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19/01/2016

TAPIS ROULANT 1

au magma présent de l'écriture,

 

TAPIS ROULANT

1



Comme tous les jours, sur le trajet du retour me menant de mon lieu de travail à mon domicile, j'empruntai le tapis roulant par la file de droite,
Celui-ci permettait de rejoindre la ligne RER en direct.
Il se trouve que ce soir-là, il ne fonctionnait pas.
Mais, comme je ne m'en aperçus pas tout de suite, je continuai à progresser dessus, mésestimant tout à fait alors l'effort imprévu que j'aurais à fournir.
Chemin faisant, je dévisageais avec envie les mines apaisées et les regards détendus des personnes que je croisais, et qui se laissaient benoîtement transporter par leur tapis à eux, sur la file de gauche.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

18/01/2016

SAISON DE GLACE

au magma présent de l'écriture,

 

SAISON DE GLACE



Comme si les feux ne pouvaient
Que brûler bas dans le brouillard,
Mêlant la grisaille a la morosité,
Voilant la face d'un soleil lunaire.

Comme si dans l'arbre de l'abrupte rive
Grondait le décharné d'un éternel hiver.

Les femmes de retour dans les cuisines
Y parlent bas en un quasi chuintement,
Serrant leurs châles sombres contre elles,
Contre ce corps délaissé que nul amour
N'embrase ni ne dévêt. Saison de glace
Qui se murmure au tréfonds obscurci
De ce cœur si lourd battant la brume.

Ne reste plus qu'à tenter le mot lumière,
Le mot mémoire et puis le mot tentation,
Valeureux cavaliers lancés contre le froid.



P. MILIQUE

17/01/2016

RECONNEXION DU RÊVE

au magma présent de l'écriture,

 

RECONNEXION DU RÊVE



Avec le temps le rêve s'est rétabli
Qui fabrique quelques mystères.

Agrémenter la fleur d'amour existant
De toutes les belles créations en devenir
Offre à la vie le possible éclat d'absolu
D'une richesse de cœur pure et condensée
A parure de soie palpitante et magnifique.



P. MILIQUE

16/01/2016

CONCISION FRAGMENTAIRE 47

concision fragmentaire.jpg

 

CONCISION FRAGMENTAIRE

47

 

Lorsque le temps commence

A se fissurer,
La débâcle progressive

Du motif en cours
Ouvre au labyrinthe hirsute

De l'absurde.

 

P. MILIQUE

15/01/2016

LE BONHEUR INSÉCABLE

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LE BONHEUR INSÉCABLE

 

Elle m’a ouvert une porte de lumière

Au cœur d’une nuit chaude, souriante d’étoiles,

Devenue l’horizon pâle qui s’illumine

De chaque pépite au temps qui brille.

 

Au bonheur de la vie, elle est ma musique,

La mélodie sans fausse note d’un Amour

Aux flammes embrasées d’un ataraxie d'être

S’égayant en lisière d’une forêt de mots doux.

 

C’est comme si j’avais toujours su

Que l’on s’aimait depuis longtemps.

Elle est mon Soleil, je me réchauffe à elle,

Lumière tendre dans l’aventure quotidienne.

 

P. MILIQUE

14/01/2016

QUE SUIS-JE D'AUTRE?

au magma présent de l'écriture,

 

QUE SUIS-JE D'AUTRE?



Que pourrais-je prétendre être d'autre,
Dans le tourbillon apocalyptique de la vie,
Qu'un fétu de paille aspiré par la tourmente,
Qu'une éphémère présence dans la réalité,
Qu'un signe de détresse dans la mer agitée,
Qu'un pauvre hère dont se gaussent les gens,
Qu'un fou en diagonale sur l'échiquier Caraxien
D'une probité gravée sur un marbre noir et blanc,
Qu'une mémoire morte dans le regard des autres,
Que trop de gras dans cette époque de mincitude,
Qu'un asocial autodestructeur à l'esprit désertique
S'interpellant à l'infini de l'essentielle question.

Dans le tourbillon apocalyptique de la vie,
Que pourrais-je prétendre être d'autre?

P. MILIQUE

13/01/2016

PARABOLES

au magma présent de l'écriture,

 

PARABOLES



Le cœur du temps qui passe a cessé de scandé
Le rythme de tes pas dans mon cerveau malade
Faisant jaillir le délire au milieu de mes rêves
Comme si cette nuit-là, tu te lovais à mes côtés.

Un enfant qui sommeille et ne veut pas mourir
Un homme qui s'éveille au matin plein d'espoir
Et la folie surprise qui peu à peu écorche le cœur
Comme si soudain l'avide camarde me réclamait.

Une âme qui s'adresse à toi et te fait comprendre
Que désormais plus rien ne pourra plus s'évader
Mais tu admets que la pointe de cette arme rougie
Restera là toujours, fixée à l'aplomb de ton cœur.

Tu crois avoir raison, mais tu sais au fond de toi
Qu'un jour tu deviendras ce qu'ils sont devenus
Alors tu ne connais plus la peur et tu romps le fil.
Ariane et son amour ardent ne sont plus de tes rêves.



P. MILIQUE

12/01/2016

OBSCURITÉ SUBITE

au magma présent de l'écriture,

 

OBSCURITÉ SUBITE


Désarmé, je veux dormir
Dans l'au-delà du partir,
Tant cette vie je veux fuir
Pour n'y jamais revenir.

C'est toute la complexité de la vie
Enserrée dans un regard qui doute
Qui soudain ressasse l'interrogation
D'un équilibre patiemment constitué.

Il sait ne pas devoir s'engager davantage
Dans ce qui serait une dangereuse solitude,
Ni accroître l'étendue du désert qui déjà,
Tout autour, ne demande qu'à s'amplifier.

Dès lors, il est requis de faire crédit au temps!

L'obscurité subite résulte du soleil qui part.
Elle disparaîtra, majestueux enchantement,
Dès que, fier aristocrate, l'astre s'éveillera,
Hérissé d'ardentes magnificences nouvelles.



P. MILIQUE

11/01/2016

MALADIE SANS NOM

au magma présent de l'écriture

 

MALADIE SANS NOM



Ce pourrait être la chronique d'une déchéance,
Une longue course à l'abîme et ses conséquences
Entre déréliction massive et autodestruction.

Il affiche un parcours douloureusement chaotique
Et, balayé par les tourments de son âpre histoire,
Guère désireux de s'immiscer dans le troublant
De cet ailleurs considéré en sa pitoyable errance.

On reste tout de même assujetti à l'absurdité
D'une destinée glauque, avérée inhumaine,
De toute façon marqué au sceau de l’insigne
Par cette humiliation dont il est la victime.

Le voilà atteint d'une maladie sans nom
Dont il sait déjà qu'il ne se relèvera pas.

Il décide alors de solder ce qu'il lui reste de vie,
D'autres n'hésitent pas à se projeter dans le vide
Tant l'indocile raison propose de se laisser aller...



P. MILIQUE

10/01/2016

LA COULEUR DE MON CIEL

au magma présent de l'écriture,

 

LA COULEUR DE MON CIEL

Je n'ai même pas tenté de résister davantage
Tant il m'a vite semblé impératif d'être celui
A qui revient la joie de t'ouvrir au jour neuf.

Je voulais, avant de disparaître dans mon quotidien,
Que, ne serait-ce qu'une fois, tu m'entendes t'aimer.

Je ne peux oublier ta voix, encore lourde de sommeil,
Me chuchoter de ce ton naturel qui te détermine tant,
Un jovial «ah c'est toi» moucheté d'aucune surprise,
Comme si nous ne nous étions pas quittés de la nuit,
Comme si ma voix t'assurait de ma réalité à tes côtés.

Cet instant exclusif, privilégié, fut d'une douceur inouïe.
En son cocon je t'ai embrassée d'une grande tendresse
Car tu venais d'iriser mon ciel des couleurs de l'amour.

P. MILIQUE

09/01/2016

IL EST DES JOURS

au magma présent de l'écriture,

 

IL EST DES JOURS

Il est des jours chagrins
Où la vie dégrade la vie,
Où l'amour perd la face.

Il est des jours où ta main
Cherche la mienne égarée
Dans l'ombre crépusculaire.

Il est certains grands soirs
Où elles se rapprochent,
Se tortillent, s’enlacent,
Et se bouleversent enfin
Dans un dernier sursaut
De pudeur ou de peur.

Il est des nuits qui me font rire,
Elles devraient me faire gémir.
Et mes yeux en ces moments
Se raccrochent, suppliants,
A l'étoile infinie des tiens.
Il est des heures enténébrées
Qui n'en finissent pas d'exister
Tandis que des vagues bleutées
Déferlent sur ton corps dénudé,
Avec mon âme à fleur de cœur.

Il est des jours telles des vies mon amour,
Qui ne devraient jamais fermer les yeux.

P. MILIQUE

08/01/2016

HAINE, JE TE HAIS! 4

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

HAINE, JE TE HAIS!

4

J'aimerais tant n'avoir à combler de mes seuls mots,
Que les insatiables excavations et les puits sans mémoire,
Arpenter les champs herbus et les plages du plaisir d'écrire.


Au lieu de ça, par la seule cause de ces simulacres d'humains,
La haine qui monte en moi me jette sur des routes inconnues
Qui fusent hors de mes pensées, de celles qui conduisent
Aux attitudes négatives qu'il faudrait ne jamais adopter.

En fuyant ces sinistres-là, je sais parfaitement ce que je fuis.
Sur l'échelle de l'humanité, je fuis le vide sidéral du néant.
Je fuis la barbarie trop présente que je prétendais ignorer.


Haine, je te hais!

(FIN)

P. MILIQUE