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05/06/2013

AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER ? 5

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER

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Il est des blessures infinies d’emblée indélébiles,

Alors lorsqu'il s'agit de survivre dans l'obscur! …

Tu navigues désormais sur une mer plus tranquille

A la lumière d'un soleil de paix depuis toujours mérité,

Enfin étranger au noir persistant de mon infirmité d'être,

Tandis que l'avalanche émotionnelle précise l'interrogation :

Que vont devenir toutes les larmes extraites de spasmes à vif,

Celles-là même que nous n'avons jamais su verser ensemble

Tenues si longtemps secrètes qu'elles ne hantent plus que l'invisible ?

 

As-tu compris au gré d'un jour, Papa, combien je savais mal t'aimer ?

(FIN)

 

 

P. MILIQUE

04/06/2013

GEORGES PEREC : "TOUT AUTOUR DE BEAUBOURG"

 

GEORGES PEREC

"TOUT AUTOUR DE BEAUBOURG"


Lu par Guillaume GALLIENNE

Issu du recueil

L’INFRAORDINAIRE (1989)

Le Seuil

 

 

« Les journaux parlent de tout, sauf du journaliser. Les journaux m’ennuient, ils ne m’apprennent rien ; ce qu’ils racontent ne me concerne pas, ne m’interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser.

 

Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est-il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ? »

 

Voilà le programme d’inventaire, d’anthologie personnelle que Pérec adresse à tout le monde de ses lecteurs : la description de ce qui nous meut, dans le quotidien, finalement si proche, et si universel

 

Choix de Laurence Courtois

 

Prise de son, montage, mixage : Bernard Lagnel, Adrien Roch

 

bernard lagnel,Assistant à la réalisation : Pauline Ziadé

 

Réalisation : Christine Bernard-Sugy

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 04/06/2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

04/06/2013

LA PARISIENNE LIBEREE : "JE NE DESCENDS PAS DE MON DRAKKAR"

 

LA PARISIENNE LIBEREE

"JE NE DESCENDS PAS DE MON DRAKKAR"

Paroles et musique : La Parisienne Libérée

 

Aventurière et romantique
Elle arrive un jour à Paris
Dans une famille des quartiers chics
En plein cœur de la bourgeoisie
Au début ça se passe pas trop mal
Mais voilà qu’elle s’éprend du fiston
Ils se marient, ça fait scandale
Aux critiques elle répond :

 

Je ne descends pas de mon drakkar
Je ne viens pas servir le café
Je ne m’habillerai pas en noir,
Il faudra vous habituer
Je tourne un film en couleur
Que ça vous plaise ou non
Et vous ne me faites pas peur
Action !

 

Changer de codes, changer d’habits
C’est pas le tout d’entrer dans la ronde
Elle s’aperçoit petit à petit
Qu’il faut aussi changer le monde
En redoutable juge des neiges
Elle scandalise la République
Remet en cause les privilèges
Aux puissants, elle réplique :

 

Je ne descends pas de mon drakkar
Je ne viens pas servir le café
Je ne m’habillerai pas en noir,
Il faudra vous habituer
Je tourne un film en couleur
Que ça vous plaise ou non
Et vous ne me faites pas peur
Action !

 

Dans un débat héxagonal
Plutôt bercé par le chant du coq
C’est une voix originale
Qui fait des propositions chocs
Fini les cortèges militaires
A bas les vieilles écoles d’élite
Il faut sortir du nucléaire
Faire de l’écologie politique

 Je ne descends pas de mon drakkar
Je ne viens pas servir le café
Je ne m’habillerai pas en noir,
Il faudra vous habituer
Je tourne un film en couleur
Que ça vous plaise ou non
Et vous ne me faites pas peur
Action !

