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26/11/2016

LA MUSIQUE 1

au magma présent de l'écriture,

 

LA MUSIQUE

1



La musique apporte nécessairement des émotions.
Elle est voie privilégiée en direction d'une cohésion
Que arpente celles, plus diverses, de l'imaginaire.

Elle peut n'être qu'une atmosphère sonore,
Idéalisant une douce uniformité à la cadence
Lente et musicale. Envoûtante aussi parfois.
Ou bien n'envelopper, dans d'arachnéennes richesses
Esthétiques, aux nuances célestes purement éthérées.

Elle peut exploser d'audaces intelligentes ou encore,
En une insidieuse mystification, se révéler bien trop
Harmonieuse pour apparaître réellement naturelle,
Et s'abîmer dans une éternité baroque
En devenant binairement incantatoire.

Je sais vivre au gré de ses compositions énigmatiques,
Fascinantes contextures à la ligne mélodique agencée.
Que faire d'autre à l'écoute d'un chant aussi musical?
Virtuosité confondante à en quêter la subtile fugacité.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

23/11/2016

GÂTEAU DE SOLEIL

au magma présent de l'écriture,

 

GÂTEAU DE SOLEIL



Ce sont d'inépuisables évidences
Qu'il n'est pas utile de formuler.
C'est ainsi que les mot perdurent,
Opiniâtres, allant jusqu'à s'anéantir
Dans l'abîme lancinant des non-dits.

L'état d'évanescence en cours chez certains êtres,
Faite d'émouvante naïveté et de candeur ravageuse,
Provoque certaines turbulences d'une force inouïe,
Jusqu'à leur infliger des stigmates d'une puissance
Authentique, aussi étrange qu'intime et inattendue.


Il est alors une observation qui s'impose à l'immédiat:
Quand l'essentiel vient à manquer, il devint écrasant
Et infiniment douloureux de désapprendre le présent!

En dépit de l'éblouissement absolu induit par les souvenirs,
Il faut mettre beaucoup de détermination à se rappeler
Ces temps tenus au-delà du comblé, d'une justesse méritée,
Tels une existence circulaire et pleine, à la puissance ailée,
Une sorte de gâteau de soleil à l'enluminure somptueuse.

A partir de là, chaque infime de l'instant se fera enchanteur.
Forcément enchanteur!


P. MILIQUE

02/07/2016

QUELQUES MOTS DANS UN SOUFFLE 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

QUELQUES MOTS DANS UN SOUFFLE
2

 

Quelques mots dans un souffle,
Parce qu'il faut bien résister le temps du désastre
Bâtir une existence qui ne parte pas en lambeaux
En éveillant les fantômes d'une plus authentique,
Celle qui ne cède pas devant le poids des habitudes.
Et, purgé de ses insatisfaisantes obsessions, au sortir
D'interminables parties de cache-cache avec soi-même,
Parvenir, l'espace d'un instant, parier sur l'impossible.

Elle et Lui jettent loin devant eux des flèches de lumière.
Symphonie débridée de scintillements éperdus célébrant
Dans l'opacité invisible du temps, la brièveté de l'éternel.
Étincelles semées dans les strates de notre éternel présent.

Un jour, plus tard, lorsqu'il chutera à nouveau
Dans un abîme de silence au gré d'un rendez-vous
Supplémentaire avec lui-même, quand sera venue
L'heure de retourner les poches de sa mémoire,
Sachez qu'il prendra toujours autant de plaisir
A écrire lucide et à apprécier l'exacte évidence
Du bonheur fascinant qui est résolument le sien
Quand un jour moyen éclot.

(FIN)

 

P. MILIQUE

25/05/2016

T'APPROCHES PAS DU FEU 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

T'APPROCHES PAS DU FEU

2

C'est ainsi qu'auprès de toi naîtra sa légitimité
D'homme exclusif préposé à te maintenir en vie.
Tourmentée auprès de lui, tu partiras en dérive
Sur le chaos d'une souffrance qui submerge tout,
Jetant ton cœur en sang dans les entrailles fétides
De, l'insatiable blessure de tes questions multiples.

