheur et,

 

Parce que les jours implacables se font noirs autour de moi,

 

Je m'enfonce dans l'évidence du tourment.

 

Dans le désordre spectaculaire.

 

Le chaos soudain devient la règle.

 

Je me retrouve projeté, protagoniste majeur, dans un étrange cauchemar

 

Troué d'images rouges et noires.

 

En vieillissant je le sais bien,

 

On aspire quelquefois à extraire l'essence de soi-même.

 

Et à s'approcher d'une flamme en une volonté libératrice

 

Pour être certain de disparaître dans l'embrasement final

 

De ce qu'on n'a jamais su être.

 

Acte ultime et définitif d'une non-existence.

 

 

 

La question maladivement obsédante de certains est de savoir

 

S'il existe une vie après la mort.

 

Mais, sommes-nous simplement sûrs qu'il y en ait une avant ?

 

 

 

Moi-même qui me sens à l'instant tragiquement dépourvu,

 

Sais que son univers n'est pas vide.

 

Je connais les sources les plus secrètement dissimulées

 

De ses vagabondages toujours recommencés.

 

Parce que je crois que j écris !

 

C'est ma souffrance secrète, présente, inaudible, indéchiffrable.

 

Je suis un montreur de mots qui brouille les images.

 

Au quotidien, je fréquente ce lieu de forte lumière intérieure.

 

Un espace de création personnelle, terre sublime et misérable,

 

Où se racontent le désespoir et le désarroi d'un homme

 

Qui se heurte à l'ancestrale brûlure du mystère.

 

 

 

Tous mes écrits sont dans la noirceur absolue,

 

Sans chaleur aucune, sans aucun avenir.

 

Ils sont la douleur d'une écriture qui se dégrade dans la solitude.

 

Jusqu'à la brisure.

 

Je possède en moi l'art l'art morbide de faire saigner le bleu du ciel,

 

Un ciel saturé de cris et de fureurs

 

Que rien ne sauvera jamais de l'oubli ni de l’indifférence.

 

Une écriture tendue, abrupte, torrentielle,

 

Arrachée aux entrailles d'une lucidité impitoyable.

 

 

 

Comme j'aimerais, dans une effervescence de tous les instants,

 

Savoir dire le charme énigmatique de certains mots transparents, cristallins et fugaces !

 

Posséder, même un peu seulement, la magie impérieuse de quelques mots mystérieux.

 

Refuser de céder aux tentations pourtant bien séduisantes de la facilité,

 

Et rester définitivement exigeant, intransigeant sur le choix des mots.

 

Connaître enfin le scintillant tourbillon de pensées que je saurait mettre en forme.

 

Comme des traits vivants, traits de plume, traits d'esprit.

 

Composer un véritable opéra des soupirs et de la solitude,

 

Avec la mélancolie peut-être, d'un désaccord avec moi,

 

Et savoir dire toute la tristesse du monde. Tous les soleils aussi.

 

Tout cela sans hâte, sans dissonance.

 

Par simple plaisir de la lenteur. Et de la précipitation.

 

 

 

Mais je sais aussi que les drames les plus crépusculaires

 

S'accordent de fait aux fastes les plus incongrus.

 

Et que tout est tout à fait perdu

 

Lorsque les perspectives quelles qu'elles soient, n'existent plus.

 

 

 

Alors, il me faut bien finir par m'affranchir de mes fantômes.

 

Aussi je cherche, avec une ferveur désespérée, la flamme libératrice.

 

Celle qui, au cœur vif de la terrifiante spirale,

 

Acceptera de m'embraser sans me poser de questions.

 

Dorénavant, je ne la cherche plus.

 

Je sais depuis peu que je l'ai trouvée.

 

 

 

Dehors est le soleil d'hiver, rond et pâle.

 

Et je m'y vois déjà !

 

 

 

 

 

P. MILIQUE