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28/12/2013

PAPILLONS NOIRS

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PAPILLONS NOIRS

 

Tenté de dire que ce sont ces existences-là

Qui recèlent nombre de drames modestes et de furtives joies.

 

Souvent dans la douleur, la solitude s'affiche menaçante

A l'écoute du fracas des vagues intérieures.

 

Au fil d'un ressac d'expériences insatisfaites,

La mélancolie fond parfois sur nous à l'improviste,

Apparaissant comme un bloc de météorite brûlé

Susceptible de disloquer à tout moment l'ordonnancement des choses.

 

Mû par une horlogerie complexe et mystérieuse,

Rien ne peut devenir plus abstrait qu'un avenir

Présent partout, et cependant visible nulle part.

Dès lors, il ne reste plus qu'a devenir cet exilé volontaire

Cherchant refuge hors la marche prévisible du monde.

 

Vivre, c'est comme nager ensemble dans l'immanence

Sans possibilité aucune de partager l'éclat de l'impartageable.

 

Quelle ombre dans le demi-jour d'un destin aussi fascinant

Pourrait mieux expliquer à l'infime de l'instant

L'extraordinaire prolifération de papillons noirs

Aux ailes diaphanes craquelées de mort pressentie.

 

P. MILIQUE

LE MASQUE OBSCUR 1

au magma présent de l'écriture,

 

LE MASQUE OBSCUR

1

 

Je n’aime guère t’assujettir ainsi à mes moments de douleurs

Mais, puisque tu me dis que tu n’entends que ça dans ma voix.

Il serait donc inutile et vain de tenter de dissimuler cette réalité.

 

Lorsque j’affirme mon extrême lassitude de cette rude souffrance,

Ça n’est pas qu’une image instable traduisant une vue de mon esprit.

Et encore ces pics paroxystiques ne sont que dispersés dans le temps !

Comment font donc ceux qui endurent cela à l’infime de chaque jour ?

 

Si la vie a déjà prouvé ma probable incompatibilité avec le bonheur,

(Mais j’ai confiance, ton apprentissage fait de moi un élève prometteur)

Je ne possède pas davantage de folles prédispositions pour la douleur.

A cause de cela je suis honteux car l’irréductible présence des tiennes

Devrait suffire à relativiser comme il le faudrait mes bobos dérisoires.

Mais je me sais tellement désarmé, tellement peu fait pour affronter ça !

 

Rien ne m’insupporte plus que d’avoir à affronter toute cette férocité,

Tout ce tourment de masque obscur qui, dans son ampleur prodigieuse,

Me fait souffrir bien au-delà de mes mots qui me livrent, l’esprit hébété,

A un monde de pulsations anarchiques fragmenté en vifs éclats de logique.

(A SUIVRE)


P. MILIQUE

27/11/2013

MILIEU INHOSPITALIER

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Cette photo a été empruntée sur Internet:

http://www.agora-photo.com/hopital-abandonne-12880.html

Elle est la propriété exclusive de  Kangbleu

 

 

MILIEU INHOSPITALIER


Esseulé dans un milieu inhospitalier,
Toile de fond menaçante et triste à l'immensité aride
Qui marque de noir les choses et les êtres.

Comment supprimer la solitude de ces espaces glacés
Et noyer sa douleur dans l'infinitude de ce microcosme ?

Comment faire pour que les eaux rugissantes de la colère
Ne se laissent volontairement submerger par le désir de révolte ?

Économie de mots, de gestes, de paroles et de sentiments
Dans une poussée intime inscrite
Au tréfonds expérimental qui endurcit.

Au dehors, c'est la nuit sombre,
Monde de brumes et de pluies arrogantes
Qui cache mal son secret brûlant.

 

P. MILIQUE

24/11/2013

UNE HISTOIRE D'AMOUR GÂCHÉE

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UNE HISTOIRE D'AMOUR GÂCHÉE


C'est une histoire d'amour gâchée par les circonstances.
Par l'intervention du hasard.

Cette femme aux yeux de glace a désormais le regard vide.
Pour lui, elle était un chemin illuminé dans sa nuit.
Elle savait colorer de lumière la plus noire de ses journées,
Sûre d'elle dans sa fragilité.

Ce qui les a rapprochés est aussi ce qui les a séparés,
A force de partager un univers peuplé de semblables tellement différents.
Parce que l'harmonie des contraires, peut-être, n'existe pas.
Ou alors quand gravée dans le bref,
Les cœurs battent une mauvaise chamade.

C'est l'insupportable désamour.
Tout se noie dans l'usure d'un temps que personne se sait dompter.
Les voilà condamnés à se déchirer aux pointes acérées
D'une douloureuse ronde d'amour et de haine.

Maintenant, sa mémoire est encombrée
Par les souvenirs pénibles des divergences et des brouilles.
Et puis les non-dits aussi,
Qui aggravent tout jusqu'à rendre plus sombres encore
Les couleurs de ces instants pétrifiés.

Alors désormais, il lui faut accepter l'inéluctable.
Il est confronté à l'intense douleur d'une insoutenable séparation.
Comment ne pas être submergé
Par le chaos dévastateur
De toute cette détresse ?
Et toute cette honte qu'il lui faut surmonter pour exister encore.

Il ne promène plus qu'une ombre déchue.
Celle de sa passion meurtrie.
Et il s'applique à ne plus vivre qu'au travers de l'absente.
Mais le chagrin lui, est si présent,
Qu'il ne sait plus que pleurer de ne plus pouvoir l'embrasser,
Ne serait-ce que du regard.

P.  MILIQUE

 



23/11/2013

LE SILENCE

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LE  SILENCE


Ces quelques lignes si décousues,
Sont tellement préférables au silence.

Parce que le silence peut se perdre dans d'étranges méandres.
D'instants à la vertigineuse sensualité
En sale goût d'amertume,
Il sait donner l'impression exacte de se couler subrepticement
Dans la douleur des autres.

Il est comme un arrêt sur concentré d'émotions.
Et il exprime avec une sorte d'hypnotique lenteur
Un temps provisoirement suspendu.
Comme dilaté.

Le silence est en nous,
Comme une situation extrême.
Comme une peur ultime.
Il est telle une fleur fermée à l'intérieur de soi qui,
Par sa non floraison,
Nous laisse entrevoir la fragilité de nos repères.

Le silence est un philtre pernicieux.
Mais dans sa tonalité douce-amère
Coulent de paisibles paysages.
Et cela serre le cœur.
Et cela serre l'esprit.
Parfois !...

Dans mon ciel de silence, tes mots sont des étoiles.

P. MILIQUE

LE BLUES DE L'AMPUTE

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LE BLUES DE L'AMPUTE


Elle a fait de lui son chez elle
Obscène et incontrôlable kyrielle.
Une douleur stridente s'installe
Souffrance absolue, noire et brutale.

Rien ne peut contenir l'active prolifération
Galopante et abjecte d'autant de collections.
L'infection fourbe et monstrueuse se propage
Saturée de prédateurs fous et anthropophages.

Quand la guerre engagée un certain jour se perd
Il comprend rapidement, ils n'en font pas mystère,
Les docteurs vaincus et accablés se taisent
Il n'y aura pas d'avenir autrement qu'en prothèse.

C'est ce supplice féroce qui depuis tout ce temps
Le brise au quotidien de lourds et vifs tourments.
Que tout cela se termine pour enfin anoblir
Cette volonté farouche qui ne voulait faiblir.

L'acte est effectué et le calvaire en est réduit
A le quitter contraint plutôt qu'en éconduit.
Un soulagement vrai, en effet magistral,
Le rend vainqueur d'un hier où ce fut animal.

Mais rien jamais n'est vraiment facile
Aussi pas de regrets, seulement l'indélébile.
Le manque apparaît, indescriptible fatras
De ce qui a été, qui plus jamais ne sera.

