26/07/2013
LA BOÎTE A LETTRES: Romain GARY "A CHRISTEL"
LA BOÎTE A LETTRES
Romain GARY
"A CHRISTEL"
(© Musée des Lettres et Manuscrits)
Nice 14 IV 38
Ma petite fille, douce, mauvaise, bonne, unique...
Je me sens si affreusement triste et seul, que ta lettre, au lieu de m'égayer, m'a fait presque mal, m'a rendu plus triste encore et j'ai envie de pleurer comme un idiot. Si seulement je pouvais savoir que tu es à moi, à moi seul, à moi, rien qu'à moi, des pieds à la tête, de tout ton corps que je vois, comme si tu étais là couchée prés de moi, comme si je le caressais encore, partout, fillette, partout, de mes lèvres, de mes dents, de mes doigts...
Christel, dix jours sont passés depuis que tu es partie et maintenant, peut-être, tu sais mieux tu vois mieux si vraiment tu es à moi, à moi seul, comprends-tu, si toi et moi, c'est vraiment ça ou si seulement, c'était autre chose...
Je sais que tu es égoïste et que tu m'aimes dans la mesure ou ça te fait plaisir, mais je voudrais savoir si c'est quelque chose de plus fort que toi, si tu peux, vraiment, tout quitter pour être à moi, ou s’il s’agit seulement de ce genre d’amour dérisoire et charmant auquel " il est agréable de céder de temps à autre" comme Goethe ne l’a pas écrit.
C'est très beau, Christel, le chocolat de luxe et avec moi, je le crains, il y aura fort peu de chocolat, fillette, et encore moins de luxe...
Christel, souviens-toi que les choses au monde que je respecte le plus sont l'honneur et la droiture, souviens toi que si je t'aime comme femme c'est aussi parce que je t'aime comme homme et qu'un de nos deux amours n'ira, jamais, pour moi, sans l'autre... Il est très difficile d'être un homme. Mais s'il y a quelque chose qui compte, dans la vie, s'il y a quelque chose de vraiment sacré, c'est ça : être un homme. C'est dans la mesure où tu le seras, où que tu t'efforceras de l'être (car c'est peut-être impossible) que tu seras toujours toute proche de, moi, même si des milliers de kilomètres nous séparent, c'est par cette volonté dure d'arriver à être un homme que tu seras toujours au sens le plus beau de ce mot, ma femme ...J'ai peur, Christel, que tu ne comprendras pas ces quelques mots qui ont pour moi une si grande importance. J'ai peur, aussi, que ces mots soient impossibles à comprendre, en ce moment, à Vienne...
Si je te les écris, c'est parce-que, désespérément, je cherche quelque chose qui pourrait te rapprocher de moi... Et rien, jamais, ni le mariage, ni l'amour ni les enfants ne te rapprocheront de moi plus que ça : l'effort d'être un homme. C'est par cet effort, par cette volonté dure, par cette aspiration à la dignité humaine, à la condition humaine, que ton sang, Christel, sera dans mon sang, ta pensée dans ma pensée, et ta main fillette, dans ma main. Il y a peut-être trop de grandes lettres, trop de majuscules, dans ce que je te dis là. Mais ce ne sont pas des grandes lettres, des grands mots : ce sont, de grands sentiments et il ne faut pas avoir honte. Et puis, nous sommes seuls, en ce moment, toi et moi, personne ne nous écoute, nous pouvons parler tranquillement. Il y a bien cette horrible musique... mais je te parlerai dans l'oreille... comme ça... Il faut vivre pour cela, Christel.
