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17/02/2014

MARIA GABRIELA LANSOL: LE JEU DE LA LIBERTE DE L'ÂME -- POÈME XXIII

 

MARIA GABRIELA LANSOL

 

POÈME XXIII

 

"NOUS REGARDONS..."

(Poème sans titre, il s'agit des premiers mots)

 

Lecture par VÉRONIQUE VELLA

Références:

in"Le jeu de la liberté de l’âme" deMaria Gabriela Llansol

Traduit du portugais par CRISTINA ISABEL DE MELO

© Pagine d’arte 2009

 

Poèmes choisis par Lorette Nobécourt

Prise de son : Djaisan Taouss

Montage: Anne-Laure Chanel

 

01/02/2014

AU PAYS DU BONHEUR 1

au magma présent de l'écriture,

 

AU PAYS DU BONHEUR

1

 

Et voilà qu’une année supplémentaire…

Un an de plus à perdre candeur naturelle,

Et identité floue en victime non consentante.

Un an de plus à explorer les couloirs obscurs

Et les affres d’une humanité peu conciliante.

Cocktail détonant aux effets incontrôlables.

 

Mais je te sais débordante de cette ténacité féminine

Qui au quotidien t’incite à congédier l’inutile latent,

A décanter le tout-venant présent de sa part d’essentiel,

Et à poursuivre de ton  assiduité les choses importantes

Qui font le sel de la vie, parce qu’en  leur intérieur

De quelques-unes d’entre elles sont tapies des merveilles.

Donc vas-y, hurle la rage qui te fouailles les entrailles,

Émancipe-toi jusqu’au plus doré de l’ultime vertige.

 

Femme unique, parfois rêveuse et romantique,

Tu es aussi spontanée et innervée de passions

Qui t’aident à occuper le vide de vision neuve

Et à exalter en ton tréfonds un appétit insatiable

Sur fond de frémissements aux ressacs d’infini

Pointant un nouvel absolu d’une radicale beauté.

(A SUIVRE...)


P. MILIQUE

04/12/2013

INSIDIEUSE ENNEMIE

au magma présent de l'écriture,

 

INSIDIEUSE  ENNEMIE

 

Se résigner à l'aventure pour se rapprocher de soi-même

Peut amener au vertige de l'identité qui trouble les esprits.

 

Dans un jeu de miroirs qui ne cède pourtant jamais

A l'illusion obstinée de la transparence à soi,

Se perçoit comme une zone inconnue et abandonnée

Dans les dédales insoupçonnés de sa propre intériorité.

 

S'élève alors le hasard de la conscience de ce qui est

Une folie dont chacun peut être amené à faire l'expérience.

Ennemie insidieuse d'une justesse souvent fulgurante

A éprouver. Irrépressible envol des sens sollicités

Au présage d'une répugnance morbide à mourir,

Dans l'impossible attente juste célébrée

De ce qu'il faut supposer de jours meilleurs.

 

P.  MILIQUE

22/11/2013

COMME UNE MANIERE D'EXISTER

ERRANCE OBSCURE.jpg

 

COMME UNE MANIÈRE D'EXISTER


La source et le fleuve de son théâtre secret
Se font ombre incertaine entre chaos et innocence
Dans la forme à donner à son silence brisé.

Les reflets de cette laideur qui le hante
Lui intime de creuser dans le noir à la recherche d'une issue.

D'autres errances obscures et solitaires
Qui traversent les fêlures de cette douleur
Habitent un inédit espace temps, hors du temps.

Alors l'ordre des choses, lesté de sensations intérieures
Cède, exténué, devant l'incomparable
D'une sorte d'extase mêlée d'éternité,
Qui défie le noir jusqu'à la transparence
D'une souffrance coquettement parée de lumière,
Comme une manière d'exister à l'imparfait.


P. MILIQUE

18/11/2013

AU BORD DE L’ULTIME

NEIGE.jpg 

Photo trouvée sur le site:

http://maboiteaimages.skynetblogs.be/ 

 

AU BORD DE L’ULTIME

 

Un homme seul marche, hagard dans la neige,

Vêtu de la seule nudité ostentatoire

D’un entier assujetti aux ténèbres initiatiques.

 

Juste à porter un regard éclairé sur le monde

Se conçoit le plus amer des constats

Issu d’un quelque chose d’assez retors et plutôt obscène.

 

Voyage étourdissant, menace aux marges diffuses,

A l’intérieur même d’une situation angoissante,

Le désastre est tel que, frappé d’un mal extrême

Générateur d’un processus au cœur bien froid,

Il devient indécent d’accéder aux méandres

De la conscience d’un être en pareilles souffrances.

 

Un homme seul marche, hagard dans la neige,

Vêtu de la seule nudité ostentatoire

D’un entier assujetti aux ténèbres initiatiques.

 

Au bord de l’ultime rupture enfin entrevue

D’une béance recherchée fondue dans la pensée

Se dessine sur ses lèvres l’esquisse étonnée d’un sourire.

 

 

P. MILIQUE

09/10/2013

BONHEUR URGENT

au magma present de l'ecriture

 

BONHEUR  URGENT

 

Il sait qu'elle se perd dans un voyage intérieur

Aux prolongements irrémédiables et privés.
Il sait qu'elle se brise et s'affaiblit dans d'interminables insomnies.

Parce qu'il y a un trop plein de tout.

Trop plein de souffrances, trop plein d'espérances déçues.

Alors chaque nuit la laisse meurtrie, ensanglantée du dedans.

Sa sensibilité extrême est une source de terribles douleurs. Inacceptables...


Bien sûr qu'elle émeut par sa fragilité.

Mais elle bouleverse aussi par la force qui est la sienne,

Dans sa recherche forcenée d'une oasis de douceur,

Au milieu des troubles et des tourments qui font le quotidien.

(A SUIVRE...) 


P. MILIQUE

 

22/09/2013

JE M'ACCUSE 25

JE M'ACCUSE.jpg

 

Je m'accuse

De ne pas utiliser l'intégralité

Des éléments susceptibles de faire écran

Aux images simiesques

De la mort et de la folie

Qui me tourmentent au-dedans

Et accompagnent mes dégringolades intérieures.

13/08/2013

L'HUMAIN ENRAYÉ

ciel sombre.jpg

 

L'HUMAIN  ENRAYÉ

 

Il arrive que l'être humain s'enraye

Comme l'on dirait d'un révolver.

Quelle en est la possible raison?

Est-ce à cause de l'aptitude manifeste

A remettre régulièrement en question

Ce qui paraît pourtant durement acquit?

 

Parfois existe l'aigu sentiment d'une vie flouée

Par la fuite sans fin d'illusions désabusées

Révélant de fait la tragique réalité

Dans le fil des jours qui s’amincit

Aux soupirs exténués d'un mal-être latent,

Ainsi que dans tout ce qui se vit

D'épouvantable dans la douleur et le rejet.

Inguérissables déchirures provoquées...

 

Il y a l'accablement à observer les forces décroître

Et créer, dans une tempête de sentiments

Exsudats amers et lucides tout à la fois,

De véritables fractures d'incompréhension.

Il y a, au cœur même de souvenirs inexpliqués,

Toute la chair d'une mémoire à cicatriser.

Il y a cet avenir au loin, non discernable,

Ou alors sous la forme d'un futur incertain,

Singulièrement velléitaire dirait-on parfois.

 

Tout cela assombrit le ciel de l'instant,

Le fait perplexe, orageux et pessimiste.

Et l'on se retrouve personnage en marge,

En quête d'amour, en quête de sens.

 

Par bonheur il existe, presque toujours,

Une sorte d'accalmie d'après bourrasques,

Victoire à l'éclat éphémère peut-être, mais réelle,

Sur les conflits intérieurs, sur l'ombre et le chaos.

 

Dès lors, il ne reste plus qu'à s'ensonger profond

Dans le voyage utile de chimères discordantes.

 

P.  MILIQUE

23/03/2013

L'HARMONIE DU MONDE

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L'HARMONIE DU MONDE

 

L'excès du savoir érudit de maîtrise

Rend les choses quelquefois bien difficiles.

 

L'homme se transforme en un être compact

Face aux vives pulsions noires de l'horrible vie.

Mais l'acuité hors norme de son regard intérieur

L'ouvre au soleil nostalgique d'un certain humanisme.

 

Cela ne relève pas de l'explication, plutôt de l'énigme !

Au centre d'une existence, comme confusément désaccordée,

Une forme supérieure d'intuition et de perception

Lui permet, dans un éclat de dépouillement sublime

D'approcher, au plus radiant de la clarté nocturne,

De cet état plus heureux qui redonne harmonie au monde.

 

P. MILIQUE

28/10/2012

CHARLY 16

PHOTO CHARLY.jpeg

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


 

CHARLY

16


Il escalade prestement sa caisse par le côté qu'il préfère. Enfin, je présume, puisqu'il s'agit toujours du même, allez donc savoir pourquoi! Encore une bien belle agilité pour son âge le bougre. Il faut dire qu'il fait si fréquemment le mur que cet effort lui est devenu quasi symbolique.

Il se dirige, toujours sans m'adresser le moindre regard, vers la grosse boule de coton hydrophile qui lui fait office de maison. Un must pour lui, le coton: top confort architectural dit-il. Et pourquoi pas après tout....
A l'intérieur de ce douillet volume, c'est hyper organisé. Je le sais parce que, pas peu fier de l'ordonnancement auquel il a apporté un soin tout particulier, il n'a de cesse de m'en faire l'article. Il y a la chambre à coucher bien sûr, une salle de séjour qui lui sert de lieu de méditation diurne, et puis aussi, mais peut-être faut-il dire surtout, le cellier. Il s'agit pour lui du lieu de stockage de tout ce qui peut se consommer sous quelque forme que ce soit. Que ce soit pour maintenant ou pour plus tard. On ne sait jamais ce qui peut arriver ni comment les choses peuvent évoluer!

Indispensable zone de stockage donc, et on comprend pourquoi.

(A Suivre...)