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26/01/2017

BLEU FRATERNEL

au magma présent de l'écriture,

 

BLEU FRATERNEL



Une présence pure dans la vie confuse
Qui délaye d'azur les chagrins pluvieux.

Il est des phrases tournées comme celle-ci
Qui parviennent à dire ce qu'elles ont à dire!
Il est des phrases troussées comme-celle-ci
Qui s'autorisent à être tellement davantage.

Son plaisir fut total d'avoir entre ses doigts,
Dans son œil, cette page inespérée et si belle.
D'un bleu intense, si intimidé, si intimidant.
Un bleu céruléen qui protège le sens des mots,
Qui les enveloppe dans la chaleur apaisante
De ses grandes ailes protectrices, qui les dissimule,
Les soustraits presque, afin qu'ils ne risquent pas
D'être agressés par l'éclat d'un éclair trop violent,
Trop cru, aux marges d'une œillade non autorisée.

Une présence pure dans la vie confuse
Qui délaye d'azur les chagrins pluvieux
D'un regard complice, d'un bleu fraternel.

P. MILIQUE

13/01/2017

IMAGINE

au magma présent de l'écriture,

 

IMAGINE



Imagine le fil tendu du funambule hésitant
Sous la trame d'un texte pourtant maîtrisé.

Le lecteur apparaît soudain indécis, en équilibre
Précaire entre une interprétation de la page lue,
Et une autre interprétation avérée tout aussi exacte.
Tout dépend de tant de choses de grande complexité,
Idéologiques, philosophiques, spirituelles peut-être,
Et de bien d'autres à la chronicité plus quotidienne
Telle l'atmosphère ambiante, le temps gris ou radieux,
La durée relative de l'instant aux parfums éphémères,
Ou encore le bon fonctionnement de la vie sentimentale,
Familiale, relationnelle ou simplement professionnelle.
J'en passe et j'en oublie, mais tu peux compléter seul.

Aussi l'auteur d'un écrit ne représente-t-il jamais
Que l'ébauche génératrice, le tuteur qui charpente,
Et propose à l'aide de sa plume le canevas originel.
On peut ainsi avancer que chaque lecteur attentionné trouve,
Grâce au propos de l'écrivain et à la virtuosité de son œuvre,
L'opportunité de se la réapproprier de manière alternative.

Aucun roman partagé n'est jamais coagulé dans l'unique
Et se trouve toujours multiplié par le nombre de lecteurs.
D'où le périssable de l'intemporel. Déconcertant, non?

P. MILIQUE

08/12/2016

UN AVENIR A NOUVEAU LUMINEUX 1

au magma présent de l'écriture,

 

UN AVENIR A NOUVEAU LUMINEUX

1



C'est une beauté longue et brune, sombre et attirante.
Elle a la silhouette sportive et la peau foncée et mate, un visage aux traits fluides qui semble avoir été modelé dans la patience et dans l'attente.
De prime abord il paraît fermé, alors qu'il n'est qu'ouvert sur l'intérieur comme pour mieux garder on ne sait quel secret.

Son regard posé est ombré, avec des yeux immenses ardemment embrasés.
De grands yeux bruns qui s'emplissent de larmes à la moindre émotion, des yeux sombres qui savent aussi rire et flamber de malice.
Dans son visage lisse et bistre, des lèvres finement ourlées affichent parfois un large et blanc sourire.
Un sourire somptueux. Beau.
De sa bouche s'exprime le vif précipité d'une voix chaude, caressante de velours.
Et puis son rire aussi. Contagieux.
Celui qui traduit sa pétulance explosive, sa joie de vivre ébouriffante et indestructible.
C'est une femme drôle et impertinente, belle et joyeuse.
C'est une femme sensuelle, cultivée et un peu complexe.
Cette femme-là est pour moi une présence lumineuse.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

14/10/2016

LA HONTE 1

au magma présent de l'écriture,

 

LA HONTE

1



Même s'il arrive parfois que les mots
Traduisent une fétide vision du monde,
Il n'en composent pas moins une poésie
Qui se lit, qui s'entend et qui s'éprouve,
Parce qu'avancer à visage ainsi découvert
Permet d'outrepasser la honte qui ronge
Tenace, tout en excédant la vive opprobre
A se savoir responsable de ses souffrances.

