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10/04/2014

ÉCRITURE ARTICULÉE

au magma présent de l'écriture,

 

ÉCRITURE ARTICULÉE

 

Il éprouve un désir de plus en plus soutenu

A ne jamais simplifier son écriture...

 

Elle est étrange cette présence au monde,

Musique suave d'idées et de mots,

Mystérieuse et obscure faconde d'un mode d'expression

Et sujet d'étonnement à l'enthousiasme contagieux.

 

Il convient parfois de recourir

A des phrases lourdes et hyperboliques,

Particules subjectives à l'évidence partiale.

 

Cependant, il est important d'éviter le pathos vulgaire,

De dramatiser l'expérience des situations paradoxales

En extirpant l'esprit structuré de la fleur d'illusion

Et, pour mieux dire, à tout le moins autrement,

Se dévouer à une écriture objective et articulée,

Faire corps avec le réel, aspirer à donner vie au monde

Et destiner le bref étranglement d'une interrogation

A la seule quintessence qui vaille:

Existentielle et poétique.

 

P. MILIQUE

08/04/2014

FLAMMES DÉFINITIVES

au magma présent de l'écriture,

 

FLAMMES DÉFINITIVES

 

Subir l'épreuve d'une extinction suffocante et lumineuse

Parce qu'incapable d'enrayer un tant soit peu le mystère

Pas plus que de saisir les multiples instantanés de l'étrange....

 

Finir par constituer le paysage fragmentaire

Qui saura désamorcer le début de fascination

Sans laminer l'identité propre aux individus

Au varié des jeux de lumière qui hantent le quotidien...

 

Il est là pour vivre et amplifier son expérience personnelle,

Et d'un regard brûlant, fixer l'indispensable actif

Avant que d'autres flammes ne le réduisent en cendres.

 

P. MILIQUE

23/03/2014

L’ECRIT-VAIN ANODIN

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L’ECRIT-VAIN ANODIN

 

Ce sont des phrases qui fascinent à la fois

Par leur simplicité et par leur étrangeté.

 

Écriture sensuelle, abstraite,

Parfois lyrique ou coléreuse,

Elle est génératrice de quelque chose

Qui va forcément apparaître.

 

Peut-être dira-t-elle la force et la fragilité

Qu’évoquent parfois les premières amours

Dont l’éclairage final retient la couleur des jours.

 

Ou alors, elle expliquera le lent glissement

Hors de soi et du vertige du vivant

En ruminant le malheur certain de toute condition humaine.

 

Lui, l’écrit-vain anodin, balbutie l’écriture

Dans la chair vive des phrases.

Elle lui donne ce faisant

Un lieu unique pour dire la révolte et le courroux.

 

Cela l’aide à se plonger dans cet univers d’entrailles

Qui renvoie sans retenue a la face du monde

La noire bile de sa laideur et de sa bêtise

Lui permettant ainsi d’offrir à l’attente des autres

L’image perceptible de son consentement à l’impossible.

 

P. MILIQUE

22/03/2014

OMBRES MENAÇANTES

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OMBRES MENAÇANTES

 

Elle semble si impossible, si sectaire,

Tellement familière et cependant étrange

Cette incapacité avérée d’effort et de volonté

A reprendre quelques nobles valeurs à son compte,

A investir cet espace peuplé d’ombres menaçantes

Qu’il se résigne à laisser couler, lourdes, les larmes

En voltige d'ailes plombées par le tragique de la vie.

 

P. MILIQUE

15/03/2014

NADIA TUENI: "JARDINIER DE MA MEMOIRE" QUAND ON EST SEUL

 

NADIA TUENI

"Quand on est seul..."