N'oublie jamais cela:
T'approches pas du feu
Tu vas t'abîmer les yeux
Plus t'es loin du brasier
Mieux tu vois le danger.

Et voilà qu'elle dit les douleurs enflammées
De ce qui est, qui n'aurait jamais dû exister,
Que, c'est sûr maintenant, elle regrette déjà.

(FIN)


P. MILIQUE

24/05/2016

T'APPROCHES PAS DU FEU 1

au magma présent de l'écriture,

 

T'APPROCHES PAS DU FEU

1



Et voilà qu'elle dit les douleurs enflammées
De ce qui est, qui n'aurait jamais dû exister,
Et dont il est à parier qu'elle le déplore déjà.

Pourtant, il se peut que l'on paraisse tous
Astreint à la même dictature de l'ingérable.

Car c'est en quelque sorte irrémissible acéré
De ce qui est proposé en fragments émancipés
A tous ceux qui ont faim de cet Amour différent
Qu'ils savent en attente depuis l'éternel originel.

Toi, tu possèdes un Ami qui t'exalte la vie!
Peut-on imaginer plus précieuse aubaine?

T'approches pas du feu
Tu vas t'abîmer les yeux
Plus t'es loin du brasier
Mieux tu vois le danger.


Ces mots-là sont de ceux qui ne peuvent s'exprimer
Que dans la relation privilégiée avec un Ami proche.
Il saura s'appliquer à ne jamais émouvoir
Et se dégager d'une objectivité encombrante.
Sa présence sera de s'attacher à ne prononcer
Que des mots de vérité: ceux de l'homme vrai.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

27/05/2015

ARCHAÏSMES ET PRIVILÈGES 3

PAYSAGE.jpg

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

 

ARCHAÏSMES ET PRIVILÈGES

3

Au cœur de l'existence, il est possible de tout nier sauf la négation!
Dans ce contexte singulier provoqué par l'actualité de l'époque, il est nécessaire de remettre certain vestiges à jour.

S'attacher à en dévoiler progressivement les motifs, peut-être pas supérieurs, mais à tout le moins autre.
Ceux-ci objectivant un sens global, ils rendront compte de la vérité d'un monde nouveau peut-être craint, mais en tout cas voulu.

Il ne sert à rien de tenter de dénoncer des responsabilités par ailleurs très adroitement diluées.

De plus, nul n'a le goût de l'abîme. Une fois perdue la totalité des illusions il reste, sans bien sûr ni se démettre ni se trahir dans une vive opposition, à dire non à l'anéantissement programmé.
S'ensuivent les actions simultanées de compagnons d'infortune qui, à l'aide de l'explosif surpuissant que peut représenter une gerbe d'actes aussi insolents que subversifs, se refusent de tous leurs viscères à faire le mort pour accéder enfin à la vie.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

23/03/2014

ONDE DE CHOCS

DEUIL.jpg

 

ONDE DE CHOCS

 

Dans le silence tumultueux des nuits sans étoiles, je reste inconsolable. Ce noir d’encre flamboie dans le vide de ton absence. Je ne supporte plus cette douleur qui n’est autre que l’extraordinaire souffrance d’être encore au monde, incroyablement seul avec moi-même. Comment, dans ces espaces désormais couleur de sang, me battre contre ce vide? Il m’est résolument impossible de lutter contre cela.

Mes yeux se mouillent de larmes abondantes. Effroi, horreur, dégoût et haine de moi pour t’avoir laissé prendre la direction trop connue et disparaître dans le gouffre de la nuit sans faire de bruit, sans laisser de trace, en t’excusant presque de n’avoir plus l’énergie de te cabrer, de te raccrocher aux aspérités lisses de ce qui n’était déjà plus depuis si longtemps qu’un brouillon de vie aux échos mille fois répercutés, résonnant dans cette seule issue que tu savais parfaitement n’être qu’une impasse.

Comme transparent à moi-même je t’ai vu t’enfoncer lentement dans la nuit des choses, te précipiter vers l’obscurité non pas tourmenté et ténébreux, mais avec la beauté divine d’un oiseau prenant son envol. Et l’impossible a mis ses habits de vrai.

L’onde choc se propage. Je me retrouve seul, désemparé face au tumulte, avec cet douleur considérable qui ne me quitte plus, enfermé dans un paroxysme de souffrance.

Parce que je sais ce qu’a été ta vie, les éléments déchaînés s’entrechoquent de toutes parts et vomissent leurs viscères en autant d’éprouvantes questions.

Pourquoi une vie si petite, encombrée de choses intolérables et d’humiliations constantes?

Pourquoi tous ces vides et ces peurs?

Pourquoi le fatras pauvre du quotidien?

Pourquoi toutes ces eaux amères, ces vagues en furie?

Comment aurais-tu pu ne pas être abîmé par la vie alors qu’elle ne se présentait à toi que sous ses aspects les plus sombres, les plus abjects, les plus injustes?

Je le dis: la vie s’est couverte de honte à faire de toi un être fragilisé, une proie bien facile pour la camarde aux aguets qui a jouit de sa réussite à te faire trébucher lourdement dans le silence et la poussière ultime.

Comment définir cet innommable immanquablement lié à ton absence qui résonne d’un vide sidéral?

Comment de soumettre l’impuissance des mots à dire le réel?

Il y a cette tempête qui tourmente mon tréfonds.

J’ai dans la tête comme un noyau calciné, dur, noir, définitivement impénétrable.

Cette douleur-là, qui est la douleur de vivre, m’enveloppe d’un essaim de tristesse indicible. Il s’instille en moi le goût amer du fiel. Rien ne saura jamais apaiser les éléments déchaînés. Je vis la traversée de cet enfer où brûle en permanence le feu inaltérable de ton absence. Lugubre et morbide incendie.

Alors, face aux ténèbres enflammées, j’entre en révolte contre cette vie masquée qui se fait l’antichambre de la mort en rendant anonyme le destin essentiel de chacun. La vie, comme un décor de théâtre qui peut s’écrouler à tout moment!

Mon existence bouleversée a basculé, attirée par le vide dans ce lac de désespoir qu’est l’inéluctable de l’absence, la perte définitive de l’être cher.

Si tu savais l’intensité des remords qui m’accablent.

Je n’ai pas pu t’arracher à l’impasse. Je n’ai pas su te dire tout mon amour et – je le sais maintenant -- je suis passé à côté de l’essentiel.

Parfois je cherchais ton regard et lorsque, cela arrivait parfois, je le trouvais, je détournais le visage par pudeur, par respect. S’installait alors un froid brutal qui, à l’infime de chaque instant, me glace encore le sang.

Aujourd’hui, aux limites de ce bout de vie qui me reste, il est trop tard et je le sais. Je sais aussi combien, au cœur de cet infiniment désert qu’est le monde sans toi, j’appréhende de chacune de mes fibres le temps à venir.

Saura-t-on un jour dire, dans les mots tus, dans le silence de certains autres, l’immensité de la douleur d’un fils qui, pour l’éternité, n’a jamais su qu’effleurer le cœur de son Père.

 

P. MILIQUE

23/02/2014

RÊVES EN BLEU

BLEU 1.jpg

 

RÊVES EN BLEU

 

Certes la vie est une illusion,

Une succession d’instants fragiles et brefs

Qui s’évanouissent dans l’instant suivant.

Elle est essentiel désenchantement,

Machine à broyer le temps imparti.

 

Et c’est l’indifférence qui s’installe insidieusement

Nous obligeant à tourner encore et encore

Dans une nuit où on ne trouve jamais aucun confort.

Nous allons à l’encontre du silence protecteur

Et interrogeons l’abîme du regard

Dans la crainte montante du toujours pire.

 

Il faut refuser cela.

Parce que la fuite ne peut être qu’illusoire!

 

Nous souffrons d’une pénurie de rêve et de poésie

Parce que ce monde en est tristement dépourvu.

Alors, il est impératif de ne plus subir

Et d’inventer avec application une autre réalité

Dans la richesse des émotions qu’il faudra bien réapprendre à partager

Et dans le regard des autres qui forcément s’ouvrira.

Comme s’ouvre la vie proposant aux âmes en attente

De se jeter avec gourmandise dans la multiplicité des intensités possibles.

 

Retrouvons nos étonnements d’enfant!

Mettons du bleu sur nos rêves!

Pour avoir enfin le cœur gros de bonheur et s’endormir pour une fois

Comme un bienheureux dans les bras de ses énigmes.

 

P. MILIQUE

18/04/2013

A L'INFINITIF

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A L'INFINITIF

 

Rester cette fois encore à l'écoute de la nuit qui tombe

Flâner indécis, en marche pour l'insaisissable

Tenter de se soustraire à la brutalité du monde.

 

Se délecter avec grâce d'un espoir insensé

Irradier d'éclat maximum les noires interrogations

Arpenter des territoires aussi charnels qu'invisibles.

 

Se dresser avec fierté contre l'adversité dominante

Modifier le cours vertigineux de la passion

Déchiffrer les ténèbres jusqu'à la démesure.

 

Explorer les ombres glissantes d'invisibles intérieurs

Fragmenter les rêves trop souvent réducteurs

Regretter l'ingratitude génératrice d'espoir déchu.

 

Perturber avec sérénité la trop parfaite harmonie

Saigner sans bruit à l'intérieur pour ne pas être vu

Se reconnaître dans l'instantané malgré l'obscurité.

 

S'abolir dans la conscience d'une chape d'amertume

Avoir le sentiment poignant d'une présence illusoire

Dériver prostré sur un lac d'étranges sensations.

 

Obéir avec complicité aux vifs tourbillons intérieurs

Partager le mal-être puissant des forces obscures

Neutraliser les contraires d'actions disparates.

 

 

 

Détester la beauté surtout quand elle est tapageuse

Estomper les lieux prétentieux aux apparences fuyantes

Traverser la démesure ravageuse du sublime en cours.

 

Aimer les tourments et les fiévreuses envolées émotionnelles

Disperser les lignes de rupture au-delà des zones lointaines

Mettre en évidence la présence potentielle des possibles.

 

Se désespérer au quotidien d'une solitude exacerbée

Être dans l'espace-temps de ses propres déchirements

Avoir l'illumination de fulgurances surréalistes.

 

Se faire voler l'intense de la vie par coupable inattention

Proférer avec détachement de misérables mensonges

Respirer avec une précaution enrichie de pudeurs.

 

Faire une troublante rencontre au seuil d'un bel horizon

Chercher d'instinct la douceur dans un tendre souvenir

Se sentir apaisé par l'impétueux flux des eaux troubles.

 

Avoir des exigences démesurées à la jonction de l'âme

Faire passer la vie dans des mots liés au fil du désir

Écrire pêle-mêle des mots pour ne pas perdre pied.

 

Se préserver des effets pervers d'une mémoire oublieuse

Maintenir l'ombre de l'absent dans l'ombre de l'absence

Observer enfin. que les morts aimés ne meurent jamais.

 

Comment peut-on échapper à la pesanteur du dire ?
A la rugosité dérangeante de propos sans-gêne ?

Avec beaucoup d'inconscience, j'ai ouvert l'armoire des mots

Pour en disposer avec humilité dans cet approximatif jeté !

 

Je les entends sur la page qui s'abiment déjà,

Qui crissent sous la danse de semelles agressives

Qui croisent au plus près d'une ombre défaillante :

Celle, obsédante, du miracle précaire de l'écriture.

 

P. MILIQUE