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Il gravit d'un pas lent, et un peu dans la douleur, l'escalier embaumé des fragrances lourdes et capiteuses des lilas en fleur. Il est surpris, une fois encore, de constater à quel point ces quelques marches escaladées suffisent à mettre à distance le rugissement ordinaire et ininterrompu de la ville. C'est que ces marches permettent d'accéder à un lieu de paix, de réflexion et de sérénité. Un endroit unique, exceptionnel de communions cérébrales incertaines et cependant avérées. Pour y pénétrer, il utilise non sans un certain fier orgueil il doit bien l'admettre, les clefs offertes avec une générosité confondante de spontanéité de la main même de La Gardienne, hôtesse qui en est l'habituelle locataire. Ainsi franchit-il le seuil de ce cocon transatlantique désormais tellement proche qu'il ne pourra plus jamais paraître loin.
Le cœur du temps qui passe a cessé de scandé Le rythme de tes pas dans mon cerveau malade Faisant jaillir le délire au milieu de mes rêves Comme si cette nuit-là, tu te lovais à mes côtés.
Un enfant qui sommeille et ne veut pas mourir Un homme qui s'éveille au matin plein d'espoir Et la folie surprise qui peu à peu écorche le cœur Comme si soudain l'avide camarde me réclamait.
Une âme qui s'adresse à toi et te fait comprendre Que désormais plus rien ne pourra plus s'évader Mais tu admets que la pointe de cette arme rougie Restera là toujours, fixée à l'aplomb de ton cœur.
Tu crois avoir raison, mais tu sais au fond de toi Qu'un jour tu deviendras ce qu'ils sont devenus Alors tu ne connais plus la peur et tu romps le fil. Ariane et son amour ardent ne sont plus de tes rêves.
Je n'ai même pas tenté de résister davantage Tant il m'a vite semblé impératif d'être celui A qui revient la joie de t'ouvrir au jour neuf.
Je voulais, avant de disparaître dans mon quotidien, Que, ne serait-ce qu'une fois, tu m'entendes t'aimer.
Je ne peux oublier ta voix, encore lourde de sommeil, Me chuchoter de ce ton naturel qui te détermine tant, Un jovial «ah c'est toi» moucheté d'aucune surprise, Comme si nous ne nous étions pas quittés de la nuit, Comme si ma voix t'assurait de ma réalité à tes côtés.
Cet instant exclusif, privilégié, fut d'une douceur inouïe. En son cocon je t'ai embrassée d'une grande tendresse Car tu venais d'iriser mon ciel des couleurs de l'amour.
A l'attention des multiples lecteursqui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire. Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
NUIT DE NEIGE
3
Lorsqu'une chose en vient à le tourmenter, il ne se concentre plus que sur elle. Comme en écho à ces derniers mots, il est au final devenu son pire ennemi. Pris de vertige mortifère, il ne se conçoit plus qu'arrivé au terme de son parcours. Fil d'Ariane ténu d'une ultime séquence. Façon comme une autre de détourner pour toujours l'objet de son déchirement.
Pourquoi, dans la vision instantanée de son immanence, s'interroger encore sur la mort? Elle n'est, exquise ingénue, dans le froid de certaines nuits de neige peuplées d'ombres et de fantômes, que le passage furtif d'une lumière agressive aux bienveillantes ténèbres.
Jean-François Clervoy connaît la sensation de la lecture en apesanteur. Le spationaute, quand il ne lit pas des documents scientifiques de travail, aime la Bande Dessinée 'Largo Winch' et les romans de science-fiction.
Sur la table de chevet de Jean-François Clervoy en ce moment : "La magie du cosmos" de l'Américain Brian Greene.
Le spationaute de l'Agence Spatiale Européenne lit beaucoup pour son travail. Il garde les romans de science-fiction, et la BD "Largo Winch" de Jean Van Hamme pour les vacances.
Sans surprise, Jules Verne lui a donné envie de devenir aventurier, puis spationaute. Il a d'ailleurs emmené dans l'espace une édition originale du livre "De la Terre à la Lune".
Un bras de fer avec son propre enfant… Ça vous marque, ça vous poursuit très longtemps!
J’ai eu l’impression de commettre un infanticide :
Mon fils voulait créée son entreprise…
Et il vint me consulter pour ne pas avoir de surprise
Il avait déjà le local, le capital et un projet original
Il lui manquait juste la confrontation entre le réel et l’idéal
J’ai accepté de sonder avec lui le cœur des choses
Tu comptes t’installer quand ?
Dès que possible, question de formalités administratives
Est-ce que tu sais au moins où tu vas ?
Oui maman si… tu ne vas pas re-réciter la chanson : Dans quel but et pour quelle fin ?
Parce qu’aujourd’hui tout est question de moyens…
Quand on les a, les fins se bousculent au portillon
Dans mon for intérieur, je me disais c’est fou ce que je l’ai mal élevé.
Est-ce que ça t’embête qu’on fasse le parcours dans nos têtes, lui dis-je,
Oui… si tu m’épargnes les prises de tête théoriques.
Détrompe-toi la projection fait partie de l’arsenal entrepreneurial
On ne doit rien faire aujourd’hui si on ne sait pas ce qu’on va en faire demain
Il y a le court, le moyen et le long terme
Prendre c’est du court terme, comprendre, du moyen terme. Entreprendre c’est toujours du long terme… parce que ça te prend tout et ça comprend les autres.
Alors dis-moi de quoi il retourne?
Une pâtisserie. Je veux faire artisan pâtissier, me dit-il avec un brin d’hésitation, comme s’il n’était pas sûr que j’allais l’entendre avec la même oreille que lui.
Ouvrir une pâtisserie? Ce n’est pas du gâteau lui dis-je avec mon humour pourri.
Mais il n’avait nulle envie que l’on discute ses axiomes… Il voulait juste que l’on examine les conditions de possibilités de ce projet. Et nous sommes tombés d’accord pour accélérer le mouvement. Le mouvement de la réflexion.
De quoi tu disposes aujourd’hui?
Du local, du capital et d’un projet… qui à mon goût n’a rien d’original.
Ce qu’il a d’orignal, me reprit-il, c’est le produit naturel, sans sucre, sans adjonction extérieure, à base de fruits: des gâteaux à la fraise avec le goût de fraise, par exemple, ce sera le temple de la tarte aux fruits… on veut réapprendre aux gens le goût des saisons et les débarrasser de la chimie de la conservation ou de la congélation
Et tu as trouvé la perle rare qui va faire office de chef pâtissier ?
Oui me dit-il, c’est mon associé. C’est par là qu’il fallait commencer.
Par la cause efficiente… parce que toi, dans l’affaire, tu n’es que la cause matérielle ou formelle, celui qui apporte les fonds et le nom.
Il acquiesça pour ne pas me manquer de respect.
Et si je comprends bien… vous allez faire 50-50?
Non, tu n’y es pas, c’est moi le créateur et le seul actionnaire de cette entreprise unipersonnelle. Mais je te garantis qu’il aura un bon salaire.
Me voilà rassurée, lui dis-je, d’apprendre que mon fils exploite déjà son associé avant l’ouverture de l’exploitation.
Et demain, qui va servir tes délicieuses confiseries, celui qui a passé la nuit à les préparer ou celui qui se croit tout permis parce qu’il a cassé sa tirelire pour investir?
Tu n’y es pas, renchérit mon fils, demain on engagera quelqu’un pour servir et quelqu’un pour tenir la caisse.
Et après demain?
Pour après demain c’est moi qui vais te le dire : ce sera 3 serviteurs, un caissier et un expert comptable.
Et après-après-demain : un déménagement un réaménagement… ce n’est plus un simple « bocal » où survivent de petits poissons mais un local géant avec une dizaine de serviteurs, deux ou trois caissiers et un conseiller fiscal pour qu’il y ait toujours des cerises sur les gâteaux.
Et après- après-après-demain : l’extension complète… que dis-je, l’explosion, tout le monde en parle, votre marque est déposée dans le monde entier… plus que le Nôtre… plus que Hédiard… mon fils va donner de l’art à manger à tous ceux qui ont un petit creux…
Et tu seras riche et célèbre… et un jour, parce que les temps changent, tu vas devoir te séparer de la plupart de ceux qui t’ont permis d’occuper le haut du pavé, surtout et surtout te séparer de celui qui a contribué dans l’ombre à te hisser au plus haut niveau : ton associé, le pâtissier… lui, personne ne le connaît, personne ne sait qui c’est… le dindon de la farce.
C’est lui, le premier défait, malgré ses doigts de fée. Pourquoi?
Je vais te dire pourquoi? Parce que le système est vicié à la base.
Aucun empire n’est possible sans l’usage du pire : la marche, puis la progression, puis l’extension, puis l’exploitation des hommes par l’homme… c’est une marche inexorable… vers l’abîme du CAC 40. Marche ou crève!
Je suis désolée de t’exposer ma pensée ouvrière… parce que je n’ai pas pu m’empêcher de m’identifier à ton pâtissier… l’ouvrier des ouvriers qui se retrouve aujourd’hui au ban de la société … parce qu’à part sa peau, il n’avait rien d’autre à investir.
Mon fils, je t’aime aujourd’hui… et je te le dis parce que je ne suis pas sûre de t’aimer demain!
Antoine PROST préside la mission du centenaire de la première guerre mondiale, dont France Inter est partenaire.
Si nous vivions en 1913, nous serions très surpris de la présence des militaires. On les voyait beaucoup. On voyait d’abord les casernes construites pour la plupart depuis 1871 elles étaient alors dans leur neuf et elles occupaient de la place, beaucoup de place...