Il faut travailler, lutter pour cela. Il faut aimer pour cela. Je dis « aimer » et non pas « faire l'amour ». Je voudrais être cet amour et que cet amour pour moi t'aide dans l'effort. Mais peut-être trouveras-tu un autre homme, qui t'aide mieux, plus que moi. J'en serais heureux... quoique malheureux... En tout cas, Christel, n'oublie jamais cela : rejette loin de toi l'amour qui n'enrichit pas, qui ne t'aide pas à être, à devenir homme. Je serais tellement heureux si je pouvais t'aider ! Mais il faut d'abord voir clair en toi même. Ce que je te conseille la demande beaucoup, beaucoup plus de courage que tu ne le crois. Ça n'a rien à voir avec le plaisir, et presque rien avec le bonheur... en tout cas, pas pour les gens qui croient- les malheureux ! Que le bonheur, c'est seulement le maximum de plaisir. Le bonheur - mon bonheur- c'est un chemin très dur. Sur ce chemin, il n'y a pas Sachs, il n'y a pas Bincens, il n'y a pas Lilliebro - il n'y a personne. Il faut du courage pour marcher seule sur ce chemin là, mais je te propose de marcher à deux : avec moi. Je crois que tu seras capable, un jour, de marcher sur ce chemin. Je l'ai pensé, quand je t'ai vu marcher dans la montagne, pieds nus... te souviens-tu ? Dans quelques jours, je t'enverrai une photo : toi et moi sur ce chemin là... Oui... Ne t'étonne pas ! Il faut travailler, ma lointaine, il faut étudier, être seule, lutter, souffrir beaucoup, dans l'effort et mépriser les hommes qui envoient des chocolats de luxe... Mon Dieu, je suis bête. Je t'ennuie. Non, peut-être...je ne sais pas. Quelque fois, je doute, je pense que je ne serai pas entendu... tu es tellement blonde ! J'ai parlé beaucoup trop... et je n'ai pas envie de m'arrêter... j'ai envie de continuer... je suis un imbécile ! Mais un imbécile qui t'aime.
Romain
23:24 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, romain gary, christel, musée des lettres et manuscrits, nice, petite fille, doux, mauvais, bon, unique, se sentir, affreux, triste, esseulé, s'égayer, faire mal, rendre triste, envie de pleurer, idiot du village, pouvoir, savoir, pied, tête, corps, coucher, caresser, fillette, lèvres, dents, doigts, passer, partir, maintenir, comprendre, autre chose, égoïsme, aimer, mesurer, faire plaisir, plus fort que soi, tout quitter, amour, dérisoire, charmantagréable, céder, de temps à autre, goethe, écrire, chocolat, luxe
17/06/2013
CESAR VALLEJO : "HIVER PENDANT LA BATAILLE DE TERUEL"
CESAR VALLEJO
"HIVER PENDANT LA BATAILLE DE TERUEL"
Lu par Thierry Hancisse
Extrait de Poèmes humains, éditions du Seuil, 2011
Traduit de l’espagnol par François Maspero
Extraits choisis par Philippe Garnier
Cesar Vallejo est né à 3000 mètres d’altitude dans les Andes péruviennes en 1892, onzième enfant d’une famille pauvre où se mêlent les sangs espagnol et indien. Il a connu les plantations sucrières et le travail des mines, il a vu de très près l’exploitation qui confine à l’esclavage. Très vite il met le langage sous tension et invente un humanisme violent, sans aucune trace de sentimentalité, parsemé d’images à la force hermétique. Ses premiers recueils le situent d’emblée dans l’avant-garde des années 20. Communiste, fuyant la police péruvienne, il vivra et mourra dans le dénuement à Paris en 1938. Les plus intenses de ses textes ont été écrits pendant la Guerre d’Espagne, dans le recueil Espagne, éloigne de moi ce calice.
Prise de son, montage : Julien Doumenc et Pierre Henry
Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet
Réalisation : Michel Sidoroff
17:16 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, patrick milique, césar vallejo, poèmes humain, françois maspero, philippe garnier, andes péruviennes, pauvreté, mêler les sangs, indien, chilien, plantation, sucrier, travail des mines, exploitation, esclavagisme, langage, sous tension, inventer, humanisme, ambiance, parsemer, hermétisme, avant-garde, communisme, police, péruvien, dénuement, mourir, guerre d'espagne, hantise, hanche, offrande, fair el'amour, épauler, nudité, ortie, crachat, chocolat, parfum, baiser, dessein, creux, maintenir, ruelle, à reculons, nommer
03/06/2013
AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER ? 4
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER ?
4
Aussi, plus tard, lorsque ce grand drap blanc
Comme une bâche rude, s'est jetée sur ma propre vie,
Sur le sombre cachot de mon cœur déserté,
L'émotion s'est levée en moi telle une houle brûlante
Entremêlant aveugle l'abject, la honte et le remord.
La souffrance me broie, je vais me replier,
M'enfermer dans ta mémoire souveraine,
La mienne désormais maintenant que je m'insurge
Et je prendrai le relais de ta solitude exigeante
Dans l'ombre où se tient la relève de ton silence.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
09:42 Publié dans GOUTTES d'ÂME, NOUVELLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, bernard adamus, le bijou, savoir aimer, plus tard, grandeur, draper, blancheur, bâche, rudesse, se jeter, sa propre vie, sombre, cachot, coeur déserté, émotion, se lever, houle, brûlant, entremêler, aveugle, abject, abjection, honte, remord, souffrance, broyer, se replier, enfermer, mémoire, souverain, minauder, déesse, maintenir, s'insurger, prendre le relais, solitude, exogence, ombrer, se tenir, le relève, silencieux
21/05/2013
LA PARISIENNE LIBEREE : "LA TVA, J'AIME CA!"
LA PARISIENNE LIBEREE
LA TVA, J'AIME CA !
Paroles et musique : La Parisienne Libérée
#1 RETRAITE
Dès le matin, au petit déjeuner
Il faut suivre les pointillés
Sur chacun des paquets que ta maman achète
Découpe et collectionne les nouveaux points retraite
Parce que la dépendance, ça commence dès l’enfance.
Achetez cher, achetez solidaire
LA TVA, j’aime ça !
Ceci est un message d’information du Ministère de la TVA et de la protection sociale
#2 CHÔMAGE
Une montre en or, c’est suffisant
Pour toucher des indemnités
Dans n’importe quel Pôle Emploi, votre montre peut servir de gage
Et garantir votre allocation chômage*
Parce que l’emploi, c’est pas du luxe.
*Offre valable sur les modèles Or, Platine et Diamant
Achetez cher, achetez solidaire
La TVA, j’aime ça !
Ceci est un message d’information du Ministère de la TVA et de la protection sociale
#3 SANTÉ
« Piqûre contre Voiture »
c’est la sécu du futur
Désormais le remboursement de vos frais de santé
Est immédiatement déductible lors de l’achat d’un nouveau véhicule.
Parlez en à votre médecin !
Participez au grand projet pilote de l’Assurance Maladie.
Achetez cher, achetez solidaire
LA TVA, j’aime ça !
Ceci est un message d’information du Ministère de la TVA et de la protection sociale
14:05 Publié dans GOUTTES d'ÂME, MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, la parisienne libérée, retrouver la mémoire, grand-père, tva sociale, piqure, voiture, futur, technicien, espérer, public, jehan jonas, aimer, bout du chemin, amour fin, envie de rien, connaître, valoir, parler, respirer, prêt à tout, suivre, pauvre, riche, maintenir, écrin, à genoux, garder, garde à vous, vaurien, rester sur sa faim, faim de loup, passer son chemin, trois fois rien, conduire, arpège, se contenter, drame, hanches, dormir, préparer, goutte de rosée, myrtilles, lèvres, vermeil, porte claque, vibrer, allumer, agenouillé
15/05/2013
CONCISIONS FRAGMENTAIRES 23
Dans ce monde en pleine mutation
Se dévoile, obscène, notre pathétique condition.
Le désordre définitif des paysages urbains
Justifie alors la recherche du plus juste contrepoint.
Approche subjective d'une beauté dépouillée
Qui vibre à maintenir l'intégrité de l'existence
En donnant une dimension inouïe
A l'exploration étonnée de ses gisements inattendus.