S'il n'y a pas vraiment grand chose à redouter
De taille à nuire à l'intégrité de son psychisme,
C'est que s'affirme, en chacun, la part d'écriture.

Il reste cependant vrai que nous atteignons-là
A même l'embrasé d'inqualifiables tourments.
De ceux qui s'exaltent, toujours tumultueux,
Mêlés à la pénombre veineuse de l'existence.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

12/08/2016

ÉCRIN DE CHARME

au magma présent de l'écriture,

 

ÉCRIN DE CHARME

Respirer avec le plus grand soin
La substance d'une bulle de rêve
Quand la nuit succombe à l'oubli
Assoupi en son écrin de charme,
Et que se répand le lourd parfum
Des mots soufflés jusqu'à l'exhalaison
Dans cette marge de jour qui projette
Ses poussières d'étoiles au céleste infini.

P. MILIQUE

01/08/2016

A L'AFFUT DE LA VÉRITÉ

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 A L'AFFUT DE LA VÉRITÉ


Les poèmes sont de surprenantes esquisses
Dont l'approche est comme un frôlement amoureux.
 
Être de mots à l'imaginaire créateur,
Il s'octroie des heures d'exaltation
A composer des textes tels des chansons de signes.

La main court et court encore
Au cœur d'un certain idéal poétique
Grand explorateur de la pensée.

Alors, dans des accès d'ingénuité plutôt touchants,
Il s'offre des possibilités quasi inépuisables
Rien qu'à débusquer un essentiel à l'affût de la vérité.


P. MILIQUE

10/04/2016

ULTIME RANDONNÉE 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

ULTIME RANDONNÉE
2

 

Alors Loucine est souffrante, je ne te l'apprends pas j'espère? Et la promenade en question, elle ne peut pas la faire. Logique non? Je te demande donc juste, pour une fois, de bien vouloir m'accompagner. J'ai bon là? C'est suffisamment bien demandé comme ça? Soit sans crainte Edgardo, sa bronchite va s'éclipser rapidement et, dès le dimanche d'après, tu pourras reprendre ton rythme préféré: télé, canettes et cacahuètes.

Admet que ce n'est pas le bout du monde que je te demande! Et puis, de toi à moi, ça ne peut que te faire du bien un bon grand bol d'air pur, non? Moi à ta place, je n'hésiterais pas un instant. C'est quand même l'occasion rêvée pour passer quelques heures entre amis. Comme au bon vieux temps hein, tu te souviens?

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

27/03/2016

JIMI 1

au magma présent de l'écriture,

 

JIMI

1

Mes héros ne sont pas armés de fusils,
Ils ne le sont que d'une guitare,
Et leur plus grande victoire
Est de destituer le monde
De son foutu manteau noir.

Je n'ai jamais fait de guerre,
Seulement d'exaltants virtuoses.
Mon ancêtre a connu Verdun,
Moi Jimi à Wight et à Woodstock.

Je ne puis crois en aucun dieu
Puisque je ne l'ai jamais vu.
Et si toutefois j'ai fait erreur,
Il en est le seul responsable:
Il n'avait qu'à se manifester!

Je ne puis aimer Napoléon,
Son chapeau est en carton.
Il a beau se dire empereur,
De moi il n'aura pas de fleurs.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

25/03/2016

HAVRE ULTIME

au magma présent de l'écriture,

 

HAVRE ULTIME


Tout de suite après le traumatisme amoureux
Qui a causé l'éclatement de son monde intime,
Il a initié de nombreuses tentatives, toutes avortées,
Glanant grâce à elles d'infimes quartz de lui-même
Et faisant exploser les petites et les grandes vérités
A l’affût dans le tourbillon des apitoiements obscurs.

Sans verser une larme, il a poussé la logique à l'extrême
Dans l'éventualité d'une résolution de l'énigme posée
Aux arcanes d'une mémoire écorchée au fil de sa colère.

Puis, dans le capital-temps où chaque heure se ressemble,
S'est révélée l'annonce d'un désastre aux effluves fétides
Arguant qu'il ne le retiendrait plus de ce côté-ci de la vie.

Il se mit dès lors à rédiger un chant d'adieu incisif
Disant a d'autres le havre ultime d'une déchéance
Qui désormais le fascine trop pour l'effrayer encore.

P. MILIQUE

19/03/2016

MAIS COMMENT VIVRE? 5

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MAIS COMMENT VIVRE?

5

Le lecteur, tout comme son bienfaiteur l'écrivain, ne vit que par et pour le verbe.


Ce même verbe que, tout le montre et le démontre, il aime beaucoup et à qui il ne peut, ce serait indécent, lui faire subir cet outrage que constitue un abandon.
Il déguste avec une gourmandise non dissimulée le mot à mot qui comble avec grand avantage sa pensée dépassée, mais se réserve néanmoins la liberté pleine et entière de penser le contraire, et de lui concéder qu'il s'exprime décidément dans un style pour le moins particulier.
Et, dans la dense réalité d'une réflexion pleine de profondeur, il clame sans discontinuer l'irruption du quotidien abscons dans cet espace de libre écriture subitement vouée à l'épreuve jubilatoire de la lecture immédiate.

«On lit ce qu'on aime, et on écrit ce qu'on peut»

(BORGES)

(FIN)

 

P. MILIQUE

 

10/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 7

 

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

7

-- Eliott !
-- Oui! Plaît-il ?
-- Toi qui est au plus proche d'elle, qui est son confident même, comment elle va Grande Nancy ?

Il prend son temps, paraît regrouper ses pensées comme pour mieux synthétiser ses propos, puis...


-- A moi, il me semble que peu à peu elle s'affranchit de l'ombre en laisser filtrer sa propre lumière, tu vois ? Je la perçois en pleine réconciliation avec elle-même et s'attache à colmater le temps trop longtemps éparpillé en réintégrant le flux de la vie. C'est rassurant, oui, de la voir ainsi se révolter enfin contre les contraintes du destin. Il reste que...
-- Que ?... Qu'est-ce qui te préoccupes ?
-- Non, pas vraiment. Préoccupé je ne le suis plus désormais. Et puis, tu le sais, elle a cette grande élégance de ne pas exhiber en permanence l'étendue de sa colère. Pas plus que celle de ses blessures. Elle se contraint, nécessité douloureuse parfois, de garder contre vents et marées un comportement positif. Pour se revitaliser. Pour re-naître. En même temps, elle demeure toujours à la recherche d'une possibilité qui lui permettrait de s'exposer tout en se dissimulant. C'est son combat du présent. Évidemment, ça n'est pas simple !...
-- A interpréter ton propos et à ton intonation, j'imagine qu'elle a trouvé !

 

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

07/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 4

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

4

-- Ah, c'est toi? Bonjour l'Ours! 
-- Et oui, ça n'est que moi! Bonjour Eliott. Ça me fait tout drôle sais-tu de t'appeler comme ça. Il est charmant ton prénom. Même si, pour être sincère, j'ai eu un peu de mal à m'y faire. Mais tout compte fait, il me plaît bien. Trop top, trop fun!
-- Bienheureux pour toi...
-- Il est vrai qu'au début, il ne m'a guère arrangé.
-- Arrangé? Tu veux dire quoi là?
-- Et bien si tu veux, il s'en est fallu de peu que tu te nomme Edgard, et...
-- Edgard! Vraiment?
-- Comme je te le dis! Et comprends bien qu'avec un tel patronyme les choses auraient été plus ludiques pour moi. J'aurais pu laisser libre cours à ma verve habituelle. Verve qui se traduit vite, si personne n'y prends garde, en une grande et ininterrompue fabrique de jeux de mots laids.
-- Et alors?
-- Alors? Je sais pas moi... On se serait follement amusé! J'aurais sûrement essayé... Edgard routière..., Edgard au morille..., Edgard gant tua..., Edgard...
-- C'est bon, c'est bon. Et comme d'habitude ça n'aurait fait rire que toi.
-- Probable oui.
-- Alors écoute ça: moi c'est Eliott, tu comprends? Je te sais un peu lourd l'Ours, cependant...
-- Non, non... J'entends bien. Je suis pas compliqué comme garçon: Eliott tu dis être, donc Eliott tu es! Et puis en vrai, c'est drôlement classieux comme prénom. C'est de grande noblesse et ça en impose grave. Il n'empêche qu'il a fallu à ta maîtresse attendre pour choisir un tel incorruptible Qu'Eliott naisse! Eliott naisse... Ça te fais pas rire ça Eliott Ness?

( SUIVRE...)

 

P. MILIQUE