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03/11/2012

L'ANTI DANDY

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L'ANTI DANDY

 

Il subsiste au cœur de tout ça une différence importante

Avec le dandy funèbre au romantisme affiché,

Scripteur laborieux de lignes qui ralentissent d'elles-mêmes

Face à l'éventualité d'un quelconque mot choquant.

 

Lui qui n'improvise jamais que sur des idées fixes

Est heurté avec violence dans sa vision de l'écriture

Parce qu'il considère que le propos ainsi s'édulcore

Comme l'énergie créatrice s'essouffle vite dans le consensuel.

 

La violation délibérée des interdits en cours

Et l'adoption d'une certaine brutalité iconoclaste

Ne peuvent que soulager le poète de son mal-être

Dans l'utilisation libre et non négociable

De mots tabous, dérangeants et cracheurs de sang.

 

P. MILIQUE

25/10/2012

CHARLY 14

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


 

CHARLY

14



(CHARLY)

 

--Dis-donc? Il ne t'a pas fallu longtemps avant d'afficher de nouveau ton affligeante attitude! Enfin quoi, c'est vraiment si compliqué ce que je te demande? Entends moi bien à la fin, moi je voudrais juste que ton comportement, dans l'infime de chaque instant, ne me parle que de joie! Du goût violent et imprescriptible de la joie! Ça n'est vraiment pas possible ça? Ça n'existe pas dans ton cinoche intérieur, c'est définitif? Tu sais quoi, je te plains! Ça oui, je te plains!....Ou alors ça fait trop populo, pas assez intello pour toi, c'est ça? Mais mon pauvre vieux, il n'est pas possible de passer ton temps à te gratter le nombril juste en écrivant que le ciel est noir, tu comprends? Cesse de nous halluciner la tête avec tes récurrentes, éternelles images noircies d'aussi violentes désespérances. C'est insupportable à la fin! Épuisant. Alors reprends toi s'il te plaît, et prend tes habitudes à contre-pied! Applique-toi à gommer de ta plume les terrifiants aspects du monde réel. Ne nous empêtre plus dans tes vieilles nostalgies éternellement ressassée. Y en a marre, tu comprends?
Crois moi, il reste toujours quelque part un coin de ciel bleu, même dans les âmes les plus ténébreuses comme la tienne j'en suis persuadé. Alors vas-y, lâche-toi, profite de la page en attente pour faire briller le soleil. Invente une vie jubilatoire zébrée de bouffées d’enthousiasmes délirants, de bonheurs étoilés et de tendresses gourmandes. Inutile de le faire pour nous! Il serait déjà tellement grand de le faire pour toi. Et merde pour les intellectuels délicats!
Sur ce, je vais me coucher, m'évader le temps d'un sommeil de ce jour beaucoup trop banal pour être excitant. Je vais retourner, moi tout seul, à ce que tu perdures à considérer  non sans un certain dédain, vers mes petits bonheurs minables à moi. Je ne suis pas inquiet, ils valent bien les tiens.
Allez, descend-moi de cette table s'il te plaît que je rejoigne mon refuge.
En m'excusant, une fois n'est pas coutume, pour cette longue, et peut-être inutilement agressive, diatribe. Informelle et inépuisable logorrhée. Mais tu sais comment sont les imbéciles: bavards jusqu'à la frénésie parfois. C'est même à ça qu'on les reconnaît. C'est tellement difficile à contenir la bêtise.
Merci encore et... Belle et douce nuit à toi.

(A Suivre...)

 

13/09/2012

SA VIE

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SA VIE

 

Sa vie :

C’est un ciel de malheurs

Habité de rêves fracassés et de confiance trahies,

Une succession ininterrompue de mouvements désordonnés et incohérents,

Une douteuse abstraction que l’on ne peut qu’effleurer

Jusqu’au vertige, jusqu’au silence,

Un échantillon capiteux qui offre l’amère saveur d’un décalage constant,

Une outrance peu recommandable qui porte en elle

L’évidence inévitable du conflit à venir,

Une indifférence sereine.

 

Il refuse cela.

