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05/11/2013

A LA LISIÈRE DES MOTS 1

au magma présent de l'écriture,

 

A LA LISIÈRE DES MOTS

1

 

Je vis dans l’incandescente attente de ces lignes-là !

De ces lignes tendues de fièvre, parfois de mélancolie.

De ces pages écrites comme une conversation intimiste.

 

Grande limpidité d’écriture en ce journal du tréfonds

Murmure connivent étayé d’épanchements chaleureux

Produits le plus souvent à la lisière accueillante des mots. 

Phrases courtes, nerveuses, parées d’étonnante syntaxe,

Gouttes d’âme et de cœur irisées de leurs excès ordinaires,

Louvoyant sans discontinuer entre émotions et paradoxes.

(A SUIVRE...)


P.  MILIQUE

13/10/2013

LE VIEIL HOMME

 

Vieil Homme Mer 01.jpg

 

LE VIEIL HOMME

 

Le vieil homme semble accablé.

Il se dirige d'un pas traînant jusqu'au banc le plus proche, là où il pourra se reposer et donner, l'espace de quelques précieux instants, congé à son corps.

Une fois installé, la sensation d'apaisement est tellement réelle et libératrice que déjà les considérations d'ordre physiques s'estompent et laissent une place, progressivement totale, au cérébral.

Le vieil homme maintenant établi, le menton posé sur ses deux mains réunies tenant fermement le pommeau mal ouvragé de sa canne, le regard parcimonieux, presque éteint, paraît véritablement absorbé.

Il l'est en effet. Parce qu'il est dans ses pensées !

Il songe à l'opiniâtre éprouvé de malaise, désormais quasi permanent qui est le sien, inspiré par la fusion forcenée d'hallucinations cauchemardesques et aussi par la conscience suraiguë d'implacables lendemains. Il subit, en une sorte de chaos originel, le coup de fouet cinglant des blessures qui se ravivent, déchirantes. Au crépuscule de sa vie, il sait qu'il demande trop. Car c'est un impératif besoin. Alors, il exige. Juste l'absolu.

Il le veut sublime. Jusqu'à l'incandescence. Jusqu'à, s'il le faut, l'apothéose morbide et libératrice qu'il saura provoqué.

Mais le verdict de la vie lui reste obstinément hostile et défavorable. Aussi il demeure, malgré l'étonnante vitalité de ses révoltes rageuses, et en dépit de l'exorbitant privilège que lui octroie sa grande expérience de l'humanité, un éternel errant qui trace avec acharnement les frontières évidemment invisibles de son cœur maltraité.

Il s'épuise ainsi, au quotidien, dans la quête effrénée du plus infime de l'instant, à tenter de démêler la pelote tellement enchevêtrée de ses incohérences.

Et toute la souffrance de l'existence reste là. Parce que chez lui, c'est chez elle. Tel est le vrai.

Le pépiement des oiseaux maintenant rassemblés sur le sol autour de lui, comme s'ils voulaient participer à ses réflexions, le comprendre, l'aider, l'apaiser peut-être, l'arrache soudain au souterrain de ses méditations. Un sourire incertain, un rictus plutôt, se dessine sur ses lèvres. Il pense que jamais, même animé de regards multiples et bienveillants, le souci de l'autre ne saura pénétrer l'épaisseur de l'intime. Jamais !...

Il se lève lentement, avec difficultés. Il doit rentrer.

Reporter ailleurs le spectacle obscène de ses déchirements. L'enfermer derrière les barreaux protecteurs de sa pensée. Pour replonger, une fois encore, dans les images persistantes d'un passé lancinant pas si lointain, et s'abriter dans la nébuleuse pénombre des habituels et naïfs artifices de l'apparence.

Retrouver, telle une parenthèse de calme et de quiétude, le réconfort probable du silence. Ce silence qu'il sait exprimer la crainte des mots trop destructeurs.

Et plus tard, sur la feuille blanche, griffonner quelques mots pour, ultime tentative, exorciser le désespoir ordinaire et poignant engendré par les brutalités banales de la vie. Des mots pour alléger l'insoutenable. Pour, désormais esclave d'un anéantissement programmé, noircir la page d'une écriture brûlante et humide comme des larmes.

