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19/07/2013

JE DENONCE 33

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Je dénonce les Hommes

De se faire systématiquement

Plus vieux qu'ils ne sont,

De s'offrir à la mémoire

Des autres

En se proclamant

De ce qu'ils n'ont jamais été.

16/07/2013

ABDELLATIF LAÂBI: « JE N'AI JAMAIS CESSE DE MARCHER"

 

ABDELLATIF LAÂBI

« JE N'AI JAMAIS CESSE DE MARCHER"

Lu par Thierry HANCISSE


Abdellatif Laâbi est né en 1942 à Fès (Maroc). Entrée à l’école franco-musulmane. Il découvre pêle-mêle la lecture, la langue française, la condition de petit colonisé. Au sortir de l’école, sur les placettes où les conteurs l’ouvrent au territoire de l’imaginaire, il contemple les paysages urbains et humains, y forge sa sensibilité. A l’indépendance, en 1956, il a quatorze ans. Il fonde en 1966 la revue Souffles qui jouera un rôle considérable dans le renouvellement culturel au Maghreb. Si la revue s’annonce comme poétique et l’est exclusivement dans son premier numéro, ce n’est pas un hasard. « La poésie est le vrai laboratoire de la littérature. » Dès le numéro 2, les horizons s’élargissent : questionnement sur la culture, quelle que soit sa forme d’expression, puis peu à peu sur les problèmes sociaux et économiques qui sont le lot de la société marocaine sous le régime d’injustice et de corruption qui l’accable. Son combat pour la liberté lui vaut d'être emprisonné en 1972, date d’écriture et de publication de l’arbre de fer fleurit. Il sort de prison en 1980 et s'exile en France en 1985.

Tous les textes sont des pages arrachées du recueil de poèmes en prose L’arbre de fer fleurit, (1972) aux éditions Pierre Jean Oswald

23/06/2013

QUE FAISONS-NOUS?

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QUE  FAISONS-NOUS?

 

Que faisons-nous sinon déchirer les silences

De cette vie avec trop d'indécence?

 

Il y a ce trop de présence chez certains êtres

Dont les yeux ont fondu au passage,

Un bonheur désespéré en route pour le saut dans le vide

D'une folie tranquille peuplée de fourmillements,

Creusant,jour après jour, l'unique de la ressemblance.

 

Que faisons-nous sinon déchirer les silences

De cette vie hautaine jusqu’à l'indécence?

 

S'acharner à restaurer, au gré d'infinies maladresses,

Tout un réseau complexe de glissements subtils,

Avant qu'il ne prenne la forme définitive

D'une interminable chute en spirale

Dans le spectaculaire revendiqué

Et démonstratif de l'ultime démonstration.

 

Que faisons-nous sinon déchirer les silences

De cette vie hautaine jusqu’à l'indécence?

 

Mener au renoncement d'un voyage impossible

Dont on peut croire à chaque instant qu'il peut se briser

Dans le fatras tumultueux de l'autre versant dévalé,

Insatisfait de l'irréparable sort destiné à l'humain

Tout au long d'une histoire tronquée en trompe-l’œil.

 

Dans l'éphémère douloureux de ces nuits implorées

A fixer le regard de la lune au plus vif du cœur,

Que faisons-nous sinon déchirer les silences

De cette vie hautaine jusqu’à l'indécence?

 

P.  MILIQUE

21/06/2013

UNIVERS DE CAUCHEMARS

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UNIVERS  DE  CAUCHEMARS

 

Le passé et le présent se mêlent en un univers de cauchemars

Ouvrant des gouffres insondables et gigantesques de noirceurs

En ce théâtre de l'intime qui frôle ces abîmes railleurs

Où la folie et la mort guettent les humains égarés.

 

Au cœur de ce combat paradoxal dans lequel il se débat

S'exaspère une impatiente séquence aiguisée au plus terrible

Quand la solitude et la peur deviennent insupportables.

 

Alors il sent bien qu'il s'enfonce a l'embrasé profond de sa tragédie,

Identifiant soudain la nécessité vive de veines excédées à ouvrir...

 

P.  MILIQUE

06/06/2013

NOCES FLAMBOYANTES

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NOCES FLAMBOYANTES

 

L'amour gardera longtemps encore

Le secret bien gardé de son alchimie.

Il trébuchera toujours si l'on ne sait endiguer

La lente corrosion des certitudes humaines.

 

Il demande d'évidence une vigilance de tous les instants

Et nous devons faire face à l'inaltérable complexité des choses,

Tant les drames naissent de nos difficultés à nous exprimer.

 

Reflets de toutes ces ombres comme obstacle à la transparence.

Et quand nous parvenons, par exception, à clarifier notre pensée,

Ça n'est qu'après avoir mené grande lutte pour mieux la formuler.

 

En cela, nous nous abîmons au brasier inefficace de l'affrontement

Dans la plainte d'un manque de tendresse, d'une réticence charnelle

Ou pire encore, dans l'épaisseur grise de silences mortifères à l'affut.