Alors il s’invente un itinéraire singulier.

Il se veut esprit enragé, hanté, lunaire.

Débordant sans retenue d’une colère nécessaire, vitale,

Qui saura le détourner des forces obscures de cette cohérence-là.

Il rejette violemment les normes contraignantes et sécurisantes!

Il s’oblige aussi à débusquer en lui la part d’intolérance,

Et la vision contradictoire du monde,

Pour se tenir, toujours, sur la pointe acérée du paradoxe

 

Pour ne jamais être suspecté de complaisance

Qui n’existe parfois que dans la gravité et la mortification,

Il boîte de l’intérieur.

Il perçoit dans l’éclat d’une évidence jusqu’alors obscure

Cette vie qui s’organise lentement, pour, dans et contre le vide

N'être seulement troublée que par les coïncidences.

 

Il est des désespoirs qui restent à jamais secrets

Sauf à forcer la banquise compacte de la douleur.

Il y a cet accomplissement qui fait de la vie

Un chemin solitaire enrichi de silences...

.

Alors il s’esquive, le cœur modeste et lumineux,

Dans la belle brillance de ce soleil radieux d' Absolu

Générateur d'une tranquillité rassurante à son propre désordre.

 

P. MILIQUE

19/08/2012

MAGNIFICENCE FERTILE

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MAGNIFICENCE FERTILE

 

Tant d'amertume, de regrets et de ressentiments

L'ont projeté violemment dans le certain désenchanté

De son non-appartenance avérée au monde...

A cela, il doit inclure ses propres hermétismes

Qui, dans la fragilité têtue de souvenirs incertains,

Rejettent la secrète mécanique de l'existence.

 

Le choc émotionnel en état d'exacerbation

Ne provoque même pas de sentiment de peur

Face à l'absolu abandon qu'est l'impulsion du partir

Lorsque son sens aigu de l'anéanti justifié

N'est plus qu'une pleutre façon de se quitter

Pour aller, inquiet, au-devant son ombre,

Appelé par la manie de la mort inquiète

Qui émane, hagarde, de l'instant suspendu.

 

Amené à épeler les heures qui endiguent sa vision de l'universel,

Il cherche confusément à faire s'épouser l'écho et l'épars présents

Dans le chamboulement durable inhérent à l'ordre des choses.

 

Sur fond de vie enflammée, son centre de mémoire vive

Lui remémore cette incandescence essentielle

Qu'est la trace encore chaude d'un chant d'immanences

Qui, dans la beauté tremblante de l'après-coup,

Agite la richesse de la multitude de tous ces petits riens

Indispensables de communion avec l'exacte respiration

De la magnificence fertile et violente de ineffable Vie.

 

P. MILIQUE

07/08/2012

COMME UNE DÉFERLANTE

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COMME UNE DÉFERLANTE

 

Dans l'intimité et l'isolement que l'on se créé

Se cherche une sincérité et une violence qui fige.

 

La matière presque charnelle des mots

Compose une langue riche de sonorités

En harmonie rythmée de musicalité.

 

Ne pas interpréter le texte, mais le révéler.

Donner naissance comme par enchantement

A quelques rares et précieuses découvertes.

 

Et, en fin de souffle, proposée la déferlante

Entrevue dès la première impulsion

Au cœur de l'émotion primitive nourrie

Des silences bavards et de paroles pudiques.

 

P. MILIQUE

04/08/2012

VIOLENCE LATENTE

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VIOLENCE LATENTE

 

 

Si l'on s'autorise un tableau précis de la situation,

On ne peut exprimer avec plus de précise clarté

Ce qui hante son imaginaire dans la permanence

D'exemples vivants relatés à la plume d'exactitude.

 

L'une des fonctions première d'un système pernicieux

Est de prendre la juste mesure des risques encourus

En évitant avec habileté toute confrontation directe.

 

Il est fondé pourtant de ne tenir aucun compte d'un prédateur

Qui révèle à l'envi la logique nourrie de violence latente

D'un presque symbole débordant de lui jusqu'à l'insupportable

 

P. MILIQUE

23/07/2012

J'ACCUSE 22

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J'accuse l'Homme

De cette tolérance malsaine

Qui le soumet à survivre

Dans un univers dégradé,

Sordide, vulgaire et violent.

12/06/2012

VAINE ABSTRACTION

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VAINE ABSTRACTION

 

 

Il faut vraiment habiter l'étrangeté de l'obtus

 

Pour ne pas vouloir admettre

 

Que l'Homme ne peut vivre sans la nature.

 

La montagne est une grande ressource

 

Et les forêts un incomparable bien-être.

 

 

Lorsque les éclats de soleil se tapissent

 

Dans l'ombre dense et fraîche

 

Qui renouvelle sa vie d'un indispensable oxygène

 

En initiant l'amplitude de sa respiration,

 

L'homme ne peut faire abstraction du lieu dans lequel il vit.

 

 

Il s'éprouve alors comme un végétal auquel on coupe les racines

 

Lorsqu'il perçoit l'immonde, dans les hideux décombres

 

De la grande ville définitivement productrice de poisons,

 

Où tout ne sera plus jamais que violence industrielle

 

A l'insensé cruel du déchirement et de l'inéluctable.

 

 

P. MILIQUE

30/04/2012

AU SILLON DU SILENCE

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AU SILLON DU SILENCE

Entre ce qu'il imagine au départ déposer sur la page
Et le résultat final, s'impose le déclencheur
De toutes une coulée de brûlures échevelées.

Certaines observations reviennent, récurrentes,
En gouttes d'atmosphères lourdes et oppressantes ,
Et provoque cette importante dissension
Qui met tout en valeur dans l'entière acceptation
De cette violence entretenue par le cauchemar rémanent
D'un regard acéré qui se porte là où ça fait mal,
Où ça n'est pas joli. Là où parfois ça ment.

L'écriture alors est en état d'écoute et de recevoir
Qui glisse comme volupté sur fil de soie,
Sensible seulement au devenir d'une vie
Qui creuse son refuge au sillon du silence.

P.  MILIQUE

26/03/2012

INCOHERENCES PRIMITIVES

 

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INCOHERENCES PRIMITIVES

 

 

Dans l'expression d'une énergie universelle,

 

L'instinct et l'intuition se mêlent à l'appétit d'absolu,

 

Pour faire de ses états émotionnels une source infinie de créativité.

 

 

Cependant, dans sa capacité qui subsiste

 

A ressentir les incohérences primitives

 

De cette violence qui l'unit parfois à ce monde animal

 

Offrant de donner contour saillant à une réalité

 

Hantée d'ombres secrètes et silencieuses,

 

Il s’éprouve durement à la merci de sa vulnérabilité,

 

Dans l'assourdissante cacophonie de désirs et de peurs,

 

De désastres et de métamorphoses qui contient le mystère opaque

 

D'une mort déroutante jusqu'à l’irrévocable.


P. MILIQUE

26/02/2012

QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: LES MONSTRES

Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici .



Les MONSTRES


Ils n’auront épargné ni les fleurs de l’enfance
Ni les nuits de ferveur, ni les mois de piété …
Ni la douleur des hommes, des femmes sans défenses,
Les monstres dépourvus de toute humanité….

 

Les hordes de barbares répugnant d’insolence
Sans foi ni loi sévissent en toute impunité,
Ils ont pour seul langage celui de la violence
Passe droit préservant leur vile immunité…

 

D’où viennent ces fantômes de la mort, ces vampires,
Que le diable lui-même ne saurait parrainer ! ?
Toute cette haine qui les tient sous son empire
Dans quelle nauséabonde matrice est-elle née ?

Comment trouver les mots pour décrire ton supplice
Patrie mutilée de plaies inaltérables ?
La voie vers la lumière pavée de sacrifices
Est un chemin de croix qui semble interminable

05/02/2012

Jacques PREVERT

 

 

Jacques PREVERT déclame "CET AMOUR"

Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C'est le tien
C'est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n'a pas changé
Aussi vrai qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivant que l'été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l'écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.


Jacques PREVERT