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01/07/2016

QUELQUES MOTS DANS UN SOUFFLE 1

au magma présent de l'écriture,

 

QUELQUES MOTS DANS UN SOUFFLE
1


Quelques mots dans un souffle,
Murmures à l'éclat mat nés d'un silence de neige,
Reflets trompeurs dans le froncis d'un ciel plombé
Exprimant l'incommode pensée d'un océan anonyme
Qui tout au long du jour délivre du temps présent.
L'absence de mots cache parfois l'excès des sentiments,
Tout comme le frémissement de l'attente qui apporte,
En une vive montée d'exaspération, un désordre de trop,
Superflu, mais impérieux dans sa logique souterraine.

L'autre, car l'absolu n'est pas, se perd en lamentations.
Sa pensée elle, paralysée par un magma de secrets,
Lui indique que son seul désir factuel est de désirer.
Il ne fait que partir sans jamais arriver
Tout comme il rêve sans jamais trouver.
Il postule une revanche sur un monde désespérant
Si grande est sa lassitude comblée en sa totalité
De douceur surfaite et de fielleuse amertume.
Il connaît tellement son impossibilité à être aimé
Et sa certitude confirmée à ne pas être heureux,
Qu'il n'existe que par une rageuse auto-dépréciation.
Dans la torture permanente d'un temps fissuré,
L'émotion à fleur de peau l'accable sans limite.
Il pose alors sur son cheminement de larmes
Un regard silencieux, pesant comme un remord,
Dans l'espoir inachevé d'une paix au-dessus de la folie.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

07/06/2016

VERTIGE ENFLAMME

au magma présent de l'écriture,

 

VERTIGE ENFLAMME



Abysse spectrale, houleuse agonie
Dans l'instinct exalté qui se meurt,
Défait par la folle violence du refus.

En ces abysses-là, n'existerait-il vraiment
Qu'obscène pestilence au silence du cœur?

Flottent soudain et le sens et la valeur
De tout ce qui s'est vu, lu et entendu
Dans l'agrippé rageur des souvenirs.

Percevez l'amer aux mots que j'abandonne.
Mon ami l'a saigné me réservant la douleur,
La honte, la tristesse, la pluie dans le cœur,
Et le poids du tribut au pardon que je donne.

Infamie contrainte qui enflamme le vertige,
Flot qui s'exaspère dans le dense qui soupire
L'âme et la chair criblées d'échardes répétées,
Neurones muselés par la déchirure maléfique.

Comment se dégager des monstrueuses serres
Que la nuit dissimule en ses recoins méconnus,
Et des mensonges éhontés infiltrés dans la plaie?

La souffrance, le désespoir, l'humiliation parfois,
Alimentent l'indicible qu'affame l'urgence de dire.


P. MILIQUE

18/04/2016

ULTIME RANDONNÉE 10

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

ULTIME RANDONNÉE
10

 

Greg tombe maintenant. Le cri épouvanté d'Edgardo s'estompe. Jusqu'à disparaître dans un silence épais, lourd. Un silence instantané. Un silence définitif et irrémédiable dans lesquels les rêves ne peuvent que se briser comme son corps qui chute, se fracasse en rebondissant de rochers en rochers. Dans une ultime et esthétique attitude, tel un pantin désarticulé, il termine sa fantastique cabriole ensanglanté. Déchiqueté. Sans vie. Le visage, lui, est resté étonnamment serein. Il paraît rassuré même, presque paisible. Souriant aussi. Outrageusement souriant. Il était si sûr qu'Edgardo le pousserait.

 

(FIN)

 

P. MILIQUE

13/04/2016

ULTIME RANDONNÉE 5

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

ULTIME RANDONNÉE
5

Pendant quelques minutes, ils cheminent en silence, attentifs au spectacle grandiose qui s'offre, majestueux à leurs regards approbateurs. Et puis, il leur faut faire très attention à poser les pieds exactement où il faut car le chemin, en de nombreux endroits, côtoie dangereusement le bord de la falaise.

Plus bas, l'océan est bleu, violent, solitaire, et les rochers, organisés en un assemblage chaotique guère engageants à la chute.