 

Il est tellement plus difficile de s'aimer dans la beauté

Que de s'ignorer dans l'écho névrotique de la laideur.

 

S'impose dès lors le moment où il devient sage de s'attacher

A oublier les épisodes douloureux de nos histoires particulières.

Celui aussi d'emprunter à contre-sens le chemin de soleil connu

Dans les trace somptueuses d'un amour exalté aux ailes de lumière,

En une lente progression apaisée au cœur d'un marginal silencieux.

 

P. MILIQUE

 

18/03/2013

CONFLIT COSMIQUE

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CONFLIT COSMIQUE

 

Point de départ d'un mouvement décisif,

Le grand conflit cosmique des délires du cœur

Ouvre un dialogue insensé de l'amour avec la mort

Jusque-là contenue dans l'ombre d'une vie endormie.

 

L'étrange contradiction des appétits humains

Multiplie les plaintes d'une déraison admise

Dans l'abrupte présence au bord d'un déséquilibre

Qui, dans les délices flagrants de paysages obscurs,

Offre un sens nouveau au cadre spatio-temporel

Et entraîne l'esprit sur le chemin rieur de la rédemption.

 

P. MILIQUE

14/02/2013

JE DENONCE 28

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Je dénonce les Hommes,

Ceux qui règnent

Sur une totalité impersonnelle,

D'exiger

L'impossible comparaison des incomparables,

Alors que la seule exigence recevable

Ne devrait toujours concerner

Que l'équité et l'égalité entre tous.

16/01/2013

SE RENCONTRER ENCORE 6

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


SE RENCONTRER ENCORE

6


Elle est restée muette. Et la crispation de sa mâchoire laissait à deviner que, derrière ses lunettes, son regard lançait des flèches lourdes d'hostilité à la vue de cet inconnu à qui elle n'avait rien demandé et qui avait cependant l'outrecuidance de franchir le périmètre de sécurité qu'elle avait escompté mettre entre elle et les humains. Tous les humains.
«Vous pouvez me répondre vous savez! M'adresser la parole même. Parce que votre silence là, sûrement justifié, en tout cas pas normal, il ne vous protègera de rien. J'allais dire... bien au contraire! Pire même, il laisse à imaginer des choses épouvantables, des secrets inouïs. Allez, pour quelques minutes, rien que quelques brèves minutes, vous pouvez bien vous laisser aller à me considérer comme un allier, non? Ça ne vous engage tout de même pas à grand chose ça! En tous les cas, dans l'état où vous êtes, vous avez bien les moyens de ce risque-là! Pourquoi vous arroger l'exclusivité de votre malaise, de votre désarroi? Partagez bon sang! N'ayez pas cet orgueil fou de décourager les initiatives bienveillantes, je vous prie. Elles ne sont pas si nombreuses ne trouvez-vous pas?»

 

«Laissez-moi s'il vous plaît!»

 

Le son de sa voix au modulé atone m'était parvenu dans un murmure feutré aux frontières de l'audible.

(A SUIVRE...)

 

04/12/2012

UNIVERS DE CAUCHEMARS

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UNIVERS DE CAUCHEMARS

 

 

Le passé et le présent se mêlent en un univers de cauchemars

Ouvrant des gouffres insondables gigantesques de noirceurs

En ce théâtre de l'intime qui frôle de sombres abîmes railleurs

Où la folie et la mort guettent tout sourire les humains égarés.

 

Dans ce combat paradoxal au cœur duquel il se débat

S'exaspère une longue séquence aiguisée au plus terrible

Quand la solitude et la peur deviennent insupportables.

 

Alors il sent bien qu'il s'enfonce au charnu profond de sa tragédie,

Identifiant soudain la nécessité pressante de veines à ouvrir...

 

P. MILIQUE

23/11/2012

RAGE FROIDE

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RAGE FROIDE

 

Cela n’a rien de préparé ni de convenu,

C’est juste le tressaillement complice

D’une vie qui n’est que très rarement

Brodée au fil d’or d’un artiste talentueux.

 

L’ignominie boueuse de certains humains

Initie le possible abcès d’une rage douloureuse

Qui excite le sentiment vif de n’avoir rien à perdre.

 

P. MILIQUE

01/09/2012

JE ME REPROCHE 23

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Je me reproche

D'être trop incapable

De me contenter de souvenirs

Merveilleusement simples et humains,

Et de ne vivre que d'aspirations

Objectivement antagonistes

Et pourtant indissolublement liées.

17/03/2012

ORGUEILLEUSES RACLURES

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ORGUEILLEUSES RACLURES

 

 

C’est dans le quartier glauque des paumés de l’instant,

Des camés aux regards flous et dérangeants

Et des humiliés qui le sont de tout temps,

Que se soulève la lame de fond d’une noire tristesse.

 

Cependant, c’est dans les orgueilleuses raclures

De cet improbable grouillement humain

Qu'à chaque instant se cueille la fleur lumineuse

Et délicate, qui fait ouvertement l’amour à la planète émotion.

 

 

P. MILIQUE