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15/06/2016

ÉCLABOUSSURES

au magma présent de l'écriture,

 

ÉCLABOUSSURES



Elle hurle en silence son mal-être du moment.
Pas a l'endroit correct, et pas au bon moment,
Elle l'affirme et souffre bien sûr de la situation.

Si elle savait comme il aimerait alléger son tourment
Pour la désencombrer de ces réminiscences floues
Qui se bousculent et se chevauchent au cœur d'une zone
De vie trop sommaire qui, amoindrissant sa perception,
Sa sensibilité à vif et son regard évasif, et la confrontent
Sans ménagement à l'inattention de tout éclairage vital.

Il cherche pour la soulager des mots qui se refusent à lui.
Peut-être y parviendra-t-il en écrivant à l'encre d'amour.
Il refuse qu'elle s'éprouve triste, il ne veut pas qu'elle pleure,
Qu'elle se retrouve les paupières froissées de trop de larmes.
Il veut effacer sa peine et faire sourire des roses à ses lèvres.

Elle est évidente comme le soleil, et rayonnante comme lui.
Elle est cette inespérée, résurgence cosmique et ruisselante
Qui éclabousse tout l'alentour de son éblouissante lumière
Et génère cet élan féerique qui les projette au-devant d'eux.

P. MILIQUE

27/02/2015

A FLEUR DE PLUME

au magma présent de l'écriture,

 

A FLEUR DE PLUME

Tôt le matin, une voix comme ensoleillée
Lui conte sa nuit de repos toute courte
Mais si fiévreuse car absorbée à parcourir
La nuée de bonheur qui les abrite désormais.

Elle était toute à sa joie d'avoir atteint à cette sorte
De clarté ensoleillée qui fait que les mots d'amour
Jusque-là prudes, font leur émergence à fleur de plume,
Soulagée presque de savoir illuminer ses pages d'écriture.

Si elle savait combien je brûle d'aller m'aboucher à ses mots!

P. MILIQUE

30/09/2014

CHALEUR PROTECTRICE 1

au magma présent de l'écriture,

 

CHALEUR PROTECTRICE

1

Dans la nuit basse d'un ciel mangeur d'étoiles, le temps
S'allège dans le silence d'une lourde neige qui soulage.

Dehors pleurent encore des larmes approximatives
Qui s'achèvent en d'improbables caresses de brume.

Une chaleur protectrice déploie sa suprême compagnie,
Tandis qu'au centre vif et tourmenté de l'insaisissable
S'assèche le reliquat d'âcres pensées intempestives
En une vive mise au supplice de doutes irrationnels.

A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

03/10/2013

POT DE DÉPART COLLÈGUE A DURÉE DÉTERMINÉE « LEUR GENTILLESSE ET LEUR BONNE HUMEUR»

 

Chers collègues, 
Chers amis,

      Ca se passe à ARTE comme partout ailleurs, j'imagine. Partout où on a la chance de travailler avec de la moquette au sol et des écrans plats. On arpente ces couloirs familiers en chantant le Morrissey qui convient au baryton extraverti, tout est comme d'habitude, sauf qu'un beau jour on ne reconnaît plus personne. Qui sont ces jeunes gens qui se croient chez eux ? On se frotte les verres : serait-ce déjà Noël ? A Noël les enfants des salariés envahissent l'entreprise. Un autocar les prend pour les mener aux clowns, laissant les employés nullipares déprimer en silence à la cafétéria. J'en profite pour m'élever contre la politique outrageusement familiale du comité d'entreprise. Je réclame pour les salariés célibataires une fiesta du même ordre, avec distribution de prophylactiques et de mdma. Bref, ces coiffures en cascade, ces tatoués de frais, ces grandes tiges inconnus passent ici sans nous voir. Ils répondent en vouvoyant et louvoient en nous voyant. Une seule chose console de leur impudence, ils ne durent pas. On apprend leur prénom à leur pot de départ,  devant un pâté en croûte et des bonbons. Cette semaine nous rendons hommage à cette jeunesse précaire, ces salariés jetables. Nous parlons du silence entre les images. Écoutons l'homme qui trompe la mort. Jetons dans un piano des objets contondants. Des sons, des blagues et un adieu.

POT DE DÉPART
  COLLÈGUE A DURÉE DÉTERMINÉE
« LEUR GENTILLESSE ET LEUR BONNE HUMEUR»

(1'26")


Dans toutes les entreprises c'est pareil. Le temps de retenir un prénom, on lui dit déjà au revoir devant un pâté en croûte et des bonbons haribo. Et on reçoit une lettre touchante de salarié précaire.


Enregistrement : 20 septembre 13
Idée : Silvain Gire
Voix : Cécile Cozzolino
Réalisation : Samuel Hirsch

28/07/2013

COMME UN HOMME

GALETS DANS LE TORRENT.jpg

 

COMME UN HOMME

 

Il s’est retrouvé assujetti à une douleur infinie,

De celle que l’intelligence seule ne peut soulager.

 

Caricature de la misère et de la déchirure,

Fragile et désemparé, il a refusé de toutes ses forces cette fatalité.

 

Et il a survécu à l’importance de ses blessures

Parce que, tout de suite, il a exclu de lui un lâcher-prise définitif.

 

L’hébergement de cette déchirante solitude d’avant la reprise d’équilibre

L’a propulsé en d’innombrables interrogations centrales

Qui l’ont incité à entreprendre une grande reconstruction générale,

Indispensable épreuve dans la nécessaire découverte du chemin

Qu’il lui faudra, l'impératif est là qui réclame, emprunter

Pour initier le retour progressif au monde des autres

Et l’installer, enfin, dans un quotidien qui lui offre consistance.

 

Désormais, il n’a plus à agir pour être comme un homme,

Parce qu’il sait que dans son retour à soi réussi, il en est un.

A nouveau.

 

P. MILIQUE

22/07/2013

L'IMPOSSIBLE DU RÊVE

EMPORTE PAR LE VENT.jpg

 

L'IMPOSSIBLE  DU  RÊVE

 

La tragédie douce-amère du pêché et la difficulté d'être

L'aidant à clamer sa non-appartenance à l'espèce humaine,

Il s'éprouve enfin soulagé de cette solitude imposée

Au cœur de la douleur, du vieillissement et de la maladie.

 

La confusion et le chaos règnent désormais en maîtres

Au refuge d'une mémoire qui subit la dureté du temps

Parce que trop confrontés à la désillusion et à la mort.

 

Malgré l'ultime mirage séduisant de rebonds de vie,

Fouetté à vif par de froides rafales de vent gris,

Il se recroqueville dans l’effacé d'une silhouette connue,

Trace d'ombre crayeuse crissant à l'infini du ciel.

 

Le cadeau possible d'un rêve se fait toujours trop attendre...

 

P.  MILIQUE

14/06/2013

CONCISIONS FRAGMENTAIRES 24

concision fragmentaire.jpg

 

Embarquement pour le rêve certes,
Mais comment, avec quels mots,
Espérer décrire l'indescriptible?


Comment exprimer l'éblouissement?
 
P. MILIQUE

03/11/2012

L'ANTI DANDY

POETE MAUDIT.jpeg

 

L'ANTI DANDY

 

Il subsiste au cœur de tout ça une différence importante

Avec le dandy funèbre au romantisme affiché,

Scripteur laborieux de lignes qui ralentissent d'elles-mêmes

Face à l'éventualité d'un quelconque mot choquant.

 

Lui qui n'improvise jamais que sur des idées fixes

Est heurté avec violence dans sa vision de l'écriture

Parce qu'il considère que le propos ainsi s'édulcore

Comme l'énergie créatrice s'essouffle vite dans le consensuel.

 

La violation délibérée des interdits en cours

Et l'adoption d'une certaine brutalité iconoclaste

Ne peuvent que soulager le poète de son mal-être

Dans l'utilisation libre et non négociable

De mots tabous, dérangeants et cracheurs de sang.

 

P. MILIQUE