Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/06/2016

UN AILLEURS TRANQUILLE

au magma présent de l'écriture,

 

UN AILLEURS TRANQUILLE



Moi qui me donne tant de mal pour être cet ours revêche
Qui ôte à tout un chacun jusqu'à l'envie de l'approcher,
Me voilà transformé, par l'exquise élégance de son regard,
En chouette même pas menaçante et presque sympathique.

Moi qui imaginait avoir multiplié toutes les précautions!
C'est à vous détourner définitivement de chaque tentative
De s'affirmer être un jour ce qu'on ne sera jamais tout à fait.

Il reste que l'emploi de la métaphore animale semble justifiée,
Dans la mesure où elle implique la rétraction, le retranchement,
Parfois par simple crainte d'être, trop agressé et de toutes façons,
Possiblement blessé par les coutumes étranges de mes congénères.

Oui, ce retrait-là dans la presque désertification nocturne
Peut être interprété comme la révélation d’une insuffisance.
Mais cette faiblesse décelée s'affirme comme la seule solution
De se protéger un tant soit peu des graves blessures suscitées
Par une fraction majoritaire de la communauté diurne,
Persuadé que je suis que, plus humaine, la nuit épanouit.

P. MILIQUE

13/04/2016

ULTIME RANDONNÉE 5

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

ULTIME RANDONNÉE
5

Pendant quelques minutes, ils cheminent en silence, attentifs au spectacle grandiose qui s'offre, majestueux à leurs regards approbateurs. Et puis, il leur faut faire très attention à poser les pieds exactement où il faut car le chemin, en de nombreux endroits, côtoie dangereusement le bord de la falaise.

Plus bas, l'océan est bleu, violent, solitaire, et les rochers, organisés en un assemblage chaotique guère engageants à la chute.

Edgardo, randonneur novice, éprouve parfois quelques inquiétudes à frôler l'abrupt d'aussi près. Cela exige de lui une attention plus que soutenue. Et cette indispensable concentration le crispe. Alors, de temps à autre, il réclame un arrêt et là, les narines offertes au vent, il profite avec béatitude de la magie du lieu. L'odeur iodée est agréable et sauvage. Au pied des falaises ocres, les mouettes familières s'affichent en un ballet harmonieux et frôlent, lourdes et sûres, la crête écumante des vagues.

Tout semble, vu de ce promontoire-là, étrangement silencieux et d'une beauté séculaire. Alors qu'en bas!...
(A SUIVRE...)P. MILIQUE

15/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 12

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

12

 

Il est incroyable cet Eliott. Il possède au naturel la faculté rare d'inciter, de proposer, d'inciter presque au dialogue.

Son regard se plante, insistant, dans le mien. Il me fixe d'une bien singulière façon. De bouillonnantes ondes spirituelles émanent de lui. Il est vraiment sidérant d'observer à quel point il est capable d'exprimer de son tréfonds la portée profonde de sa pensée.


Ce sont dans ces rares instants d'accalmie comportementale qu'il extrait les sucs intenses d'une sagesse insensée. En cette occurrence, il paraît être d'une immuable imperméabilité et semble, après l'avoir adoptée, tenir la pose tel le sphinx qu'il est parfois sur son socle d'irrationnel fondateur. De là rayonne la précision, la clarté et la force de son expression en une une objection implacable et réconfortante. Une lucidité sans concession qui confère à ses propos une vraie pluralité de perspectives et d'interprétations. Vision personnelle d'une réelle pertinence et pour cela, porteuse de sens fondamentaux.


Il ne m'est pas difficile d'admettre que j'ai beaucoup d'affection pour lui. Et il me plaît d'imaginer que la réciprocité est vraie. Il me trouble lorsqu'il utilise ainsi sa faculté à faire surgir de l'aléatoire les possibilités restées tapies dans l'inaperçu. Pour dire vrai, je le trouve tellement trop tout que, si j'osais, j'aimerais bien parvenir à être son égal.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

12/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 9

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

9

A l'intérieur du Phare, le temps semble s'être ralenti. Il semble en apesanteur. Le flot de paroles lancées en un seul jet par Eliott s'est évanoui en murmure progressif. Ne reste plus, assourdi et régulier, que celui vibrant de l'avenue qui glisse dans le jour finissant.


Eliott est impassible. Son regard se fait comme hypothétique. Il paraît en proie à de perturbantes méditations qui le font osciller dans le vertige d'une pensée résiduelle. Sachant d'expérience qu'une pensée mal formulée est par essence confuse, il s'attache à y porter une attention toute particulière.


Pour ma part, un peu étourdi par sa longue tirade un peu exaltée et décousue, je m’éteins progressivement. Mon imagination alertée part à la dérive. Et je m'absente; je le sens bien. Il est presque impossible de faire autrement: imaginer, c'est s'absenter.


Tu sais Eliott, ta maîtresse fait vraiment montre d'une force hors du commun. La quantité de volonté investie dans le renouveau de son corps est hallucinante. Elle s'acharne sur les fondamentaux, et les résultats obtenus sont considérables. Absolument considérables.

L'issue de ce combat-là sera d'une importance infinie pour le bien-être à venir. Cependant, et je sais de quoi je parle tu le vois bien, cette démarche est tellement démesurée. D'ailleurs, parvenue à la moitié du parcours qu'elle s'est arbitrairement fixée, cela semble soudain se compliquer davantage encore.

Il est vrai, et cela participe de l'inéluctable, que désormais la fatigue s’amplifie et prend des proportions...

(A SUIVRE...)

 

P.  MILIQUE

02/02/2016

ÉBAUCHE ABSTRAITE 1

au magma présent de l'écriture,

 

ÉBAUCHE ABSTRAITE

1



Regard porté par l'embrasure de la fenêtre.
Dans le ciel obstinément gris neutre,
Aussi volubiles qu'une nuée d'oiseaux,
Une multitude de nuages obscurcit le ciel.
Quand l'orage se décidera-t-il à percer l'atone?

Nous étions alors au mois d'août,
Période lourde de craquements,
Et l'angoisse de la mort s'activait.
Longs moments d'absence et vertiges obscènes
Scrutaient l'enfer de ma tête sèche de pensées.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

19/01/2016

TAPIS ROULANT 1

au magma présent de l'écriture,

 

TAPIS ROULANT

1



Comme tous les jours, sur le trajet du retour me menant de mon lieu de travail à mon domicile, j'empruntai le tapis roulant par la file de droite,
Celui-ci permettait de rejoindre la ligne RER en direct.
Il se trouve que ce soir-là, il ne fonctionnait pas.
Mais, comme je ne m'en aperçus pas tout de suite, je continuai à progresser dessus, mésestimant tout à fait alors l'effort imprévu que j'aurais à fournir.
Chemin faisant, je dévisageais avec envie les mines apaisées et les regards détendus des personnes que je croisais, et qui se laissaient benoîtement transporter par leur tapis à eux, sur la file de gauche.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

12/01/2016

OBSCURITÉ SUBITE

au magma présent de l'écriture,

 

OBSCURITÉ SUBITE


Désarmé, je veux dormir
Dans l'au-delà du partir,
Tant cette vie je veux fuir
Pour n'y jamais revenir.

C'est toute la complexité de la vie
Enserrée dans un regard qui doute
Qui soudain ressasse l'interrogation
D'un équilibre patiemment constitué.

Il sait ne pas devoir s'engager davantage
Dans ce qui serait une dangereuse solitude,
Ni accroître l'étendue du désert qui déjà,
Tout autour, ne demande qu'à s'amplifier.

Dès lors, il est requis de faire crédit au temps!

L'obscurité subite résulte du soleil qui part.
Elle disparaîtra, majestueux enchantement,
Dès que, fier aristocrate, l'astre s'éveillera,
Hérissé d'ardentes magnificences nouvelles.



P. MILIQUE

09/12/2015

CONCISION FRAGMENTAIRE 46

concision fragmentaire.jpg

 

CONCISION FRAGMENTAIRE

46

 

Ce regard brûlé par le gel

 

Fixé au profond éther de toi,

 

Source où laver ma fragilité,

 

Centre où faire mes moissons...

 

 

 

P. MILIQUE

 

06/11/2015

DANS LE SEL DE L'INSTANT

au magma présent de l'écriture,

 

DANS LE SEL DE L'INSTANT



Pourquoi perdre son temps à vivre dans l'angoisse,
S'obstiner à s'empêcher toute joie avant de mourir?

L'homme est un animal atypique au regard inquiet
Qui s'égare vers l'ailleurs quand le bonheur est là.

Pourquoi transgresser le temps au prétexte de l'éternité
Plutôt que d'en vivre chaque glanure comme le dernier?

Il faut être fou pour ne pas être ce sage qui éprouve
La présence indémontrable qui habite chaque chose.

Aimer muser et musarder au cœur de l'émotion brute
Des clairs de lune inspirés et des nuits d'été radieuses
Dans le miracle de banalité qu'est le ciel de l'instant.

Le voilà dans l'évocation hésitante d'une majesté
Dont il lui reste à se complaire d'être l'aquarelliste.

P. MILIQUE

27/10/2015

RUPTURE DE VRAISEMBLANCE

au magma présent de l'écriture,

 

RUPTURE DE VRAISEMBLANCE

Dans cette traversée des apparences,
Il montre une démarche d'explorateur
Portant un regard lucide et distancié
A penser la vie telle l'horizon invincible.

D'une rupture de vraisemblance
Est née le principe d'incertitude
Lorsque plus rien d'extérieur
Ne se propose à l’absorption.

Cette nouvelle mise en abîme
N'engendre aucune amertume,
Et bien qu'il perçoive presque
La séquence ultime en devenir,
Il semble vain de désespérer
De l'éprouver en épris d'absolu.

Au théâtre de ce monde déshumanisé
Se décompose le fragmentaire multiplié
Envers ce quelque chose d'impalpable
Qui, dans sa façon toute personnelle
D'appréhender la complexité humaine,
Lui enjoint de ne pas s'épuiser davantage
Dans la quête d'un bonheur chimérique.

P. MILIQUE

08/10/2015

MISE EN VEILLE 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MISE EN VEILLE

2

Au cœur de l'étendue soudain apaisée du rêve, les contraintes ne peuvent que se relâcher. Et voilà, d'un coup, le monde dépouillé de son utilité. Les significations cachées, jusque-là inaccessibles, remplacent l'impénétrable par de l'immatériel là où une braise ardente trépignait d'impatience en attendant sa flamme. Rêve pourpre, exilé volontaire dans la toile vermeil de l'inconscient. Désormais suffisamment assoupis, nous pouvons enfin voir ce qui ne se voit pas. Et, forts de cette clairvoyance nouvelle, nous parvenons à aiguiser notre regard avec les yeux de l'âme afin qu'il trouve sans peine le chemin du cœur.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

28/09/2015

MORTS ENVAHISSANTS 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MORTS ENVAHISSANTS

2

Malgré les différences et les souffrances,
Un fragile lien se tisse aux jours venteux
Du parcours brutal suivi par les amours à vif
D'une vérité qui dérange sans possibilité de réplique.
Sensation outrée d'un vivace déséquilibre
Dans cette histoire à la beauté stupéfiante
Qui dans l'arbitraire cruauté dit les regrets
D'un départ précipité au retour impossible.

Pour dissimuler l'affaissement abrupt de la pensée,
On arbore avec application une arrogance formelle
Permettant de dépasser l'obscure logique du chaos
Qui se refuse le droit à regarder la solitude en face.
Rapport viscéral promis à un terne passé
Au cœur d'un long déchirement de violence
Né au vif hoqueté d'une horreur saisissante
Propagé par le vocabulaire congelé de la mort.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE