Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/10/2013

DÉGOUTS ET DES COULEURS CARTOGRAPHIE VOCALE DU RACISME ORDINAIRE « LES OUVRIERS. LES BOURGES. »

Pro, 
Anti,

      Peu de choses sont aussi inutiles qu'une discussion sur la corrida, mais c'est un bon moyen pour échauffer les esprits. Vous pouvez embêter les Syriens ou massacrer les mouches, ça ne déclenchera jamais la rage ni l'activisme des défenseurs de la cause animale. Il faut dire qu'ils ont raison : il y a bien un taureau qu'on pique, qui saigne et qui meurt. On est mal assis, c'est long, neuf fois sur dix la viande est molle et le boucher est nul. Voilà des faits peu contestables. Mais parfois à Madrid, à Mexico, plus rarement à Béziers, le temps retient son souffle. Le soleil arrête sa course pour regarder en bas, il y a sur le sable un petit trait jaune qui fait valser des cornes. Le plus beau spectacle vivant donné sur terre est un sacrifice mortel. Un rituel barbare et raffiné. Le dernier lien avec l'antique, la peur et la grosse bête. C'est à la fois magnifique et très peu défendable. Un jour la corrida sera interdite et il y aura toujours de la souffrance dans un monde un peu moins intéressant. Le jeune Alexandre Mognol signe son premier documentaire du point de vue de l'animal. Il suit le toro de sa vie dans les champs à sa fin en musique. Sans parti pris, sans images blessantes, sans cacher la passion des acteurs de cette secte. Ce débat est impossible et fort heureusement nous écoutons ici



  DÉGOUTS ET DES COULEURS
CARTOGRAPHIE VOCALE DU RACISME ORDINAIRE
« LES OUVRIERS. LES BOURGES. »

(59")

 

Petite litanie du racisme ordinaire. Une liste à la Prévert, à la Bourdieu, allah akbar.

 

Enregistrement : 28 août 13
Réalisation : Samuel Hirsch
Texte & voix : Corentin Roquebert     

15/10/2013

LASSITUDE DE DÉFROQUÉS

 

NUIT.jpg

 

LASSITUDE DE DÉFROQUÉS

 

Dans le clair-obscur d'un monde qui disparaît,

Il tente de recueillir quelques couleurs

Pour ne pas se retrouver entièrement seul.

 

Des traits de lumière communiquent dans la nuit

Et le guide dans cette obscurité qui peu à peu s'installe

A travers la petite fenêtre qui lui reste sur l'extérieur,

Comme au travers des nuages lorsqu'il pouvait encore les voir

Gronde toujours cette présence inquiétante

Que lui présentent d'étranges miroirs

Dans lesquels il plonge sans retenue restrictive.

 

Univers obscur, inutile et cependant redécouvert,

Débordant de scènes authentiques et cocasses

Où déambulent des lassitudes de défroqués

Et les chagrins d'une ribambelle de vaincus.

 

P. MILIQUE

13/10/2013

FISSURES SOURNOISES

 

A.jpeg

 

FISSURES SOURNOISES

 

Pourquoi écrit-on ce qu'on ne dit pas ?

 

Il faut être attentif à toutes les dissonances,

A toutes les cassures potentielles.

Ce sont elles qui constituent, inépuisables,

Les sources du désenchantement

Et contribuent à emmêler un peu plus encore

L'écheveau tumultueux de ce grand naufrage qu'est la vie.

Il serait inconsidéré,

Même par immense lassitude,

De banaliser le cheminement qui nous mène

Jusqu'au désastre final,

Jusqu'à l'inéluctable.

 

Qu'il est donc douloureux d'éprouver à ce point

Le sentiment trop présent de ce qui fuit,

De ce qui passe, de ce qui meurt !

Et vaine la tentative de calfatage

Des fissures sournoises de la vie.

 

Il faut pourtant bien s'attacher à sauvegarder l'essentiel.

Et crever un jour l'abcès obsédant du désespoir.

Celui de nos existences démontées.

 

Certes nos échecs sont criants, nos réussites sont invisibles,

Aussi invisibles que les ténèbres durant l'éclat du jour.

Alors, il s'agit d'entrer en dissidence,

Ne plus être du nombre des égarés.

Et s'obstiner à creuser un autre sillon

Pour aller encore d'étonnements en éblouissements.

Pour que la couleur de l'inquiétude

Se soumette enfin à celle de l'espoir.

 

Et l'on se mure dans un silence qui ne sert

Qu'à masquer nos angoisses.

Cela nous sert aussi à oublier le temps qui enterre nos rêves.

Car il y a tant d'autres choses derrière nos illusions

Que l'on ne dit pas !

Alors, on l'écrit...

 

P. MILIQUE

12/10/2013

INSTANTS ORDINAIRES

images.jpeg

 

INSTANTS ORDINAIRES

 

Elle existe cette force naturelle,

Cette troublante relation qui laisse entrevoir

Derrière le réel, un monde enchanté.

Pourquoi ne pas prendre en considération

L'importance de ce rêve niché en chacun de nous ?

 

Cette femme souriante, lumineusement belle,

Sait prendre tendrement soin de son paradis secret.

Le sourire aux lèvres, cette grande contemplatrice de nuages,

Virtuose de la couleur, habite un paysage champêtre

Peuplé d'images chatoyantes et d'oiseaux étonnants.

 

Plus tard, lorsque le jour se déchire

Et que le regard saturé d'enluminures

Recouvre l'horizon d'un voile de brume légère,

Elle emprunte, au cœur du flamboiement crépusculaire,

La porte solaire qu'elle est seule à percevoir,

Pour y rencontrer les présences mystérieuses qui bousculent les nôtres.

 

Oui, elle existe cette force naturelle,

Cette troublante relation qui laisse entrevoir

Derrière le réel, un monde enchanté.

 

Et cette lumineuse femme-là a su mériter

Le privilège rare de vivre ces instants ordinaires

Que les gens ordinaires ne vivent pas.

 

P. MILIQUE

05/10/2013

LE RIRE AU CŒUR

au magma present de l'ecriture

 

LE  RIRE  AU  CŒUR

 

On a beau battre les cartes, les retourner en tous sens

Et contempler toues les improbables boules de cristal,

Dans ce monde hirsute il apparaît plus que marginal

D'imaginer l'horizon comme peint aux couleurs pessimistes.

 

La perte de chaque instant  vécu aux heures qui agonisent

Investit le chant tragique d'une marque inaltérable

Qui ne laisse d'autre répit que de courte durée.

 

A constater combien nous bâtissons aujourd'hui

Les conditions de notre propre disparition,

Se mure dans la permanence le désespoir lassé

En goût acharné à ne plus être au demain ébloui. 

 

Il est inutile de se laisser aller à redouter

Le moment à venir ou plus aucun ciel ne sera visible

Car il sait qu'au moment d'exécuter ce qui sera son apothéose,

Il aura la force d'y succomber dans l'apaisé d'un rire au cœur.

 

P.  MILIQUE

04/09/2013

UN VIVANT ACCESSIBLE AU REGARD 2

l'homme de ta vie.jpg

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



UN VIVANT ACCESSIBLE AU REGARD

2


Je veux que tu te laisses parcourir par la vie,

Que tu l’autorises à venir de ce pas habiter en toi

Qu’encore tu illumines de tendresse l'antagonisme,                                                                                                                                                                        

Que tu créés l’espace salutaire d’un soleil existant.

 

Je veux que tu t’inventes des éclats de vie en couleurs,

Que tu marches sereinement au-devant de tes certitudes,

Et que tu respires la beauté en quête d’inaudible.

 

Je veux qu’enfin tu rencontres celui que tu attends,

Celui qui saura te mériter, qui saura te recomposer,

Celui qui saura transformer ta colère en réponse

La trame principale de tes formulations imprécises.

 

Celui-là aura la faculté de t’aider au confus de tes nuits.

Il se rendra indispensable par la couleur de ses mots,

Par sa candeur ébouriffée et la chaleur de ses gestes.

 

Il t’accompagnera dans la lente respiration des jours,

Il se fera soleil généreux à te nourrir de ses rayons,

Son âme te tricotera un temps de repère et de repaire.

 

Il sera, oui, l’univers concret et le chatoyant charnel,

Le vivant espéré accessible au regard, au toucher aussi.

Il donnera vie au beau dans  l’éternité de l’instant,

Et fera de toi l’attendue, unique, totale, essentielle.

 

Il y aura de la magie dans son regard animé,

Tu pourras y découvrir un flamboyant univers.

Il t’aimera dans le durable du toujours

Et t’offrira son présent et votre futur.

 

Tu seras sa seule réalité enfin advenue,

Tu seras une pluie d’étoiles dans sa nuit

Tandis que des éclats de bonheur se déposeront

En paillettes dorées sous tes paupières closes.

 

Il t’offrira la becquée de ses graines de passion

Et tu jouiras de chaque infime de l’indicible offert.

Entend mon bonheur au fracassé du silence:

Il sera Toi, enfin !

(FIN)

 

P. MILIQUE

24/08/2013

LE SOLITAIRE VOLONTAIRE

VILLAGE DANS LA MONTAGNE.jpg

 

LE SOLITAIRE VOLONTAIRE

 

Sur ce flanc de montagne aux chaudes couleurs,

Les pas feutrés d'une silhouette majestueuse

Portent à la proximité craintive des marmottes.

 

Solitaire gris du monde, il se purifie de l'air

Et de cet essentiel chatoyant qu'est la beauté du site.

 

Plus bas, vibrant des multiples charmes d'un village joyeux,

Une surprise de taille attend le flâneur attentionné:

Un marché mosaïque aux saveurs rustiques

Qui enchante l'imaginaire d'un instant dévoilé

Aux belles rencontres offertes, aux échanges initiés.

 

Lui, reste stupéfait aux échancrures du relief,

Et se parle sans cesse pour ne pas avoir à se raconter

Au fil d'un monologue qui ne débouche que sur lui-même,

A sa propre présence à laquelle il ne croit plus!

 

Elle reste cependant le plus bel antidote à son mal-être

Dilaté à l'au-delà lorsque la peur en exagère l'urgence.

 

P. MILIQUE

08/08/2013

YVES BOMMENEL: "IN NOMINE PIXEL"

 

YVES BOMMENEL

"IN NOMINE PIXEL"

 

In nomine pixel, et sampling, et editing, et mastering, et video streaming. Verily!

27/07/2013

YVES BOMMENEL: "1932"

 

YVES BOMMENEL

"1932"

 

L'herbe est toujours aussi verte. Le soleil ne brille pas moins aujourd'hui. Le rire des enfants, la couleur des étals et les bruits du marché. Les oiseaux chantent gaiement, sourire si blond d'une serveuse. La bière mousse pourtant autant, mais j'ai le cœur lourd. Une amertume fatale pourrit ces doux instants comme si dans le frémissement de l'air, le murmure des grands feuillus, l'on devinait le pressentiment d'un malheur immense. Celui en écho des fureurs de demain, des angoisses de la nuit. Verre brisé, peinture fraîche. La lame levée du bourreau n'attendant que nos cous pour retomber sur le billot. La faux du destin languissant dans un coin de ciel encore bleu tandis qu'aux Enfers, la boucherie aiguise ses longs couteaux. Combien de temps cette trêve peut-elle durer ? Combien de secondes nous séparent de l'hallali ?

21/07/2013

YVES BOMMENEL: "SCRIPT"

 

YVES BOMMENEL

"SCRIPT"

 


S'il suffisait d'un sort pour faire jaillir la magie de chaque graffiti, quel serait l'étendard de nos fantasmes ? Insufflant soudain la vie au verbe, il changerait nos murs en un geyser d'images. D'un idéogramme, d'une lettre taguée, d'un coup de craie bafouillerait alors notre fièvre de paroles. Comme une averse de couleurs, une tornade de runes délirants, ce chaos de syllabes repeindrait nos façades d'un flot incessant d'onomatopées. Une corne d'abondance produisant un tintamarre égal à celui de nos cerveaux, de nos bouches qui crépitent constamment. Un débit neuronal connecté directement à la matrice première de notre quotidien. Le rire d'un enfant bavard, le chant des oiseaux couché sur une partition de béton, sur l'amas de planches d'une palissade. Le bourdonnement de cette ruche aux milliards d'abeilles humaines. D'un simple hiéroglyphe pourrait naître le rêve...
Qui peut savoir alors vers quelle fantaisie mènerait un simple trait de spray ?

19/07/2013

YVES BOMMENEL: "CALAVERA"

 

YVES BOMMENEL

"CALAVERA"

 

Un soir d'hiver caniculaire, j'ai vu de la lumière et je suis entré.

Entré en moi-même,
Derrière le rideau clos de mes paupières lourdes,
Cadenassées par mes craintes et mes peurs.

Le boyau tortueux qui menait à mes synapses n'était que d'ombre et de couleurs.
Une sensation tactile, plus qu'un état de conscience.

Au plus profond de moi, il me fallait me perdre, pousser par je ne sais quelle force impérieuse
à laquelle je ne pouvais me soustraire, mes humeurs sombres étant attirées vers le fond
Comme de la limaille de fer par un aimant puissant.

Pour ce voyage en introspection, je ne me sentais pas seul.

Il flottait autour de moi, l'infinie cohorte évanescente de mes morts.
Ces êtres chers, ces inconnus, ces faits divers, qu'au cour de ma vie j'avais croisé.

Nulle animosité, nulle empathie dans leur escorte,
Mais on devinait l'intense curiosité qui les animait.

Les morts n'ont pas d'yeux.
Ils vous fixent de leurs orbites creuses.
Mais vous n'en savez rien car ils ne sont que spectre, éther ou ectoplasme,
Plus proche pour nous d'un gaz que de l'être humain qu'ils furent à nos côtés.

Au terme de mon errance dans les couloirs de mon subconscient,
une grande paix m'envahit telle une chaleur électrique...

Je fus soudain dans une plaine cotonneuse. Un espace vallonné où la foule des défunts séjournait.
Cet agora, ce cimetière, voilà donc où leurs esprits reposaient en paix.

Peut-être n'est-il d'outre-tombe que dans nos souvenirs
Et d'au-delà que celui qui les maintient en vie dans nos mémoires ?

Capsule spatiale, nécropole de chair, voilà ce que nous sommes.

Il n'y a ainsi de meilleure Toussaint que le culte des siens en son propre sein.

16/07/2013

YVES BOMMENEL: RVB

 

Donnez-moi des couleurs,
Des sanguins bien saignants pour contrer la grisaille ;

Donnez-moi des couleurs,
Des pastels bien passés pour enchanter la merde ;

Donnez-moi des couleurs,
Pour construire du rêve et oublier le reste ;

Donnez-moi des couleurs,
Pour dépeindre le monde, enflammer l'arc-en-ciel et maquiller ma fuite ;

Donnez-moi des couleurs,
Des bombes aérosols pour se griser de fleurs et s'enivrer d'éther ;

Donnez-moi des couleurs,
Pour dessiner la foudre et d'un seul coup, d'un seul, tracer son anagramme ;

Donnez-moi des couleurs,
Des pixels numériques dégoulinants de diodes ;

Donnez-moi des couleurs,
Des humeurs d'aquarelles, de grasses huiles de cobalt ;

Donnez-moi des couleurs,
Pour enluminer ma nuit, éclairer mes détresses ;

Donnez-moi des couleurs,
Et fichez-moi la paix...