03/06/2013

YANNIS RITSOS, LA SYMPHONIE DU PRINTEMPS: «J'AVAIS FERME LES YEUX»

 

YANNIS RITSOS

LA SYMPHONIE DU PRINTEMPS

«J'AVAIS FERME LES YEUX»

Lu par  Félicien JUTTNER

Poème extrait de La symphonie du printemps, recueil publié chez Bruno Doucey éditeurs

 

Traduction Anne Personnaz

 

 

 

Je suis le ciel étoilé des moissons.” Le poète qui écrit cela paraît pourtant l’avoir perdue, sa bonne étoile. Voyez plutôt : Yannis Ritsos naît en Grèce dans une famille de nobles propriétaires terriens, mais sa jeunesse est marquée par la ruine économique, des drames familiaux et la maladie. Proche du parti communiste grec, il aspire à un idéal de fraternité, mais la dictature dévaste son pays. C’est dans ce contexte désespéré que le poète écrit l’une de ses plus belles oeuvres, jusqu’alors inédite en français : Symphonie du printemps. Un hymne à l’amour, à la nature, à la vie. À mes yeux, un antidote à la crise. Dans la situation douloureuse que connaît la Grèce, le lyrisme explosif de Yannis Ritsos est une tentative de libération par l’imaginaire. Le poète danse à deux pas de l’abîme, les bras tendus vers les étoiles.

 

 

 

Yannis Ritsos est né à Monemvassia, en Grèce, le 1er mai 1909. Ses combats contre la droite fasciste et la junte militaire, l’expérience de la prison, l’exil ne l’empêcheront pas de mener à bien une oeuvre qui fait de lui l’une des grandes voix de la poésie universelle. Il meurt en 1990. Symphonie du printemps, publié en 1938, a été mis en musique par Mikis Theodorakis en 1984. Sa parution en 2012 aux Éditions Bruno Doucey est la première traduction en France de ce recueil.


Poèmes choisis par Laurence Courtois

 

 

Prise de son, montage : Manon Houssin

 

 

Assistant à la réalisation : Laure-Hélène Planchet

 

 

Réalisation : Juliette Heymann

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 03/06/2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

03/06/2013

AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER ? 4

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER  ?

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Aussi, plus tard, lorsque ce grand drap blanc

Comme une bâche rude, s'est jetée sur ma propre vie,

Sur le sombre cachot de mon cœur déserté,

L'émotion s'est levée en moi telle une houle brûlante

Entremêlant aveugle l'abject, la honte et le remord.

La souffrance me broie, je vais me replier,

M'enfermer dans ta mémoire souveraine,

La mienne désormais maintenant que je m'insurge

Et je prendrai le relais de ta solitude exigeante

Dans l'ombre où se tient la relève de ton silence.

(A SUIVRE...)

P.  MILIQUE

02/06/2013

YANNIS RITSOS, LA SYMPHONIE DU PRINTEMPS: «JE QUITTERAI»

 

YANNIS RITSOS

LA SYMPHONIE DU PRINTEMPS

«JE QUITTERAI»

Lu par Benjamin JUNGERS

 

Poème extrait de La symphonie du printemps, recueil publié chez Bruno Doucey éditeurs

Traduction Anne Personnaz

 

Je suis le ciel étoilé des moissons.” Le poète qui écrit cela paraît pourtant l’avoir perdue, sa bonne étoile. Voyez plutôt : Yannis Ritsos naît en Grèce dans une famille de nobles propriétaires terriens, mais sa jeunesse est marquée par la ruine économique, des drames familiaux et la maladie. Proche du parti communiste grec, il aspire à un idéal de fraternité, mais la dictature dévaste son pays. C’est dans ce contexte désespéré que le poète écrit l’une de ses plus belles oeuvres, jusqu’alors inédite en français : Symphonie du printemps. Un hymne à l’amour, à la nature, à la vie. À mes yeux, un antidote à la crise. Dans la situation douloureuse que connaît la Grèce, le lyrisme explosif de Yannis Ritsos est une tentative de libération par l’imaginaire. Le poète danse à deux pas de l’abîme, les bras tendus vers les étoiles.

 

Yannis Ritsos est né à Monemvassia, en Grèce, le 1er mai 1909. Ses combats contre la droite fasciste et la junte militaire, l’expérience de la prison, l’exil ne l’empêcheront pas de mener à bien une oeuvre qui fait de lui l’une des grandes voix de la poésie universelle. Il meurt en 1990. Symphonie du printemps, publié en 1938, a été mis en musique par Mikis Theodorakis en 1984. Sa parution en 2012 aux Éditions Bruno Doucey est la première traduction en France de ce recueil.


 

Poèmes choisis par Laurence Courtois

 

Prise de son, montage : Manon Houssin

 

Assistant à la réalisation : Laure-Hélène Planchet

 

Réalisation : Juliette Heymann

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 14/01/2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

14/01/2013

LA PARISIENNE LIBEREE : "LE TROISIEME PLAN AUTISME"

 

LA PARISIENNE LIBEREE 

"LE TROISIEME PLAN AUTISME"

Paroles et musique : la Parisienne Libérée

 

On doit pouvoir trouver dans un coin d’hôpital
Quelques psys arriérés fanas des méthodes intégrales
Du 100 % divan dès l’âge néonatal
Qui expliquent aux mamans qu’elles sont l’incarnation du Mal

Bâtissant leur sermon sur ces psys légendaires
Des marques passent à l’action sur le mode publicitaire
Et les familles d’autistes à transfert négatif
Doivent choisir dans une liste où y’a pas les tarifs

Celle qui est vraiment super, c’est la méthode ®

Quoi, vous ne connaissez pas la méthode ∆ ?
Il faut toujours essayer la fameuse méthode ©
Et la méthode ◊ pour qu’enfin tout s’arrange

Mais celle qui est vraiment super c’est la méthode ®

Il reste certainement quelques psys farfelus
Dévorateurs d’enfants qui ne jurent que par le Vécu
Leur blouse accusatrice nourrit bien des cauchemars
Sa blancheur destructrice donne à certains des idées noires

Les méthodes déposées, importées d’outre-mer
Aux-résultats-prouvés-pratiquées-sur-la-terre-entière
Remplaceront bientôt cette médecine antique
Fermons les hôpitaux et ouvrons vite des boutiques !

Celle qui est vraiment super, c’est la méthode ®

Quoi, vous ne connaissez pas la méthode ∆ ?
Il faut toujours essayer la fameuse méthode ©
Et la méthode ◊ pour qu’enfin tout s’arrange

Mais celle qui est vraiment super c’est la méthode ®

Le ministère public poisseux de compassion
Fait des discours tragiques pour déverser son émotion
« Pauvres parents d’autistes, ah comme je vous comprends »
S’étrangle la ministre, sans donner plus d’argent

Et le seul sacrifice, qui ne coûte pas un sou
C’est que par cet artifice l’enfant fou n’est plus fou
Dans le médico-social plutôt qu’en psychiatrie
Pour le budget c’est génial et l’État applaudit

Celle qui est vraiment super, c’est la méthode ®

Quoi, vous ne connaissez pas la méthode ∆ ?
Il faut toujours essayer la fameuse méthode ©
Et la méthode ◊ pour qu’enfin tout s’arrange

Mais celle qui est vraiment super c’est la méthode ®

Le coupable idéal, source de tous les maux
C’est ce psy infernal-glacé-ringard-et-mégalo
Qui ose pratiquer − vivement qu’on l’interdise !
Des méthodes dépassées comme la psychanalyse…

Alors que celle qui est vraiment super, c’est la méthode ®

AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER ? 3

PERE MORT.jpeg

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



AS-TU SU COMBIEN JE SAVAIS MAL T'AIMER

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C'est probable faiblesse que de répandre ainsi ses souffrances...
Pardonnez le désarroi maladroit du fragmenté que je suis devenu

Faute de savoir si je parviendrai un jour à me reconstituer.

Ta silhouette longiligne, maigre presque, aux épaules étriquées,

Tes yeux éteints et ce quelque chose de traqué dans le regard.

Tu semblais arborer déjà le crépuscule d'un homme aux abois,

Telle est la dernière image qui se soit exprimée de toi.

(A SUIVRE...)


P.  MILIQUE

01/06/2013

BORIS PASTERNAK RECUEIL " LE MODELE "

 

BORIS PASTERNAK

RECUEIL

"MA SOEUR LA VIE - L'ETE 1917"


"LE MODELE"

Lu par Catherine SAUVAL


(Traduction par Michel Aucouturier et Hélène Henry, Bibliothèque de la Pléiade, 1990)

 

 

 

On se rappelle de Boris Pasternak, et son livre « Le docteur Jivago ».

 

On s’en souvient surtout grâce au film américain de David Lean, en 1965, avec Omar Sharif et Julie Christie. Ce que l’on sait moins c’est que ce roman fut interdit de publication en U.R.S.S., mais qu’il parut en France en 1958, grâce à l’éditeur italien Giangiacomo Feltrinelli, à qui Pasternak avait confié son manuscrit.

 

Ce fut la naissance de la dissidence littéraire. 

 

 Boris Pasternak reçoit le prix Nobel, et cela devient une « affaire » dans la Russie soviétique. 

 

On l’oblige à refuser le prix, on le couvre de calomnies, on le persécute, lui et sa famille. Il est déchu de ses droits de citoyen. 

 

 

Il meurt le 30 mai 1960 chez lui, à Peredelkino, le village des écrivains, à l’âge de soixante-dix ans. (Lire « Le dossier de l’affaire Pasternak » préfacé par Jacqueline de Proyart, collection Témoins/Galllimard).

 

 

Le docteur Jivago ne sera publié en U.R.S.S, qu’en 1988.

 

 

 

 

On connaît moins la poésie de Boris Pasternak : il fut un grand poète lyrique.

 

 

Certains de ses poèmes trouveront leurs échos dans « le docteur Jivago » dont l’action se situe dans le moment de la guerre civile.

 

 

Le recueil « Ma sœur la vie », fut écrit pendant l’été 1917.

 

 

Été de la révolution, et révélation poétique pour Pasternak.

 

 

Dans une lettre posthume à Rainer Maria Rilke, mort en 1926, il écrit :

 

 

« Je n’ai sans doute pas su vous parler comme il fallait de ces jours éternellement premiers de toutes les révolutions où les Desmoulins bondissent sur la table et enflamment les passants par un toast à l’air qui les entoure. J’en ai été le témoin. (…) J’ai vu l’été sur la terre, paraissant ne pas se reconnaître lui-même, naturel et antéhistorique, comme dans une révélation. J’ai laissé un livre sur lui. J’y ai exprimé tout ce que l’on pouvait apprendre sur la révolution de plus inouï et de plus insaisissable. »

 

 

Déjà en 1922, dans une lettre au poète symboliste Valeri Brioussov  parlant d’une entrevue avec Trotski, où celui-ci jugeait sa poésie comme « individualiste » et appartenant au « passé bourgeois » Pasternak écrit :

 

 

« J’aurai dû lui dire que Ma sœur était révolutionnaire dans le meilleur sens du terme.

 

 

Que le stade de la révolution le plus cher au cœur et à la poésie, que le matin de la révolution et son explosion, lorsqu’elle ramène l’homme à la nature de l’homme et qu’elle regarde l’Etat avec les yeux du droit naturel (les Déclarations des droits américaine et française), s’expriment dans ce livre par son esprit même. »

 

 

 

 

Poèmes choisis par Hélène Bleskine

 

 

Prise de son, montage : Julien Doumenc et Pierre Henry

 

 

Réalisation : Michel Sidoroff

 

 

Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet