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19/05/2016

PAR CRAINTE DE DÉCEVOIR

au magma présent de l'écriture,

 

PAR CRAINTE DE DÉCEVOIR



Il prend forme en lui telle une évidence,
Une angoisse aveuglante, assourdissante,
Qu'il lui faut daigner nommer: il a peur!

Peur de la désenchanter
Tant elle sait discerner
De rais de lumière en lui.
Peur de ne pas le mériter.

Peur aussi de son insondable fragilité,
Peur de son existence détériorée déjà.
Peur enfin de son propre feu intérieur,
Et peur de trop revendiquer l'illusoire.

Que son fier amour lui pardonne,
Lui qui a tant fait pour lui offrir
L'intégralité de ce qu'il constitue.
Lui qui lui propose grand ouvert
Le chemin d'un bonheur indicible.
Lui qui insuffle sa force impétueuse,
Qui l'enjôle de son immuable sourire.
Lui qui l'aime tellement et le lui dit.

Si elle savait combien il s'apprécie peu,
Si elle savait à quel point elle lui et tout.

Dans quelques minutes l'heure sera venue:
Elle va vouloir lui offrir le baiser du soir.
Moment tant attendu où, pour clore le jour,
L'amour affolé s'exacerbe davantage encore:
A tout de suite si douce, si amoureuse aimée.

P. MILIQUE

01/05/2016

CALAMITE DÉGRADANTE 5

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

CALAMITE DÉGRADANTE

5

 

Face à lui, les autres se retrouvent confrontés à l'urgence de mettre en mots ce manifeste incompréhensible et terriblement perturbant.


Les premiers mots gouttent donc, prennent peu à peu forme, et se risquent enfin à poser les questions essentielles.
Mais il est des vides et des creux terriblement prégnants en chacun de nous et, dans la saisissante plaidoirie laborieusement constituée, l'effroi bousculent et déséquilibrent le sens des phrases en suspend.
Et cela détermine un mauvais goût au cœur.
Âcre.
Humiliant.

Chacun possède en lui une dose variable de dureté et de pulsion criminelle.
A disséquer sans discontinuer les séquelles morbides de la folie observée chez les autres, il est aisé de comprendre la peur sans fard qu'elle inspire.

On ne peut donc que s'incliner devant une telle nécessité destructrice.
Tout comme on finira par admettre ce jusque-là flou et insensé devenu évidence:
Le suicide n'est toujours qu'une invérifiable somme de mystères opaques et d'interrogations abyssales et objectivement destructrices.
Mortelles.

(FIN)


P. MILIQUE

25/03/2014

POURQUOI ?

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POURQUOI ?

 

Sommes-nous donc destinés aux destins chaotiques?

 

Un jour les lumières se font un peu hésitantes,

La clarté se couvre d’ombres désagréables

Et les sentiments deviennent récalcitrants,

Donnant à la vie une dimension extraordinairement douloureuse.

 

Les liens humains essentiels ne sont constitués que de ruptures

Et nous précipitent, toujours, dans une longue suite d’interrogations.

Et l’on se retrouve, au fil de l’imparable,

Projeté dans les affres du mal-être ordinaire

Habité de ce seul mot: pourquoi?

 

La plupart des mystères ont pour destin

De n’être jamais résolus.

Mais l’on sait que le temps venu du désenchantement ultime

Est parfois la promesse d’une aube enchantée.

Une sorte de porte rayonnant sur le futur.

 

Il redevient alors urgent d’aimer la vie.

Et de continuer à aimer aimer

Pour que raisonne encore, jusqu’à toujours,

Le rire-cascade, le rire-cristal qui fait briller le soleil.

 

P. MILIQUE

01/03/2014

FLAMMES DEFINITIVES

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FLAMMES DÉFINITIVES

 

Subir l’épreuve d’une extinction suffocante et lumineuse

Parce qu’incapable d’enrayer le mystère

Ou de saisir les multiples instantanés de l’étrange.

 

Finir par constituer un paysage fragmentaire

Qui saura désamorcer la fascination

Sans laminer l’identité des individus

Au varié des jeux de lumières qui hantent chaque jour.

 

Il est là pour vivre et amplifier son expérience personnelle,

Et d’un regard brûlant, fixer l’impalpable,

Avant que d’autres flammes ne le réduisent en cendres.

 

P. MILIQUE

07/12/2013

JE M'ACCUSE 35

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Je m'accuse d'autoriser

En certaines occasions

A la peur de supplanter la révolte,

Me chargeant ainsi

De l'insupportable fardeau

Constitué d'improbables éloges

Sournoisement empoisonnés

Et d'affreux actes vils.

 

15/08/2013

COMME UN BLANC QUI DERANGE

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Maciej-Bodek

 

COMME UN BLANC QUI DERANGE

 

Il y a cette part d'ombre que nul ne peut raisonner

Et qui de ce fait, n'en finit pas de troubler.

 

De vagabondages en errances assumées

Dont il aimerait avoir la pudeur de ne pas faire étalage,

Afin de n'imposer à personne ce qui est devenu une obsession

Non exempte d'incertitudes et de périls multiples,

A force d'infimes dérapages imparfaitement contrôlés,

Il met d'emblée en place la réalité d'un lieu vide

Comme un blanc qui dérange dans la conversation.

 

La vie s'est chargée de briser

La naïveté de ses rêves d'enfant.

Dans l'accomplissement des désirs majeurs

Qui en constituaient le fondement véritable.

 

Désormais, il n'accepte plus de se montrer,

Que pour surtout ne jamais se montrer,

Et faire naître aux lèvres de certains visages

L'ébauche annoncée d'un sourire triomphant et libérateur.

 

P. MILIQUE

26/07/2013

POURQUOI ÉCRIT-ON CE QU'ON NE DIT PAS ?

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POURQUOI ÉCRIT-ON CE QU'ON NE DIT PAS ?

 

Pourquoi écrit-on ce qu'on ne dit pas ?

 

Il faut être attentif à toutes les dissonances,

A toutes les cassures potentielles.

Ce sont elles qui constituent, inépuisables,

Les sources du désenchantement

Et contribuent à emmêler un peu plus encore

L'écheveau tumultueux de ce grand naufrage qu'est la vie.

Il serait inconsidéré,

Même par immense lassitude,

De banaliser le cheminement qui nous mène

Jusqu'au désastre final,

Jusqu'à l'inéluctable.

 

Qu'il est donc douloureux d'éprouver à ce point

Le sentiment trop présent de ce qui fuit,

De ce qui passe, de ce qui meurt !

Et vaine la tentative de calfatage

Des fissures sournoises de la vie.

 

Il faut pourtant bien s'attacher à sauvegarder l'essentiel.

Et crever un jour l'abcès obsédant du désespoir.

Celui de nos existences démontées.

 

Certes nos échecs sont criants, nos réussites sont invisibles,

Aussi invisibles que les ténèbres durant l'éclat du jour.

Alors, il s'agit d'entrer en dissidence,

Ne plus être du nombre des égarés.

Et s'obstiner à creuser un autre sillon

Pour aller encore d'étonnements en éblouissements.

Pour que la couleur de l'inquiétude

Se soumette enfin à celle de l'espoir.

 

Et l'on se mure dans un silence qui ne sert

Qu'à masquer nos angoisses.

Cela nous sert aussi à oublier le temps qui enterre nos rêves.

Car il y a tant d'autres choses derrière nos illusions

Que l'on ne dit pas !

Alors, on l'écrit...

 

P. MILIQUE

22/05/2013

LA PARISIENNE LIBEREE : "LES INVESTISSEURS"

 

LA PARISIENNE LIBEREE 

"LES INVESTISSEURS"

Paroles et musique : La Parisienne Libérée


On ne sait presque rien d’eux
Sinon qu’ils ont des frayeurs
Ils ont peut-être raison, d’ailleurs
Les investisseurs (bis)

 

Un A en moins
Un plus en plus
Et dès demain
Un plus en moins
(bis)

 

[citation F. Fillon – C. Chazal]

 

Le nez collé aux graphiques
Les yeux plantés dans l’actu
Entre deux crises de panique
Et un pic d’angoisse aiguë
Ils nous prêtent nos propres sous
Quelquefois un peu des leurs
Paraît qu’ils sont parmi nous
Les investisseurs (bis)

 

Quand ils ne sont pas affolés
On les sent préoccupés
Ils ont même peur d’avoir peur
Les investisseurs !
Il faut croire que les millions
Ça vous rend les gens trouillards
Il faut croire que les milliards
Ça vous rend les gens poltrons

 

On ne sait presque rien d’eux
Sinon qu’ils ont des frayeurs
Ils ont peut-être raison, d’ailleurs
Les investisseurs (bis)

 

Il faudrait donc en silence
Qu’on veuille bien devenir chômeurs
Pour pas qu’ils perdent confiance
Les investisseurs

 

Ces petits êtres algorithmiques
Emportés par l’émotion
Trouvent qu’un bon service public
Ça fausse la compétition
Ils sentent un spread* culturel
Qui accroît leur anxiété
La classe de Madame Bruxelles
Manque de flexibilité (bis)

 

Tandis qu’il faut qu’on se débrouille
Pour ne rien revendiquer
Sinon ils auraient la trouille
Et le crédit pourrait cruncher**
(bis)

 

On ne sait presque rien d’eux
Sinon qu’ils ont des frayeurs
Ils ont peut-être raison, d’ailleurs
Les investisseurs (bis)

 

*spread : écart
*crunch : crise / craquement

 

—-
DOCUMENTATION

 

CITATIONS

F. Fillon 14.01.2012

14/03/2013

INTERROGATION ÉCRITE

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INTERROGATION ÉCRITE

 

 

Pourquoi j’écris?…

 

Parce que c’est un besoin primaire.

Parce que je ne peux m’en empêcher.

Parce que je ne peux faire autrement.

Parce que cela m’est aussi nécessaire que de respirer.

Parce que je me délecte du plaisir évident de manipuler les mots.

Parce que je suis d’une grande naïveté.

Parce que je ne sais pas parler.

Pour tomber le masque.

Parce que la feuille blanche constitue l’interlocuteur, le confident, le psychanalyste idéal.

 

A la fois moyen d’expression et de réflexion,

L’écriture est une béquille parfaite au désespéré chronique que je suis,

C'est une manière unique de supporter le mal de vivre, de traduire une jubilation, de partager.

 

J’écris pour faire que ceux qui me ressemblent déjà un peu me ressemblent un peu plus.

J’écris pour moi

Pour tous

Pour personne

Pour le plaisir

Pour être conquis.

Pour me réconcilier.

Pour être, par ceux qui me comprendraient, aimé autant que j’aime.

 

J’écris par amour, sensibilité, sensualité.

Pour ne pas faire injure au silence, ni à la nuit.

J’écris pour survivre

Pour passer le temps, je veux dire le tamiser. Parce qu’écrire est aussi un moyen d’entrer en solitude.

 

J’écris pour éloigner la souffrance, peut-être pour lutter contre la mort, pour rester en vie.

Pour me reconstituer, me percer à jour. Pour sortir de l’impasse.

J’écris pour oublier que je vais mourir.

Pour m’inventer un remède qui ne ressemble pas au mal.

Parce que j’aime bien polir la douleur comme une pierre précieuse.

J’écris par insatisfaction et pour rester en état d’insatisfaction

Pour me convertir, excédé d’utopie, en cette ligne sortie de l’aube qui enlace les lettres sur le papier.

Pour refermer sur moi les parenthèses jadis ouvertes.

J’écris pour vous faire parler.

 

J’écris… parce que!

 

 

P. MILIQUE

02/07/2012

SCULPTEUR DE MOTS

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SCULPTEUR DE MOTS

 

Il aime à se prétendre viking en acier trempé,

Alors que chacun le sait meurtri de bleus à l'âme...

 

Pour s'expurger de cette flagrance, il tente une écriture

Qui se tient en germe dans l'urgence proposée

Et suggère, de sa lame effilée, des reflets d'inquiétude.

 

Confronté à des situations rapidement délicates,

Il s'applique à effectuer sur le texte un travail obsessionnel,

A le peaufiner encore, soupesant jusqu'à la dernière virgule,

Tâchant d'identifier enfin la portée de ces armes invisibles,

Qui constituent la tonalité intrinsèque des mots,

Et de cette autre, soulignée d'incertains silences,

Avec un peu plus de folie et davantage d'audace.

 

Puis il résume son rapport presque permanent au monde

En empruntant le chemin de halage d'une rare intensité

Qui accueille les pas de la silhouette qu'il aimerait devenir:

Ombre portée d'un sculpteur passionné de la langue et des mots.

 

P. MILIQUE

17/06/2012

Interview de Marlon BRANDO

Interview de Marlon BRANDO

Plein feu sur les spectacles du monde - - 05min34s


Propos en anglais non doublés de Marlon BRANDO sur son métier d'acteur, son film "La vengeance aux deux visages", encore en projet, sa vie actuelle. Les questions de l'intervieweur ont été découpées, ne laissant que les réponses de l'acteur, dans ce qui constitue vraisemblablement des rushes de montage. Marlon BRANDO évoque tout d'abord la méthode développée par STANISLAVSKI. Il travaille de l'intérieur d'après ses sensations. Il est selon lui plus facile d'être un acteur, car on recherche seulement les émotions en soi. Cela demande de la concentration. Il évoque un projet de film, un western dont il recherche encore le titre mais qui pourrait être "One-eyed Jacks". ("La vengeance aux deux visages", qui sortira en 1961). Il s'exprime ensuite sur le western, puis sur sa vie actuelle : ce qu'il regrette. La date d'enregistrement de ce document est comprise entre 1947 et 1953.

Générique

Wilmet, René
Brando, Marlon

03/09/2011

JE DENONCE 11

DENONCIATION.jpeg

Je dénonce les Hommes,

Parce qu'ils ne s'imprègnent pas de l'autre,

Qu'ils n'ont pas en eux la conviction de son importance,

Et n'ont pas sans cesse à l'esprit

Que l'on ne se constitue que par lui,

Grâce à lui.