P. MILIQUE
09:09 Publié dans CONCISIONS FRAGMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : au magma present de l'ecriture, concieion, fragmenter, mondanité, mutation, dévoiler, obscénité, pathétique, condition, désordre, définitif, paysage, urbain, urbanité, justifier, justificatif, rechercher, juste, contrepoint, compromis, approcher, subjectif, beauté, dépouiller, vibrer, maintenir, maintenance, intégrité, existence, donner, dimension, inoui, exploration, étonner, gisement, attentif, attentionné, inattendu
01/05/2013
LA MINUTE NECESSAIRE DE MONSIEUR CYCLOPEDE : "EMBELLISSONS UN EPOUVENTAIL"
LA MINUTE NECESSAIRE DE MONSIEUR CYCLOPEDE
"EMBELLISSONS UN EPOUVENTAIL"
Avec un bon coup de peigne, Cyclopède (Pierre DESPROGES) rend un homme laid, présentable.
- Emission
- La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède
- Production
- producteur ou co-producteur
Agence, Paris : France 3
- Générique
- réalisateur
Fournier, Jean Louis - producteur
Desproges, Pierre - interprète
Desproges, Pierre
04:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'éciture, minute, nécessité, monsieur, cyclopède, pierre desproges, jean-louis fournier, couper, peigner, enlaidir, laideur, épouvantail, ridiculiser, construction, préférer, marseille, confortable, situationniste, présenter, camarade, circonscription, perpignan, bordeaux, culturel, meeting, confidentiel, trancher, actualiser, défense, défendre, budgéter, constant, réduction, maintenir, industriel
18/04/2013
A L'INFINITIF
A L'INFINITIF
Rester cette fois encore à l'écoute de la nuit qui tombe
Flâner indécis, en marche pour l'insaisissable
Tenter de se soustraire à la brutalité du monde.
Se délecter avec grâce d'un espoir insensé
Irradier d'éclat maximum les noires interrogations
Arpenter des territoires aussi charnels qu'invisibles.
Se dresser avec fierté contre l'adversité dominante
Modifier le cours vertigineux de la passion
Déchiffrer les ténèbres jusqu'à la démesure.
Explorer les ombres glissantes d'invisibles intérieurs
Fragmenter les rêves trop souvent réducteurs
Regretter l'ingratitude génératrice d'espoir déchu.
Perturber avec sérénité la trop parfaite harmonie
Saigner sans bruit à l'intérieur pour ne pas être vu
Se reconnaître dans l'instantané malgré l'obscurité.
S'abolir dans la conscience d'une chape d'amertume
Avoir le sentiment poignant d'une présence illusoire
Dériver prostré sur un lac d'étranges sensations.
Obéir avec complicité aux vifs tourbillons intérieurs
Partager le mal-être puissant des forces obscures
Neutraliser les contraires d'actions disparates.
Détester la beauté surtout quand elle est tapageuse
Estomper les lieux prétentieux aux apparences fuyantes
Traverser la démesure ravageuse du sublime en cours.
Aimer les tourments et les fiévreuses envolées émotionnelles
Disperser les lignes de rupture au-delà des zones lointaines
Mettre en évidence la présence potentielle des possibles.
Se désespérer au quotidien d'une solitude exacerbée
Être dans l'espace-temps de ses propres déchirements
Avoir l'illumination de fulgurances surréalistes.
Se faire voler l'intense de la vie par coupable inattention
Proférer avec détachement de misérables mensonges
Respirer avec une précaution enrichie de pudeurs.
Faire une troublante rencontre au seuil d'un bel horizon
Chercher d'instinct la douceur dans un tendre souvenir
Se sentir apaisé par l'impétueux flux des eaux troubles.
Avoir des exigences démesurées à la jonction de l'âme
Faire passer la vie dans des mots liés au fil du désir
Écrire pêle-mêle des mots pour ne pas perdre pied.
Se préserver des effets pervers d'une mémoire oublieuse
Maintenir l'ombre de l'absent dans l'ombre de l'absence
Observer enfin. que les morts aimés ne meurent jamais.
Comment peut-on échapper à la pesanteur du dire ?
A la rugosité dérangeante de propos sans-gêne ?
Avec beaucoup d'inconscience, j'ai ouvert l'armoire des mots
Pour en disposer avec humilité dans cet approximatif jeté !
Je les entends sur la page qui s'abiment déjà,
Qui crissent sous la danse de semelles agressives
Qui croisent au plus près d'une ombre défaillante :
Celle, obsédante, du miracle précaire de l'écriture.
P. MILIQUE
09:58 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, infinitif, exignece, démesuré, jonction, âme, affairer, passerelle, vivacité, mot-à-mot, lier, au fil du rasoir, désir, écrire, pêle-mêle, perde pied, se préserver, effet pervers, mémoire, oublieuse, maintenir, ombrager, absentéïsme, observer, mort, aimer, mourir, échapper, pesanteur, dire, rugosité, dérangeant, proposer, sans-gêne, inconscience, ouvrir, armoire, disposer, humilité, approximation, jeter, entendre, pagination, abîmer, crisser, danse, semelles, agressivité, croiser, défaillir
24/01/2013
JOANSEN HORN: " L'HORLOGE " (Charles BAUDELAIRE)
JOANSEN HORN
" L'HORLOGE "
(Charles BAUDELAIRE)
Vidéo Démo
Rythmes And Poésie.
L'HORLOGE
" Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi !
Les vibrantes douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, maintenant dit : Je suis autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin hasard,
Où l'auguste vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! "
04:16 Publié dans GOUTTES d'ÂME, MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, jansen horn, horloge, charles baudelaire, vidéo, démo, rithme, poésie, dieu sinistre, effrayant, impassible, un doigt menaçant, souviens-toi, vibration, douleur, coeur plein d'effroi, planter, cibler, plaisir, vaporeux, fuir, horizon, sylphideau fin fond, coulisser, instant, dévorer, morceler, délice, accorder, raisonner, résonner, chucoter, rapidité, insecte, maintenir, autrefois, pomper la vie, tromper, immonde, immondice, remember, prodiguer, gosier, métallique, polyglotte, minuter, mortalité, folâtrer, guangue, ne pas lâcher
06/01/2013
INTEMPORELLE UTOPIE
INTEMPORELLE UTOPIE
Tout est à vendre en ce bas monde
Sauf les rêves lorsqu'ils sont le réel!
La voilà dépositaire d'un bel âge encore,
Celui qui favorise, elle le démontre au quotidien,
La découverte riche et instructive de l'essentiel.
Elle semble maintenir avec facilité le temps à distance!
Aussi n'est pas déjà advenu celui d'accepter
L'affaiblissement systémique proposée par l'évidence.
Chaque année qui cohabite avec la précédente
Avive d'une coloration nouvelle la vie, et l'embellit.
Il est si fascinant son désir gonflé de profusion,
Lorsqu'il soumet l'utopie réaliste et saisit l'instant présent.
Chacun d'entre nous possède un univers singulier
Forcément irréductible aux comportements pluriels.
Elle, elle traverse le sien au rythme inconnu de l'éternel,
Assurée qu'elle est par cet avenir porteur et apaisé
De quelques bouquets lourds de trésors encore méconnus.
Elle caresse la surface des jours comme on lit un poème,
Et continue à décrypter avec attention les libres pages du hasard
Au moment précis où chacun des chapitres en gésine
En exacerbe avec fierté l'intensité capiteuse.
Qu'il est donc important d'intemporel cet âge
Qui offre aux lendemains le luxe d'une telle lenteur...
P. MILIQUE
09:01 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, intemporel, utopie, tout est à vendre, rêve, réel, dépositaire, le bel âge, favorieser, démontrer, au quotidien, découverte, riche, instructif, essentiel, sembler, maintenir, avec facilité, le temps, à distance, advenir, accepter, affaiblissement, systématique, systémiqueproposer, évidence, année, cohabiter, précédent, aviver, coloration naturelle, nouvelle vie, embellir, fascinant, désir gonglé, profusion, soumettre, utopies, réaliste, saisir l'instant présent, posséder, univers isngulier, forcément, irréductible, comportement, pluriel, traverser, rythme, inconnu, éternel
26/12/2012
PLONGÉE CALAMITEUSE
PLONGÉE CALAMITEUSE
J’aimerais savoir raconter la douleur
Sans portant jamais m’abaisser à l’exhiber,
Mais la pression extérieure qui maintient certains
Dans la frange sombre et provocatrice
Impose la notion même d’affreuses déchéances
Dont l’obscène hasardeux a de quoi faire frémir.
Toutes ces pièces d’un puzzle encore inachevé
Renforcent le nauséeux d’un malaise immédiat
Et offrent une bonne raison au cerveau embrumé
De chercher la lumière dans d'autres profondeurs.
S’initie alors une plongée calamiteuse dans le quotidien
D’un temps qui passe sans indice d’apaisement à venir.
P. MILIQUE
09:18 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, laréplik, abraxas, aimer, savoir, raconter, douleur, à bout portant, jamais s'abaisser, exhibition, pression extérieure, maintenir, frange, fange, sombre, provocation, imposer, notion, nation, affreux, déchéance, déchoir, obscène, hasardeux, de quoi faire frémir, pièce, multiple, puzzle, inachevé, renforcer, nauséeux, malaise, immédiat, offrir, bonne raison, cerveau embrumé, chercheur, luminosité, profondeur, s'initier, quotidien, temps qui passe, indice, apaisement, multiplicateur, afous afous
18/12/2012
LE TRICOT DU RÉEL
LE TRICOT DU RÉEL
Soutenu par l’incandescence brute de son combat,
Il se laisse emporter par ce flot d'encre noire
Qui le maintient dans la permanence d'un état affecté.
Avec l'énergie de la rage, il évoque les conflits, les blessures
Ballotées au flux tourmenté de l'inéluctable
Jusqu'à cet endroit inconnu de haine et de mort.
Malgré une stratégie de détournement adaptée,
Se dresse alors avec force face à lui
La prégnance d'un constat dur, au goût amer.
Même une intimité falsifiée au plus profond
Ne saurait résister au décryptage subversif
D'un regard si intense et comme brûlant au tréfonds.
Lent processus de destruction continuelle
Au vif d'une conscience de soi volatile
Qui, en se détournant des chemins trop balisés,
Se condamne à une durable errance
Et menace d'engloutissement certain
Les émotions fatiguées d'un autre destin.
De fait, il semble tenir le discours d'un homme vaincu
Qui n'apparaît pas forcément être celui de la vérité.
Même au point d'accomplissement ultime
Porteur de l'implacable anéantissement qui guette,
La force de vie semble rester inépuisable,
Un peu comme s'il était le démiurge de sa propre vie,
Il s'offre l'accès à cet espace du dedans
Où sont ensevelis les gravats du passé
Qui pourtant ont vaillamment lutté
Contre l'irrésistible force de l'oubli.
Désormais, homme libre dans un monde déshumanisé,
Il tricote des morceaux de réel aux flamboyances de beauté.
P. MILIQUE
09:20 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, tricoté, réalité, soutenir, incandescence, brutalité, combat, se laisser emporter, flot d'encre noire, maintenir, permanence, étét, affecté, énergie, rage, évoquer les conflits, blessure, balloter, flux tourmenté, inéluctable, endroit, inconnu, haine, mort, stratégie, détournement, adapter, se dresser, forcené, prégnance, constater, durcir, goût amer, intimité, falsifier, profondeur, savoir résister, décryptage, subversif, regarder, intensité, brûlure, tréfonds, lenteur, processus, destruction, continuité, vif, conscience de soi, volatil
03/11/2012
LES FRANCAIS ET LE LIVRE: "LA FUREUR DE LIRE"
LA FUREUR DE LIRE
Midi 2
17/10/1992
02min01s
En ce jour de "fureur de lire", visite chez un poète strasbourgeois qui a réussi a concilier sa passion de l'écriture avec un travail a mi temps chez un libraire. Rencontre avec Marc SYREN, en situation : chez lui, dans la librairie et dans les rues du quartier de "La petite France" à Strasbourg.
Production
Générique
13:20 Publié dans GOUTTES d'ÂME, LES ARCHIVES DE LYNA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, francais, livre, lecture, fureur de lire, singularité, enzo ferrari, maestro, rendre visite, poète, strasbourgeois, réussir à concilier, passion, écriture, travail à mi temps, libraire, rencontre, marc syren, situation, librairie, rue, quartier, la petite france, strasbourg, christine boos, participatif, publication, maintenir, les mots bleus, cueillir, roseraie