(premiers mots du poème sans titre)

In "Jardinier de ma mémoire"
© Flammarion, 1998

Lecture par Anne KESSLER


Nadia Tuéni est une poétesse libanaise d'expression française née à Baakline au Liban. Fille d'un diplomate et écrivain de religion druze, et d'une mère française, elle était bilingue et se réclamait ainsi naturellement de deux cultures. Elle se destina d'abord au barreau et s'inscrivit à la faculté de droit, mais interrompit ses études quand elle épousa, en 1954, Ghassan Tuéni, journaliste et député de Beyrouth, qui fut plus tard ambassadeur du Liban à l'ONU de 1977 à 1982. Ils eurent deux garçons, Gébrane, journaliste qui fut assassiné le 12 décembre 2005 à Beyrouth et Makram, disparu dans un accident automobile et une fille, Nayla, dont la mort à l'âge de sept ans d’un cancer affecta profondément Nadia Tuéni et l'amena à la composition de son premier recueil, Les Textes blonds, paru en 1963. En 1965, Nadia Tuéni est atteinte elle aussi d'un cancer. En 1967, elle devient rédactrice littéraire au journal libanais de langue française, Le Jour et collabore à diverses publications arabes et françaises. Prix de l'Académie française en 1973, pour Poèmes pour une histoire (Seghers), elle meurt en 1983 à Beyrouth.

 

Poèmes choisis par Lorette Nobécourt
Prise de son: Amandine Grévoz
Montage:  Gilles Davidas

04/03/2014

MUTATION EN COURS...

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MUTATION EN COURS...

 

Comment accepter la glissade dans l'inconnu?

Comment décrire le processus douloureux

Qui, dans l'exploration de ses pires retranchements,

Révèle sa part sombre avec une surprenante netteté?

 

La porosité entre une réalité intentionnellement tronquée

Et le monde imaginaire pour toujours inachevé,

Établit une atmosphère étrange, proche de l'irrationnel.

 

La mutation engagée projette des ombres

Qui le compromettent, dans un long périple

Scandé de litanies lentes et envoûtantes.

 

La traversée en force de ce nouveau chaos

Entraîne alors un changement capital et irréversible

Dans l'au-delà sinueux de ses propres limites

Prometteurs de déploiements imprévisibles

Où, serein, il se laisse sombrer.

 

P. MILIQUE

02/03/2014

INDICIBLE NERVOSITE

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INDICIBLE NERVOSITÉ

 

Le problème n'aurait pu être qu'à peine sensible,

Mais sa tête devient de nouveau lourde

Et il s’éprouve en proie à un étrange état,

A une profonde gêne, une nervosité indicible.

 

Il est sec d’une accablante et inextinguible soif

De ce rare lieu du cœur où se pavane l’esprit

Et, condamné à jeter beaucoup de temps au rien,

Il crie par la fenêtre à des voisins invisibles….

 

P. MILIQUE

01/03/2014

FLAMMES DEFINITIVES

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FLAMMES DÉFINITIVES

 

Subir l’épreuve d’une extinction suffocante et lumineuse

Parce qu’incapable d’enrayer le mystère

Ou de saisir les multiples instantanés de l’étrange.

 

Finir par constituer un paysage fragmentaire

Qui saura désamorcer la fascination

Sans laminer l’identité des individus

Au varié des jeux de lumières qui hantent chaque jour.

 

Il est là pour vivre et amplifier son expérience personnelle,

Et d’un regard brûlant, fixer l’impalpable,

Avant que d’autres flammes ne le réduisent en cendres.

 

P. MILIQUE

23/01/2014

LETTRE DES CHEFS INDIENS AU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS

 

LETTRE DES CHEFS INDIENS

AU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS

"Un très joli texte sur lequel j'ai posé quelques photos d'un magnifique voyage dans l'Ouest Américain en août 2007"

(Guy LEPAGE)

26/11/2013

LA MUSIQUE

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LA MUSIQUE



La Musique apporte nécessairement des émotions.
Elle est voie privilégiée vers une cohésion
Que je sais toutefois imaginaire.
Elle peut n'être qu'une atmosphère sonore,
Idéalisant une douce uniformité
A la cadence lente et répétitive.
Envoûtante.
Ou bien m'envelopper dans de vaporeuses richesses esthétiques
Aux nuances célestes purement immatérielles.
Elle peut exploser d'audaces intelligentes ou bien,
En une mystification insidieuse,
Être trop harmonieuse pour être vraie,
Et s'abîmer dans une éternité baroque,
En devenant binairement incantatoire.
Être quelquefois tragique,
D'autres fois triomphante,
Et aussi généreuse et destructrice.
Elle anoblit mes sensations
En monologuant sa mélancolie,
M'offrant sensualité feutrée,
Puits d'harmonie,
Source d'extase sonore,
A la fois déconcertante et insaisissable.

Je sais vivre au gré de ses compositions énigmatiques et fascinantes,
A la ligne mélodique perturbée.
Que faire d'autre à l'écoute d'un chant musical d'une virtuosité confondante,
Que de quêter l'imperceptible fugacité de l'instant ?

Elle a parfois le visage extrême de l'étrangeté absolue.
Et je m'expose sans retenue aucune,
Offert à la satisfaction tourmentée
Et au feu destructeur d'un rythme passionné,
Me permettant de découvrir l'excitation inconnue
D'une réelle hallucination,
Et de me retrouver submergé de pulsations vertigineuses,
Intonations sauvages exprimées en fréquences pulsionnelles.

Le son fait vibrer les lumières et je cesse d'être aveugle.
Je voyage dans la bouleversante profondeur
De résonances vagabondes.
La Musique repose de l'ennui.
La notion du temps s'estompe dans l'éther.
Je m'agrippe à ce sentiment de paix intérieure qui déjà s'esquive,
Et je me perds, serein, dans l'oubli de moi.


P. MILIQUE

23/11/2013

LE SILENCE

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LE  SILENCE


Ces quelques lignes si décousues,
Sont tellement préférables au silence.

Parce que le silence peut se perdre dans d'étranges méandres.
D'instants à la vertigineuse sensualité
En sale goût d'amertume,
Il sait donner l'impression exacte de se couler subrepticement
Dans la douleur des autres.

Il est comme un arrêt sur concentré d'émotions.
Et il exprime avec une sorte d'hypnotique lenteur
Un temps provisoirement suspendu.
Comme dilaté.

Le silence est en nous,
Comme une situation extrême.
Comme une peur ultime.
Il est telle une fleur fermée à l'intérieur de soi qui,
Par sa non floraison,
Nous laisse entrevoir la fragilité de nos repères.

Le silence est un philtre pernicieux.
Mais dans sa tonalité douce-amère
Coulent de paisibles paysages.
Et cela serre le cœur.
Et cela serre l'esprit.
Parfois !...

Dans mon ciel de silence, tes mots sont des étoiles.

P. MILIQUE

17/11/2013

COMME UNE LAMPE D’ORGUEIL

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L'orgueil  Acrylique sur toile, 70 x 70 cm Février 2009.  (Oeuvre de Pierre MARCEL)
Pour le péché capital Orgueil, cet arbre envahit avec arrogance toute la toile, il n'y a ni ciel ni terre pour ses racines qui ne tiennent d'ailleurs plus à rien, tout va vers le haut, et se noie dans son propre feuillage 

 

COMME UNE LAMPE D’ORGUEIL

 

Après avoir pris en compte l’immaculé de la page

Qui semble adopter de façon délibérée

Une tonalité profonde au fil du temps,

Il espère proposer une forme alternative, mais déroutante,

A ce mode d’expression devenu minoritaire,

Absolu fragile constamment menacé.

 

Dans ce monde chaotique auquel il ne comprend plus rien,

Il ose prendre l’étrange chemin naissant

Qu’il lui faudra poursuivre, attentif, par la suite.

 

Au magma de ce lieu d’expérimentation, une part de sens échappe,

Faisant éclater la conspiration du mensonge de la vie.

 

A l’infime de cette intimité dont il ne faut pas parler,

Celle qui, dans sa cohérence interne ôte du discernement à l’absurde.

Le simple respect de ces émerveillements rares expose alors

L’humilité comme lampe d’orgueil dans sa propre nuit.

 

P. MILIQUE