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02/10/2015

CRIANTE INUTILITÉ 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

CRIANTE INUTILITÉ

2

En de tels instants qu'il souffre en son tréfonds
De la morsure infligée par sa criante inutilité.
Il a si mal pour elle de toute cette affection
Toute cette tendresse, tout cet amour fou
Qui devraient savoir apaiser ses tourments
Et qui pourtant se révèlent très insuffisants
A l'empêcher de se retrouver seule avec elle.

Elle qu'il aime, si elle savait comme il croit en elle
Pour lui réserver du présent heureux auprès d'elle!

Qu'elle ne lâche pas sa main, il a tellement besoin
De la réalité de ses longs doigts mêlés aux siens
Pour le protéger grâce à leur magnétisme radieux
De tout ce qui gronde et ferraille avec l'inexplicable.

Il l'attend, impatient, avide déjà à préparer leur nuit.

(FIN)



P. MILIQUE

01/10/2015

CRIANTE INUTILITÉ 1

au magma présent de l'écriture,

 

CRIANTE INUTILITÉ

1

Elle va mieux, c'est elle qui le lui dit,
Mais il n'en est pas vraiment certain.

Certes il s'en éprouve quelque peu soulagé
D'un soulagement égal à sa peur dilatée
Parce qu'il est toujours au cœur d'elle
Et que cette femme-là est celle qu'il aime.

Mais sa très tendre, il la perçoit accablée,
Éprouvée par cette mystérieuse descente
Au centre d'un vide résolument inconnu,
Aspirée par d'ingouvernables attractions.
La force vive des fantômes qui l'habitent,
Qu'elle prend garde de ne pas évoquer plus
Pour ne pas les rendre inutilement vociférants,
Est infinie et sature son intime d'exacerbations.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

JEHAN JONAS "SUR LES QUAIS" (1966)

 

JEHAN JONAS

"SUR LES QUAIS"

(1966)

«Jehan JONAS, tu connais?

Né en août 1944, Jehan JONAS a écrit des centaines de chansons, des poèmes, des sketches, des nouvelles, une comédie musicale pour enfants...

Animé par se permanente révolte et son Amour de la Liberté il écrit insatiablement.

Usant d'humour et d'ironie il se bat inlassablement contre la bêtise.

Souvent tendre, il nous emporte dans son univers où l'Amour règne en Prince.

Toujours lucide, il ne voulait pas devenir un «vieux con».

 Il meurt en 1980.

 

Jehan JONAS appartient à ces grands auteurs intemporels et pourtant il fut occulté par les médias.

 Cette censure, cette confiscation, sa compagne nous la raconte sans retenue et nous dessine un portrait de cet homme à qui il serait difficile d'attribuer une étiquette...»

 (Laure COUSIN)

 «Une Confiscation»

 

Laure COUSIN vient de consacrer quelques années à la réalisation de cette «histoire humaine» qu'elle s'était promis d'écrire un jour.

Depuis l'année 2002 elle est présidente de l'association «Jehan Jonas Second Souffle» qui a pour principal objectif de sortir de l'ombre l’œuvre de son compagnon de vie.

Rendez-vous sur le site de l'Association!
Vous y trouverez, et pourrez vous procurer «Une Confiscation» bien sûr.
Mais aussi, et entre autres, vous aurez l'opportunité de vous offrir la discographie intégrale de Jehan JONAS.

http://www.jehan-jonas.fr/

30/09/2015

MORTS ENVAHISSANTS 4

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MORTS ENVAHISSANTS

4

Elle s'affirme ample et souveraine cette difficulté
De traduire la douleur intime de mots douteux
Qui n'ont rien à dire et guère mieux à penser.
Il en est ainsi, les morts envahissent notre quotidien:
Le règlement stipule que la mort est une règle de vie.
Dès lors, au terme singulier de chacun des parcours
Jonché d'êtres en bûcher de cendres brûlantes
S'impose la matérialisation d'une éternelle évidence:
La mort n'est jamais qu'une mythomane récurrente
Qui n'a aucun scrupule à s'afficher tel l'Unique Vérité.

(FIN)

P. MILIQUE

29/09/2015

MORTS ENVAHISSANTS 3

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MORTS ENVAHISSANTS

3

Vient le temps où son état de santé se dégrade!
Mise en mouvement d'une inéluctable plongée
Dans le désastre en feu d'une tragédie majuscule.
Une fois effiloché le long cordon ombilical
Qui jusque là semblait le rattacher à la vie
S'affirme n'être plus qu'une absence d'espoir,
Le malheur se confond alors avec une destinée
Qui rapidement achoppe au paroxysme aigu
D'une chute sans fin dans les braises d'un enfer
Où plus aucun souffle ne trouve son oxygène.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

28/09/2015

MORTS ENVAHISSANTS 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MORTS ENVAHISSANTS

2

Malgré les différences et les souffrances,
Un fragile lien se tisse aux jours venteux
Du parcours brutal suivi par les amours à vif
D'une vérité qui dérange sans possibilité de réplique.
Sensation outrée d'un vivace déséquilibre
Dans cette histoire à la beauté stupéfiante
Qui dans l'arbitraire cruauté dit les regrets
D'un départ précipité au retour impossible.

Pour dissimuler l'affaissement abrupt de la pensée,
On arbore avec application une arrogance formelle
Permettant de dépasser l'obscure logique du chaos
Qui se refuse le droit à regarder la solitude en face.
Rapport viscéral promis à un terne passé
Au cœur d'un long déchirement de violence
Né au vif hoqueté d'une horreur saisissante
Propagé par le vocabulaire congelé de la mort.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

27/09/2015

MORTS ENVAHISSANTS 1

au magma présent de l'écriture,

 

MORTS ENVAHISSANTS

1

Les morts envahissent notre quotidien.
Ils accompagnent ainsi gestes et pensées
En juxtapositions d'instants éclatés
Dans l’éboulis d'une vie bien trop griffée.
Prise au piège de noirs désarrois
Accumulés au fil de la constance
De la folle atonie mélancolique
Des captieux malheurs du monde.

La vie, a la poursuite de son itinéraire,
Est un peu comme une conversation
Tenue aux marges intimes du sommeil
Flottant, informel, au départ du rêve.
On en relève des bribes, recopie des fragments,
Témoignage bouleversant voué au proche oubli
D'un pseudo calendrier à la précision incertaine
Parlant avec certitude des choses essentielles.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

26/09/2015

CADEAU DE VIE

au magma présent de l'écriture,

 

CADEAU DE VIE

Il sait poudrer d'or les instants de joie,
Recouvrant de brillances des jours ultimes.

Que lui souhaiter d'autre que d'encore garder
Le cœur brûlant dans l'accomplissement pur
De cette respiration pleine d'avenir et de lumière
Qui les unira dans le pays de l'amour sans rivage.

Quelle plus cadeau que cette vie mêlée à l'Autre,
Véritable pierre d'ancrage à leur bonheur unifié?

Qu'espérer de plus que cette lumineuse merveille?

P. MILIQUE

25/09/2015

SONGE CARESSANT

LUMIERE.jpg

 

SONGE CARESSANT

 

Sur l'étroit sentier du jamais encore foulé

Surgit parfois l'inattendu et le déroutant.

 

Les forces de l'ordre et du désordre

Qui trament l'imaginaire amoureux

Installent un rapport inédit au monde.

 

S'il est un chemin sur lequel il est aisé de se perdre,

C'est bien celui, quêteur, qui se cache

Sous l'envoûtante flambée d'amour.

 

Victime de ses propres égarements,

Il perçoit le retour d'une lumière dans le désert

Qui devient rayonnement d'extrême douceur.

 

Petit miracle de sensibilité et de délicatesse

Débordant d'une toute puissance sublime et dérisoire

Qui ouvre grand l'horizon d'un probable

Et transforme la vie en songe caressant

Ne serait-ce que pour brûler un peu le désespoir.

 

P. MILIQUE

24/09/2015

L'ALLUMEUR D'ETOILES

CEDRE.jpg

 

L'ALLUMEUR D’ÉTOILES

 

Dans le rouge vitrail de sa pensée,

Une paix ange de douceurs tombe, profonde.

 

Il est temps de rallumer les étoiles

Qui, sous ses paupières de marbre scellées,

Confinent les démons dans un passé de glace.

 

Le réveil, au soleil levant des étincelles de vie,

Brille de mille feux pleins de promesses inconnues

Aussi majestueuses et puissantes qu'aux cimes

Éternelles dans l'instant, d'un cèdre du Liban.

 

P. MILIQUE

23/09/2015

CRÉPUSCULE FINAL

CREPUSCULE.jpg

 

CRÉPUSCULE FINAL

 

Le vieil homme semble accablé.

Il se dirige d’un pas lourd et traînant jusqu’au banc le plus proche, là où il pourra se reposer et donner, l’espace de quelques précieux instants, congé à son corps.

Une fois installé, la sensation d’apaisement est tellement réelle et libératrice, que déjà les considérations d’ordre physique s’estompent et laissent une place progressivement totale à d’autres, plus cérébrales.

Le vieil homme maintenant installé, le menton posé sur ses deux mains réunies tenant avec fermeté le pommeau mal ouvragé de sa canne, le regard parcimonieux, presque éteint, parait véritablement absorbé. Il l’est en effet. Parce qu’il pense.

Il songe à l’opiniâtre sensation de malaise désormais quasi permanente qui est la sienne, inspirée par la fusion forcenée d’hallucinations cauchemardesques, aussi par la conscience évidente d’implacables lendemains. Il subit, en une sorte de chaos originel, le coup de fouet vif et cinglants des blessures qui se ravivent, déchirantes.

Au crépuscule de sa vie, il sait qu’il demande trop. Mais c’est un besoin. Alors, il exige.

Il exige l’absolu. Il le veut sublime. Jusqu’à, s’il le faut, l’apothéose mortelle et libératrice.

Mais le verdict de la vie lui reste obstinément hostile et défavorable et, il demeure un éternel errant malgré l’étonnante vitalité de ses cris de révolte et ce, en dépit de l’exorbitant privilège que lui octroie sa grande expérience de l’humanité, et trace avec obstination les frontières évidemment invisibles de son cœur maltraité.

Il s’épuise ainsi, au quotidien, dans la quête du plus infime de chaque instant à tenter de démêler la pelote très enchevêtrée de ses incohérences. Et toute la souffrance de l’existence reste là. Parce que chez lui, elle est chez elle. C’est ainsi.

Le pépiement des oiseaux maintenant rassemblés autour de lui comme s’ils voulaient participer à ses réflexions, le comprendre, l’aider, l’apaiser peut-être, l’arrache soudain à ses méditations. Un sourire incertain, un rictus plutôt, se dessine alors à l’embrasure de ses lèvres. Parce qu’il pense que jamais, même animé de regards multiples, le souci de l’autre ne saura pénétrer suffisamment l’épaisseur de l’intime. Jamais.

Il se lève avec difficulté. Il doit rentrer. Transporter à l’abri des regards le spectacle obscène de ses déchirements. S’enfermer derrière les barreaux protecteurs de sa pensée. Pour replonger une fois encore dans les images persistantes d’un passé lancinant, et se réfugier dans la pénombre nébuleuse des habituels et naïfs artifices de l’apparence. Retrouver, telle une parenthèse de calme et de quiétude le réconfort du silence. Ce silence qu’il sait exprimer la crainte des mots trop destructeurs. Et plus tard, sur la page complaisante, griffonner quelques mots pour, ultime tentative, exorciser enfin le désespoir ordinaire et poignant engendré par la vie. Des mots pour alléger l’insoutenable. Pour, esclave d’un anéantissement programmé, noircir la page d’une écriture humide et brûlante comme les larmes du cœur.

Les oiseaux se sont, avec une rare dignité, égaillés sur son passage. Ils sont devenus discrets. Muets.

Ils se comportent désormais en témoins fascinés par l’absolue vulnérabilité de l’Homme.

 

P. MILIQUE

22/09/2015

CONCISION FRAGMENTAIRE 44

concision fragmentaire.jpg

 

CONCISION FRAGMENTAIRE

44

 

J'aurais préféré

Mourir un jour

En prétendant

Avec assurance:

C'était si bien,

Merci pour tout!

 

 

 

P. MILIQUE