Les oiseaux se sont respectueusement écartés, égaillés à son passage. Ils sont devenus étonnamment muets. Discrets. Et se comportent en témoins fascinés par l'absolu vulnérabilité de l'Homme...

 

P. MILIQUE

 

08/08/2013

COMME UNE LAVE EN FUSION

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COMME UNE LAVE EN FUSION

 

Il lui donne tout mais, il n'a pas su le percevoir,

Son cœur alourdi était affamé d'autre chose.

 

Peu à peu, elle s'est éloignée de lui,

Distante jusqu'à la presque absence,

Femme aimée de moins en moins aimante.

 

Son présent désormais se zèbre de fêlures

Tandis qu'il s'éprouve solitaire face à la douleur

Provoquée par l'inexplicable disharmonie.

 

Malgré la violence du tourbillon, il s'obstine

A vouloir oublier le reflet de sa déchirure

Même s'il sait combien l'entreprise est vaine.

 

A l'embrasé incandescent d'une blessure inconsolable,

Il pleure la nuit tombée sur une existence amputée d'elle.

 

Il lui avait tout donné mais n'avait pas su percevoir,

Que son cœur alourdi était affamé d'autre chose.

 

D'un rêve renaît un après accroché à la mémoire.

La tendresse exaltée, restée sur le qui-vive, l'invite

A utiliser au mieux son art du doux affleurement,

Privilège lesté de mystère qui lui offre quelque atout

Et fait de lui un personnage fréquentable et sensible.

Alors, il se mire dans les yeux de l'Autre gracieux

Pour y chercher de quoi éclairer ses déséquilibres,

Vertiges attirants où noyer ses trop lourds tourments.

 

D'un sursis de vieillesse miroite un après possible,

Mais il n'est qu'utopie fuyante née d'un rêve forclos.

Puisque résigné à ne jamais atteindre l'inespéré,

Il laisse sourdre du tréfonds à bout de souffle

Un goutte à goutte de mots à pleurer de beauté,

Des mots de larmes brûlantes de lave chaude

Qui coulent dans la poussière de ce qui n'est plus.

 

Il lui aurait donné bien davantage s'il avait su percevoir,

A quel point son cœur alourdi était affamé d'autre chose.

 

P. MILIQUE

24/03/2013

MORGANE

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MORGANE

 

Manifestement écrire à tout d'un vice car des mots naissent

un matériau formidable de mystère d'utilisation malaisée.

 

Oser s'y confronter est d'évidence déraisonnable mais, cependant,

je prends plaisir à le faire avec une légèreté sereine un brin désinvolte.

 

Rayons d'une incandescence illuminant une vie bien basse de plafond,

Gésine apaisante tel le chant subtil d'un murmure souffle de vie.

 

A voir le monde si laid, seul le merveilleux à le droit d'existence.

Il devient alors impératif de se comporter en éveilleur de rêves,

De se sustenter des bonnes vibrations émises par les autres

Et de semer des graines de poésie afin d'atteindre l'oasis espéré.

 

Nous savons que le bonheur ne pend qu'à des branches d'illusions,

Mais la réalité n'est-elle pas toujours ce que l'on fait d'elle ?

 

Et, même si le fier fleuve de la vie n'est que tumultes redoutables,

Il faut ne jamais oublier d'être par simple inquiétude du peut-être!

Ce serait là l'erreur fatale prompte à enfouir sous la cendre chaude....

 

P. MILIQUE

07/03/2013

MICHEL DEUTSCH, METEOROLOGIQUES

 

MICHEL DEUTSCH, METEOROLOGIQUES

 

Lu par Louis Arène

 

Tous les poèmes de cette semaine sont tirés du recueil Météorologiques de Michel Deutsch(Christian Bourgeois, 2002).

 

Michel Deutsch est né à Strasbourg. Écrivain, homme de théâtre, metteur en scène, poète, homme mystérieux, qui n’hésite pas à revisiter nos tragédies modernes avec courage. Il s’affronte aux questions qui ne cessent de nous hanter, l’histoire des radicalités, la violence tapie non éclaircie.

Pour France 3, il a réalisé « Alsace, terre étrangère » « Hôtel de l’esprit » et « Le voyage à Tübingen ». Son dernier livre s’appelle : « Germania, tragédie et état d’exception, une introduction à l’œuvre de Heiner Müller » (éditions Mamco, Genève 2012).

Lorsqu’on le croise dans Paris, sa présence forme un halo de légèreté et son sourire confiant presque timide inonde le trottoir. Il nous surprend et nous ravit lorsqu’il lève les yeux pour contempler les nuages. »

Hélène Bleskine

 

Extraits choisis par Hélène Bleskine

Prise de son, montage : Julien Doumenc et Pierre Henry

Réalisation : Michel Sidoroff

Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet

18/12/2012

LE TRICOT DU RÉEL

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LE TRICOT DU RÉEL

 

Soutenu par l’incandescence brute de son combat,

Il se laisse emporter par ce flot d'encre noire

Qui le maintient dans la permanence d'un état affecté.

 

Avec l'énergie de la rage, il évoque les conflits, les blessures

Ballotées au flux tourmenté de l'inéluctable

Jusqu'à cet endroit inconnu de haine et de mort.

 

Malgré une stratégie de détournement adaptée,

Se dresse alors avec force face à lui

La prégnance d'un constat dur, au goût amer.

 

Même une intimité falsifiée au plus profond

Ne saurait résister au décryptage subversif

D'un regard si intense et comme brûlant au tréfonds.

 

Lent processus de destruction continuelle

Au vif d'une conscience de soi volatile

Qui, en se détournant des chemins trop balisés,

Se condamne à une durable errance

Et menace d'engloutissement certain

Les émotions fatiguées d'un autre destin.

 

De fait, il semble tenir le discours d'un homme vaincu

Qui n'apparaît pas forcément être celui de la vérité.

 

Même au point d'accomplissement ultime

Porteur de l'implacable anéantissement qui guette,

La force de vie semble rester inépuisable,

Un peu comme s'il était le démiurge de sa propre vie,

Il s'offre l'accès à cet espace du dedans

Où sont ensevelis les gravats du passé

Qui pourtant ont vaillamment lutté

Contre l'irrésistible force de l'oubli.

 

Désormais, homme libre dans un monde déshumanisé,

Il tricote des morceaux de réel aux flamboyances de beauté.

 

P. MILIQUE

02/12/2012

CHANSON DE SIGNES

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CHANSON DE SIGNES

 

Des poèmes naissent de surprenantes esquisses

Dont l'approche n'est que frôlements amoureux.

 

En être de mots transi à l'imaginaire créateur,

Il s'octroie le plaisir d'agréables heures exaltées

A composer des textes tels des chansons de signes.

 

La main inspirée court et court encore

Aux incandescence poétiques turbulentes,

Grande exploratrice de ses méditations.

 

Alors, dans des accès d'ingénuité touchante,

Il s'offre, magnanime, des possibles sans fin

Aptes à débusquer l'essentiel à l'affut de la vérité.

 

P. MILIQUE

06/06/2012

BLANCHEUR EBLOUISSANTE

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Chamonix-Mont-Blanc, Haute-Savoie - Avril 2007

Cette photo est une oeuvre de © Francis Nozet

Il en reste bien sûr le propriétaire exclusif


 

BLANCHEUR EBLOUISSANTE

 

C'est dans l'incandescence de braises mal éteintes

Au gré des étourdissements indociles

D'une génération au bonheur encore utopique,

Que s'écrit une poésie qui devant rien ne s'esquive.

 

Dans l'énormité brûlante des choses enfin dites

Sont déposés des mots destinés à ne jamais s'effacer.

 

Il y a la profondeur enivrante et limpide

D'une blancheur éblouissante et presque excessive,

Qui, en une forme d'absolu, expose l’asséché de la vie.

 

Il s'agit-là d'une langue précise et imagée,

Tissée de très belles et rebelles réflexions.

 

Ce sont des phrases oui, qui font chavirer d'émotion!

 

P. MILIQUE