Image désolante au souvenir de ce qu'il fut
Mémoire irrémédiable de ce qui est perdu
Il tente de trouver un sens à l'issue inexorable
De ce déni de justice inouï autant qu'inacceptable.

Ce n'est pas seulement une bribe soustraite au hasard du monde
C'est la dilatation de l'unité de vie qui est moribonde
Enveloppe qui davantage encore s'échappe et se diffracte
En questions taraudeuses sur l'absence inexacte.

Il est partie prenante de ce drame impuni
De ce doute qui s'ouvre en fragments d'infini.
L'incomplet, c'est la conséquence du corps éreinté,
Fautive trahison qu'exige la nécessité.

Sensations d'éclatement, de rupture, de dérives,
Ne peuvent s'exprimer qu'en étant destructives.
Alternative désespérée unissant des scissions d'existence
Qui révèlent les échos rugissants de son propre silence.

Profondément perturbé, il perd de sa prestance
Dans ce conflit cruel dont il fait sa pitance.
Étrange confrontation à une violence totalitaire
D'un ultime champ de tension qui ne veut pas se taire.

Furie noire, fulgurance rare et plaintive,
Taillée dans le nerf à nu d'une toile rétive
Assemblage fou d'éclats d'urgence et d'effractions
En l'insatiable subir d'une grande malédiction.

Préoccupations taciturnes comme un genre d'égarement
Dont l'enjeu principal se délite précisément
Labyrinthique atmosphère tissée de décadence
D'une perfide détresse qui se fait évidence.

Les certitudes lacérées et le bonheur en sang
Ne plus rien entendre que pépiement au vent
D'un réel existentiel pesant et désinvolte
Circonstancié encore d'incandescente révolte.

Il croyait avoir gagné. Sauf que le soleil complice s'est voilé
Lorsque son œil rebelle a saisi le cauchemar coupé.
Liberté inconsciente en quête d'un devenir arc-en-ciel
Expression colorée d'un rêve terni d'irrationnel.

En son tréfonds maintenant qu'est passée la stupeur
Règnent en chaos la tristesse, l'atrabile et la peur
Et se conjugue en creux l'étonnement d'être avec celui d'avoir été
Au fil des notes dissonantes et tuméfiées du blues de l'amputé.



P. MILIQUE

 

 

   

 

 


   
 
 

22/11/2013

COMME UNE MANIERE D'EXISTER

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COMME UNE MANIÈRE D'EXISTER


La source et le fleuve de son théâtre secret
Se font ombre incertaine entre chaos et innocence
Dans la forme à donner à son silence brisé.

Les reflets de cette laideur qui le hante
Lui intime de creuser dans le noir à la recherche d'une issue.

D'autres errances obscures et solitaires
Qui traversent les fêlures de cette douleur
Habitent un inédit espace temps, hors du temps.

Alors l'ordre des choses, lesté de sensations intérieures
Cède, exténué, devant l'incomparable
D'une sorte d'extase mêlée d'éternité,
Qui défie le noir jusqu'à la transparence
D'une souffrance coquettement parée de lumière,
Comme une manière d'exister à l'imparfait.


P. MILIQUE

21/11/2013

LA PROMESSE D'UN FUTUR ÉCLATÉ

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Caricature de René Schickele par Ludwig Meidner en 1913.promesse,fi

 

LA PROMESSE D'UN FUTUR ÉCLATÉ

C'est quoi un homme qui écrit avec son sang ?
C'est d'abord un homme qui souffre,
Et puis qui cherche aussi.

Qui fuit la lenteur des jours,
Meurtri de désirs désespérés
Et d'attentes muettes.
Absurdement.

Il se consume en confessions
Brûlantes et douloureuses
Comme autant de feux
Trop longs à s'éteindre.

L'expérience déjà lui a dit
Quelle farce pitoyable est la vie.
Alors, dans le silence insolent
Et solitaire de certaines nuits,
Il part, désabusé un peu,
A la rencontre problématique
D'un univers fugitif.

Beaucoup de persévérance
Dans ses mots charbons,
Des mots qui, nourris d'inéluctable,
Se teintent de brume, d'ombre et d'opaque.
Les mots d'une aube incertaine
Qui ne se lève jamais.
Sauf sur la promesse d'un futur éclaté...

Un homme qui écrit avec son sang,
C'est un homme qui restitue sa douleur.
Un autodidacte obscène et absolu
Qui délivre sa prose de survivant
Où le rire désincarné s'étouffe aussitôt, mort-né,
Tel celui, malsain, d'un aliéné
Dont l'esprit déchiré laisse périr les couleurs.


P. MILIQUE

 

20/11/2013

L' ÉCUME D'UNE LARME

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L' ÉCUME D'UNE LARME

 

Il utilise des mots dépouillés de leur douleur

Afin de composer, du moins l'espère-t-il,

Quelques pépites de beau en habit de soleil

Qu'il conviendra de nicher au somptueux d'un coffret.

 

L'âme de l'intime dans son écrin de charme

Révèle les rêves nocturnes accompagnant l'oubli

Et les étoiles qui filent vers les fonds infinis,

Tandis qu'hésitante sur le bord du jour, l'écume d'une larme...

 

L'éternel de l'aube progresse à chaque jour renouvelé,

Bouleversante richesse d'un lendemain ravie de l'heure retrouvée

Dans chaque goutte de rosée, réceptacle frémissant qui veille

Sous la caresse feutrée des semelles du rêve en éveil.

 

P. MILIQUE

18/11/2013

HIDEUX MATIN

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HIDEUX MATIN

 

Hideux matin à lutter contre soi,

A tricher, à user de subterfuges

Pour ne pas être tenté de rejoindre

Sa future galaxie de cendres sans passé.

 

C’est le travail d’une application obstinée,

A ne pas savoir l’obscure douleur

Qui l’a jeté dans cette noire solitude

Où son cœur se cogne avec persistance,

Comme le fait un oiseau gravement épuisé

Contre l’informulé sans néant de sa propre vie.

 

P. MILIQUE

CHIMÈRE DISCORDANTE 1

au magma présent de l'écriture,

 

CHIMÈRE  DISCORDANTE

1

 

Il arrive que l’être humain parfois s’enraye

(comme on le dirait d’une arme)

Pourquoi ?

 

Est-ce à cause de cette aptitude manifeste

A remettre régulièrement en question

Ce qui paraît pourtant comme acquis ?

 

Quelquefois s’impose le sentiment d’une vie flouée,

Fuite sans fin d’illusions révélant soudain la tragique réalité.

Le fil des jours s’amincit aux soupirs d’un mal-être latent,

Ainsi que tout ce qui se vit dans la douleur et le rejet,

Provoquant l’ultime d’inguérissables déchirures.

(A SUIVRE...)


P. MILIQUE

12/11/2013

AMOUR PERDU

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Crédit photo: EVINRUDE

 

AMOUR PERDU

 

Dans l'éther de la rencontre, il l'aime

Entre émerveillement et mystère,

Mais elle est danger magnifique,

Explosion spontanée de l'extension des sentiments

Qui infléchissent sa route d'attente en naufrage.

 

Confrontation exacerbée entre le passé et l'éternité

Qui génèrent cet espace improbable

Où s'entretissent à l'infini tristesse et beauté

En ces heures immobiles du déjà plus

Qui refusent l'éclaté du demain.

 

Qu'il est donc douloureux parfois d'habiter le sincère !

 

Il est fréquent aux longs chemins

D'emprunter d'incompréhensibles détours

Avant de partir vers un horizon sans histoire.

 

L'air noir de la nuit résonne de voix fantômes

Parce qu'elle lui a dit sans parler, un adieu délivré,

Et qu'il est viscéralement malheureux

De cet amour perdu, ruiné, un jour détesté peut-être.

 

Maintenant il va, parce qu'il le faut bien,

Amener au murmure certains saignements du cœur,

Oser regarder la réalité dans les yeux, et retrouver

Le chemin-crépuscule qui mène, à la simple réalité de la Vie.

 

P. MILIQUE