Edgardo, randonneur novice, éprouve parfois quelques inquiétudes à frôler l'abrupt d'aussi près. Cela exige de lui une attention plus que soutenue. Et cette indispensable concentration le crispe. Alors, de temps à autre, il réclame un arrêt et là, les narines offertes au vent, il profite avec béatitude de la magie du lieu. L'odeur iodée est agréable et sauvage. Au pied des falaises ocres, les mouettes familières s'affichent en un ballet harmonieux et frôlent, lourdes et sûres, la crête écumante des vagues.

Tout semble, vu de ce promontoire-là, étrangement silencieux et d'une beauté séculaire. Alors qu'en bas!...
(A SUIVRE...)P. MILIQUE

08/03/2016

GLACIATION

au magma présent de l'écriture,

 

GLACIATION


Une térébrante période de glaciation s'installe.
Le sang de l'amour, froid, coagule dans les veines.

Un bruit de cœur brisé craque sous les semelles,
Les lèvres de ce qui étaient se serrent, bleuies,
Gercées par la chaleur piquante d'un sentiment
Qui ne filtre plus que contrainte au travers d'elles.

La chair de la tempête intérieure se fait diaphane
Dans la blancheur neigeuse d'un silence dénudé
Qui, démesurément obstiné, se fixe au désarroi.

Ce silence à rendre sourd, se tourne vers le ciel
Comme pour, d'une muette parole, l'invectiver.
Et le vent polaire le fige dans ce qui ne sera pas.

Dans ce théâtre du rien, entends-tu les balalaïkas
Alors qu'un renard de glace décompose le destin
Tandis qu'au plus profond des grottes oublieuses
Les stalagmites de cristal se jalousent, stupéfaits.

Une térébrante période de glaciation s'installe.
Le sang de l'amour, froid, coagule dans les veines
Que tout diffracte au sclérosé d'un présent minéral.

P. MILIQUE

11/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 8

 

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

8

Oui: le silence! Il n'y a rien d'étonnant à cela tant, je le sais, elle a toujours préféré le retrait et la pudeur aux vantardises et autres exhibitions obscènes. Mais le seul, ça n'a pas beaucoup de sens. C'est vrai qu'elle touche au cœur, parce qu'elle éprouve l'intense besoin de communiquer ses émotions. En fait, elle parle en se taisant.
Alors elle tranche dans le vif le carcan des structures en mettant en avant son amour des mots. Elle écrit. Car l'acte d'écrire est une des seules façons de s'exprimer en se taisant. L'écriture est cette voix aphone issue d'une âme qu'un seul regard parfois empêche d'asphyxier. C'est ainsi que tu as le privilège de la lire dans l'exposé douloureux mais sincère de ses quêtes inabouties.


Je comprends Eliott, je comprends.


Il faut dire aussi que, même sans vouloir s'engager dans une logique de catastrophe, force est de constater que la réalité ouvre à des situations aussi étranges que paradoxales. En perpétuelle transformation, elle est capable de stupéfiantes métamorphoses. Tout cela nourrit l'évidente incertitude proposée par l'inévitable rencontre avec toute une série d'obstacles. C'est une situation difficile peu compatible en apparence et, pire encore, ouvertement antagoniste parfois.
Alors, de traumatismes incessants en brutales oppositions, les conséquences engendrées ne peuvent être que destructrices. Ce parcours chaotique laisse, cela arrive, d'indélébiles stigmates.
Mais j'ai pour elle une irrésistible envie d'espérance, plus forte encore que tout autre sentiment: que l'intensité du réel présent lui soit génératrice de l'exacte énergie du demain. Tu sais, la beauté a pour caractéristique essentielle de savoir jaillir soudain du fugace. Je sais que Nancy sera à l'endroit juste au moment précis.

(A SUIVRE)

 

P. MILIQUE

03/02/2016

ÉBAUCHE ABSTRAITE 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

ÉBAUCHE ABSTRAITE

2

 

Songer à l'assourdissant silence
D'une ville alanguie par la neige,
Imaginer l'affolante quiétude d'un miroir
Reflétant l'eau apaisée d'un ample frisson.

Peut-être viendra-t-il ce temps où il ne restera plus
Qu'à fêter, dans l'allégresse, le fait d'être juste vivant?

Mais pour ce faire, il va se révéler impératif de disposer,
Afin de dire l'autre et le précis, de mots qui n'existent pas.
Pour l'heure ça n'existe encore, dans mon tréfonds en colère,
Qu'à l'état d'ébauche abstraite et de lente éclosion en devenir.

(FIN)


P. MILIQUE

25/12/2015

AMOUR ININTERROMPU

au magma présent de l'écriture,

 

AMOUR ININTERROMPU

Il lui tarde tant d'être à nouveau auprès d'elle.
De retrouver le bouquet fleuri de ses doigts,
De rejoindre la tendre chaleur de ses mains,
Ces mains qui rendent l'amour ininterrompu,
D'échanger à nouveau leurs souffles exaltés,
Baiser le grain de sa peau et boire à sa bouche.

A nouveau, il veut l'envelopper avec délicatesse.
Habiter avec elle la pulpe élégante d'un silence
Juste troublé par le radieux éclat de leurs rires.
Et partager avec elle ces moments de douceur
Si généreux en douces caresses et baisers fous.

C'est extraordinaire comme il est amoureux d'elle!
Et tout autant d'en être si lucide, c'est à dire ébloui.

P. MILIQUE

15/09/2015

EN MÈCHES DE SOUVENIRS 1

au magma présent de l'écriture,

 

EN MÈCHES DE SOUVENIRS

1

Le silence soudain devient trop assourdissant.
Et cependant...

Un temps circulaire met en place le souffle indicible
D'une émotion perçante qui sourd et se vit dans l'instant.
Mèches de souvenirs faisant la partie belle à ces haltes
Merveilleuses qui s'attardent dans la tristesse de la vie.

Il faut posséder d'incontrôlables dispositions pour,
Dans ces conditions, consentir alors à parler de soi.
Indécise frontière délimitant la voie encore incertaine
Entre confession rétrospective et déballage intime.
Il en faut de l'impudeur pour tracer traits tremblés,
Pour oser dessiner en mots des pans entiers de sa vie.
Et cependant...

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

12/09/2015

AU SAFRANE DES ÉTOILES

au magma présent de l'écriture,

 

AU SAFRANE DES ÉTOILES



Il sert à quoi de vagabonder dans le vaste monde,
D'expéditions lointaines en pérégrinations insolites,
Pour se forger les destins les plus rocambolesques,
Si rarissime est le plaisir exquis de moments intenses!

La vie est ailleurs, dans la complicité d'un soir ici ou là,
Ou l'imprévu s'apprête de son plus bel habit de fête
Pour, aux heures flamboyantes en lesquelles s'entend
Le hululement de la chouette et le chant des grenouilles,
Faiblir progressivement jusqu'à tisser le silence parfait
D'une nuit de poésie étanchée aux belles étoiles safranées.

Moments qui ne reviendront peut-être jamais plus
Dans l'insondable mélancolie d'un temps finement
Ajusté aux reflets parchemin, rehaussés de mystère,
Obstiné toujours à tricoter les heures avec les siècles.

P. MILIQUE

18/06/2015

LE JAILLISSEMENT DU DOUTE

jaillissement.jpg

 

LE JAILLISSEMENT DU DOUTE

 

Il faut être attentif à cette tenue de la phrase

Qui forme l'étonnement dans l'avancée du texte,

Se façonne- là, toute la raison d'être du désir,

Dans la confiance-méfiance qui affleure le silence au ras des mots.

 

Quand l'écrit se déploie, il est bon d'avoir cet orgueil

De pouvoir y insuffler l'émergence d'autre chose

Et, lorsque il s'agit d'évoquer quelques fragments trop intime,

De s'autoriser à le faire aussi apaisé

A l'ignoré de la maladresse, que dans le savoir dire...

 

Habiter le délire d'être entier dans les mots qui arrivent

Cependant, dans l'approche au près de l'imminence qui entoure,

Rester, avec un sourire traceur d'humilité,

Le premier à s'assujettir au jaillissement du doute.

 

P. MILIQUE

04/06/2015

A L’ÉPICENTRE DE NOS RÊVES 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

A L’ÉPICENTRE DE NOS RÊVES

2

 

La joie s'instaure parfois par inappétence envers les circonstances dont elle se refuse d'être tributaire.

En prenant ainsi le contre-pied d'accablantes contraintes, elle jaillit toute entière du malheur ainsi conjuré.

Cela participe d'une étonnante trajectoire mentale.

La pensée, amie du silence et des jours de misère, est une substance d'une grande fluidité.

Sa présence obstinée génère une nécessaire abstraction au masque d'oubli.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE